14 octobre 2024

Intertices culture et territoire (Paris 18e)

L’interstice provoque des rencontres inédites, puisqu’il s’immisce partout et surtout là où on ne l’attend pas. C’est une manière de nous décaler sur le plan mental, spatial, social en provoquant des interfaces entre un centre et une périphérie autant matériels qu’immatériels. Ainsi naissent dans le croisement des disciplines, des expériences et la confrontation à l’altérité des êtres hybrides, acteurs-chercheurs, artistes laboureurs, artisans sociaux de la culture, habitants créateurs d’espaces. C’est un rassemblement de singularité où chacun peut se prévaloir d’être un nœud de rencontres et d’échange s, sujet autonome se détachant d’une posture convenue pour être auteur de sa pratique et de son discours. De cette multiplicité où l’individu rejoint le collectif et « l’acte prend la parole », peut naître des formes alternatives de développement social, économique, culturel… Dans tous les cas le processus d’innovation est au centre. Comprenons : la journée ne parle pas seulement de l’interstice, elle l’expérimente. Après une introduction sur les travaux de recherche-action « culture-territoire », nous inviterons les participants à décliner à leur manière comment différents espaces se croisent et participent à changer notre rapport au territoire où la culture devient agent de transformation :

  • Espaces Interstitiels : des failles spatio-temporelles dans l’espace des terrains vagues, en friche ou en suspension entre une histoire et un devenir, conditions propices à l’émergence de situations présentes éphémères générant de nouvelles mobilités,
  • Espaces publics : où la dimension politique rejoint la dimension géographique, celle du forum-débat, du lieu politique de la problématisation des enjeux, de la friction sociale des luttes démocratiques, de ce qui finalement fait ville ou pas,
  • Espaces intermédiaires : entre-deux qui pousse du milieu et se refuse à une définition par les extrémités, mais alterne entre des champs opposés de l’expérience comme l’art et le social, le local et le global, l’ancrage et la mobilité
  • Espaces fluidiques : un flux continuel porté par les technologies de l’information et de la communication d’où émerge par émanations et captations une culture numérique bouleversant le rapport à la transmission, la production, la diffusion…

Des interventions parlées, musicales, picturales, visuelles, multimédias, etc. viendront témoigner de l’expérience des espaces de création culturelle tout en les provoquant ainsi par nos échanges.

Programme

6 octobre 2008 à la Teinturerie de Plume – 3 rue Myrha – Paris 18e Remerciement à Philipe DUBOIS de la Teinturerie de Plume, aux intervenants et l’équipe parisienne recherche-action du réseau inter-régional « espaces populaires de création culturelle » qui crée l’interstice au cœur de Paris : Jérémie CORDONNIER, Anne-Sophie MATTEI, Romain DÜRR, Tahar BOUHOUIA et tous nos amis sympathisants. Trois séquences entrecoupées par un « interstice » réflexif et artistique

1- ENTRER EN ESPACE : SORTIR DU TERRITOIRE POUR L’INVESTIR AUTREMENT

– FERNAND ET MYRHA LA DOUCE (FILM)

Fernand, vieux Malien sans papiers, décide un jour de repartir au Mali. Grand, voûté, le regard chaleureux, la mine tantôt réjouie, tantôt méfiante selon les atmosphères de la presqu’île de Château Rouge Goutte d’Or, il reste assis sur son trône, au Petit Myrha ou à l’Atlas. Il veut se faire expulser. DEVLIN BELFORT, CINÉASTE

– DYONISO LE DERNIER ROBO (DANSE)

La sonnette du musée retentit. Comme tous les soirs les visiteurs sont priés de se diriger vers la sortie. Mais ce soir, le robo Dyoniso exposé dans le musée va mystérieusement prendre vie. Commence alors un voyage dans le tout Paris, à travers les yeux de Dyoniso, enfant, cyborg, poète…. MEHDI SLIMANI, CHORÉGRAPHE

– ESPÈCES D’ESPACES (LECTURE ET VIDÉOPROJECTION)

« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner ». A partir de l’introduction du livre de Georges Perec nous sommes invités à investir le territoire par ses espaces, là où la culture se réinvente dans son rôle d’émancipation et de transformation. HUGUES BAZIN, CHERCHEUR EN SCIENCES SOCIALES

INTERSTICE

Débat suivi de Laurence Pérez – Chorégraphe, danseuse, avec Valérie Masset – danseuse : S’approprier l’espace autour des formes et des volumes, de la lumière et de l’ombre, comme plein et délié… Un autre regard sur l’écriture d’un espace, rendu instable par les mouvements du corps.

2- LES FORMES DE L’ESPACE : INTERSTITIELLES, INTERMÉDIAIRES, PUBLIQUES…

– L’ATELIER, UN ESPACE DE RENCONTRE

En quoi une pratique artistique est-elle un prétexte à l’ouverture d’espaces de rencontres entre art, social, santé (…) ? ANTOINE QUENET-RENAUD, ARTISTE INTERVENANT, ASSOCIATION ALADESH, COORDINATEUR DU RESEAU RECHERCHE-ACTION PAYS DE LA LOIRE

– PARKOUR : L’ART DE SUBVERTIR LE RAPPORT À L’ESPACE PUBLIC

L’espace public est certainement le lieu le plus politique qu’il soit. Pratiquer le Parkour apparaît dès lors comme un acte politique, puisqu’il investit la rue. NAÏM BORNAZ, INTERVENANT ARTISTIQUE À MARTIGUES, PRATIQUANT DU “PARKOUR”

– CHAPITEAU ET FRANGE URBAINE

La place particulière d’une toile de chapiteau, par essence mobile, éphémère, insolite et intrusive instaure un rapport particulier avec le territoire, comme une opportunité de renouveler les liens entre quartier, art et culture. SIMON OLIVEAU, AGENCE LE TROISIÈME PÔLE, CHARGÉ DE MISSION SUR LE CIRQUE BINET (PARIS 18EME)

– LA CONSTRUCTION D’ESPACES NON UTILITAIRES, VERS DES ESPACES OUVERTS ACCUEILLANT LE MOUVEMENT

Les lieux estampillés, labellisés, dédiés ne deviennent-ils pas fermés et figés ? Même s’ils se revendiquent de l’”alternatif”, finalement ils font fuir les pratiques en mouvement qu’ils sont sensés servir. Quelques expériences illustrent la tentative de sortir de l’utilitarisme du lieu, pour créer des espaces ouverts accueillant le mouvement. NICOLAS GUERRIER, VIVIEN GALINON, MUSICIENS, PRATIQUES ALTERNATIVES ET ACTEURS-CHERCHEURS À TULLE

INTERSTICE

Débat, suivi de “THE NY-HILL STILLNESS”, set Hardcore Accoustique à la guitare folk et Smoov, MC de LA CEDILLE.

3- LES ESPACES UTOPIQUES : QUAND LA PAROLE ET L’ART RÉINVENTENT L’ESPACE

– LES CONTRES-ESPACES : UTOPIE RÉELLE EN DEHORS DES YEUX

Il y a des lieux réels, des lieux effectifs, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux. MICHEL FOUCAULT (ENREGISTREMENT SONORE)

– L’ESPACE EST CELUI QUE L’ON SE CONSTRUIT À PARTIR DE L’EXPÉRIENCE

La « préhension » de mon espace physique va influencer mon « appréhension » de l’espace environnant. Cette conscience participe-t-elle du passage du point de vue à la vision et de l’interprétation de mon ressenti ? GHISLAINE LENOIR – METTEUR EN SCÈNE, COMÉDIENNE, FORMATRICE, PRATICIENNE DE LA « MÉTHODE FELDENKRAIS ».

– MONTMARTRE : UN FAUX BOURG ?

Où la notion de patrimoine bâti, de sa préservation, de son invention, de sa réalité et de sa fiction, du vieux, de l’ancien, du récent et du nouveau, du vrai et du faux, de l’authentique… ALEXIS MARKOVICS – HISTORIEN DE L’ARCHITECTURE ET DES FORMES URBAINES, CHARGÉ DE MISSION AU DÉPARTEMENT HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE ET ARCHÉOLOGIE DE PARIS.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *