Sommaire
1- Révolution et droits de l’homme
- Libres et égaux en droits P. 7 Michel TALECHANI
- Bicentenaire de la Révolution, Tiers monde et Travail social P. 8 Raymond CURIE
- Le droit au travail, une idée impossible pour le comité de mendicité, malgré sa générosité P. 9 Interview de Robert CASTEL par P. FREHAUT.
- L’Europe : une idée révolutionnaire ? P.13 Patrick FREHAUT
- Des éducateurs au service des droits de l’homme G. Trarnonti P.15 interviewé par Patrick FREHAUT.
- Dossier du centre social P.17 Albert DOYEN de Créteil.
2 – Révolution et institutions
- La Maison de Nanterre, Raymond CURIE, d’après un entretien réalisé avec Laurence LALANDE.
- Cent ans de travail social, Michel TALEGHANI
- Écriture et Révolution, Interview de Rémi HESS par Patrick FREHAUT.
3 – Révolution et minorités
- De la notion d’enfance, de la protection de l’enfance à celles des politiques de l’enfance, Interview de J. BOURQUIN par Patrick FREHAUT
- Régions DOM. TOM. et Travail social P.33 Raymond CURIE
- Les droits des femmes, Michel TALEGHANI.
- Le droit de vote aux immigrés à Longjumeau (91), P. SCHMIT
Édito
II en est du droit de l’homme comme de beaucoup d’inventions de la raison humaine. Il y a les faits ou la réalité, puis la représentation de cette réalité, et enfin une abstraction théorique.
Les trois paliers ont leur nécessité et on ne saurait parler des droits de l’homme sans se référer à la déclaration elle-même, ou plus exactement aux déclarations successives qui ont tenté d’enfermer dans les mots des droits abstraits.
Au plan du dessous, chacun d’entre nous fonctionne en référence aux décla¬rations théoriques, mais aussi en référence à la réalité. La combinaison des connaissances, de l’expérience des idéologies font que chacun de nous, à l’instar de l’optimiste et du pessimiste, a tendance à considérer que toutes les choses ne vont pas aussi mal que ça, et pour l’autre courant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Notre journal a voulu célébrer à sa manière la déclaration des droits de l’homme, l’abolition des privilèges et essayer d’une façon ou d’une autre de dire ce que des travailleurs sociaux voyaient aujourd’hui à propos des droits de l’homme.
Il aurait fallu le double d’un numéro spécial pour faire l’inventaire complet des domaines dans lesquels nous avons quelque chose à dire sur des progrès cer¬tains ou sur les retard insupportables.
Dans les pages suivantes on trouvera quelques informations sur des secteurs particuliers, mais il nous a semblé utile, nécessaire, capital même, de rappeler dans cet éditorial l’existence de grands secteurs de la vie sociale dans lesquels les droits de l’homme, constamment bafoués, avaient encore tout à conquérir.
Certes il s’est fait beaucoup de choses dans le secteur des personnes âgées. Et en particulier pour ceux qui, ayant suffisamment cotisé et économisé cons¬tituent maintenant un marché bien considéré. Il reste cependant pour cette population une poche de difficulté importante pour les vieillards qui, sans moyens ni soutiens sont considérés comme déchus et traités comme tels.
Les immigrés constituent eux aussi une zone dans laquelle les droits de l’homme ne sont toujours pas considérés dans toute leur amplitude et entre eux et un autochtone il reste une criante inégalité de droit.
Certes l’enfer psychiatrique n’est plus ce qu’il était, mais le soin du corps et le soin de l’âme n’ont pas encore abouti à la reconnaissance de tous les droits du malade mental.
Cependant l’endroit où il y a bien peu de chose des droits de l’homme est la prison. Le journal y a consacré il y a quelques mois un numéro important. Dans la célébration du bicentenaire, il reste à noter que si on a pu imprimer sur le fronton des prisons « République Française », on n’a pas pu y ajouter, comme sur nos écoles, nos mairies, le triptyque « Liberté, Egalité, Fra- ternité ».
D’aucun penseraient qu’il y aurait là contradiction. Il nous reste beaucoup de chemin à faire pour que le traitement de la délinquance prenne en charge ces valeurs.
Michel TALEGHANI Raymond CURIE Patrick FREHAUT