Les « savoirs partagés » renvoient aux conditions de production de savoir et d’accès aux savoirs.
Savoir partager, c’est vérifié non seulement reconnaître le droit à la coexistence de différentes formes de savoir, mais aussi la possibilité d’un échange sans ordre hiérarchique entre différents types de production et de statut, notamment entre un savoir scientifique, un savoir technicien (lié au cœur de métier) , un savoir expérientiel (lié à la réflexivité des acteurs).
Il s’agit aussi sortir de la gangue qui enserre la production de savoir dans des logiques disciplinaires (académiques) ou sectorielles (technicienne) pour soutenir des démarches transdisciplinaires et trans-sectorielles comme l’exigent les processus systémiques d’expérimentation par la recherche-action qui part de la globalité d’une implication en situation humaine.
Les savoirs partagés nécessitent la prise en compte d’une justice cognitive qui oblige corollairement à prendre en compte une justice sociale. Autrement dit, la production de savoir passe par un travail d’émancipation individuelle et collective, voire des luttes sociales permettant aux personnes les plus démunies d’avoir un véritable pouvoir d’orientation sur leur vie et sur les dispositifs participatifs dans lesquelles elles sont sollicitées. Le savoir est directement lié au mode de résolution des problèmes. En cela le savoir n’est pas une donnée abstraite, il est connecté à une culture, des modes d’existence raccordés au monde vivant. Nous parlons alors d’une écologie des savoirs.
Enfin, le droit au savoir indique que chacun doit pouvoir accéder au savoir sans représenter un coût supplémentaire. Cela induit par exemple des plates-formes open source, une production intellectuelle non-propriétaire, que le savoir soit reconnu ainsi comme bien commun pas comme simple ressource marchandisable. Il s’agit également de former à tous les outils permettant une diffusion des savoirs que cela soit sous une forme écrite, audiovisuelle, numérique, etc.
Un exemple de savoirs partagés fut la production en 2018 d’un travail d’écriture réflexive entre différents acteurs chercheurs dans le cadre du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action. Cela donna lieu à un ouvrage collectif intitulé : Recherche-action et écriture réflexive : la pratique innovante des espaces comme levier de transformation sociale
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