Rencontre avec Alban de Tournadre
Alban a passé une semaine en Belledonne avec comme camp de base la Gélinotte de Freydières. Ce passage constitue l’une des étapes d’un travail plus vaste qui aboutira à la réalisation d’un spectacle d’une quarantaine de minutes.
Chacune des ses présences, sur des territoires différents (Capdenac, Pic St Loup), s’accompagne de mises en situation qui le confrontent à des modes de relation avec les gens, d’immersion dans un paysage, de perception intime d’un quotidien.
Sa présence ici l’a incité à questionner avec les ROB la manière de prolonger sa présence, après son départ, à travers une trace : » Et si nous nous étions rencontrés, qu’aimeriez-vous qu’il vous reste ? Des loups dessinés à la craie sur les arbres, l’agrandissement d’une de mes photos dans votre paysage, une carte postale dans quelques temps, un site internet … ». Son regard en tant que personne extérieure et sa manière de le restituer ont été autant d’ouvertures pour partager la diversité des perceptions sur Belledonne.
Avons nous besoin de traces pour garder le souvenir d’événements qui par nature sont éphémères ? Comment les Rencontres Obliques de Belledonne se confrontent-elles aussi à cette réalité et qu’est-ce chacun voudrait en transmettre ?
Le lendemain de la rencontre avec Alban, sur mon trajet domicile-travail, entre Goncelin et les Adrets, j’ai retrouvé partout les photos d’Alban, comme si elles avaient été semées dans « mon » paysage . Mon regard a alors débusqué plein de détails auxquels je n’avais jamais fait attention auparavant et mieux ils m’évoquaient désormais quelque chose, des bribes de la rencontre de la veille entremêlées avec mon propre vécu. J’ai ainsi vu sur cette route un arbre emmailloté pour l’hiver, des légumes dépassés mis à l’écart d’un jardin en friche, un pommier sans feuille mais encore fier de quelques pommes bien accrochées, les fleurs fanées d’une guirlande commémorative…