Sommaire
LE SOCIAL EN MOUVEMENT
- La notion de lien social par Brigitte HAINZ-GIRARD
- Entre l’arbre et l’écorse : le travailleur social par M.P FOURDINIER
- Le mouvement des assistantes sociales par Rachel KRAKOWSKI
DOSSIER : SENS DU TRAVAIL SOCIAL ET PROJETS POUR L’AVENIR
- Introduction
- Réflexions à propos de la formation des travailleurs sociaux par Faiza MAHJOUB
- Pratiques d’écriture et pratiques professionnelles… par Eric AUGER
- Dilemmes du travail social par Pierre MONTECCHIO
- Ecrire : une démarche instituante par Max MANNIEZ
- Evaluation des pratiques et conception de projets par Jacques LADSOUS
- Réflexions à propos de la formation d’intervenants sociaux pour les banlieues par Mohamed TOUSSIRT et Gérard LEBLANC
- Regards sur la journée du 7 mai par association 93 action banlieue
Travail Social et social médiatisé par Hugues BAZIN - Emmergence du rôle social du média télévisuel par Patick FARBIAZ
- Rock multiréférentiel par Damien MABIALA
JEUNES ET INSERTION
- La négation du social dans le scolaire par Maryline COSSA
- Des vacances différentes par Michelle RIGALLEAU
- La “nouvelle” violence par Georges LAPASSADE
TRAVAIL SOCIAL A L’ETRANGER
- La formation dans la prévention par Léonardo Montecchi
ARTS ET CULTURES
- Carnaval d’outre-mer par Christine ORNEME
- Le canaval antillais : un jeu de rôles par Damien MABIALA
- Musique rebelle par JMI
Edito
Les mots cachés
Un mot peut en cacher un autre, cela devient parfois un art de la dissimulation… Le mot intégration largement usité dans la décennie précédente pour qualifier en particulier le travail auprès des populations immigrées a éludé une mise en oeuvre de la citoyenneté. En ne posant pas d’emblée ce principe, le débat des intellectuels et des acteurs de la vie politique et sociale s’est englué entre discours universaliste et antiraciste basé sur les droits de l’homme et la rhétorique nationaliste inspirée de la tradition républicaine. La confusion entre citoyenneté et nationalité contibue à concevoir l’intégration comme une culture où l’individu est poussé à renier une grande partie de ses racines.
Quand M Pasqua, son poste à peine occupé, dépose le projet de réforme du Code de la nationalité, le terrain est déjà labouré. En tant que citoyen cette proposition tourne à l’absurde. L’adhésion volontaire à la nationalité pour les enfants d’immigrés développe l’idée que pour les autres (les français dit de “souche”), il existe une transmission héréditaire de la citoyenneté républicaine (être “français” est “inné” ou de sang).
Les jeunes issus de l’immigration se positionnent sur un autre registre. En renvoyant des questions qui concernent chacun de nous, ils savent que la citoyenneté ne se transmet pas, elle se pratique, cela dès la naissance sur un sol commun à tous.
Renvoyer les questions qui touchent tout le monde en dévoilant les mots cachés, c’est la fonction de la revue PEPS. Ce n’est donc par hasard si celle-ci a consacré trois numéros sur le thème de l’immigration.
Autre mot, celui de travail social : comme le précédent exemple, son utilisation intensive le vide de son sens. Ainsi quand le titre de ce numéro pose la question du sens du travail social nous cherchons ensemble, avec vous, d’autres mots. Nous ne sommes pas des professionnels des mots mais des travailleurs des mots, comme le travailleur social n’est pas un professionnel de la solidarité mais travaille sur elle en réponse à une nécessité vitale, celle d’adapter la société à un contexte en perpétuelle mutation : la construction de projets pour l’avenir.
Hugues BAZIN