Les biffins d’Ile-de-France : l’art de ré́cupérer et de recycler nos déchets
En Ile de france, près de deux mille personnes, les biffins, pratiquent la récupération et le recyclage de nos déchets
On les appelle les biffins. Ils exercent leur activité surtout dans Paris et aux portes de la capitale. Des associations les aident à s’organiser et à trouver des espaces de vente. Mais ils survivent dans des conditions difficiles
Les biffins revendent des objets usagés récupérés essentiellement dans les poubelles, abandonnés. Ils sont ensuite échangés, revendus comme tels ou recyclés. Les biffins sont moins de 2000 en Ile-de-France. Ils exercent leur activité surtout dans Paris ou aux portes de la capitale. À la demande du conseil régional, une équipe de sociologues et de géographes vient de réaliser, pendant plusieurs mois une étude sur ces vendeurs/récupérateurs.
Celle-ci a été réalisée avec le soutien de l’association Aurore Insertion qui participe à réaliser leur intégration. Soutenue par la mairie du 18e arrondissement et la Ville de Paris, l’association a organisé, dès octobre 2009, un « carré des biffins », sous le boulevard périphérique, Porte Montmartre. Cet espace de vente d’une centaine de places leur est reservé. Moyennant un modeste droit et la signature d’une charte, ils peuvent exercer leur activité du samedi au lundi.
Le bilan de cette opération est positif même si des améliorations sont encore à apporter. Les biffins du carré de la Porte Montmartre ne sont plus pourchassés grâce également à d’autres associations comme « Sauve qui peut »,« Amélior », le comité de soutien aux biffins et Emmaüs. Mais la majorité d’entre eux continue de tenter de survivre dans des conditions sanitaires et sociales difficiles. Leurs « trésors » sont trop souvent confisqués et jetés dans des bennes à ordures. Bien qu’un autre espace leur ait été concédé Porte Didot et que quelques places leur soient accordées lors de vide greniers, une réflexion sur leur intégration est nécessaire.
La part de vente de vêtements représente 43,5 % de l’activité des biffins, les ventes spécialisées 26,5 %, la part de divers 20 %, celle de l’électronique/numérique 5 %, les livres et les CD 2,5 %, les bijoux 1,5 % et les jouets 1 %. Cette activité s’exerce sur l’espace public sans autorisation légale. Les biffins présentent ces objets sur un carré de tissu ou une bâche afin de pouvoir échapper rapidement aux interventions policières. Ils se distinguent des vendeurs à la sauvette qui, eux, exercent leur commerce individuellement en proposant des produits d’importation illégaux, des contrefaçons, des DVD « piratés » …
D’après l’étude, les biffins ont été contraints de se replier vers la capitale en raison de leur éviction systématique des marchés de banlieue et parce que la structure urbaine parisienne leur permet de se replier vers un autre site quand ils sont chassés d’un lieu.
Christian Weiss
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