La recherche-action est intimement liée aux préoccupations d’acteurs qui se saisissent des outils de la recherche pour changer leur situation sur un plan individuel, collectif ou institutionnel. De cette transformation sont tirées de nouvelles connaissances diffusées pour tous et directement réinvesties au cœur de la réalité sociale de chacun. La personne n’est plus objet, mais devient sujet du processus en travaillant sur ses propres expériences dont elle peut ainsi rendre visible la cohérence et problématiser les enjeux dans l’espace public.
La recherche-action vise à lier de manière dynamique production de savoir et transformation sociale, l’une alimentant l’autre et réciproquement. Nous pourrions également évoquer un processus en spirale : le savoir tirer de l’expérimentation est directement réinjecté dans des outils d’action, le changement générer vient alors nourrir de nouveaux savoirs.
Pour atteindre cet objectif, nous essayons de faire en sorte que les acteurs apparaissent légitimes comme acteurs-chercheurs et trouvent les moyens et la liberté d’ouvrir là où ils sont dans leur cadre professionnel ou militant l’espace d’une réflexivité. C’est ainsi que nous avons créé le Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action.
Acteur-chercheur n’étant ni une profession ni un statut, il s’agit de négocier en permanence des espaces qui peuvent jouer le rôle d’interface et valider ces processus et les compétences mobilisées en situation dans des milieux socioprofessionnels qui n’obéissent aux mêmes spatialités et temporalités. Cette interface prend le plus souvent la forme de collectifs autour de problématiques communes et parfois de programme de recherche-action négociés avec les institutions.
D’un point de vue scientifique, il s’agit de faire reconnaître auprès des institutions l’existence d’un « tiers secteur de la recherche » représenté par cette capacité de la société civile à se mobiliser autour des problématiques actuelles et développer des formes coopératives de recherche non académique. C’est une manière de répondre aux défis contemporains qui exige une approche de la complexité.
Nous estimons effectivement que le discours de la « participation » convoqué dans les politiques publiques pour des recherches « citoyennes » s’articule finalement assez mal avec ce qui devrait être un processus effectif de pouvoir d’agir, d’« encapacitation » (ou « empowerment »). Il y a contradictoire entre l’intention initiale de permettre à la société civile de s’emparer des problématiques la concernant et le pouvoir effectif d’y répondre. La recherche-action permet de dépasser ce blocage.
résumé :
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