En présence des chercheurs-acteurs du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA), et des personnes de la région qui se retrouvent dans une posture de recherche quant à leurs pratiques, professions, passions, expériences…
Le lieu : Gymnase Lovy, 19000 Tulle. (Du centre ville, prendre direction Clermont-Ferrand, tourner à gauche en directionde la gendarmerie, le gymnase est 200m après sur la droite)
Les horaires
- Début : 13h, pas de programme, cela dépendra de ce que vous amenez comme matériaux.
- Évaluation : 18h, nous prendrons un temps pour réagir par écrit à chaud sur la situation vécue.
- Fin : quand on en aura marre, qu’il fera froid et qu’on voudra dormir !
un constat
Ranger dans des cases imperméables et additionner l’art, la diffusion culturelle, la technique, la recherche, l’expérimentation et l’éducation populaire, sont des réflexes courants qui montrent aujourd’hui leurs limites, jusqu’à provoquer une crise de sens dans chacun de ces domaines. La logique lobbyiste, la sectorisation, la fédération, la labellisation ont souvent détourné la culture de sa fibre créative populaire, pour surfer sur des courants consuméristes de masse. Ainsi nous nous installons dans le fauteuil du spectateur, ou sur la scène du professionnel, et nous sommes arrachés de notre capacité à créer, à transformer et à transcender les frontières.
Or, le terrain montre que chacun, dans ses pratiques et à son niveau, tente de se détacher de cette tendance en proposant, créant, initiant, des démarches singulières, dans des espaces « intermédiaires ». Ce sont des espaces publics réappropriés ou « subvertis », des marges de lieux institués, des situations temporaires, des rencontres. Nous appellerons ces espaces « interstices », et cette capacité à se singulariser « création culturelle populaire ».
Une intuition
En créant une situation collective, en provoquant l’espace de l’interstice où la singularité s’exprime, nous nous mettons en capacité de partager nos créations et réflexions, et d’en expérimenter une nouvelle forme sur le tas.
Si nous mettons nos pratiques, expériences et réflexions dans un pot commun, lors d’un instant partagé, nous serons en mesure d’en évaluer la substance, et de produire de la connaissance sur nous-mêmes. Provoquer et vivre une telle situation pourrait alimenter nos recherches, nous aider à construire une parole, nous former à une démarche de recherche-action.
Plutôt que de créer un lobby des « alternatives culturelles », ou de rechercher quelconque reconnaissance quant à la pertinence des actions mises en places, nous avons envie de transformer les choses là où nous sommes, en situation. Il ne s’agît pas de créer un mouvement contre «l’institué», mais plutôt de partir de nos expériences et de nos lieux d’actions respectifs (aussi institutionnels soient-ils) pour mettre en commun des matériaux, en cassant les rapports conventionnels « intervenant-public » ou « spectateur-acteur » dans lesquels nous ne nous sommes pas entiers.
Cette expérimentation sur le tas est comme un moyen de nous enrichir d’une nouvelle position.
Un positionnement
Chacun arrive avec ses bagages, constitués d’intuitions, de recherches, de réflexions, d’expériences, de pratiques. En apportant nos propres matériaux nous pouvons créer des interactions entre nos différents moyens d’expressions (la prise de parole, le micro, le stylo, le pinceau, la bombe de peinture, la caméra, l’instrument, la fuite !).
Nous ne représentons pas pour autant une profession, une institution, un secteur… Même si encore chacun d’entre nous est amené pour des raisons que l’on pourra expliciter, à occuper des places au sein d’un secteur ou d’une discipline.
Une journée interstice est l’occasion d’adopter un positionnement plus naturel, de poser ses diverses casquettes, et de travailler en collectif sur sa propre cohérence.
Un processus de travail
Depuis plus d’un an, un collectif de chercheurs-acteurs est né à Tulle, dans le but de partager et de questionner leurs parcours d’expérience. La diversité du collectif trouve sa cohérence dans une volonté commune de s’autosaisir de ses propres problématiques de recherche, et de créer de nouveaux espaces pour l’expression de ces recherches (atelier de recherche-action, espaces de création, journée interstice). Ce dimanche 8 mars au gymnase lovy fait parti des fruits de ce travail.
Une démarche
Ni un colloque, ni un spectacle, ni une réunion privée, une journée interstice est avant tout une démarche. Ce qui nous rapproche ce jour là, c’est la nécessité de partager nos éléments de recherche quant à nos propres pratiques, en dépassant les frontières des secteurs du champ culturel.