BEAUB FM

Présentation

Cette partie présentation est la synthèse d’un entretien réalisé entre l’équipe associative et le laboratoire de recherche (LISRA) le second semestre 2018.

Beaub FM a 30 ans d’existence, 30 ou 40 personnes actives (avec des émissions à l’antenne), il y a sept personnes au CA et cinq salariés en emploi aidé confrontés à la précarité. La professionnalisation est une composante de la reconnaissance de notre métier, mais l’engagement professionnel comme la participation au CA sont intimement liés au projet et à la gouvernance de l’association. Cela passe par une certaine sensibilité culturelle,sociale et politique partagée.

Par exemple, nous avons fait des émissions sur les quartiers avec les habitants. Nous accueillons des groupes de musiques peu ou pas diffusés. Nous sommes au 9e étage dans un quartier prioritaire…Mais en même temps nous avons un lien avec tout le monde, car nous sommes une radio ouverte et tout le monde passe par nous pour parler de ce qu’il fait.

Comment permettre aux gens du milieu rural de venir à Limoges et inversement ? Par exemple nous envoyons souvent nos salariés vers le plateau de Millevaches, se former à Pivoine notamment. Il faudrait que ça aille dans les deux sens, que les gens puissent venir ici.

90 % des programmes sont réalisés par les bénévoles ou salariés au sein de la radio. Nous faisons partie de la Ferarock, ça nous permet d’avoir une représentation au niveau national (auprèsdu ministère de la Culture, des syndicats de radio, de la fédélima,du FSER, du CSA, de la Sacem, on a des représentations dans toutesces instances grâce à la Ferarock). On fait partie de 2 syndicats de radio, du syndicat des musiques actuelles, et on est au CA du RIM.

Pour maintenir ce salariat, nous faisons des prestations privées, nous répondons à des appels à projets. Notamment le FSER, qui est le fond de soutien à l’expression radiophonique. Nous avons peu de subventions locales. Cela permet une liberté d’expression des médias associatifs et avoir d’autres médias que le mainstream et donc d’autres contenus. Le FSER est sur 3 axes qui nous obligent à nous engager, et ce n’est pas si mal pour ça :

  • Action culturelle et éducative
  • Action en faveur del’intégration et lutte contre les discriminations
  • Action en faveur du développement local et l’environnement

À force de rencontrer du monde ici, nous voyons bien qu’il y a besoin d’un lieu pour se croiser et pour que les gens communiquent.Il nous faudrait un lieu de vie.
Avec des énergies différentes au même endroit, pas qu’une mutualisation de compétences, mais un lieu de vie, des échanges techniques, de pratiques.
Ce genre de lieu, plein de gens l’aimeraient, mais il n’y a pas encore d’initiative dans ce sens ; il y a un disquaire associatif, des programmateurs ou des assos sans bureau qui pourraient se rencontrer,faire du lien. Il y a une possibilité avec le contrat de filière spécifique aux MA d’avoir des aides pour faire une expérimentation et un test de la faisabilité d’un projet.

Problématisation

Cette partie propose de faire émerger des problématiques transversales à partie de l’analyse de l’entretien par l’équipe de recherche en dialogue avec la démarche réflexive engagée par les acteurs associatifs.

Comment ne pas être régi uniquement par des préoccupations économiques, entre le projet associatif et le maintien de salariat ?

Quel équilibre entre précarité subie et précarité choisie ?Comment évaluer des actions qui ne se résument pas uniquement à des prestations de services, mais ouvrent un espace de croisement et d’échanges ?

La professionnalisation pousse à reproduire une technicité alors que l’engagement associatif pousse à se renouveler. Comment mutualiser ces pistes d’autonomie ? Comment se former à l’auto-missionnement ? (choisir les activités / actions qui nous semblent pertinentes, plutôt que de répondre aux opportunitésproposées sans cesse par l’extérieur).

La question de la transmission est récurrente dans le milieu associatif et peut prendre plusieurs formes (formation,autoformation, expérimentation, etc.): comment passer le flambeau entre une première génération militante et nouvelle génération dont le mode d’organisation n’est pas tout à fait le même,notamment dans le rapport entre l’engagement personnel et collectif ? Comment, d’une manière générale, entrer en réflexion sur ce qui fait collectif aujourd’hui ?

La conscience d’être un acteur susceptible d’orienter le cours historique, de changer les pratiques ne peut se faire que dans une implication en situation. Les radios dites « libres » ont été historiquement des laboratoires sociaux de croisement des idées et des esthétiques. Elles peuvent continuer à jouer ce rôle sur les territoires, constituer de nouvelles centralités populaires.

Contact

4 allée Fabre d’Églantine – BP 2031 – 87070 LIMOGES Cedex
Site internet : http://beaubfm.org/