Lieux numériques, Entre pratiques populaires et réappropriation locale des technologies

Au croisement de l’éducation populaire et des technologies, l’association PING basée à Nantes tente de rendre accessible et compréhensible l’« environnement numérique » au sein duquel nous nageons. Nous échangeons en réseau avec d’autres animateurs, lieux de pratiques et de structures associatives en région ou au niveau international. Engagés dans l’ « accès public » pour le plus grand nombre des usages de l’Internet, des contenus multimédia nous appartenons à la famille des lieux « numériques ».

Depuis quelques années, notre champ d’actions a évolué quant à la sémantique : de Technologie de l’Information et des Communications, à N.T.I.C, puis multimédia, de transmédia à LE numérique, de médialab au fablab. Malgré cela, nos activités s’appuient toujours sur la transmission des savoirs, l’expérimentation et la documentation, tentant de favoriser une approche réflexive et un regard critique sur les innovations technologiques que l’ « on » nous impose. Ce dossier sera l’occasion de revenir sur les termes qui nous définissent, nous encadrent et nous délimitent. Un lexique qui permettra sans doute de tisser des liens et des formes communes avec d’autres activités et acteurs : TECHNOLOGIE, FABLAB, HACKER, SOUVERAINETE, DIY, SAVOIRS SITUES, LABORATOIRES CITOYENS, EMANCIPATION INFRASTRUCTURES ET PLATEFORMES.

Nous partons d’un constat : plus il y a de la « technologie » , plus nous devons avoir besoin de lieux physiques qui favorisent une réelle appropriation sociale. Pourtant ne serait-ce pas les technologies qui déterminent et définissent le besoin de lieux ? Nos espace physiques appelés les lieux de « médiation » ne sont-ils pas des outils de promotion de cette dynamique techno – « scientiste » ?

Nos espaces spécifiques s’apparentent à des ‘ateliers’, où production locale de savoir et savoir-faire confèrent à nos expériences des accents d’artisanat, de bricolages low-techniques. Muni de la mini hâche du logiciel libre, porté par une aspiration de créativité populaire il conviendrait de pousser l’éducation populaire dans des contrèes proches des stratégies des sciences participatives, des recherches basées sur les communautés.

Est-ce que les lieux « trans »numériques dont nous animons les formes-de-vie sont spécifiques ? Comment produire des éléments de médiation qui doivent aller à la rencontre des « publics » ? Comment sortir des lieux « communs », être en mouvement, mobiles ?

Il pourrait s’agir d’articuler des modes d’interventions « hors les murs » et « dans les appareils » des gens à partir de cette base aka lieu physique, et donc penser cette action de médiation pour développer un sens critique, le libre arbitre, l’autonomie face aux technologies au plus près des usagers. Il pourrait s’agir de « s’intercaler » dans la vie numérique des gens pour lui donner plus de sens et de distance, on peut ainsi imaginer des moyens d’intervention mobiles qui se déplacent sur un territoire au gré des interpellations et des besoins.

Poser comme point de vigilance l’écart existant entre le discours produit par nos soins et la façon dont on est perçu de l’extérieur. Dehors/dedans. Porter un regard objectif sur ce que produit les langages définissant nos actions, étant emportées ou portant d’autres types de langages, eux-même pris dans d’autres logiques.
Nous formons des bassins, des zones de stabilité. Les strates de notre tactique seraient doubles : d’une stratégie publique en surface à une autre démarche critique dans une logique « scindée », traversée par des pratiques de « design social » pour passer du manifeste à l’implémentation.
Un empilement salutaire et
stratégique ?

Dès lors, comment pensez ou pensons-nous les dispositifs que nous mettons en place ? A quelle échelle pouvons-nous intervenir, quelles émergences se dissimulent dans nos activités ?

A bientôt

http://www.pingbase.net

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