Festival de Pédagogie sociale
Prendre soin et s’émanciper avec Tomkiewicz
Première journée : Vendredi 18 Novembre 2016
Pendant trois jours, se tient le festival de Pédagogie sociale, à la MJC de Savigny sur Orge en partenariat avec les MJC de Chilly Mazarin de Savigny, l’Union départementale des MJC, les associations Intermedes-Robinson, AFJK, Ôdébi, les Francas, la Cie Ama méliala Cie du théâtre et les structures sonores Bashet.
Le Festival ouvre ses portes dès 10h du matin avec, pour commencer, un hommage à Stanislaw Tomkiewicz.
Laurent Ott, président de l’association Intermedes-Robinson et directeur de la MJC de Chilly-Mazarin, formateur en Pédagogie sociale et docteur en philosophie, essai de démontrer la liaison entre le travail psychiatrique, éducatif et militant de Tomkiewicz et la Pédagogie sociale.
Nous avons poursuivi par la projection d’un petit film explicatif des actions de l’association l’Herminette, représentée par Colette Charlet qui constitue un lieu d’accueil inconditionnel pour les SDF d’Annecy. Plusieurs intervenants ont alors soulevé des thématiques centrales de la Pédagogie sociale, abordées dans ce film, tel que l’accueil inconditionnel, l’anonymat de l’accueil, rendre visible l’invisible et audible l’inaudible, la construction de l’individu par la reconnaissance individuelle et le travail collectif partagé …
C’est finalement un double hommage qui est rendu, puisque Tomkiewick s’est inspiré du travail de J.Korczak. Dans une cassette audio diffusée lors de cet hommage, Tomkiewick explique le travail de son prédécesseur réalisé dans un orphelinat, sur l’apprentissage quotidien et concret de la démocratie.
Nous avons également projeté un documentaire-hommage retraçant la vie et le travail de Tomkiewicz, réalisé par Daniel Kupferstein. Suivit d’un débat animé par l’AFJK et des amis de Tomkievick.
L’après-midi est rythmée par trois ateliers, animés par des professionnels.
Atelier des structures sonores Baschet
Le but de l’atelier est d’explorer l’univers sonore, de créer la musique, à partir des structures sonores dont nous disposons. Grâce aux exercices menés par un chef d’orchestre chacun trouve son inspiration à partir des vibrations sonores et de la résonance. Le but étant d’improviser en groupe pour prendre conscience des hauteurs du son, et d’écouter les autres.
Les éléments sonores sont mobiles et on peut utiliser différents objets pour créer le son. Ce procédé permet la rencontre et le partage.
L’ensemble de la production rythmique du groupe donne l’impression de se trouver dans un monde parallèle, un monde de science fiction.
Atelier écriture
Dans un premier temps le but était de piocher chacun trois mots dans une boite, à l’aveugle, puis de les coller sur une feuille. Nous devions ensuite écrire entre ces mots pour créer une ou plusieurs phrases.
Nous avons recommencé l’exercice en réfléchissant avant de coller les mots pour former une phrase ayant du sens.
Apres avoir pris connaissance de l’ensemble des phrases, chacun a créé un texte à partir des phrases existantes.
Pour finir nous avons fait le même exercice mais avec les passants dans la rue pour qu’ils créent leur propre phrase, que nous avons ensuite accroché sur la devanture de la MJC.
Atelier de théâtre : expression corporelle
Par le biais de plusieurs exercices et jeux théâtraux nous devons libéré l’énergie du corps et exprimé des émotions a travers la gestuelle et le son de la voix.
Dans un premier temps nous travaillons tous ensemble, l’animateur nous apprend à exprimer des émotions à partir de gestes accentués.
Nous nous constituons ensuite en petits groupes et devons « raconter » une histoire, sans parler, grâce aux expressions corporelles.
Dans le même principe nous réalisons un exercice d’expression par les gestes et la voix, en imitant à tour de rôle des objets, des animaux etc.
Finalement, nous avons inclus la dimension musicale à l’exercice théâtrale, afin de créer un mini groupe improvisé de musique « chorégraphiée ».
Après trois heures de découverte artistique, les trois ateliers se sont regroupés afin de faire une représentation publique commune, unifiant les trois domaines d’expressions : le son, le texte et le geste.
Après avoir partagé un repas commun fourni par la MJC de Viry-Chatillon, la soirée animée par les Kesaj Tchave a pu commencer.
Les Kesaj Tchave, troupe de danse et de chant slovaque, a enflammé la salle de la MJC de Savigny, avec un superbe spectacle coloré et plein d’énergie ! En partenariat avec l’association Intermèdes Robinson, les Kesaj Tchave ont réalisé le projet commun « Aven Savore », pour le plus grand plaisir de nos yeux et de nos oreilles.
Deuxième journée : samedi 19 novembre 2016
Pour continuer ce festival, cette deuxième journée débute par une conférence et table ronde de plusieurs acteurs sociaux, sur le thème de la Pédagogie sociale : éduquer au soin et à l’Education.
Laurent Ott introduit cette conférence par une petite histoire de la Pédagogie sociale, qui prend forme en ces termes en 1910 par Helena Radlinska et qui se décline en trois catégories : la pédagogie traditionnelle, la pédagogie nouvelle et la pédagogie sociale.
Ewelina Cazottes nous parle ensuite de la pauvreté des enfants, qui n’est pas seulement dans les pays du tiers monde mais aussi présente chez nous, en France. Il n’est pas question seulement de la pauvreté économique, mais également culturelle, des conditions de vie…
Olivier, directeur de la MJC de Savigny-sur-Orge, nous explique l’importance des MJC dans l’accompagnement des acteurs amateurs dans une pratique artistique et autonome.
C’est ensuite et après une pause bien mérité, le tour de Nicolae, pédagogue social à l’association Intermèdes-Robinson, de parler de son travail, et du rôle du soin dans la pratique de la pedagogie sociale à l’association. Il explique son travail basé sur la régularité et le collectif, au sein du jardin, dans les ateliers, et la manière dont cette pratique pédagogique permet, en donnant à chacun une place et en leur permettant d’être acteur dans le collectif, de revaloriser, prendre soin et permettre au gens d’avancer.
Le lycée Autogéré de Paris fait ensuite une intervention, Un ancien professeur, deux jeunes, et un prof du lycée viennent présenter la philosophie du LAP, l’importance de la place d’acteur donné au jeunes dans leur cursus, l’importance toute relative du diplôme dans leur parcours en comparaison à l’accomplissement de leurs objectifs. Les 2 jeunes témoignent de leur parcours au LAP, des projets qu’ils y ont mené à bien et des bienfaits de cette pédagogie pour eux.
L’association Madame Ruetabaga vient présenter ses actions d’ateliers de rue dans les quartiers populaires de Grenoble, où il est question de rendre l’enfant acteur, de valoriser ce qu’ils font et de ne pas figer et ficher leur identité mais de les laisser libre de s’exprimer comme bon leur semble.
Pour terminer cette table ronde c’est l’association Terrain d’entente qui présente son travail réalisé à St Etienne, avec enfants et mamans des quartiers. Les activités de l’association tournent principalement autour d’ateliers de rue avec les enfant et d’un café des femmes qui permet de créer du lien social et de libérer la parole des femmes.
L’après-midi se déroule comme la veille avec les trois ateliers : les structures sonores, l’atelier d’écriture et l’atelier d’expression corporelle, et en plus cette fois-ci un atelier cuisine animé par Laura de l’association Intermèdes Robinson
En fin d’après midi, les ateliers restituent leur travail dans la grande salle; les croisements sont quelques fois étonnants comme lorsque Laura , interviewé par Pierre, donne un cours de cuisine de rue et expose l’art de faire lever la pâte à beignets , ou celui de faire fonctionner une bouteille de gaz dans le froid.
Après un repas partagé tous ensemble, préparé par Intermedes Robinson et les participants à l’atelier, sur le thème de la Roumanie avec au menu un goulash et des beignets aux pommes ; ce soir nous verrons un nouveau spectacle.
C’est donc une très belle représentation de la pièce de théâtre « Dilemme » joué par la la Compagnie-Ecole du théâtre du Fil, à laquelle nous assistons. Car le scénario de la pièce est des plus graves; il conte comment un groupe de jeunes peut devenir criminel sous le jeu d’influences et de renoncements en chaîne. Il s’en est suivi un suivi débat entre les comédiens et les spectateurs.
Troisième journée : Dimanche 20 novembre 2016
Cette troisième et dernière journée du festival est portée sur le thème des droits de l’enfant. Avec une conférence-débat animée par les associations AFJK, Les Francas et les MJC de Savigny et de Chilly.
Patricia était venue en force avec l’association des familles de Dammarie les Lys, qu’elle coanime (la CSL). Nous accueillions également l’association l’heure vive quia animé trois ateliers de musique, poésie et peinture.
Au moment du briefing de démarrage des ateliers, c’est Hafsatou quia présenté le travail de l’association Intermèdes, en duo, avec Laurent.
Le repas commun du midi est une nouvelle fois préparé avec fierté par l’association Intermedes Robinson. Une soupe à la citrouille, plus que consistante et des crêpes.
Et nous terminerons ce festival par un spectacle de danse « Aven Savore » réalisé par les enfants de l’association Intermedes Robinson !
Deux jours après la performance des Kesaj, nos « Aven Savore » étaient galvanisés, et dès la première seconde , ils ont montré une énergie éclatante, qu’ils ont tenue jusqu’à la fin.
QUELQUES « MOMENTS »
Parmi tous les hommages rendus à S.Tomkiewicz, certains plus personnels ont également été entendus, puisqu’étaient présents d’anciens amis à lui et des personnes de sa famille.
‘‘ Tom ,
Ces quelques mots
Pour te saluer
Mon cher Docteur Tomkiewick
Avec ton accent à couper au couteu
Des plaines d’Europe orientale,
A la fois, si charmant, si rigolo..
Tom,
Tu m’as beaucoup , beaucoup aidé
Déjà à m’accepter,
Puis accepter les Autres.
De ma souffrance
De ma violence
Combien de mardis soirs
Au CFDJ de Vitry
A m’entendre, à m’aider à me comprendre
Combien de patience
Tu m’as accordé.
Des mes angoises
De la poisse
qui me collait à la peau
Tu as toujours cherché à me tenir la tête hors de l’eau
Damné de cette Terre, révolté, rebelle,
Je reste fidèle face à l’injustice et la haine.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs destins au loin les suivent ?
Oui, Tom
Tu m’as redonné confiance, en ma dignité d’homme
Amour et Respect au genre humain.
Sur le chemin de la vie
Il y a un gosse qui fuit, qui s’enfuit…
Et a cet instant je pense,
Au petit canari mort, que Janusz Korczack
Enfants, avait enterré,
Au fond du jardin,
Là bas, à Varsovie.
Affections et Fratérnités
Louis Bidault »