« Beaucoup de réponse à un appel à contribution avec une importance particulière de l’observation participante liée à des dispositifs CIFRE, des recherches action ou des missions d’expertises (…) Le cahier 6 fait état de la nébuleuse de réflexion qui entoure le sujet de la participation dans les année 2010 (contexte marquée par trois éléments notoires : édiction de loi qui rendent l’association des habitants obligatoires pour certains types de projets, émergence d’un impératif participatif lié à la montée en puissance d’enjeux de gouvernance locale et de légitimation politique, des enjeux de développement durable.
in Ramau, vingt ans de recherches, sur la fabrication de la Ville, Cahier du Ramau 10
Les
résistances des professionnels s’expriment particulièrement lorsque
les habitants mobilisent eux-mêmes des savoirs professionnels, qui
peuvent entrer en concurrence avec les savoirs des professionnels
attitrés et remettre en cause leur monopole du savoir et de la
décision sur les questions techniques. Ces derniers ont ainsi
tendance à confiner les habitants dans un savoir d’usage et à
écarter toute prise de parole qualifiée sur un plan technique ».
(in Héloise Nez, Les savoirs et savoir-faire des professionnels face
à la participation : entre aptitude au dialogue et
communication graphique », Cahier Ramau 6, p151-161 (citation
p159)
Introduction du cahier 6 :
« L’implication des habitants
dans les décisions concernant leur cadre de vie met en cause les
périmètres des professionnels, la spécificité des compétences et
des savoirs détenus par les experts, et vient questionner des
professions qui sont par ailleurs assaillies par divers problèmes
d’identité collective. ». Les habitants ont en effet tendance
à « déplacer les questions », et à « bousculer
les « codes culturels » des acteurs professionnels »,
ce qui n’est pas sans susciter de résistance dans un univers
traditionnellement très normé.
Ainsi comme le souligne Zetlaoui Léger,
« la tentation est toujours forte d’invoquer « la raison
technique » pour restreindre les velléités participatives
émanant du pouvoir politique ou de la société civile, au nom, par
exemple de principe de confidentialités ou de préservation de
l’équilibre financier d’une opération ; la dépasser revient à
penser de manière inventive les rapports entre processus et
procédures, entre construction de sens d’un projet et approche
normative de l’urbanisme.