Travail de la culture

A l’origine du LISRA existait le réseau « Espaces Populaires de Création Culturelle » composé essentiellement d’acteurs culturels et d’artistes.

La démarche artistique et la démarche de recherche-action ont en commun l’expérimentation, l’atelier, la réflexivité, des formes collaboratives, des jeux d’interactions, la création de situations. Nous proposons d’aborder ces éléments et ce qu’ils nous apprennent quant aux modes d’implication de l’art et de la recherche en société. Cette démarche provoque un décalage et par conséquent un espace d’où les points de vue peuvent s’interchanger, où la réalité peut être discutée, où des horizons d’attente sont modifiés, des perspectives renouvelées, notamment dans son positionnement socioprofessionnel en tant qu’agent, acteur, auteur… Bref, cela produit de nouveaux savoirs appropriables, des savoirs issus de pratiques instituantes ou peu instituées qui questionnent le rôle des institutions et des lieux de pouvoir/savoirs dans la manière de définir nos cadres de vie, de pensée, d’action et d’écriture d’un récit collectif.

Le travail de la culture est un processus d’émancipation et de transformation structurant en recherche-action. Il ouvre des espaces d’hybridation. Ce n’est donc pas un hasard si des acteurs culturels et artistiques ont contribué fortement à l’expérimentation comme ceux de la culture hip-hop et d’autres pratiques urbaines. Nous avons ainsi participé à une université populaire des cultures urbaines avec l’association Métissage (banlieue parisienne) ou la mise en réflexivité d’un réseau d’acteurs autour de la question des lieux culturels[1].

Pendant plusieurs années nous avons organisé des « Journée Interstice », dispositif intercalaire dans  un rapport différents aux territoires invitant les acteurs à faire un pas de pas de côté, provoquant  une démarche créative où l’on s’autorise à expérimenter de nouveaux cadres de pensée et d’action[2].

À travers les organisations en réseau, il s’agit de légitimer la production de savoirs une « pensée politique de la culture » susceptible d’influencer les politiques publiques. C’est en cela que nous rejoignons et accompagnons des dispositifs à la croisée de l’éducation populaire et de l’action culturelle comme les ateliers résidences : atelier d’écriture de Peuple et Culture à Montpellier, atelier artistique dans les foyers d’Emmaüs, atelier résidences dans les quartiers populaires à Strasbourg, Bordeaux, Amiens, Dunkerque… Rôle de la culture avec les centres sociaux et culturels de Gironde, etc. Ces recherches-actions interrogent aussi bien les notions de lieux interstitiels comme les friches et les squats, l’instauration de modes de création et de diffusion indépendants renforçant le positon de co-auteur des acteurs, les logiques de développement culturel aussi bien dans les zones à forte densité urbaine comme la Goutte d’Or à Paris que dans la chaîne montagneuse de Belledonne entre Grenoble et Chambéry[3]


[1] Épopée hip-hop, quand les acteurs prennent la parole, 2014.

[2] « Culture et territoire », 2008, http://recherche-action.fr/labo-social/download/LISRA/Journ%C3%A9e-Interstice_Paris_6oct08.pdf

« Rapport sensible et esthétique aux territoires », 2009 : http://recherche-action.fr/labo-social/download/LISRA/Culture-territoire-Journe-Interstice_2juil09.pdf

[3] http://recherche-action.fr/rob