Atelier 4 : La et les cultures de rue
Coordinateur: Alain Lapiower
Personnes ressources: Hugues Bazin, France; Leo Andrescu, Roumanie; Sandra Vanvreckem, Belgique; Robert Paris, Québec
Objet: Est-ce que les cultures de rue existent vraiment? Quelles sont-elles? Comment travailler avec elles?
Robert Paris est éducateur auprès de jeunes prostitués. Il insiste sur le fait qu’il faut envisager que la violence sexuelle est une forme de culture pour les jeunes. Le travailleur de rue représente une culture différente, c’est une culture de l’écoute par opposition à celle de l’Etat qui elle est normative, qui ne tient pas compte de l’avis des jeunes .
Il n’y a pas une culture dans la rue mais différentes cultures et pour travailler avec les jeunes de la rue il faut comprendre leur culture.
Hugues Bazin a été un éducateur et est maintenant chercheur. La culture des jeunes de la rue est une réponse à un environnement hostile, pour créer leurs propres valeurs. On se trouve dans une appropriation collective ,c’est un levier pour comprendre la mutation de notre société. La culture de rue est une culture de résistance, elle consiste à inventer une nouvelle façon de gérer son parcours individuel, l’individu n’est plus pris en charge par la société ou une institution, il se prend en charge lui-même.
Leo Andrescu est éducateur en Roumanie. D’après lui, la culture de la rue est une sous culture, elle est cependant reconnue et respectée.
Pour lui, cette sous culture est au même titre que la culture dominante une somme de coutumes, de lois et de règles.
Alain Lapiower
Il ne peut y avoir de travail de rue si on ne tient pas compte de la dimension culturelle des jeunes; certains travailleurs de rue éprouvent des difficultés à accepter une autre culture que la leur.
La culture est soit un instrument de communication, soit une production, une diffusion commercialisée c’est-à-dire un outil de consommation. Une culture populaire n’est pas forcément une culture de masse.
Pour s’assurer qu’il s’agit d’une sous-culture il faut se demander si elle possède encore une force de création? Essaie-t-on encore de déjouer la culture dominante? Vise-t-on la transmission, le passage du relais vers la génération suivante?
La culture de la rue influence la culture dominante qui reprend des éléments crées par la sous- culture (Hip Hop).
4 propositions majeures
- La rue est un endroit qui appartient à tout le monde et en même temps à personne; il faudrait requalifier, redéfendre ce lieu, ainsi cela ne sera plus une insulte de s’entendre dire qu’on est un enfant de la rue.
- Quand la sous-culture a conquis une certaine célébrité, il ne faut pas essayer de combattre le phénomène mais plutôt s’en servir comme moteur d’actions auprès des jeunes.
- Il faut plutôt combattre la tendance actuelle d’aller vers le sécuritaire et la forme de prévention qui lui est propre quand on parle du travail de rue.
- La culture est sociale, elle est un élément d’intégration et de prévention mais quand on prend la culture dans sa globalité, il ne faut pas la morceler, ne pas prendre que certains aspects.
- La culture est en constante évolution il ne faut pas enfermer un jeune dans une culture car le jeune comme la culture sont un ensemble de choses différentes et le danger c’est que le politique essaye de classifier, de catégoriser les cultures et les jeunes.