Premiers retours sur la « conférence de citoyens »

Nous avons été sollicités les 14 et 24 juin pour intervenir à la « Conférence de citoyens » commanditée par la Mairie de Paris et organisé par l’IFOP sur le thème : « quelles solutions vis-à-vis de la vente illégale sur l’espace public à Paris ?

Principes des conférences de citoyens

Les conférences de citoyens ont pour but de permettre l’expression de citoyens « profanes » sur un sujet, dans des conditions qui donneront du poids à leurs conclusions : la phase de formation préalable, au cœur de la méthode de la conférence de citoyens, a cette vertu essentielle de permettre à des personnes au départ non expertes du débat de maîtriser les principaux enjeux, difficultés, solutions expérimentées ou mises en place. Cette phase de formation est indispensable à la production d’un avis crédible et circonstancié, sur un sujet complexe tant humainement que d’un point de vue règlementaire.

Des intervenants ont été invités le week-end du 14 et 15 juin à nourrir cette réflexion, voici la liste non exhaustive des intervenants sollicités :

  • M. Clouzeau (Directeur de la DPP) est intervenu sur le panorama général des enjeux,
  • Mme Gaillard (DREESS) a présenté la règlementation en vigueur concernant la vente sur l’espace public à Paris.
  • Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales a apporté un éclairage sociologique sur le sujet afin de disposer d’un panorama complet des enjeux liés ces pratiques.
  • L’association Aurore a présenté l’expérience du « Carré des Biffins » de la porte Montmartr
  • Mme Houzard, de la DPP, est intervenue sur son expérience de gestion au carré des biffins de Paris 18e ainsi que sur les évolutions règlementaires et dans l’approche de cette problématique par les pouvoirs publics.
  • L commissaire du 20e arrondissement de Paris est intervenu également

Suite à ce week-end d’information, les citoyens seront amenés à mener un débat, public, avec des porteurs d’intérêts et parties prenantes qu’ils auront choisi d’auditionner, le 24 juin. Était présente l’association de biffins Sauve-Qui-Peut, le maire du 18e arrondissement ainsi que certains intervenants déjà sollicités : Hugues Bazin, association Aurore, commissaire du 20e arrondissement.

Forts de ces formations et des débats qu’ils auront menés, les citoyens se sont retrouvés le 25 juin pour rédiger une charte sur leurs souhaits et leurs priorités en matière de « gestion de la vente illégale sur l’espace public parisien ». Cette charte aura vocation à être rendue publique et présentée en Conseil de Paris à la rentrée de septembre.

Premiers retours sur la conférence de citoyens

Les interventions et débats du groupe ne font pas l’objet de comptes rendus. Nous ne connaissons donc pas la teneur ni des débats internes, ni du document final qui sera publié à la rentrée de septembre 2015. Cependant nous avons pu avoir un premier retour sur les conclusions grâce à une personne qui a participé au groupe et que nous remercions :

« L’IFOP a rédigé une note qui était une synthèse de nos recommandations pour la vente à la sauvette et les biffins mais ils n’ont pas voulu nous en remettre une copie.
Elle nous sera communiquée à la rentrée un peu avant le conseil de Paris où deux de nos représentants seront invités pour la porter.
Globalement cette note demande que soit aménagée la vente à la sauvette, par une dispersion des points de vente sur l’ensemble de la capitale et un gros point de vente à l’extérieur de Paris, ce dernier point pourrait proposer aussi des activités culturelles et de convivialité.
Quand il y a des opérations de répression, nous avons demandé que cela soit accompagné par des travailleurs sociaux. Pour résumer on peut dire que c’est la tendance tolérante de notre groupe qui l’a emporté, les personnes qui revendiquaient des solutions uniquement répressives étant minoritaires, elles n’ont pas réussi à convaincre le groupe. »

Sans présager de la teneur de la note finale et de son influence sur les prochaines orientations politiques, nous pouvons déjà constater que nous avons pu apporter de manière constructive des éléments au débat. La note de synthèse de l’étude régionale 2011 a été distribuée aux participants ainsi que la charte des Rues Marchandes. Sans l’existence de notre collectif, notre parole aurait sans doute eu moins d’impact. Le groupe de citoyens a peu étayé leur jugement à travers une production de connaissance et pour ceux qui voulaient défendre des propositions alternatives à la répression, se sentir légitimés par l’existence d’un collectif d’acteurs-chercheurs œuvrant dans le même sens.

Cela démontre l’importance de créer un pôle de ressources et d’expérimentation et le rôle que peuvent jouer des « minorités actives ». C’est-à-dire la capacité pour des acteurs ayant conscience de possibilité de peser sur le cours d’un processus historique mêmes s’ils ne représentent pas apparemment une tendance majoritaire.
Le collectif Rues Marchandes sera donc très attentif quant aux suites données à cette consultation.

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