Nos espaces du commun se vaporisent comme la pluie d’un orage d’été laissant place à un pullulement sans fin d’espaces de privatisation de la création. Entre les champignons faussement appétissants de notre myciculture culturelle, des crevasses se forment et accueillent les eaux ruisselantes qui refusent d’hydrater la mycose générale de notre temps. Dans l’obscurité de ces craquellements, la lumière est faible, les surfaces sont rugueuses et le son investit le reste. Inattrapables, le bruit et les murmures s’échappent des crevasses et créent un souffle commun, sensoriel et perceptible, jusqu’au prochain orage.
Pierre Estérie