No 50 – Sommaire / Edito

Sommaire

Regard sur l’actualité
Histoire de changer, Hugues BAZIN

Rencontre avec …
Bernard CHARLOT, Propos recueillis par Mehdi FARZAD

Mémoire du travail social
NAISSANCE DE LA FORMATION SOCIALE DANS LES ANNEES 1900, Françoise COLLANTIER

Travail social à l’étranger
NOUS POUVONS BEAUCOUP APPRENDRE LES 14 UNS DES AUTRES, Eve CHAMBON

DOSSIER : L’ACCES AU LOGEMENT

  • INTRODUCTION
  • LES COMPOSANTES DE LA CRISE DU LOGEMENT, Philippe CHAVANCE
  • GALÈRE DE LOGEMENT, Un travailleur social
  • NOMBRE DE MAL LOGÉS ET SANS LOGIS, Philippe CHAVANCE
  • LE DROIT D’AVOIR UN «CHEZ SOI», Yves BAISE
  • «J’SUIS DE LA DDASS», L’association La Parenthèse
  • LOGEMENT POUR LES SANS-ABRI, Bernard CUCHET
  • LES TOITS DU COEUR, Eric AUGER
  • IL ETAIT UNE FOIS, DROIT AU LOGEMENT, J.-B. EYRAUD
  • LE COMITE DES SANS LOGIS EN ACTIONS, Jean Yves COTTIN
  • LES TRAVAILLEURS SOCIAUX EN RETARD…, Philippe STARECK
  • « CRAIES DES ENFANTS », Jacky LAFORTUNE

Pratiques sociales
SOLIDARITE et C1TOYENNETE, Hélène CARRIERE

Regard sur les professions
LE METIER D’ASSISTANTE SOCIALE, A. FINO-DHERS

Ici et maintenant
DU PASSAGE AUX BARBARES, Jean-Jacques DELUCHEY

Arts et Cultures
UNE IMAGE VIDEO COMME TEMOIN D’UNE REALITE SOCIALE, Damien MABIALA

Rubriques

  • ANNONCES
  • REVUE DES LIVRE, Esfandiar ATTARAN

Edito

On oublie souvent que dans le processus d’exclusion, la place symbolique du logement est aussi importante que celle de l’emploi. En effet, l’absence d’un toit, digne de ce nom, pour les gens qui, du jour au lendemain, perdent leur emploi, se traduit souvent par, l’éclatement de la cellule familiale, l’impossibilité de retrouver du travail, le placement probable des enfants dans les institutions qui ne remplaceront jamais l’amour parental, et la galère provisoire devient progressivement perma-nente. On parlera alors de sans-logis, de sans abris, des gens en « fin de droits », etc.
Parmi les décisions politiques prises sur le terrain du logement, les opérations de « nettoyage » de certains quartiers défavorisés font partie d’une politique urbaine qui contribue à l’exclusion des populations défavorisées. Parmi elles, on a pu quelques fois observer des immigrés se trouvant victimes d’une part de la pauvreté et d’autre part de leur nationalité. Ainsi, des milliers de m2 de bureaux souvent vides ont remplacé ces quartiers populaires dont les habitants ont dû se concentrer dans les banlieues lointaines, renforçant le phénomène de ghetto.
Si la crise de l’emploi, obéit souvent aux discours dominants basés sur la compétition internationale et l’accumulation des richesses, celle du logement est exclusivement nationale. Et dans les démarches pour l’insertion des personnes exclues, l’accès à un toit, garant de liberté individuelle et de dignité ne peut être absent. Et, comme le dit une expression Kanak : « quand le bâtiment va, tout va » (1).
La conjugaison logement-emploi a même fait l’objet d’un des thèmes centraux de la dernière élection présidentielle, laquelle avait basé son mot d’ordre sur l’idée de changement. Mais lorsqu’on voit le développement des problèmes sociaux se transformer en catastrophe sociale, on comprend mieux que pour les partisants des deux candidats, « d’un côté comme de l’autre c’est moins le changement politique qui les intéresse que le changement de politique » (2).
Y a-t-il une fatalité à la crise du logement ? Non, si on en croit les solutions existantes dans ce domaine. Les réflexions apportées dans ce dossier, peuvent constituer des éléments de réponses, aussi bien pour des décideurs que pour des travailleurs sociaux.
En effet, par l’absence de politique de logement en leur faveur et par manque de solutions efficaces apportées par les travailleurs sociaux, les mal-logés ou sans-logis tentent de s’organiser eux-mêmes pour formuler des propositions au changement qu’ils attendent depuis plusieurs années.
Leurs démarches instituantes et auto-organisées, peuvent-elles
laisser indifférents les travailleurs sociaux confrontés à ce problème épineux ?

Mehdi FARZAD

(1) Cette expression est utilisée par linalaine UREGEI dans l’éditorial du 42e numéro de la revue Combat ouvrier, consacré au Droit au logement décent, spécial 1er mai 1995, Nouvelle Calédonie
(2) Cf. Marcel ROYEZ, in, à part entière, journal bimestriel de la Fédération Nationale des Accidentés du Travail des des Handicapés, mai-juin 1995, n° 185.