Le quotidien, ce sont les manifestations contre la réforme des retraites et le passage en force de la part d’un pouvoir « démocratique ». Outre ce que cela nous dit de la violence de la réalité sociale et politique, l’alimentation y joue un rôle central.
Il y a toujours eu de la nourriture présente dans les grèves à travers des repas, des dons alimentaires et de la solidarité. Mais cette fois-ci, on a vu certaines caisses de grève, affichées un soutien en achetant des produits alimentaires à des producteurs engagés dans une agriculture paysanne.
Notre proposition de Sécurité sociale de l’Alimentation comme 6ème branche du régime général est, de fait, prise dans la réforme des retraites : remettre en question les conquis sociaux c’est hypothéquer tout espoir de reprendre la main sur les systèmes alimentaires. Les enjeux démocratiques et écologiques sont complètement absents notamment par le fait de penser le financement connecté uniquement au développement économique productiviste.
Dans un monde où les conditions environnementales se dégradent, les vies humaines seront à rude épreuve. Les conditions de travail de ceux et celles oeuvrant dans les activités du système alimentaire seront plus que pénible. Ce n’est pas un sujet de fiction et on imagine mal comment il sera possible de tenir au boulot jusqu’à 64 ans.
Les liens entre certaines maladies chroniques et l’alimentation sont suffisamment robustes pour venir soutenir l’ensemble des travaux qui mettent en avant la dégradation de l’environnement comme facteur de mortalité : les espérances de vie en bonne santé en sont impactées et nous ne sommes pas tous égaux individuellement et encore moins collectivement.
L’important dans ce mouvement de contestation, c’est que nous défendons le droit de nous nourrir, de nous soigner, etc et de répondre aux besoins essentiels de nos vies d’êtres humain.e.s. en refusant la seule logique politique qui nous est imposée : le productivisme encore et toujours. Mais c’est aussi, la façon dont nous nous donnons la possibilité d’ouvrir des espaces politiques de discussion pour reprendre en main comment nous souhaitons aborder l’avenir. Et dans ces espaces, la transformation écologique ne peut pas rester à la porte et encore moins disparaître de la question du travail, ici et maintenant.
Pour rappel: les systèmes alimentaires basés sur une agriculture agro-industrielle génèrent 34% des émissions en gaz à effet de serre (FAO,2021), de la production agricole, à la transformation et conditionnement des produits, la distribution et la consommation ainsi que la gestion des déchets.