10 décembre 2014

La marchabilité du citoyen arpenteur acteur chercheur

Par Hugues Bazin

Zacharie-Gaudrillot-Roy_Façades_04La transformation de la mobilité offre une opportunité de replacer l’humain au centre avec sa capacité de maîtrise d’usage. La mobilité n’est plus une simple mesure du temps et de l’espace, elle devient une compétence du citoyen coproducteur de l’espace-temps d’un territoire. Cette recomposition du territoire passe par l’ouverture d’un autre imaginaire.

Le « tiers paysage » délaissé de l’arrière-pays peut constituer une hétérotopie dans une résistance à l’emprise fonctionnelle, à la doxa productiviste. C’est justement dans ces espaces en marge considérés comme « immobiles »  car non inclus dans un schéma d’aménagement des flux que peut s’instaurer une fabrique de l’espace public qui répond à une demande sociale.

Les communautés de pratiques n’ont plus besoin d’un projet imposé verticalement par un pouvoir techniciste, mais d’abord de se réunir dans les usages des espaces autour de formes d’implication et d’application.

Libre, spontanée, sauvage, autodidacte, novatrice, éphémère, iconoclaste, hasardeuse, primaire et bien souvent considérée comme marginale, l’architecture du bricoleur se détache des critères de « faisabilité » pour accepter une gestion de l’incertitude. Ici, l’architecture se conçoit comme une action, et non comme un objet. La construction n’est jamais achevée, mais doit au contraire évoluer.

Les pratiques d’une culture populaire du braconnage comme le détournement  ou les « dissidences récréatives » peuvent alors être réhabilitées comme mode d’exploration et de transformation du réel.

Sommaire :

  • Pour une écologie des mobilités
  • Architecture fluide et dispositifs collaboratifs

Texte intégral :