VERS UN NOUVEAU PROJET DE PEPS…

Plusieurs raisons ont conduit l’association Paroles et Pratiques Sociales à adopter un nouveau projet pour les années qui viennent. La plus importante caractéristique de ce nouveau projet se situe au niveau de l’objet de PEPS qui ne sera plus les travailleurs sociaux, comme cela fut le cas il y, treize ans, mais les questions sociales. Cela permettra à l’ensemble des professionnels, (travail social, école, culture, justice, entreprise …), de se réunir ensemble autour de la même table et du même objet, c’est à dire les questions sociales. Ceci réunira également les conditions favorables pour que de multiples compétences (pratiques et théoriques) se négocient et se mobilisent autour des questions sociales deve¬nues de plus en plus complexes. Une lecture analytique des étapes importantes qui ont marqué l’histoire de PEPS nous a aidé à mieux comprendre cette nécessité du changement, basée sur plusieurs indicateurs déjà repérés, au niveau social; mais aussi dans la structure de PEPS et chez les personnes qui contribuent à sa réalisation. C’est à partir de cette analyse que nous avons pu, tout en gardant les acquis de PEPS, réactualiser son projet Afin de rendre intelligibles les décisions prises au sein du collectif, un bref historique de la mise en place de l’association en 1982 s’impose. Elle nous aidera à mieux identifier les changements qui ont traversé PEPS depuis sa création. Nous terminerons en exposant les grandes lignes qui définissent le nouveau projet.

TOUT A COMMENCÉ EN 1982

TOUT A COMMENCÉ EN 1982
L’association Paroles et Pratiques Sociales est née en 1982 d’un contexte social et politique particulier. L’initiative est venue d’un groupe de travailleurs sociaux en formation qui voulaient se donner un espace d’expression, un lieu de parole, un réseau de circulations d’informations et de réflexlhs autour de leurs pratiques professionnelles. Ils ont très rapidement mis en place un projet de journal, réalisé par et pour les travailleurs sociaux. Les moments les plus importants qui ont marqué l’histoire de PEPS, peuvent se résumer ainsi :

  • Le premier moment est essentiellement consacré à l’inscription d’une « écriture narrative » des pratiques sociales. Forte¬ment liée à la conjoncture socio-politique des années 80, cette période a été marquée d’une part par l’expression du besoin des travailleurs sociaux à reprendre une parole « con¬fisquée par les intellectuels et d’autre part, par un discours plutôt idéologique et égalitaire en résonance avec les problèmes sociaux.
  • Le deuxième moment se caractérise par la volonté de PEPS dé s’investir dans un travail rédactionnel en partenariat avec des structures associatives cherchant à manifester leurs pra¬tiques dans le champ du travail social. Cette ouverture a donné lieu à des manifestations telles que la réalisation de plusieurs numéros spéciaux sur la toxicomanie, les nouvelles pratiques économiques et sociales, les prisons, le phénomène des banlieues, les droits de l’homme, etc., en collaboration avec diverses associations (STAJ, LPS, AEUF, CREAF, Mémoire Fertile, Otage, les Centres sociaux).
  • Le troisième moment a débuté avec la nécessité de publier des numéros avec un thème central. Cette thématisation vi¬sait à la fois une réflexion plus approfondie des questions abordées, mais aussi un prolongement de la réflexion sur le terrain. L’exemple des numéros consacrés aux Banlieue cent visages, Les cultures de la rue, rendent compte de cette démarche. C’est également dans cette logique que PEPS a pu organiser un colloque en 1985 sur Les travailleurs sociaux, acteurs de l’avenir du social et participer en 1988 à l’élabora-tion d’un colloque inter-institutionnel sur Les politiques locales et Toxicomanie. En mars 1989 par exemple, elle a pré-paré la rencontre nationale Banlieue Cent visages et suite à la sortie du numéro 36 sur Les cultures de la rue, elle a orga-nisé un forum regroupant plusieurs associations de jeunes, des acteurs, des décideurs, ainsi que plusieurs personnalités du monde universitaire, du journalisme et de la culture… Sur le plan rédactionnel, cette période peut etre définie comme une période de production d’écriture coopérative dans la mesure où la rédaction des textes se faisait en groupe et de façon évolutive étalée sur plusieurs séances.
  • Le quatrième moment se caractérise par plusieurs changements importants sur le plan rédactionnel, technique et de discipline méthodologique. La revue PEPS est « sortie » en quelque sorte de l’amateurisme, avec notamment la mise en place des rubriques généralistes, regroupant la plupart des thèmes liés aux questions sociales. Mais cette période correspondait également à une réalité qui traduisait une nécessité de changement pour le projet de PEPS ;— Adapter de nouvelles formules d’exploration des questions sociales—. C’est cette nécessité qui a pu jouer un rôle d’analyseur pour la mise en place d’un nouveau projet à la veille du XXIème siècle. (Sur le terme analyseur, voir, Rémi Hess et Antoine Savoye, Analyse institutionnelle, Puf, « Que sais-je ? », 1993).

L’UTILITÉ DE PEPS : AUJOURD’HUI

Les interrogations collectives des membres de l’association , Paroles et Pratiques Sociales ont confirmé l’idée selon la-quelle avoir un espace libre, autonome et non corporatiste dans le champ social était plus que jamais nécessaire. Car, il n’existe pas ou très peu de lieux d’échanges et d’auto-formation indépendants pour des professionnels des questions sociales, confrontés aux complexités des situations, souvent décrites et vécues en décalage avec leurs formations initiales et avec les politiques institutionnelles mises en place. Nous faisons le constat qu’il manque un espace de réflexion et d’inscription des pratiques qui permettrait de créer de nouveaux outils pour les praticiens, des usagers, des étudiants en formation initiale, des formateurs, des chercheurs, des bénévoles, etc. Créer un espace de recherche participative où à partir des compréhensions contextuelles des situations, on pourra adopter des approches critico-alternatives par rap¬port aux problèmes sociaux. Ceci nous aidera à comprendre en quoi les solutions instituées ne répondent pas toujours aux attentes des usagers ni à celles des professionnels. En ce sens, PEPS pourrait être un espace caractérisé par un effort d’analyse et de conceptualisation des pratiques des indivi¬dus qui seront amenés à présenter des expériences inédites localement réalisées. Cette recherche transversale d’outils d’analyse pourrait intéresser aussi bien les usagers, des professionnels que des décideurs institutionnels.
Plusieurs raisons nous encourageaient à adopter un change-ment :

  • en ce qui concerne la version 1982 de PEPS, nous avons en effet constaté qu’elle correspondait à un contexte politique, social et culturel particulier. Aujourd’hui, ce contexte n’est plus le même et la première version de PEPS devient quel¬que peu caduque,
  • les membres actifs de l’association ne sont plus majoritairement des « travailleurs sociaux de base », comme cela fut le cas il y a treize ans. Ils sont surtout des chercheurs, des formateurs, des enseignants universitaires. En ce sens, PEPS ne peut pas ne pas intégrer les activités de la recherche et de la formation dans ses programmes,
  • le traitement des questions sociales fait appel à une réunion de compétences multiples venant de secteurs professionnels divers, car le temps où chaque secteur professionnel envisageait certains problèmes sociaux comme sa « chasse gardé . est fini. Par exemple, la question de la violence des jeunes ne peut être considérée comme seule affaire de l’école, ni celle des travailleurs sociaux. Ceci nécessite une approche multiréférentielle des questions sociales, exigeant une autre approche qu’une simple compilation de textes certes très intéressants, comme nous le faisions jusqu’alors, depuis deux, trois ans, l’expression libre et narrative des pratiques des travailleurs sociaux, qui auparavant caractérisait la revue, n’existe plus. Ceci rendait progressivement la charte . de PEPS inadaptée,
  • nous avons donc pensé que l’activité rédactionnelle de PEPS devait reposer sur les initiatives de recherche et de formation qui désormais devront figureront dans les objectifs de l’association. La revue ainsi pourrait devenir un outil de forma¬tion. Nous avons remarqué que pour ne pas rester des observateurs silencieux face aux questions sociales, l’associa¬tion Paroles et Pratiques Sociales ne pourrait se développer qu’avec l’adhésion et le soutien d’une équipe élargie et d’un nouveau projet dans lequel chacun trouverait sa place.

PEPS : DEMAIN

La réflexion sur les ressources matérielles et intellectuelles de PEPS ont permis de présenter un nouveau projet pour les années qui viennent. Il comprend trois dimensions activités de formation, de recherche et de publication.

Études/Recherches

L’association décide de suivre un axe de recherches sur les questions sociales, dans une logique participative. Les con-ditions qui favorisent et motivent l’équipe sont nombreuses :

  • PEPS possède un acquis considérable en matière d’analyse et de problématisation des thèmes relatifs aux questions sociales. Ce capital d’expériences peut être utilisé et mobilisé pour les explorations relatives aux études et recherches. Parmi les publics potentiels, on peut notamment citer les associa¬tions de quartier, les structures sociales, les banlieues, les écoles de travail social et les universitaires intéressés par les sciences humaines et sociales, pour qui PEPS peut intervenir seul ou participer en partenariat.
  • PEPS est en relation directe avec le terrain et les acteurs du changement. Cependant, la plupart des personnes qui inter-viennent pour PEPS mènent par ailleurs des expériences de recherches dans le cadre de leur profession ou de leurs études supérieures (étudiants-chercheurs-formateurs).
  • Les difficultés sociales ne peuvent plus trouver leurs « solutions » dans les réponses officielles des institutions et de la hiérarchie étatisée. Elles nécessitent une réflexion souvent en dehors de toute recommandation institutionnelle. Parmi les thèmes de recherche, ont peut notamment citer la dé¬marche ethnographique des pratiques socio-éducatives, les nouvelles technologies au service de la communication, le développement au Nord et au Sud, la reconnaissance des acquis en situation de formation et d’insertion, les cultures professionnelles, les cultures de la rue, l’approche psychanalytique des questions sociales, la violence des jeunes, la délinquance juvénile, etc. Une approche transversale et multiréférentielle de ces différents thèmes pourrait aider les praticiens à redéfinir leur culture professionnelle (éducative, sociale, scolaire et culturelle…).

Formation

L’association Paroles et Pratiques Sociales est un organisme de formation. Depuis 1982, elle a mené plusieurs expériences de formations dans les domaines du travail (social, édu¬catif, culturel, la communication et la formation des travailleurs sociaux). Aussi bien au niveau des contenus qu’au niveau des outils méthodologiques, PEPS est en mesure de proposer ses expériences aux autres acteurs sociaux. Au sein de l’Association Paroles et Pratiques Sociales, existe une équipe pluridisciplinaire ayant des pratiques professionnelles diverses, des formations complémentaires, des expériences de mise en place de projets et enfin, la réalisation de la revue. Leur domaine d’intervention vient des sciences de l’éducation, de la sociologie, de la psychologie, de l’ethnosociologie, de l’ethnographie, de l’analyse institutionnelle, de la psychanalyse, de la linguistique…). Parmi les thèmes de formation que nous proposons, l’écriture, est de nos spécificités et constitue un objet d’intervention dans les structures à vocation sociale. En situation de formation ou d’exercice, en effet, l’écriture est souvent pratiquée sous sa forme contraignante, et son utilisation par des professionnels a pour fonction principale l’apprentissage et l’intériorisation des normes instituées, la notation, la catégorisation, etc. Pour les étudiants par exemple, l’adhésion obligatoire à cette écriture est observable tout au long de la période de formation (la rédaction du mémoire, les soutenances, etc.). Ces mêmes étudiants une fois arrivés sur le terrain et dans la vie professionnelle, rendent compte souvent du décalage existant entre le contenu de leur formation et les réalités du terrain. L’écriture utilisée dans le cadre professionnel est alors une écriture administrative, normative, « officielle * et surtout une écriture vide. Dans cette pers¬pective, la position d’extériorité de PEPS, sa compréhension du phénomène favoriserait une expressions écrite libre et instituante, en même temps que la conceptualisation des événements décrits. Ces praticiens, étudiants, ou bénévoles associatifs sont invités à écrire d’une façon nouvelle qui prenne sens pour eux, mais aussi pour la structure et ses partenaires, voire pour les publics avec lesquels ils travaillent.
D’autre thèmes de formation peuvent être proposés par PEPS. On peut, en particulier, évoquer les pratiques socio-éducatives, l’approche ethnographique des pratiques socio-éducative, le développement au Nord et au Sud, les pratiques de reconnaissance des acquis en situation de formation et d’insertion, les activités éducatives péri-scolaires, les cultures professionnelles, les cultures de la rue, l’approche psychanalytique des questions sociales, la violence des jeunes, etc.

Publication

En tant que fonction fédératrice, la publication constituera désormais une activité encore plus importante et avec des exigences nouvelles au sein de l’association Paroles et Pratiques Sociales. Son rôle va être centré essentiellement sur l’enrichissement des activités de recherche tout en servant d’outil d’information pour les adhérants de PEPS. La revue va rester la voie privilégiée de l’expression libre des personnes intéressées par les questions sociales et un moyen de communication à leur service. Le fait que l’ensemble des réflexions menées lors des formations et des recherches soient consignées, permettra aux auteurs une autre forme d’évaluation de leurs expériences.

STRATÉGIES DE DIFFUSION

L’ensemble des textes présentés dans ce numéro, ont été organisés en fonction du nouveau projet de PEPS. Dans la première partie de l’ouvrage, et à partir des expériences de PEPS, les auteurs ont cherché à dresser un constat de la situation sociale. Chaque texte débouche sur une proposition qui se présente comme un projet de recherche.
Aussi, le nouveau projet de PEPS mérite être diffusé par tous les moyens : information, organisation de réunions dans les associations de quartier, les structures socio-éducatives, les Institut Universitaires de Formation des Maîtres, les organismes de formation, les écoles de travail social, les universités, etc.). La réussite de ce nouveau projet nécessite une augmentation du nombre d’adhérents et d’abonnés et un investissement dans d’autres villes que Paris. Nous avons un ef¬fort considérable à faire pour développer des réseaux locaux de professionnels non-Parisiens, qui comme nous l’avons constaté, sont souvent en manque d’informations, et des lieux d’échanges. Le nouveau projet de PEPS doit inscrire dans ses perspectives, une étude sur ses expériences menées depuis treize ans. Cette étude peut permettre aux personnes qui souhaitent adhérer à PEPS de mieux comprendre l’histoire des questions sociales traité par PEPS et leur cheminement. Elle pourra également sensibiliser l’implication des étudiants en formation initiale à cette recherche.

No 58-59 – Sommaire / Edito – Sujets et institutions

Sommaire

AVANT PROPOS par Nadia HASSINE

SUJET(S) ET INSTITUTION(S)DE FORMATION EN TRAVAIL SOCIAL par Patricia VALLET

L’ÉCRITURE, TERRE D’ASILE par Josette VERHENNEMEN

HISTOIRE DE VIE ET HISTOIRE DE FORMATION Par Monique BAUDOIN

REGARD SUR LE SUJET par Thérèse TENNERONI

DES GROUPES DE PAROLE A L’HOPITAL par Claude de la Genardière, psychanalyste

DE LA SECURITE DANS LE TRAVAIL A LA PREVENTION DES RISQUES par Blaise OLLIVIER

DE L’OBSERVATION D’UN « PETIT RIEN » Par Marie-Josée BERGER

L’INSERTION : COMMENT DONNER DES RÉPONSES SANS POSER LES QUESTIONS Par Valérie Osmont

Edito

Avec le présent numéro portant sur sujets et institutions et après 15 années d’existence, la revue Paroles et Pratiques Sociales arrête ses activités.
Bien qu’elle ait réussi à s’adapter aux exigences de l’environnement social et malgré l’évolution considérable dont elle a fait preuve depuis sa création, en particulier au niveau rédaction¬nel, les problèmes financiers liés à sa survie l’obligent aujourd’hui à mettre un point d’arrêt à sa formule actuelle.
Différentes étapes ont en effet constitué le cheminement de PEPS, d’une écriture narrative sur certains aspects des prati¬ques sociales à une politique rédactionnelle fondée sur une exigence scientifique.
La démarche de PEPS, caractérisée par son indépendance et par l’animation d’une équipe, bénévole mais toujours présente sur le terrain des questions sociales, reste et restera un acquis pour des acteurs qui ne veulent pas rester des observateurs silencieux face aux complexités des situations sociales.
Quant aux abonnés qui nous ont fait confiance, ceux dont l’abonnement se poursuit en 1999 pourront solliciter deux an-ciens numéros de la revue.
Dans le cas où une nouvelle équipe prendrait place, tous les
lecteurs seront bien évidemment informés de son projet.
Les parcours sont faits de moments clef et d’étapes distinctes, l’essentiel est qu’ils soient porteurs de sens en terme de direc¬tion mais aussi en terme de signification. PEPS l’a été long¬temps, à sa façon. Il est temps aujourd’hui de laisser la place à de nouvelles formes d’expression.

No 54-55 – Sommaire / Edito – Reconnaissance et validation des acquis

Sommaire

La reconnaissance et la validation des acquis

  • La reconnaissance et la validation des acquis : approche historique, par Guy Berger et Mehdi Farzad
  • La reconnaissance et la validation des acquis : les enjeux, par Nicole Meyer
  • Nouvel esprit anthropologique en reconnaissance et validation des acquis, par Gaston Pineau
  • Reconnaissance et validation des acquis : sens et procédures, par Jacques Aubret
  • La dimension interculturelle de la reconnaissance des acquis, par Mehdi Farzad
  • Validation des acquis dans l’enseignement supérieur : Les stratégies du retour aux études, par Saeed Paivandi
  • Profil d’auto-orientation, par Jean-Luc Dumont
  • La reconnaissance des acquis, levier de l’insertion, par Émile Gagnon
  • Bibliographie générale du dossier

Les recherches africanistes, par Damien Mabiala

Pour une recherche africaniste affrontant la crise des sociétés africaines, par Pierre-Philippe Rey

Présentation de livre, par Driss Alaoui

Annonce /publicité

Edito

Le présent numéro de Paroles et Pratiques Sociales s’inscrit dans le prolongement de son projet rédactionnel annoncé lors de sa précédente publication.
Les contributions qui le constituent obéissent aux règles basées sur le travail de terrain et tentent de développer un thème parmi d’autres : la reconnaissance et la validation des acquis.
La particularité de l’objet, étudié sous forme du dossier, vient du fait qu’il porte un regard dynamique sur les pratiques sociales, tant dans le domaine de la formation, de l’éducation que de la gestion des ressources humaines : — L’homme en tant que sujet-acteur est au coeur des dispositifs —.
La problématique de reconnaissance et de validation des acquis s’impose aujourd’hui à la société et cherche à proposer une approche nouvelle des compétences et des rôles des individus et ceux qui les accompagnent dans leur parcours de formation ou d’insertion socio-professionnelle.
Son intégration au sein des institutions de l’enseignement supérieur et sur le terrain de l’insertion, ouvre des perspectives nouvelles en matière de relations pédagogiques. Elle demande des savoir-faire actualisés des modes d’évaluation, échappant aux règles et aux schémas habituels, basés très souvent sur l’approche académique de l’apprentissage des connaissances.
Le point commun entre les différents textes repose sur le projet rédactionnel de PEPS qui met l’accent sur l’approche multiréférentielle des questions sociales. Bien que toutes les contributions visent les relations humaines et leur complexité, cependant, les supports théoriques et méthodologiques n’appartiennent pas à une seule École de pensée.
En ce sens, ce dossier cherche à contribuer au débat en cours dans ce domaine…

Mehdi Farzad

No 51 – Sommaire / Edito – Les parcours professionnels

Sommaire

Mémoire du travail social
A L’ORIGINE DE LA FORMATION SOCIALE, Françoise COLLANTIERS

Rencontre avec
RENCONTRE AVEC PATRICK VIVERET, Propos recueillis par Nadia HASSINE et Eric AUGER

Travail social à ‘étranger
LES HLM ALLEMANDS EN AUTOGESTION
Damien MABIALA

DOSSIER : LES PARCOURS PROFESSIONNELS

  • SECTEUR SOCIAL : LA FUITE DES CERVEAUX ! Hervé DROUARD Arts et Cultures
  • LES TRAVAILLEURS SOCIAUX A LA FAC, M. FARZAD et S. PAIVANDI
  • QUE SONT ILS DEVENUS ? Eric AUGER
  • PARCOURS EN TRAVAIL SOCIAL Propos recueillis par J.L. DUMONT
  • LE LIMONAIRE, Propos recueillis par Eric AUGER
  • UN DETOUR PAR LA BASE Propos recueillis par Eric AUGER
  • TRAJECTOIRE PROFESSIONNELLE, Joel CADIERE
  • DE LA PASSION DANS TOUTE CHOSE, Patricia VALLET

Pratiques sociales
A PROPOS DE LA SUPERVISION Michèle BARRET, Laurence CAILLÉ, Edith DELACOURS

Travail social et psychanalyse
DE LA PLAINTE A L’ACTE, T. TENNERONI

Arts et Cultures
FESTIVAL MÉLANÉSIA 2000 Philippe MISSOTTE

Edito

En règle générale, on observe deux grandes tendances dans les parcours des travailleurs sociaux : La première est professionnelle et
se construit par le rapport aux métiers, elle est reconnue par les institutions et repose souvent sur des formations diplômantes. Le parcours issu de cette tendance, est officiel, formel, attesté et en ce sens, il est institué ; — On parle alors d’assistant social, d’éducateur, etc.—
La deuxième tendance quant à elle, ne peut être réduite au seul rapport aux professions certifiées. Elle est plus vaste et peut être considérée comme un processus continuel d’accomplissement des acquis expérientiels «en train de se faire». C’est ainsi qu’un travailleur social peut avoir des compétences dans d’autres domaines que ceux réservés au champ du travail social. Le cheminement de ce parcours varie d’un individu à l’autre et obéit aux règles basées sur les motivations personnelles, donnant du sens aux histoires de vie. Cependant, certaines étapes du parcours, issues de cette deuxième tendance, peuvent prendre des formes officielles rendant possible de nouvelles orientations professionnelles. C’est dans cette perspective qu’une catégorie de travailleurs sociaux qui, tout en exerçant leur métier, reprennent les études supérieures, décident à un moment donnée de devenir forma¬teurs ou de se former à un autre métier…
En fait, l’explication des conversions ou mobilités professionnelles des travailleurs sociaux restent du domaine du complexe car cela est globalement lié à leurs aspirations individuelles. Pour certains d’entre eux par exemple, cette mobilité, se fait par le biais des formations supérieures, longues et diplômantes. Cependant, il existe d’autres indicateurs qui peuvent nous guider à mieux comprendre ces phénomènes.
A titre d’exemple, on peut citer les transformations parfois profondes observées dans la société et ses conséquences sur la valeur du travail, sur la gestion du temps et des ressources humaines, etc., qui peuvent être considérées comme éléments incitateurs pour certains travailleurs sociaux à s’adapter à ces transformations. Ces changements font souvent appel aux compétences nouvelles dans l’exercice du métier et dans les capacités d’expertise des problèmes sociaux et leur évaluation.
Une autre raison réside au niveau de l’adhésion générale enregistrée chez la plupart des professionnels, qui sont appelés à avoir une formation plutôt multiréférentielle et polytechnique, capable de gérer des situations difficiles. Enfin, la naissance des problèmes sociaux «nouveaux» tels que les SDF, les phénomènes de banlieue, la mise en cause de certains acquis sociaux, etc., demande aux travailleurs sociaux d’acquérir de nouvelles approches méthodologiques et conceptuelles du métier, prenant en compte la participation active des «usagers» dans les processus de recherche de solution. C’est d’ailleurs cette recherche d’approche qui souvent motive une catégorie des professionnels du social à donner du sens à leur mobilité professionnelle.
Mehdi FARZAD

No 50 – Sommaire / Edito

Sommaire

Regard sur l’actualité
Histoire de changer, Hugues BAZIN

Rencontre avec …
Bernard CHARLOT, Propos recueillis par Mehdi FARZAD

Mémoire du travail social
NAISSANCE DE LA FORMATION SOCIALE DANS LES ANNEES 1900, Françoise COLLANTIER

Travail social à l’étranger
NOUS POUVONS BEAUCOUP APPRENDRE LES 14 UNS DES AUTRES, Eve CHAMBON

DOSSIER : L’ACCES AU LOGEMENT

  • INTRODUCTION
  • LES COMPOSANTES DE LA CRISE DU LOGEMENT, Philippe CHAVANCE
  • GALÈRE DE LOGEMENT, Un travailleur social
  • NOMBRE DE MAL LOGÉS ET SANS LOGIS, Philippe CHAVANCE
  • LE DROIT D’AVOIR UN «CHEZ SOI», Yves BAISE
  • «J’SUIS DE LA DDASS», L’association La Parenthèse
  • LOGEMENT POUR LES SANS-ABRI, Bernard CUCHET
  • LES TOITS DU COEUR, Eric AUGER
  • IL ETAIT UNE FOIS, DROIT AU LOGEMENT, J.-B. EYRAUD
  • LE COMITE DES SANS LOGIS EN ACTIONS, Jean Yves COTTIN
  • LES TRAVAILLEURS SOCIAUX EN RETARD…, Philippe STARECK
  • “CRAIES DES ENFANTS”, Jacky LAFORTUNE

Pratiques sociales
SOLIDARITE et C1TOYENNETE, Hélène CARRIERE

Regard sur les professions
LE METIER D’ASSISTANTE SOCIALE, A. FINO-DHERS

Ici et maintenant
DU PASSAGE AUX BARBARES, Jean-Jacques DELUCHEY

Arts et Cultures
UNE IMAGE VIDEO COMME TEMOIN D’UNE REALITE SOCIALE, Damien MABIALA

Rubriques

  • ANNONCES
  • REVUE DES LIVRE, Esfandiar ATTARAN

Edito

On oublie souvent que dans le processus d’exclusion, la place symbolique du logement est aussi importante que celle de l’emploi. En effet, l’absence d’un toit, digne de ce nom, pour les gens qui, du jour au lendemain, perdent leur emploi, se traduit souvent par, l’éclatement de la cellule familiale, l’impossibilité de retrouver du travail, le placement probable des enfants dans les institutions qui ne remplaceront jamais l’amour parental, et la galère provisoire devient progressivement perma-nente. On parlera alors de sans-logis, de sans abris, des gens en “fin de droits”, etc.
Parmi les décisions politiques prises sur le terrain du logement, les opérations de “nettoyage” de certains quartiers défavorisés font partie d’une politique urbaine qui contribue à l’exclusion des populations défavorisées. Parmi elles, on a pu quelques fois observer des immigrés se trouvant victimes d’une part de la pauvreté et d’autre part de leur nationalité. Ainsi, des milliers de m2 de bureaux souvent vides ont remplacé ces quartiers populaires dont les habitants ont dû se concentrer dans les banlieues lointaines, renforçant le phénomène de ghetto.
Si la crise de l’emploi, obéit souvent aux discours dominants basés sur la compétition internationale et l’accumulation des richesses, celle du logement est exclusivement nationale. Et dans les démarches pour l’insertion des personnes exclues, l’accès à un toit, garant de liberté individuelle et de dignité ne peut être absent. Et, comme le dit une expression Kanak : “quand le bâtiment va, tout va” (1).
La conjugaison logement-emploi a même fait l’objet d’un des thèmes centraux de la dernière élection présidentielle, laquelle avait basé son mot d’ordre sur l’idée de changement. Mais lorsqu’on voit le développement des problèmes sociaux se transformer en catastrophe sociale, on comprend mieux que pour les partisants des deux candidats, “d’un côté comme de l’autre c’est moins le changement politique qui les intéresse que le changement de politique” (2).
Y a-t-il une fatalité à la crise du logement ? Non, si on en croit les solutions existantes dans ce domaine. Les réflexions apportées dans ce dossier, peuvent constituer des éléments de réponses, aussi bien pour des décideurs que pour des travailleurs sociaux.
En effet, par l’absence de politique de logement en leur faveur et par manque de solutions efficaces apportées par les travailleurs sociaux, les mal-logés ou sans-logis tentent de s’organiser eux-mêmes pour formuler des propositions au changement qu’ils attendent depuis plusieurs années.
Leurs démarches instituantes et auto-organisées, peuvent-elles
laisser indifférents les travailleurs sociaux confrontés à ce problème épineux ?

Mehdi FARZAD

(1) Cette expression est utilisée par linalaine UREGEI dans l’éditorial du 42e numéro de la revue Combat ouvrier, consacré au Droit au logement décent, spécial 1er mai 1995, Nouvelle Calédonie
(2) Cf. Marcel ROYEZ, in, à part entière, journal bimestriel de la Fédération Nationale des Accidentés du Travail des des Handicapés, mai-juin 1995, n° 185.

No 49 – Sommaire / Edito

Sommaire

Regard sur l’actualité

  • L’ISLAM, LES JEUNES ET LE TRAVAIL SOCIAL, Georges LAPASSADE – P.4

Mémoire du travail social

  • UNE NOUVELLE PROFESSIONNALITÉ, Hervé HAUDIQUET,  Dominique BRUNET P.7
  • UNE AMBITION POUR L’EXCLUSION, Charles SEGALEN – P.8

Dossier; LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION  DANS LE TRAVAIL SOCIAL

  • TOUTES LES VOIES SE CROISENT , Esfandiar ATTARAN – P.10
  • LES AUTOROUTES DE L’INFORMATION, Sylvain MATHIEU P.11
  • LE SOCIAL MÉDIATISÉ OU PAS, Christian HERMELIN, P.14
  • TRAVAIL SOCIAL ET T.C.I., Hélène PAPADOUDI – P.17
  • INFORMATIQUE ET TRAVAIL SOCIAL, CONCASS – P.21
  • TECHNIQUE DE L’ENTRETIEN, Jean-Paul DESGOUTTE – P.26
  • ALLO, J’ECOUTE…., Éric AUGER – P.28
  • TV Locale et Changement Social , Patrick FERRENQ – P.29

Pratiques sociales

  • RENDEZ-VOUS MANQUE, Jean-Jacques DELUCHEY – P.33
  • ACTION-RECHERCHE EN RÉSEAUX, A. BAHUAUD, M.C. JABOEUF, M. BEFFARA, M.C. LEMASSON, B. DESMARS, B. LE MAY, M.C. DUBOIS, T. PENNETIER, R. GARNIER, B. PRIN, T. GROUSSIN, M. SAINT-BLANQUET, F. HERVO, B. YVON – P.36

Regard sur les professions

  • EDUCATEUR SPECIALISE, Bertrand POETE – P.38
  • LA RELATION D’AIDE EN SERVICE SOCIAL, Joëlle GARBARINI – P.41

Ici et maintenant

  • AGIR – P.43

Arts et Cultures

  • UNE EXPERIENCE D’INSERTION  PAR LA DANSE ET LE DESSIN, Patricia VALLET – P.45

Rubriques

  • Revue des livre – P.47
  • Annonces – P.49

Edito

Le travail social officiel aurait-il du mal à se positionner par rapport aux actions sociales auto-organisées et non étatiques ?
Depuis la création de l’association Droit Devant et son université populaire, les réactions des citoyens ont été tout autant différentes que mitigées :
Sur le plan politique, Droit Devant n’a pas eu le soutien effectif des hommes politiques, même lorsque ceux-ci se disent préoccupés par la question du logement et de l’exclusion sociale.
Les journalistes et les médias n’ont pas choisi Droit Devant comme sujet de société médiatisables ; ils ont préféré s’intéresser aux «côtes de popularité des présidentiables plutôt qu’approfondir les démarches instituantes de cette association. Peut-être comme le souligne The Guardian du 10 mai 1993, «En France, les journalistes sont souvent beaucoup trop proches de ceux sur qui ils écrivent (1)».
Les universitaires quant à eux, n’ont pas pris comme objet scientifique l’auto-production des connaissances lorsque celles-ci s’organisent dans la rue. Y compris les universitaires de «gauche» et ceux qui furent les acteurs de la mise en scène de 68. Ils ont préféré la pratique d’apprentissage par excellence qui trouve sa légitimité dans les normes instituées.
Quant aux travailleurs sociaux, ils n’ont pas échappé à ce choix de désertification. Excepté l’association GRAL (Groupe de Réflexion et d’Action Logement), créee récemment par certains intervenants socio-sanitaires (2), la puissante corporation des praticiens de l’action sociale, n’a pas vraiment voulu se mettre du côté des volontaires du Droit Devant. On aurait pu imaginer qu’une cohabitation de ce genre, ne serait ce que par rapport à la question de l’insertion sociale des personnes exclues, aurait pu les intéresser.
Alors que les problèmes sociaux se transforment en catastrophe sociale, on serait en mesure de se demander si «l’erreur» viendrait des sans logis qui démunis de toute réponse valable, tentent de s’organiser, ou bien si le manquement vient des autres acteurs, peu habitués à accepter des pratiques sociales non instituées ?
Mehdi FARZAD
(1) Cf. Serge HALIMI, «Misère des médias en France : Un journalisme de révérence», in Le Monde diplomatique, février 1995.
(2) Voir, PEPS n° 48, p.4.

No 46 – Sommaire / Edito

Sommaire

Regard sur l’actualité

Lecture matinale : acides réflexions
C.DEPRAZ

Rencontre avec …

  • Rencontre avec Christian Bachmann
    Propos recueillis par H. BAZIN et M. FARZAD
  • Des changements à la marge…
    Rencontre avec Joël BARTHELEMY
    Propos recueillis par Eric AUGER

Mémoire du travail social

Le travail social : Quel Passé ? quel devenir ?
Brigitte BOUQUET

Travail social à l’étranger

Caboverde : Il n’a de vert que son nom
Mireille QUERE

DOSSIER : LES NOUVELLES SOLIDARITES

  • Introduction
    Mehdi FARZAD
  • Eléments pour une théorie de la solidarité
    Michel TALEGHANI
  • La solidarite ou la defaillance du politique
    Didier MARTIN
  • Travail et réseaux de proximité
    Hanifa CHERIFI
  • Les effets sociaux de la solidarité
    D. CURBELO et J.L. DUMONT
  • A. C., ça marche !
    Jean-Jacques DELUCHEY
  • Solidaires et citoyens ?
    Marie-Paule GAVET-CURBELO
  • Pour un monde rural solidaire …
    Robert PONCHON

Pratiques sociales

  • «Toxicomanies»
    Gilles ALFONSI
  • Bouc-émissaire, Un processus de victimage
    Nada ABILLAMA et Marc GINO

Regard sur les professions

  • Paradoxes dans la formation des travailleuses familiales
    Nadia HASSINE
  • Pour sortir les formations du travail social de l’impasse
    M-F MARQUES

Arts et Cultures

  • Téchno-Sciences… Téchno-Transe
    Etienne RACINE
  • Au risque de vous plaire sur grand écran
    Guy JOUANNET

Edito

Ce numéro sur les nouvelles solidarités dans le champ du travail social s’inscrit dans les réflexions en cours depuis plus d’un an au sein de l’association Paroles et Pratiques Sociales. La première étape de ces débats, s’est concrétisée par la mise en place d’une nouvelle forme de rubricage de la revue PEPS (voir le numéro 45).
Lors de la journée du mois d’avril 1994, consacrée au bilan de l’année, d’autres propositions ont été formulées par le collectif de PEPS : les plus importantes concernaient en particulier l’ouverture dans la revue d’une rubrique regroupant les actions sociales non instituées et informelles. En effet, la revue entend être un espace privilégié pour ces actions.
Depuis quelques temps, nous observons l’apparition de démarches entreprises dans différents secteurs socio-professionnels par les usagers du travail social.
Parmi ces actions en voie de développement, on peut citer en particulier la marche des chômeurs (AC), les initiatives des sans logis occupant des logements vides, les innovations des associations Act Up, ASSUD, qui travaillant sur le problème de la drogue, procèdent à la gestion auto-organisée de la toxicomanie, etc.
Le degré de pertinence de ces démarches instituantes dépend de la place qu’y occupe l’usager. En fait, ici, le client est l’acteur principal et le travailleur social joue le rôle d’accompagnateur.
La deuxième idée retenue lors de cette journée concerne la politique d’accueil de PEPS vis à vis des personnes qui souhaitent collaborer à la revue. Sur ce plan, le collectif prône le développe-ment du travail en réseau.
Au delà des conseils techniques nécessaires dont le collectif entend donner aux travailleurs sociaux qui auraient éventuelle-ment des difficultés pour écrire, PEPS cherche avant tout à être une tribune libre, formatrice et constructive pour les praticiens de l’action sociale. Ainsi, systématiquement des réunions/ débats publics seront organisés pour enrichir la qualité de chaque dossier.
L’association PEPS lance par ailleurs un appel aux travailleurs sociaux ayant leur fonction en dehors de Paris, pour qu’ils deviennent des relais du collectif parisien.

Mehdi FARZAD