L’association AMELIOR organise mercredi 20 mai de 7h à 20h sous la halle du marché Croix de chavaux à Montreuil un marché mensuel uniquement dédié à la vente de produits de recup’ par les biffin.e.s adhérent.e.s

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C’est par le travail en amont de la collecte municipale, par leur tri sélectif à la source dans les « poubelles » – ces contenants à objets réemployables et matériaux recyclables – et dans les rues que (sur)vivent actuellement en île de France environ 4000 biffin.e.s.

La rétribution qu’ils espèrent de leurs acheteurs est la récompense de cet effort de récupération. La présence de ces stands d’ objets d’occasion à croix de chavaux est l’occasion pour les acteurs et habitués des marchés aux puces d’économie populaire et aux passantsnombreux de soutenir ce dynamisme marchand, la convivialité de l’accueil et les meilleures conditions de travail, de rencontres et d’echanges s qui sont proposées par plus de 250 biffin.e.s. Parmi eux beaucoup habitent Montreuil mais aussi Bagnolet, Paris, Vincennes, St Mandé, Neuilly, Bondy, Aulnay, St Maur, Creteil… Ce sont plus de 55 communes de France, pour 1500 adhérent.e.s biffin.e.s, que compte l’association depuis sa création en aout 2012.

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Pendant ce marché social de la récupération, les biffins présent.e.s fabriquent avec leurs acheteurs une économie solidaire directe d’environ 20 000 euros par marché, valeurs ajoutées qui repartent ensuite dans l’économie réelle tout en répondant immédiament aux besoins de ces personnes qui vendent et achètent… Ces ressources ou économies, uniques ou supplémentaires, permettent à ceux qui en ont le plus besoin d’avoir accès à des biens courants ou des droits fondamentaux évidents, bien que de plus en plus difficilement atteignables…

Environ 15 tonnes d’objets par jour de marché à croix de Chavaux sont issus de la collecte individuelle des biffin.e.s, pour laquelle ces travailleur.se.s ne touchent aucune rétribution, ni subvention, de la part des pouvoirs publics; leur apport volontaire et redistribution se fait au plus offrant lors de leur remise en vente. Biff(e)
L’utilité et le bien fondé économique, social et environnemental, politique et juridique, de l’organisation de ces marchés aux puces est a aujourd’hui à ré-étudier.
Depuis mars 2013, en 23 marchés, les biffins vendant mensuellement à croix de chavaux ont inventé à partir de la recup’ environ 460 000 euros, et réemployer approximativement 300 tonnes de produits sinon promis au rebut, c’est dire à l’incinération couteuse et dangereuse pour la santé et le climat.
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 Les biffin.e.s, dans la sauvegarde des matériaux et des objets, au vu del’investissement public quasi inexistant, et de la pleine réussite dans redistribution économique et sociale, ont historiquement été les précurseurs du tri à la source et du zéro déchet, ils ont la vocation à le redevenir puis à le rester, pour peu que les pouvoirs publics ne les considèrent pas a tort comme des exclus à exclure encore plus, en les incriminant alors que certains sont déjà victimes de discriminations… 

Manifestation des associations AMELIOR et Sauve qui peut lors du dernier Conseil de Paris, pour demander des places et des marchés pour les biffins (sept.2014) En effet, trop rares sont les dispositifs territoriaux favorisant ses marchés économiques et sociaux qui permettent pourtant à la fois de faire respecter les droits fondamentaux et de lutter contre la pauvr

eté des personnes en situation de grande exclusion. Mais aussi d’être utile aux plus grand nombre dans la défense du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes, tout en favorisant la rencontre et en dynamisant l’espace public comme les marchés réguliers, ont vocation a le faire.

Ainsi des politiques alternatives à la répression, des politiques qui visent le su

ivi social et non pas l’exclusion, telles que celles menées à Paris dans le 18eme et le 14eme arrdt depuis 2009 et 2010 doivent être reproduites d’urgence dans les arrondissements ou il y en a le plus besoin (20e, 19e, 10e, 11e, 13e) et dans d’autres communes d’Île de France, afin d’inclure dans l’espace public des lieux de ventes réguliers de produits de recup’, comme il y a des lieux de vente d’alimentaire ou de produits neufs.

Les projets d’avenir ne manquent pas pour l’accès des récupérateurs et recycleurs aux marchés et dans l’économie circulaire.Avec la volonté politique et la participation de tou.te.s,au dialogue social, l’organisation de ces marchés et le développement des métiers afférent du recyclage et lduréemploi permettront de tenir un modèle innovant et durable de lutte contre les exclusions, le chômage et le réchauffement climatique.

L’association AMELIOR