La praxéologie, à quoi bon ?

Publié par praxeology le

 

Psychologue de formation, je m’intéresse  à la praxéologie que je conçois comme une démarche proche de celle la recherche-action. Elle tente, comme la R.A.,  d’établir un lien étroit entre activité théorique et pratique sociale pour répondre à des préoccupations concrètes  s’inscrivant dans des problématiques actuelles (par exemple, pour n’en citer que trois :  le rapport  recherche-formation, les pratiques marginales en travail social et la participation des usagers dans le champ de la recherche et de l’intervention sociales ou, dit autrement la question du rapport entre commande institutionnelle et demande des « clients », au sens rogerien du terme). A l’inverse de la recherche classique en sciences humaines et sociales, la praxéologie définit une méthode  souple  privilégiant une approche transdisciplinaire, condition requise pour innover et agir avec efficacité.

Par ailleurs, les recherches que j’ai menées  en Afrique pendant une dizaine d’années , puis en France m’ont  montré l’efficacité d’une approche par récits de vie, tant pour analyser des itinéraires individuels en essayant d’identifier le projet des personnes, leur ressources cumulées par expérience, que pour comprendre  comment, en se croisant, ces trajectoires  produisent des réseaux complexes constituant la trame de la vie sociale.

C’est ainsi que j’ai pu récemment contribuer, en analysant des parcours de vie scolaire, à une recherche-action sur la scolarisation des enfants de migrants commandée par la DAIC et menée par le GRDR. Les résultats de cette recherche devraient permettre, aujourd’hui, de construire un programme de formation/sensibilisation pour les professionnels de l’éducation.

Mon choix est donc d’appréhender les phénomènes sociaux par l’étude de l’action individuelle et collective (pratiques sociales, professionnelles, stratégies personnelles… où -comme dans le conte, par exemple- le trajet individuel renvoie  à une symbolique collective, voire universelle, cf un article sur cette question à publier bientôt sur le site sous le titre : « histoires de vie, récits de contes ») plutôt que par « l’analyse objective » des structures.

L’ethnométhodologie (appelée aussi « néopraxéologie ») rejoint  cette conception en considérant que les réalités sociales se  produisent, qu’il n’existe pas de grandes lois objectives auxquelles groupes et individus devraient se soumettre, mais que la réalité sociale est construite collectivement  par les acteurs sociaux.

Catégories : Contributions

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