Économies informelles en ville et reconfigurations de l’action publique

Journée de restitution publique et d’échanges de l’Atelier Campus Condorcet*

22 juin, de 09h15 à 17h00
Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord, salle 414
20 av. George Sand 93210 Saint-Denis, M°12 Front Populaire.

@crédits photos : A. Deboulet, 2017

9h30 Ouverture et introduction

Agnès DEBOULET (UMR Lavue, Université Paris 8) — Sébastien JACQUOT (Université Paris 1, EIREST)

SESSION 1. 10H – 11H : L’action publique au prisme des activités populaires et informelle

  • Flaminia PADDEU (Université Paris XIII, PLEIADE) : Cultiver les friches à Detroit. Le rôle des pratiques informelles d’agriculture urbaine en contexte de décroissance
  • Hélène BALAN (UMR ESO, sous réserve), Virginie MILLIOT (U. Paris X Nanterre, LESC) : La peur du capitaliste aux pieds nus

SESSION 2. 11h — 12h30 : Réguler la mécanique de rue ?

  • La mécanique populaire et de rue : enjeux transversaux en Ile de France, A. DEBOULET, S. JACQUOT, M. MORELLE (Paris 1, UMR PRODIG), A. NDIAYE (ARESS/FMSH-Paris).
  • Vers d’autres formes d’organisation et d’économie: l’association des mécanos de Plaine Commune et de mécaniciens en formation à l’Ecole des Projets

Modératrice : Pascale FROMENT (Université Paris 8, LADYSS)

12h30-14h : Buffet-repas

SESSION 3. 14h — 17h : Reconnaissance des savoirs locaux et formalisation des activités :retour d’expériences

(Présentations suivies d’une table ronde)

Recherche-action : deux expériences croisées

  • Hugues BAZIN (Laboratoire d’Innovation sociale), La recherche-action entre production de savoirs et transformation sociale avec les personnes en situation de précarité
  • Anne LESCIEUX-MACOU (Université Populaire et Citoyenne de Roubaix), Transition et quartier populaire : l’expérience de coopérative d’entraide

Initiatives de formalisation mises en regard

  • Dolores SCIORANS (UBA/EHESS, Boursier post-doctoral du CONICET- ICA-FFYL-UBA), L’organisation syndical des travailleurs de l’économie populaire en Argentine : le cas des travailleurs du textile Buenos Aires
  • Anne Claire GARCIA (ville de Saint-Denis), expériences de formalisation à Saint-Denis et Paris
  • Elise HAVARD DIT DUCLOS (collectif Rues Marchandes), une recherche-action avec les récupérateurs vendeurs de rue sur la question de l’économie populaire

Modérateur : Thomas AGUILERA (Sciences Po Rennes)

17.00 Conclusions — perspectives

Contact et inscription : deboulet@gmail.com – sebastien.jacquot@univ-paris1.fr

* Cet atelier vise à interroger les reconfigurations de l’action publique dans les quartiers populaires, induites par des formes d’informalisation et de dérégulation de l’économie, en considérant ensemble activités informelles précaires et activités issues de l’économie dite collaborative (Uber, AirBNB), dans plusieurs communes en banlieue parisienne (Saint-Denis, Aubervilliers, Stains). L’atelier constitue une étape dans la préfiguration d’un projet de recherches comparatiste et international

Modèles économiques dans la production de savoirs et transformations sociales

Atelier du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

Jeudi 31 mai 2018 – MSH Paris Nord- 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis
Métro 12 : Front populaire (sortie n°3 Maison des Sciences de l’Homme)
RER B : La Plaine – Stade de France puis bus 139 ou 239 (arrêt Métallurgie) ou 15-20 minutes à pieds depuis le RER B

En recherche-action, il n’existe pas d’un côté des chercheurs-acteurs précaires et de l’autre des recherches avec les populations en situation de précarité. L’analyse critique des chercheurs et la capacité d’agir des acteurs sont liées. Il s’agit d’un même continuum renvoyant à la question de l’autonomie économique dans les formes de production de savoir et de transformation sociale. Durant la matinée, nous aborderons les modèles économiques des associations de recherche. L’après-midi, nous aborderons les pratiques d’économie populaire.

Le but de cette rencontre est de :

  • Dresser des transversalités dans la production des savoirs au-delà de l’analyse sectorielle des pratiques et de valoriser la dimension écosystémique de l’économie de recherche d’un « tiers espace scientifique » et écosystème d’une économie populaire comme autres aménagements et développements des territoires
  • Élaborer des stratégies collectives permettant d’inclure la recherche citoyenne et le droit à l’expérimentation sociale comme modalité de la production de savoirs et d’action publique
  • Mettre en place une plate-forme ressource permettant d’assurer une collecte et un partage sur les travaux de recherche et sur les initiatives, projets et mobilisations touchant les populations et les problématiques concernées.

Nombre de places limitées, inscription obligatoire sur :
https://recherche-action.fr/emancipation-transformation/inscription/
Expérience en recherche-action conseillée, l’atelier sera basé sur l’expérience de chacun et une implication dans le processus collectif

Matinée 9h30-12h30 (salle 414) :les modèles économiques des associations de recherche

Animation / intervention Élodie Ros et Paul-Emile Geoffroy : Financer et organiser la recherche autrement : actualité de la recherche coopérative

Présentation : Nous proposerons successivement d’étudier les solutions de financement et d’organisation déployées par divers acteurs associatifs ou coopératifs en France afin d’étudier la possibilité pour les praticiens de la recherche-action de se diriger vers de tels modèles ou d’élaborer un modèle alternatif, ou hybride. Il sera notamment question des coopératives éphémères, du crédit impôt recherche et des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC). La présentation se basera sur une enquête menée auprès d’une dizaine de structures de recherche relevant de l’économie sociale et solidaire.

Repas « Auberge espagnole » (salle 413)

Chacun apporte quelque chose en partage pour le repas

Après-midi 14h-17h (salle 413) : Pratiques de l’économie populaire

Animation : Jeann Guien, Élise Havard dit Duclos

Présentation :Cet atelier propose de croiser, grâce à la rencontre de chercheur.e.s-acteur.e.s et des principaux intéressés, différentes pratiques d’économie populaire dans l’espace public. Invisibilisés et trop souvent individualisés par une gestion publique spatiale et superficielle, les vendeur.e.s ambulants, biffin.e.s ou mécanicien.ne.s de rue développent des systèmes socioéconomiques d’échanges inscrits dans la réalité des ressources et des besoins d’un territoire. Loin d’une simple économie de la survie, ces formes d’économie populaire s’inscrivent dans des réseaux structurés, dans une maîtrise d’usage individuelle et collective et dans des formes d’organisation innovantes qui dépassent les cadres institutionnels. Cette rencontre s’inscrit donc dans la volonté de partager ces différents savoirs pratiques et théoriques afin d’explorer les différentes pistes d’expérimentation en termes de reconnaissance de ces formes alternatives de travail et d’une possible formalisation.

Interventions

  • Étude avec les biffins récupérateurs-vendeurs, le marché de Montreuil (Élise Havard dit Duclos)
  • Les vendeurs ambulants du parvis de la Gare à Saint-Denis, l’informalité comme illégalisme ou comme écosystème ? (Emmanuelle Zelez accompagnée de Gabrièle, Mariam, Momo)
  • Les ateliers mécaniques de rues (Sébastien Jacquot)
  • Quand des initiatives citoyennes font économie populaire pour transformer l’Ariane, quartier Nord de Nice : récupération, friperie, échanges de savoirs, jardin partagé … » (Christophe Giroguy)
Les Modèles économiques Et Les Transformations Sociales
Les Modèles économiques Et Les Transformations Sociales

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Détails

Extension du domaine du travail (La Courneuve)

La proposition d’un revenu contributif prévoit l’extension du domaine du travail à des activités non reconnues ou invisibilisées et susceptibles d’être validées démocratiquement comme relevant de la contribution. Cette invisibilisation ne concerne pas aujourd’hui seulement le soi-disant travail informel mais également le travail salarié, ou encore le travail des indépendants (travail des services, travail artistique ou artisanal) lors de la fixation d’un prix.

L’enjeu de la journée sera de passer en revue divers types d’activités rencontrant sur le territoire Nord de la couronne parisienne des problèmes de reconnaissance et de qualification, voire étant complètement invisibilisées ou discréditées du fait de l’absence d’encadrement juridique.

La journée commence avec un panel d’acteurs du territoire présentant leurs activités et les problèmes rencontrés vis-à-vis de la reconnaissance et de la qualification de ces activités.

A partir de là nous essaierons durant le reste de la journée de réfléchir aux réformes (juridiques, politiques et sociales) et aux transformations des pratiques et des outils que cette journée idéale impliquerait ainsi que les voies possibles pour les mettre en œuvre. Nous essaierons de montrer que des solutions partielles existent déjà, mais que le revenu contributif sur lequel nous travaillons pourrait constituer un complément utile afin de développer de nouveaux types de solutions.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Plaine Commune, Territoire Apprenant Contributif » dont l’enjeu central est la définition et l’expérimentation d’une « économie de la contribution » et fera suite à la séance introductive qui avait été organisée au 6B le 13 juin 2017 (compte-rendu disponible ici : https://recherchecontributiveorg.files.wordpress.com/2017/06/cr-atelier-13-juin.pdf).

5 décembre 2017 dans les locaux de la pépinière de la MIEL

1 centre commercial la Tour, 93120 La Courneuve

de 09h30 à 17h00

RER B  La Courneuve-Aubervilliers

Merci de vous inscrire en remplissant ce formulaire avant le 01/12/17.

 

09h30 : Accueil des participants et introduction de l’atelier

10h00 : Table ronde : présentation par une série d’acteurs d’expériences concrètes de travail invisibilisé ou non-reconnu

11h20 : Discussion générale

12h00 : Pause déjeuner

13h30 : Présentation de solutions existantes aux problématiques présentées le matin

  • Emmanuel Antoire (association MINGA) autour de l’accompagnement à la reconnaissance d’activités

14h00 : Répartition des participants en groupes de travail

15h00 : Pause Café

15h15 : Compte-rendu de chaque groupe de travail en plénière

16h15 : Propositions pour envisager la suite de l’atelier et discussion générale

17h00 : Fin de l’atelier

Séminaire « Penser la/les transition(s) »

Le « social » des transitions : de l’équipement de populations d’individus pour l’insertion marchande à la constitution de publics intermédiaires – Séminaire de l’atelier « Penser la/les transition(s) »

Séance avec Hughes Bazin (Laboratoire d’Innovation sociale par la Recherche-Action), Boris Chevrot (Centre Max Weber, Université Lyon 2), Sonja Kellenberger (IRTESS Bourgogne) et Marielle Poussou-Plesse (CGC UMR CNRS uB 7366)

14 décembre 2017 – uB – MSH de Dijon – salle des séminaires de 14 h. à 17 h (accès/informations pratiques ici)

La social-démocratie européenne cherche à se tailler des habits neufs dans le maillage de droits toujours plus individualisés à transition. L’individu est enjoint de mobiliser ces droits comme des équipements à gérer, des créances qu’il peut tirer sur la collectivité en contrepartie d’une obligation à se construire comme autonome et mobile (ne pas s’enfermer dans le chômage, dans un emploi déqualifiant ou pénible, en se formant ; se socialiser aux normes d’un savoir-habiter pour intégrer au plus vite un logement de droit commun ; se soigner pour préserver son capital santé à long terme, etc.). Un État d’investissement social définit et quadrille des populations pour rendre leurs individus solvables, crédibles et flexibles face aux marchés du travail, du logement, de l’enseignement, de la santé. Les difficultés des travailleurs et intervenants sociaux (mais aussi des syndicats) à faire avec et mettre en œuvre ces nouveaux droits offrent une entrée privilégiée sur un spectre de débordements : un autre « social » déborde les logiques surplombantes pré-catégorisant les individus comme plus ou moins éloignés du marché du travail et déborde plus largement les postures d’autorité prétendant circonscrire des besoins indépendamment de leur expression par les intéressés. Des dispositifs prenant le risque de l’ouverture à ces débordements (l’accueil de familles Roms dans un village de stabilisation, la qualification de biffins comme éco-développeurs, la lutte contre l’isolement de précaires ruraux) permettent de qualifier l’enjeu d’autres transitions sociales autour de la constitution de « publics intermédiaires » (Cottereau).

Toutes les séances du séminaire 2017-2018 ici

 

1er Forum sur l’Économie sociale et solidaire dans les quartiers populaires

Ce forum de la coordination nationale Pas sans Nous, et LePoleS au-delà de la réflexion et de l’échange auxquels chacun est convié, s’est fixé comme objectif de construire une plateforme d’actions programmatiques qui seront rassemblées et publiées dans le « Premier manifeste d’Économie Solidaire pour les quartiers populaires ».

Inscription

Et si les pratiques étaient en avance sur les théories ? En effet, sur le terrain il existe de multiples liens entre mouvements sociaux et économie solidaire, or le dialogue entre spécialistes de ces deux domaines reste trop rare. Cette ignorance mutuelle n’est plus tenable. Comme les acteurs les chercheurs en matière d’économie sociale et solidaire ont beaucoup à apprendre de ceux qui se dédient aux mouvements sociaux et réciproquement.
En lien direct avec la thématique abordée dans le forum économie solidaire et quartiers populaires, l’ouvrage s’interroge sur les liens entre mouvements sociaux et économie solidaire:

Mouvements sociaux et économie solidaire

Jean-Louis Laville – Geoffrey Pleyers

Elisabetta Bucolo – Jose Luis Coraggio

Editions Desclée de Brouwer – Editions FMSH

Parution le 15 novembre

21 novembre 17h30 : Présentation de l’ouvrage à la bibliothèque de la MSH

54 Bd Raspail – 75006 Paris

Revalorisation des déchets & réinsertion. Quels enjeux pour l’économie populaire ? (Méru – 60)

Dans le cadre de la 11e édition de la Semaine de la Solidarité (solidarité internationale, développement durable) organisée par la vile de Méru (Oise)

  • 18h30 Vernissage de l’exposition ‘Les déchets (Exposition prêtée par le réseau Canopé, présentée par Cap Sud Emergences)
  • 19h Projection du documentaire ‘Les Catadores, les recycleurs de rue au Brésil‘.
  • suivi d’un débat à l’issue de la projection sur le thème : Revalorisation des déchets & réinsertion. Quels enjeux pour l’économie populaire ? avec Hugues Bazin, chercheur associé à la Maison des Sciences de l’Homme – Paris Nord.

date : 17 novembre 2017

lieu : Médiathèque Jacques Brel – 21 rue Anatole France – 60110 Méru

Économie populaire, sous-capitalisme ou alternative socio-économique ?

A travers la présentation d’expérimentations et un rappel historique et international, la possibilité de définir la notion d’économie populaire et de provoquer un débat public est un enjeu tout aussi économique, scientifique que politique.

Les acteurs-chercheurs du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action et le collectif Rues Marchandes sont heureux de vous inviter au séminaire recherche-action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord

Mardi 21 novembre 9h – 12h30, auditorium de la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord
20 av George Sand 93210 St-Denis la Plaine, M° 12 Front populaire, RER B La Plaine – Stade de France

Entrée libre sur inscription

Cette rencontre boucle le programme de recherche-action labellisé par la MSH PN « La biffe comme éco-développement urbain : recherche-action pour la revalorisation des « rues marchandes » et le travail des biffins ». Le laboratoire social LISRA poursuit ainsi l’exploration et la valorisation des situations d’implication des acteurs producteurs de connaissances dans les processus de recomposition sociaux et économiques.

Présentation

L’économie populaire est habituellement renvoyée à une sous-économie capitaliste « aux pieds nus » (secteur informel, économie souterraine, stratégies de survie, etc.). Il n’existerait donc qu’un seul modèle économique, celui qui nous domine. Pourtant l’économie populaire structure des pans entiers de la société, pas seulement des « pays du Sud ».

atelier d’autonomisation à la mécanique @medication time

Nous pourrions concevoir autrement la notion d’économie populaire qui englobe tout en la dépassant l’économie informelle en l’intégrant dans un schéma de développement. Elle ne se réduit pas à une économie de subsistance, mais ne valide pas non plus une économie productiviste qui conforte les inégalités et grossit cette main-d’œuvre surnuméraire précarisée ou exclue dans les périodes de récession.

Elle désigne alors l’ensemble des activités économiques et des pratiques sociales développées par les groupes populaires en vue de garantir, par l’utilisation de leur propre force de travail et des ressources disponibles, la satisfaction des besoins de base, matériels autant qu’immatériels. Elle peut prendre concrètement différentes formes comme l’illustrera la présentation d’expérimentations : ateliers autogérés, groupe d’achat, échoppes fixes ou ambulantes, petites réparations, systèmes d’échange local, cuisines collectives, récolte des déchets et revente dans la rue ou au bénéfice de dispositif de récupération…

Entre une économie sociale institutionnelle en difficulté pour répondre aux enjeux contemporains et l’illusion libérale d’une autorégulation marchande, la notion d’économie populaire et solidaire rappelle l’impossibilité de complètement marchandiser le travail et la vie entière. Cette notion est issue d’un travail de légitimation de l’économie populaire opéré par des chercheurs et acteurs sud-américains et prolongé par des responsables publics ayant instauré des politiques qui visent à favoriser sa dimension solidaire.

Une économie endogène aux territoires indiquerait que l’économie est subordonnée à la politique et aux relations sociales, elle ne peut se concevoir comme entité autonome en dehors des institutions de la société. Par leur propre force de travail, ces organisations de base, soucieuses d’une certaine justice sociale, comblent par l’innovation sociale l’absence de dispositifs et d’alternatives politiques. Ainsi la pratique populaire des espaces pourrait être abordée sous sa forme structurante, écosystémique de tiers espaces, par l’étude des pratiques de maîtrise d’usage sur les territoires (cf notre rencontre du 16 octobre 2017 sur les « espaces d’émancipation collective et de transformation sociale »).

Notons que les notions de bien des communs, d’économie des communs ou encore d’économie contributive participent également à dégager de nouvelles perspectives sur la question de la propriété, de la gestion collective des ressources et la pertinence d’une approche socioéconomique non évolutionniste de la pauvreté et des inégalités.

Ces écosystèmes instituants joueraient un rôle de régulateur et confirmeraient que l’économie populaire et solidaire n’offre pas simplement un cadre d’analyse, mais aussi d’action. Elle révèle et légitime la faculté des acteurs des territoires « en déprise » d’engendrer des contre-mouvements pour se protéger eux-mêmes et leur environnement de cette menace. Est-ce que ces résistances sociales engendrent d’autres modèles entrepreneuriaux que ceux qui visent à reproduire une structure hiérarchique entre classes sociales ? La possibilité de définir la notion d’économie populaire et de provoquer un débat public est donc un enjeu tout aussi économique, scientifique que politique.

Déroulé de la matinée

Le but du séminaire recherche-action est d’outiller les acteurs-chercheurs dans la construction de cadres de pensée et d’action. Jean Louis Laville (*) se propose de jouer le rôle de « grand témoin », amenant des éléments d’analyse en dialogue avec les expérimentations des acteurs-chercheurs.

9h – Accueil

9h30 – Introduction du séminaire : recherche-action et économie populaire, deux espaces d’implication en dialogue par le LISRA

9h45 – Exposé : Enjeux d’une économie populaire solidaire dans une perspective historique et internationale par Jean-Louis Laville.

L’intervention s’efforce à la fois d’identifier les raisons historiques de l’invalidation symbolique de l’économie populaire et les expériences étrangères qui permettent de penser un soutien public à l’économie populaire solidaire.

10h30 – Connaissance pragmatique et scientifique d’une économie populaire à travers des expérimentations par la recherche-action sur différents territoires :

  • L’économie populaire des récupérateurs vendeurs, marqueurs entre deux conceptions du développement (organisation économique, rapport au territoire, comparaison internationale), par le collectif Rues Marchandes.
  • « MAC & ACRA, deux figures coopératives de pérennisation des activités de mécanique de rue, des pratiques de l’économie populaire ordinaire à une variante plus circulaire et moins précaire », par Abou Ndiaye.
  • Tentatives de communismes immédiats, là où nous vivons : Récit d’une mise en commun de fonds pour financer des initiatives non-exploiteuses, et pour expérimenter une activité de production avec un salaire sans obligation de travailler. Ici, là où nous vivons, par Nicolas Guerrier par Nicolas Guerrier.
  • L’économie contributive sur la Plaine Commune : approches conceptuelles et perspectives territoriales, Le modèle de contributivité que la Chaire de Recherche tente de porter est basé sur une redéfinition du Travail dépassant la situation d’emploi, par Clara Drevet et Federico Puletti.
  • Les « initiatives citoyennes économiques » dans le Quartier de l’Arianne à Nice Des habitants font du troc, de la récupération. Ils aménagent quotidiennement, dans l’espace public, une zone de gratuité au bénéfice de touTEs, par Christophe Giroguy.

11h 30 Débat : dialogue à partir des expériences, alimenté par d’autres contributions de la salle

(*) Références biblio : L’économie sociale et solidaire. Pratiques, théories, débats, Seuil, 2016 (Coll Points Économie). – Dictionnaire de l’autre économie, Gallimard, 2006 (Coll Folio actuel).

 

Transformer les déchets en citoyenneté (Projection Débat – Paris)

Dans le cadre du village Alternatiba, Une Seule Planète vous invite à une projection/débat autour de son film : « Catadores, recycleurs de rue au Brésil, transformer les déchets en citoyenneté ».

Dimanche 1er octobre 2017

Village Alternatiba, Place de la bataille de Stalingrad, 75019 Paris, M° Stalingrad

 

Longtemps marginalisés et stigmatisés, certains recycleurs de rues brésiliens, les catadores, se sont progressivement organisés pour la reconnaissance de leurs droits et de leur profession.

C’est ainsi que ce pays a vu naître sur son territoire des centaines de coopératives et associations de catadores. Ces travailleurs contribuent à construire une économie populaire, dont la finalité n’est pas uniquement monétaire, mais aussi sociale et environnementale.

En France, la situation est très différente. Gérés par les collectivités territoriales et souvent déléguées à des entreprises privées, la plupart de nos déchets finissent enfouis ou incinérés.

Pourtant, que ce soit les biffins en Ile de France où d’autres initiatives de l’économie sociale et solidaire, de nombreux exemples montrent les bénéfices générés par une autre gestion des déchets.

La projection sera suivie d’un débat, qui sera l’occasion d’interroger la place des déchets dans nos sociétés et de faire un parallèle entre le Brésil et la France.

Ce documentaire produit par Une Seule Planète a été réalisé par Echo’Via, une association engagée autour de la production et la réalisation de projets audiovisuels et plurimédias à caractère social, écologique et solidaire.

 

Programme

– 13h00 : Accueil

– 13h30 : Projection du film « Catadores, recycleurs de rue au Brésil, transformer les déchets en citoyenneté » (32 min.)

– 14h00 : Débat

– 14h45 : Pot de l’amitié

Intervenants

  • Hugues Bazin, chercheur indépendant en sciences sociales, membre du collectif Rues Marchandes.
  • Zéro Waste Paris : Association pour la promotion d’une société zéro déchet.

Animation

Valentin Prelat, chargé de communication du programme Une Seule Planète.

 

Obsolescence programmée : actualité et perspectives (Paris)

Colloque « Mise à jour sur l’obsolescence programmée : actualité et perspectives »

Quelles sont les avancées récentes dans la lutte contre l’obsolescence programmée ? Quels nouveaux enjeux aborder pour maintenir notre vigilance dans l’avenir et ouvrir de nouvelles perspectives ? L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) réunit le 19 septembre au Palais du Luxembourg des acteur-rice-s et chercheur-se-s de ce domaine, pour dresser l’état des lieux juridique, économique, militant du combat contre l’obsolescence programmée : où en est la législation française et européenne ? Quels modèles économiques et modes d’action se mettent en place ? Quelles techniques émergentes invitent à repenser les pratiques de consommation et de production ? Ce colloque est gratuit et ouvert à tous et à toutes !

Lieu et inscription

Mardi 19 septembre 2017 de 9h à 18h

Salle Monnerville, Palais du Luxembourg, 26 rue de Vaugirard, Paris 75006
Accès: RER B : Luxembourg / Métro : Odéon, Mabillon, Saint-Suplice / Bus: 58, 84, 89 / Vélib: N°6017, 34 rue condé 75006

L’inscription est gratuite mais strictement obligatoire pour entrer au Palais du Luxembourg (pièce d’identité nécessaire).

Accueil

Organisé par le sénateur Jean Desessard et l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP)

9h00 Accueil des participants

9h15 Ouverture & introduction

  • Jean Desessard, (Sénateur de Paris).
  • Laetitia Vasseur (Co-fondatrice, Déléguée générale, association Halte à l’Obsolescence Programmée)
  • Jeanne Guien (Philosophe, Centre d’étude des techniques, des connaissances et des pratiques).

 

Légiférer et proposer. Actualité politique de l’obsolescence programmée

9h45-11h15 Les politiques publiques pour lutter contre l’obsolescence programmée.

  • Pascal Durand (Député Européen), le rapport européen d’initiative « Une durée de vie plus longue des produits : avantages pour les consommateurs et les entreprises ».
  • Emmanuelle Font (Chef de produit Durée de vie, Laboratoire national de métrologie et d’essais), L’affichage de la durée de vie des produits.
  • Antoinette Guhl (Adjointe à la Maire de Paris), Les politiques locales : le cas parisien.
  • Bernard De Caevel (RDC environnement), L’obsolescence programmée :
    politiques et mesures belges de protection du consommateur.
  • Baptiste Legay (Sous-directeur- DGPR/SRSEDPD/SDDEC), Les ambitions du Gouvernement français.
  • Animateur : Thierry Libaert (Conseiller, Comité Économique et Social Européen).

 

Concevoir et vendre.Nouveaux modèles économiques de la durabilité

11h15-12h45 Les produits durables : conception, production, marketing et vente.

  • Jean-Pierre Blanc (Président Directeur Général, Malongo), L’éco-conception des produits.
  • Benjamin Blanchard (Fondateur, Co-bble), L’autonomie pour la réparation d’objet : Co-bble.
  • Fabienne Goyeneche (Direction des affaires publiques, Michelin), L’économie de la fonctionnalité et la durabilité dans les pneumatiques Michelin.
  • Joel Tronchon (Directeur du Développement Durable, Groupe SEB), La promesse de réparabilité des produits.
  • Philippe Frémeaux (Président de l’Institut Veblen), Produire et vendre autrement.
  • Animatrice : Laetitia Vasseur (Co-fondatrice, Déléguée générale, association Halte à l’Obsolescence Programmée).

12h45-14h Pause déjeuner (buffet).

 

Connecter et mettre à jour. Le cas des produits numériques

14h-15h30 L’obsolescence numérique : logiciels et matériels.

  • Emile Meunier (Avocat, Meunier avocats), Le délit d’obsolescence programmée : le cas des imprimantes.
  • Mélanie Clément-Fontaine (Directrice du laboratoire droit des affaires numériques et des nouvelles technologies, UVSQ), Les objets connectés.
  • Marie Duponchelle (Docteure en droit), L’interopérabilité et le consommateur.
  • Pascal Carcaillon (Délégué Général, Réseau DUCRETET), Prospective sur les objets connectés (étude ADEME).
  • Frederic Mande (ubuntu-fr), Le modèle de l’Open source.
  • Animateur : Frédéric Bordage (Green IT),

 

Consommer et produire. Les citoyens acteurs de leur vie économique

15h30-17h La place des citoyens dans la lutte contre l’obsolescence programmée.

  • Hugues Bazin (Chercheur associé, Maison des Sciences de l’Homme), L’économie populaire
  • Dominique Kreziak (Maître de Conférences, Université Savoie Mont Blanc), L’obsolescence perçue : non à l’obsolescence subie, oui à l’obsolescence choisie.
  • Anne Richez-Brassart (Chef de projet stratégique Boulanger second Life), Guider les choix des consommateurs par la distribution & retour d expériences.
  • Hadrien Kreiss (Chargé de projet Scolopendre), Le mouvement maker : produire par soi-même.
  • Renaud Fossart (Chargé de mission, Résistance à l’Agression Publicitaire), L’influence de la publicité sur le libre arbitre.
  • Animateur : William Arhip-Paterson (Politiste, Centre Européen de Sociologie et de Science Politique).

 

Conclusion

17h-17h10 Samuel Sauvage (Président, Halte à l’Obsolescence Programmée).

Atelier Deuxième Vie des Objets – jeudi 4 mai EHESS-Paris

 

 

Nous avons le plaisir de vous inviter à la prochaine séance de l’Atelier « Deuxième Vie des Objets » intitulée « Lieux et territoires des déchets » qui se déroulera le jeudi 4 mai 2017, à l’EHESS-Paris, de 9h30 à 12h30.

Nous écouterons les interventions de :

Efrén SANDOVAL HERNANDEZ (Professeur, Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social – Mexique), « Les lieux, les réseaux et les processus dans la production de « pacas » de fripe à la frontière entre les États Unis et le Mexique »

Adeline PIERRAT (docteur en géographie, chercheure associée Prodig), « Territoires de la valorisation des déchets : enjeux et dynamiques dans trois villes d’Afrique »

Le séminaire est en accès libre.

Nous vous y attendons nombreuses et nombreux.

Plus d’information sur le programme 2016-2017 sur le site de l’Atelier : http://dvo.hypotheses.org/

contact : dvo.seminaire1@gmail.com

Le comité d’organisation : Fanny RASSAT (doctorante LADYSS, Université Diderot Paris VII), Jeanne Guien (doctorante CETCOPRA, Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Élisabeth Anstett (Chargée de recherche CNRS, IRIS), Nathalie Ortar (Chargée de recherche MEEM, LAET).

Actes du forum les biffins récupérateurs-vendeurs, acteurs de la ville et du réemploi

Le mercredi 2 novembre 2016, le collectif Rues Marchandes organisait sa première rencontre publique à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris Nord, sur le thème des récupérateurs vendeurs, autrement appelés biffins.

Le collectif de recherche-action Rues Marchandes rassemble et met en relation des personnes et des structures concernées par la question des biffins récupérateurs-vendeurs et de l’économie solidaire. Son objectif est de produire et de diffuser, avec les biffins, des connaissances à même de répondre aux manques, d’une part de considération de l’activité économique, sociale et écologique de la biffe, et d’autre part d’espaces marchands dédiés à cet effet.

La journée, ouverte à tous, avait plusieurs objectifs. Dans un premier temps, le matin, il s’agissait de donner la parole à divers acteurs (chercheurs, biffins, associations) afin de faire connaître la population des récupérateurs-vendeurs, souvent invisibilisée, les objets traités par celle-ci – déchets ou objets déchus – , de replacer dans son contexte historique cette activité de la biffe, vieille de plusieurs siècles, pour enfin faire valoir le rôle des biffins dans la ville, l’utilité environnementale et sociale de leur travail. Sur la base de ces matériaux, l’après-midi prenait quant à elle la forme d’un atelier de recherche-action  visant sur la base des matériaux du matin à dégager des problématiques transversales qui pourraient se traduire en expérimentations concrètes pour l’amélioration des conditions d’exercice de la vente et de la récupération, et l’autorisation de diverses formes de marchés. Les participants étaient invités pour étayer leurs réflexions et propositions à reprendre quatre thématiques : « La culture, c’est pas du superflu, c’est notre survie, notre vie ! », « La rue, c’est pas vide, c’est l’espace de tous ! », « Économie souterraine ? Non, économie populaire ! », « Pas sous prolétaires, travailler les déchets, c’est un métier !

C’est Alain Bertho, directeur de la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord, qui a ouvert la journée de rencontres et d’échanges en soulignant l’importance de faire valoir l’expertise des populations concernées dans la gestion de la ville et la réflexion sur leur transformation. C’est dans cette dynamique que le Collectif de Rues Marchandes, présenté par Hugues Bazin, chercheur indépendant en sciences sociales et fondateur du laboratoire d’innovation social par la recherche action, mène une recherche-action où les citoyens intéressés, biffins, chercheurs, associations collaborent afin de produire de la connaissance venant directement du terrain, qui permette de faire émerger des pistes d’actions concrètes pour répondre aux besoins des principaux intéressés et améliorer les conditions d’exercice de la biffe.

Forum

Afin de mieux comprendre le sujet des débats de la journée, Mélanie Duclos, anthropologue, est revenue sur les multiples significations du terme « biffe » et sur l’histoire des biffins depuis la révolution industrielle jusqu’à nos jours. La biffe désigne aujourd’hui l’activité de recherche de biens dans les poubelles ou dans la rue puis la revente des objets trouvés. Les biffins, qui pratiquent la biffe donc, ont été repoussés aux portes et en périphéries des Villes suite à une série de mesures politiques appliquées au cours des deux derniers siècles. En région parisienne, les biffins ne peuvent vendre légalement que dans deux espaces de marché.

L’obtention de ces espaces autorisés a fait l’objet de plusieurs luttes portées par les biffins eux-mêmes. Martine et Chantale, toute deux biffines, nous ont raconté l’histoire du collectif Sauve Qui Peut à l’origine de la création du Carré des Biffins en 2009, géré par l’association Aurore, puis de l’association Amélior et de la mise en place d’un marché auto-géré. Patrick, Anibal et Clarisses, membres eux aussi de l’association Amélior, les ont rejoints sur la scène pour décrire la manière dont chaque biffin joue un rôle dans l’organisation de ce marché et sur sa bonne tenue.

Ces espaces de marchés ne sont pas uniquement des lieux de ventes. Ils sont aussi et surtout des espaces sociaux. Sumijhra Dharmasena, biffine et auteure, nous a lu plusieurs extraits de son livre intitulé « Le Pont », dans lesquels s’expriment avec beaucoup de poésie, la diversité des profils et les liens qui unissent les biffins qui vendent sur le Carré, à la Porte de Montmartre.

Les interventions suivantes, de Nikholae, membre de l’association Intermèdes et de Florence Lévy, anthropologue nous ont éclairées sur les situations des biffins Roms et chinois, communautés méconnues et peu représentées dans les collectifs notamment en raison de la barrière de la langue.

Enfin, Radia Slimani, ingénieure en énergies renouvelables a présenté les résultats d’une enquête préliminaire menée par Make Sense, visant à quantifier l’impact environnemental et économique de la biffe.

En parallèle de ces interventions, Martine et Patrick ont monté des stands éphémères sur la scène afin de montrer quels types d’objets pouvaient être sauvés des poubelles et étaient susceptibles d’être vendus sur les marchés. La matinée a aussi été ponctuée de projection de vidéos documentaires et de clips musicaux retraçant les parcours de la biffe, des luttes et des revendications.

 

Le déjeuner s’est déroulé dans la salle où étaient exposées une série de photographies de biffins, prises à travers le monde par plusieurs photographes et chercheurs. Bénédicte Florin et Claudia Cirelli, respectivement géographe et anthropologue, à l’origine de l’exposition, nous ont alors expliqué les spécificités de la biffe dans les pays visités (Egypte, France, Maroc, Turquie…).

Atelier

Le forum du matin a exposé des récits d’expérience émanant des biffins récupérateurs-vendeurs (voir synthèse). Ces matériaux de vie et de réflexion croisent des questions transversales. L’atelier de recherche-action de l’après-midi propose de les problématiser pour qu’elles deviennent des questions publiques et débouchent sur des initiatives en termes d’expérimentations de la part du collectif Rues Marchandes, et sur une prise en compte de la part de nos partenaires, notamment les collectivités territoriales.

La culture, c’est pas du superflu, c’est notre survie, notre vie !

Les récupérateurs-vendeurs mobilisent leur culture comme ressource. Cette culture ne se situe pas en dehors de l’économie, mais fait prioritairement partie de l’économie de survie. La culture permet de résister et de construire des stratégies. Plus généralement, une culture de résistance est issue de forme de luttes, comme en témoigne la réappropriation du terme « biffins » par les récupérateurs-vendeurs. C’est un mouvement qui part du bas vers le haut à l’instar de la culture paysanne et ouvrière ou encore des minorités actives, c’est à dire des groupes restreints, mais susceptibles d’influencer l’ensemble de la société. C’est l’enjeu d’aujourd’hui : comment la culture biffine peut-elle constituer une minorité active alors que nous nous ne somment plus au temps des chiffonniers du XIXe siècle dont la culture de classe s’appuyait sur une communauté d’habitat et de travail ?

Le « Guide culturel » est une proposition d’expérimentation collective à travers la mise en place d’ateliers d’écriture et de récits d’expérience. Des structures de proximité et des associations là où vendent ou habitent les récupérateurs vendeurs pourraient assurer un relais et accueillir les ateliers. Le guide culturel se conçoit comme un outil de valorisation de la culture de la biffe dévalorisée ou invisible. Il s’agit de déconstruire des clichés et légitimer la place de populations discriminées dans l’espace public. C’est aussi un outil de conscientisation interne qui participe à une auto-formation réciproque. Ce serait enfin un guide concret pour outiller les acteurs concernés à l’élaboration et la négociation de rues marchandes.

La rue, c’est pas vide, c’est l’espace de tous !

Il y a différentes façons d’occuper l’espace public et différentes manières de voir cette occupation, selon par exemple que l’on est automobiliste ou piéton. Il en est de même pour le biffin : nuisance ou attractivité du territoire ? La rue est une négociation permanente. Qui maîtrise l’usage de l’espace, selon quels critères ? Le marché biffin en est un exemple, on peut investir un espace sans le privatiser et en être co-responsable, encore faut-il que cet espace soit ouvert. Est-ce que les marchés biffins participent à l’attractivité des territoires ou à sa dégradation, c’est tout l’enjeu des rues marchandes.

Un travail cartographique permettrait à la fois d’actualiser les lieux de la récupération et de la vente en région parisienne et en même temps d’explorer la possibilité d’aménager des lieux et configurer une typologie des espaces marchands. Des modalités de négociation pourraient être définies pour que des espaces (friches, espaces en transition ?)  accueillent des marchés en relation avec des partenaires, voire constituer des lieux plus permanents pour entreposer et trier des objets.

Économie souterraine ? Non, économie populaire !

La notion d’économie populaire renvoie à l’articulation entre une économie de survie quotidienne et l’industrie du recyclage. Il y a une question d’échelle pour cette économie de proximité avec une économie régionale, voire internationale quant à la récupération des déchets. Il y a aussi une question de statut entre entrepreneuriat individuel et une économie coopérative collective. Est-ce que le statut doit passer nécessairement par les structures classiques de l’économie sociale et solidaire ? Constatant qu’il existe des difficultés pour penser cette économie aussi bien entre économie de proximité et autres échelles économiques qu’entre économie populaire et modèle économique existant, qu’il se veuille ou non alternatif au modèle dominant. Parlons-nous d’une insertion qui se conforme aux lois du marché et qui repose sur la structure des inégalités sociales ou l’addition de stratégies individuelles de survie ? Est-ce un entrepreneuriat social visant à l’intérêt général ou  simplement l’addition des intérêts de survie individuels ? À quel statut correspondrait cette gestion ? Lorsqu’elle relève de l’entreprise privée, cette économie de gestion des déchets est valorisée tant qu’elle reste cachée ou inaccessible. Mais quand elle occupe espace public, elle devient répréhensible. Le type d’économie renvoie inévitablement au type de société que nous voulons développer. Une économie du commun serait aussi une manière de qualifier une gestion collective, entre  économies publique et privée.

Négocier des espaces de collecte au bas de immeubles (à relier avec la proposition de cartographie de l’espace public dans la thématique précédente), ce qui rend nécessaire une stratégie de communication sur le circuit court de la biffe et les dispositifs mis en place. En même temps, cela doit être réfléchi avec les compétences que pourraient nous apporter l’économie sociale et solidaire et le milieu de  l’entrepreneuriat social sur un modèle économique propre aux biffins et susceptible de  déboucher sur un statut.

Pas sous-prolétaires, travailler les déchets, c’est un métier !

Ce thème renvoie à la question du statut et de la validation des compétences, ainsi qu’au statut du travailleur, à l’articulation entre le statut informel et celui du salarié classique. Il y a donc une dynamique entre la reconnaissance des droits des biffins de récupérer et de  vendre, le fait de pouvoir investir des lieux et le fait d’acquérir un statut.

Une formation action des acteurs de la biffe articulée avec la proposition des ateliers du guide culturel (voir premier thème) pourrait contribuer à une validation par l’écriture d’un certain nombre de compétences. Cette formation-action permettrait de former des cadres biffins, qui pourraient assurer l’interface avec les institutions et les collectivités territoriales ou être co-gestionnaires du marché avec des partenaires associatifs.

Télécharger l’intégralité des actes de la rencontre :

Actes Forum 2 Nov 2016 Les Biffins Acteurs Du Réemploi
Actes Forum 2 Nov 2016 Les Biffins Acteurs Du Réemploi

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Détails

 

Atelier public de recherche-action avec les récupérateurs vendeurs

Invitation à l’atelier public de recherche-action
 « La biffe comme écodéveloppement en milieu urbain »
Le 14 décembre 2016 de 14h à 17h30 – salle 414
MSH Paris Nord – 20 avenue George Sand – 93210 La Plaine Saint-Denis – M° 12 Front populaire

Bonjour à toutes et tous,

Nous avons le plaisir de vous convier au prochain atelier des Rues marchandes. L’ordre du jour est fourni, il permettra de confirmer les chantiers pour 2017.

RETOUR SUR LE FORUM/DÉBAT DU 2 NOVEMBRE :
« Les biffins récupérateurs-vendeurs » et discussion sur le document de synthèse

ATELIERS AVEC LES BIFFINS, OUTILS ET MÉTHODOLOGIES :
– La cartographie sur la région parisienne,
– Écriture d’un guide culturel,
– film documentaire,
– Atelier Porte Montmartre (Maison Bleue),
– Ateliers dans les camps de Rroms (Association Intermèdes – 91),
– Atelier instruments de musiques (MSH)…

RECHERCHE-ACTION COLLABORATIVE ET PARTENARIAT, QUELS ENJEUX ET PERSPECTIVES POUR 2017 :
– Maison des Sciences de l’Homme (retour sur le colloque du 29/11 sur le recherche-action )
– Collectivité territoriale Plaine Commune (contacts établis)
– Makesense (étude d’impact, atelier-débat du 15 décembre)
– Associations Amélior, Aurore, …, forme collaborative et actions communes

– Autre…

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et sujets que vous aimeriez aborder par retour de mail

Pour le collectif Rues marchandes, Hugues Bazin et Mélanie Duclos

Rues marchandes, les chercheurs et l’action

les « Rues marchandes » interviendront à cette journée dédiée à la recherche-action :

161129_mshRecherches collaboratives, participatives, contributives, impliquées… : si le vocabulaire n’est pas vraiment fixé, les expériences se multiplient, donnant une nouvelle jeunesse aux recherches-actions.
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Souvent mal reconnues au regard des critères académiques, ces démarches répondent à un double besoin : celui des chercheurs et celui des acteurs. D’un côté, les disciplines constituées éprouvent leurs limites face aux situations contemporaines, leurs enjeux démocratiques, et face à l’émergence de nouveaux objets. Elles cherchent à les dépasser par l’interdisciplinarité et la mobilisation de partenaires non académiques. De l’autre, les acteurs sociaux, économiques, politiques, institutionnels sont en demande d’un éclairage savant qui intègre et prenne en compte leur propres problématiques et objectifs. Les limites contemporaines de l’institution sont également en jeu : limites avouées dans la capacité à penser des situations, limites dans la capacité à décider et à faire ; limite dans la capacité de représentation politique.

Lieu et inscription

MSH Paris Nord – 20 avenue George Sand – 93210 La Plaine Saint-Denis
Métro Ligne 12 – Terminus station Front Populaire, RER B La Plaine – Stade de France

Inscription obligatoire

Programme

9h ouverture par Alain BERTHO

1. Pourquoi de nouveaux paradigmes de recherche ?

Quel contexte politique, social, technologique ? Quels impensés du monde actuel ?

  • Bernard STIEGLER > IRI, université de Compiègne > Disrupion et recherche contributive
  • Sylvain LAZARUS > université Paris 8 > Aujourd’hui, que faire dans le travail d’enquête de l’hypothèse d’une capacité politique des gens ?
  • Marion CARREL > université Lille 3 > Vers une épistémologie post-pauvreté ? Les enjeux du croisement des savoirs entre personnes en situation de pauvreté, praticien.ne.s et chercheur.e.s chez ATD Quart Monde

10h30-11h pause café

2. Les chercheurs interpellés : par qui et pour quoi ?

Qui est prescripteur ? (La puissance publique ? Une entreprise ? Un collectif militant ? Les intéressés eux-mêmes ?) Quels sont les besoins ? Quels vides remplissent-ils ?

  • Hugues BAZIN > LISRA > Quand la commande vient d’ « en-bas » : le principe de laboratoire social au prisme d’une recherche-action avec les récupérateurs vendeurs
  • Patrick BRAOUEZEC > Président de Plaine Commune > Territoire et recherche-action : une coopération à consolider.
  • Marc LIPINSKI > CNRS >10 ans de partenariats institutions – citoyens pour la recherche et l’innovation (Picri) et après ?

12h30 -14h repas

3. Quels formats de recherche i pour quelles finalités ?

Quelles collaborations ? Pour quels savoirs ? Produit-on du commun ou des usages disjoints ? Quelle finalité critique ou politique de la démarche ? Quels effets sur les disciplines et sur l’action collective ?

  • Francine SAILLANT > université Laval > La recherche dans les milieux communautaires au Québec : jeux de normes et d’éthique
  • Hugues BAZIN / Mélanie DUCLOS / Véronique POUPARD > Plaine Commune > Expérimenter les rues marchandes comme démarche de recherche-action avec les biffins sur Plaine Commune ?
  • Pascal NICOLAS LE STRAT > université Paris 8 > Faire commun en recherche

15h-15h30 pause

  • Jean Michel FOURNIAU > Iffstar > Excellence scientifique et pertinence sociale : deux critères indépendants dans l’évaluation des sciences participatives
  • Mathieu VALDENAIRE > FEJ,> Quelles recherches-expérimentations soutenues par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse ? Quelle capitalisation ?
  • Agnès DEBOULET > Université Paris 8 > Co-produire du savoir et de l’action : enjeux internationaux des formats coopératifs en milieu urbain (après Habitat III)

Conclusion des discutants de la première partie de la matinée

17h Cocktail

Atelier Deuxième Vie des Objets – 1 décembre EHESS – Paris

Nous avons le plaisir de vous inviter à la prochaine séance de
l’Atelier « Deuxième vie des objets » intitulée « Les territoires et les lieux des déchets » le jeudi 1 décembre à l’EHESS – Paris de 9h30 à 12h30.

Nous écouterons les interventions de :

Jean-Baptiste BAHERS (Maître de conférences, ESO, École des Métiers de l’Environnement) et Mathieu DURAND(Maître de conférences, ESO Université du Maine), Vers une économie circulaire… de proximité ? Une perception différenciée des registres de proximité

Fanny RASSAT (doctorante LADYSS, Université Paris Diderot) et Jeanne GUIEN ( doctorante CETCOPRA, Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Consommer et jeter en ville : pratiques de récupération et de recyclage de proximité à New York

Adresse : EHESS-Paris, Bâtiment Le France, 190-198 av. de France 75013 Paris, salle 15, RdC

Le séminaire est en accès libre.

Plus d’information sur le programme 2016-2017 sur le site de l’Atelier : http://dvo.hypotheses.org/activites

contact : dvo.seminaire1@gmail.com

Le comité d’organisation : Élisabeth Anstett (Chargée de recherche CNRS, IRIS), Nathalie Ortar (Chargée de recherche MEEM, LAET), Fanny RASSAT (doctorante LADYSS, Université Diderot Paris VII), Jeanne Guien (doctorante CETCOPRA, Universi
té Paris I Panthéon-Sorbonne.

« La ruée vers l’ordure » La gestion disputée des déchets urbains en Inde

Séminaire mensuel Conflits et territoires

  « La ruée vers l’ordure »

La gestion disputée des déchets urbains en Inde

 Par Jérémie Cavé, Aménagement du Territoire et Urbanisme

 Mardi 18 octobre 2016 de 13h30 à 15h30

 Agro Paris Tech, 16 Rue Claude Bernard, Paris Vème (Métro Censier Daubenton), Espace Dubos

 Résumé : A Coimbatore (Tamil Nadu, Inde), différents dispositifs de gestion des déchets urbains coexistent. D’une part, le service municipal est reconfiguré par un partenariat public-privé qui se traduit par la fermeture des décharges sauvages, la création d’un centre de stockage contrôlé et le déploiement d’une collecte sélective dans des quartiers pilotes. D’autre part, le secteur informel de la récupération brasse des volumes conséquents de déchets recyclables à travers une pyramide d’acteurs enchâssés : wastepickers, marchands, négociants, industrie régionale/nationale. De surcroît, un dispositif innovant, mi! s en place par un groupe industriel et nommé Wealth-Out-of-Waste (la richesse tirée des ordures), déploie une collecte sélective privée dans les quartiers aisés, où les agents rachètent les déchets secs aux ménages. La coexistence conflictuelle de ces trois dispositifs imbriqués, fondés sur des interactions distinctes (taxe, gratuité, rachat), illustre le déploiement d’un service municipal « modernisé » dans une société inégalitaire, avec un secteur informel omniprésent et des acteurs industriels qui mettent en œuvre des stratégies d’extraction minière urbaine.

Retrouvez les enregistrements vidéo du séminaire Conflits et Territoires :Vidéos Conflits

Vous pouvez nous confirmer votre présence par retour de mail (torre@agroparistech.fr)

 André Torre, Marianne Ehrlich et Thierry Kirat

 

Le séminaire a lieu le dernier mardi du mois (13h-15h) à Agroparistech. Il est ouvert à tous.

L’objectif de ce séminaire mensuel est de permettre d’engager la discussion sur la question des conflits liés à l’espace, et tout particulièrement sur la place des conflits dans la construction et la gouvernance des territoires.

Un intérêt important se manifeste aujourd’hui, dans différentes disciplines, autour de la question des conflits, en particulier dans les espaces urbains, ruraux et périurbains. Il existe un besoin d’analyse des catégories de conflits et de tensions, ainsi que de leurs origines et leurs modalités d’expression et de résolution au niveau local. Le séminaire « Conflits et Territoires » a pour objectif d’ouvrir la discussion sur ces questions, de faire le bilan sur les travaux en cours et sur les avancées scientifiques récentes de la recherche dans les différentes disciplines concernées par la problématique des conflits. Le débat, initié à partir d’une présentation de travaux de recherche finalisée ou fondamentale, doit permettre une confrontation d’expériences et contribuer à accroître la compréhension de la dynamique des conflits. On cherche, dans ce cadre, à développer les connaissances liées à l’allocation des espaces à différents usages (résidentiel, récréatif, productif, etc.), à caractériser les interactions économiques, sociocognitives et spatiales des populations concernées, et les modes de coordination qu’ils impliquent.

http://www6.versailles-grignon.inra.fr/sadapt/Equipe-Proximites

FORUM/DÉBAT Les biffins récupérateurs-vendeurs, acteurs de la ville et du réemploi : un autre visage de l’éco-développement et de l’économie solidaire

Le Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action, la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord et les acteurs du collectif Rues Marchandes : Amelior, Aurore, Intermèdes, Makesense, Le réseau de recherche Sociétés Urbaines et Déchets, Sauve qui Peut, WOS-agence des Hypothèses

… sont heureux de vous inviter au forum public :

« Les biffins récupérateurs-vendeurs, acteurs de la ville et du réemploi,
un autre visage de l’écodéveloppement et de l’économie solidaire »

Le 2 novembre 2016 de 9h à 17h30

à la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord
20 avenue George Sand – 93210 La Plaine Saint-Denis – M° 12 Front populaire

 

Animé par le LISRA en partenariat avec la MSH PN, le collectif de recherche-action Rues Marchandes rassemble et met en relation des personnes et des structures concernées par la question des biffins récupérateurs-vendeurs et de l’économie solidaire. Son objectif est de produire et de diffuser, avec les biffins, des connaissances à même de répondre aux manques, d’une part de considération de l’activité économique, sociale et écologique de la biffe, et d’autre part d’espaces marchands dédiés à cet effet.

 

9h-9H30 Accueil des participants (Auditorium – 1re Étage)

9H30-10H « Raconte-moi Ta Rue Marchande »
Film réalisé par Claire Dehove et Julie Boillot Savarin (Wos Agence des Hypothèses)

10H-10H30 Introduction
Alain Bertho (Directeur de la MSH PN) et le collectif Rues Marchandes

10H30-12H30 Travaux de la recherche-action en cours
Présentation des travaux avec les biffins récupérateurs-vendeurs : le guide culturel et juridique, l’étude d’impact, la plateforme-ressource. Cette présentation sera étayée par divers récits d’expériences : histoires de vie, circuits de biffe, ateliers dans les camps de Rroms, la biffe à l’international, etc.

12H30-14H Pause déjeuner / Expositions (Salle panoramique – 4ème Étage)

  • Étals marchands : rencontre avec les biffins qui exposent leurs objets de récupération
  • Expo-Photo : “La mise en image du rebut. Matières, corp(u)s et pratiques autour des déchets”, le travail de la récupération et du recyclage des déchets dans diverses métropoles pour une reconnaissance du métier et une requalification de l’image des récupérateurs, en présence de trois chercheurs et photographes du réseau Sociétés urbaines et déchets. : Claudia Cirelli, Bénédicte Florin et Pascal Garret.

14H-17H Forum-Débat (Salle panoramique – 4ème Étage)
Quelles problématiques, stratégies et prospectives pour les « Rues Marchandes » ? Des récupérateurs-vendeurs, acteurs associatifs et solidaires, chercheurs, agents et élus de collectivités territoriales interviendront sur les travaux présentés le matin et réfléchiront avec les participants sur des pistes de réponse : Trois axes principaux orienteront la discussion : Espace public, droits et droit à la ville ; Statut(s) économique(s) des biffins ; Recyclage et acteurs du réemploi.

17H : Clôture de la journée
Alain Bertho et Rues Marchandes

 

Entrée libre sur inscription ci-dessous :

[contact-form-7]

Atelier public de recherche-action avec les récupérateurs-vendeurs

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Invitation à l’atelier public de recherche-action

« La biffe comme écodéveloppement en milieu urbain »

Le 29 septembre 2016 de 14h à 18h – salle 410

MSH Paris Nord – 20 avenue George Sand – 93210 La Plaine Saint-Denis – M° 12 Front populaire

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Bonjour à toutes et tous,

Nous avons le plaisir de vous convier au prochain atelier des Rues marchandes.

À l’ordre du jour de cet atelier :

1. Bilan des activités réalisées et rappel de celles à venir

2. Point sur l’état d’avancée des différents travaux :

  • Le guide culturel et juridique
  • La cartographie participative
  • L’étude d’impact
  • La plateforme ressources

3. Programmation de la journée publique du 2 novembre au cours de laquelle nous présenterons et discuterons nos travaux en cours.

À ce propos, les personnes susceptibles d’intervenir le 2 novembre, que ce soit pour présenter ou discuter nos matériaux, sont cordialement invitées à nous rejoindre pour cet atelier, ou, si elles ne peuvent être là, à prendre contact avec nous.

Pour le collectif Rues marchandes, Hugues Bazin et Mélanie Duclos

Compte-rendu de l’atelier public « Écologie urbaine, économie informelle et espaces publics »

Cette rencontre « Écologie urbaine, économie informelle et espaces publics » s’est déroulée le 16 octobre 2015 à la Maison des Acteurs du Paris Durable (Paris 4e), animé par le laboratoire d’innovation sociale par la recherche-action avec des biffins. Elle a été introduite par la projection du film « Raconte-moi ta rue marchande »

Le principe d’un atelier de recherche-action est de proposer à chacun d’amener ses matériaux d’expérience et de réflexion, de les mettre en échangers, en discussion en commençant par les biffins eux-mêmes qui sont les mieux placés pour produire une connaissance à partir de leur vécu.

Notre invitation a réuni des personnes très différentes plus ou moins directement concernées par les problématiques soulevées par l’économie informelle et l’espace public, le rôle des minorités et leurs formes d’organisation. L’histoire de la lutte des biffins en région parisienne remonte à plus d’une dizaine d’années. L’histoire de la récupération-vente remonte elle-même au fond de l’humanité puisque cette dimension de l’économie informelle a toujours existé dans nos sociétés. Elle représente aujourd’hui dans certains pays 60 à 80 % de l’économie. Les pays riches redécouvrent cette dimension à l’occasion de la crise des années 2000 et l’installation de la précarité pose cette question dans l’espace public à travers la présence de marchés biffins.

Participants

Chantal biffine depuis 25 ans vendeuse à la sauvette

Martine, biffine depuis l’âge de 17 ans : « cela fait une quarantaine d’années. J’arpente Paris de jour comme de nuit, de poubelle en poubelle et je vends à la sauvette ou parfois dans des lieux autorisés et je fais des bijoux avec les matériaux que je récupère ».

Pascal, économiste, investit le collectif rues marchandes pour y développer des expérimentations et participer un groupe de recherche

Jean Claude, animateur d’une cigale qui est un club d’investisseurs dans le cadre de l’économie sociale et solidaire et s’intéresse comment cette économie informelle de la récupération vente peut entrer dans le secteur marchand traditionnel en restant dans une dimension solidaire : « j’habite dans le 12e il y a des projets d’aménagement de places publiques gagnées sur l’espace pris par les voitures. Pourquoi pas créer des activités nouvelles au regard de l’espace disponible ? »

Mélanie qui a terminé une thèse d’anthropologie sur les biffins en Île-de-France. « Je m’attache particulièrement aux modes de résistance des personnes, les stratégies qu’elles mettent en place pour faire face au quotidien ».

Claire, artiste plasticienne et scénographe, animent « Wos agence des hypothèses » qui a réalisé le film documentaire de cette soirée et aussi développé des projets d’étals mobiles à Dakar avec les marchands ambulants,

Malika , anthropologue, a participé à une consultation de citoyens autour des biffins initiés par la Ville de Paris et qui a formulé des propositions : « on demandait qu’il y ait des espaces organisés pour la biffe. Les préconisations allaient donc vers une reconnaissance de la biffe et d’un aménagement dans l’espace, reconnaître les porte-parole des différentes communautés de biffins.

Evelyne chercheur en sociologie des sciences, a travaillé sur les tiers lieux et s’intéresse tout particulièrement à tout ce qui touche aux nouvelles pratiques collaboratives. « Je connais la réalité des biffins surtout avant tout en tant que cliente des brocantes. Les tiers lieux se placent entre la sphère publique la sphère professionnelle »

Zoé, architecte « je m’intéresse aux différentes pratiques dans l’espace public

Hugues,chercheur en sciences sociales au LISRA, cofondateur de « rues marchandes »

Damien, éducateur, ENS anthropologue je m’intéresse au bricolage du quotidien, aux savoirs ordinaires que produisent les gens pour vivre.

Autre participante qui s’intéresse beaucoup au tri anti gaspillage dans une société de surconsommation, des activités comme les répair’café. Je m’intéresse aux ressourceries.

Autre participant « je ne suis pas dans un parti, dans une organisation ici je suis venu grâce à lien avec le support Internet est à la fois on fabrique quelque chose , on construit en faisant.

(NB: D’autres participants se sont présentés, mais, l’enregistrement n’est pas audible, la mauvaise qualité acoustique de la salle n’a pas permis de retranscrire l’intégralité des échanges)

Débat

« Un des enjeux de cette rencontre est de créer un nouvel imaginaire autour de la récupération-vente renvoyée aux déchets, aux rebuts, aux salissures. Les autorités s’appuient sur ces représentations pour justifier une chosification des biffins. À partir du moment où les personnes sont considérées comme des choses, il est plus facile de les exclure de l’espace public, car ils perdent leurs conditions de citoyens ou sont considérés comme des sous-citoyens. Le principe de ce collectif Rues Marchandes est de favoriser une intelligence collective par le croisement de personnes d’horizons différents, mais qui pense que la créativité ou l’innovation sociale peut apporter des réponses à des conditions précaires. Ce basculement nous disant que les marchés biffins ne sont pas le problème, mais la solution, amène à nous interroger sur le rapport à la ville, à l’économie, sur les circuits courts, sur l’habitat, etc. L’imaginaire instituant n’est pas une rêverie, il peut correspondre à l’élaboration de nouveaux dispositifs, mais il y a un blocage au niveau politique et institutionnel dès qu’il s’agit d’ouvrir des espaces marchands dans l’espace public. Il n’y a que trois marchés temporaires qui sont autorisés ou tolérés en région parisienne, leur poursuite reste précaire (porte Montmartre dans le 18e, Croix de Chavaux à Montreuil, Porte de Vanves, dans le 14e).

« On est dans la rue depuis le début des années 2000. Au début on était une cinquantaine, moi j’ai commencé à Montreuil, on n’était pas beaucoup à biffer. À l’époque personne ne parle de biffins on ne s’occupait pas de nous. On se cachait, on avait honte de fouiller dans les poubelles et de les revendre. Puis le phénomène s’est élargi. On a été de mairie en mairie, de réunion en réunion. Jusqu’à maintenant peu de choses ont été faites pour les biffins, le problème demeure. Le Carré des biffins à la porte Montmartre gérée par Aurore n’est pas suffisant et ne répondait pas aux besoins. Il n’y a que 100 places, mais que faire des « sans places » ? J’ai vécu un moment dans la rue et il faut toujours se justifier de tout. Mon espoir est que la biffe soit mieux reconnue avec plus de marchés, qui ne soient plus réprimés par la police et que l’on ne confisque plus leurs biens. Tout cela coûte à la collectivité alors que nous sommes utiles en récupérant dans les poubelles. Moi je récupère plein de belles choses, j’en fais des créations que je revends. Oui il y a effectivement de l’or dans nos poubelles. Au niveau politique il faudrait que les biffins s’investissent plus pour que la cause des biffins soit reconnue déjà par les biffins. Cela commence par organiser des lieux où les biffins peuvent se retrouver en sécurité et impliquer les politiques, les convaincre sur ce qui peut être fait. Il y a trois marcher sur Paris et ce n’est pas suffisant. C’est difficile de créer un mouvement fédérateur, beaucoup de biffins ont baissé les bras. Chacun continu dans son coin à la sauvette. On a toujours des solutions nous biffins, ils ont beau enlever nos sacs et nos caddies, prendre nos objets, de toute façon on repasse dans les poubelles et on recommence. C’est le cycle, on nous chasse, on sera toujours là quoi qu’ils pensent, on fouille les poubelles, on trouve les objets, on les ramène on les vend, même s’ils viennent nous chasser, ce n’est pas grave, on recommence parce que c’est une question de survie. Rien ne peut nous empêcher de faire les marchés biffins, on sera toujours là. Mais c’est difficile de fédérer les biffins, il faut arriver à le sensibiliser à la question des rues marchandes.

« Le mot biffins avant de revenir dans l’espace public en était sorti, on parlait alors de vendeurs à la sauvette. L’appropriation du mot « Biffin » a été une manière de dire qu’on participe à l’histoire, qu’on est acteur historique. Il y a déjà eu une mouvance associative et des comités de soutien où il y a un discours alternatif qui a été en partie repris par les autorités municipales pour ce qui concerne le Carré des biffins la Porte Montmartre.

« Le paradoxe, c’est que nous sommes en pleine discussion sur l’écologique, les biffins ont été précurseurs. Comment arriver à amener les institutions, les élus sur le terrain. L’enjeu est donc de dire si cette économie informelle est une véritable économie au même titre que les brocanteurs mêmes s’ils n’ont pas de statut. Il s’agit donc de faire basculer dans le champ de la réflexion de l’action cette dimension d’écodéveloppement sinon les mobilisations comme celles qui ont existé dans les années 2000 risquent de rester vaines.

« On cherche à stériliser les pratiques non instituées qui sont déjà en elle-même des réponses. On n’entre pas dans la biffe par hasard, il y a des parcours de carrière de biffins, ce sont des ressources qui sont mobilisées. Alors, comment faire comprendre aux pouvoirs publics d’avoir un autre regard sur des processus qu’ils ne contrôlent pas.

« Nous, on a commencé la lutte, il n’y avait pas le Carré des biffins, ce n’était pas notre problème. On voulait un marché autogéré. Mais tout de suite c’est devenu un marché encadré avec une convention politique et sociale. Alors qu’on n’avait pas besoin pour la majorité d’entre nous d’insertion sociale.

« Est-ce que cela ne passe pas par la reconnaissance d’une liberté individuelle. On peut faire le parallèle avec la manière dont la RATP gère les espaces marchands dans le métro parisien.

« Il est nécessaire d’avoir un permis spécial, de payer une redevance, il y a une sélection avec des obligations.

« La recherche-action doit aider à ce qu’il y ait un minimum d’organisation. Cela passe par une charte.

« Les biffins ont besoin d’indépendance, de liberté et de l’autre côté les pouvoirs politiques ont besoin d’une structure, d’un cadre. Les uns ont besoin de mettre dans des cases et les autres n’ont pas envie d’entrer dans des cases.

« On peut imaginer comme pour la brocante des placiers. Avec un brassard pour être reconnu. Avoir l’installation de conteneurs pour mettre les déchets, s’organiser pour que la place reste propre. On avait déjà pensé à tout ça au début pour qu’il y ait vraiment une valorisation de la vie des biffins.

« Il s’agit de faire comprendre aux politiques faces à la rationalité technicienne que peut s’opposer une autre rationalité qu’on pourrait appeler situationnel, qui part de l’expérience collective en situation. Le technicien réfléchit par segmentation sous forme de catégories, de commissions techniques, car il pense que c’est plus efficient alors que les biffins ne rentrent pas dans cette culture technique. Et c’est pareil d’ailleurs pour toutes les formes de gouvernance, comment faire venir le politique sur cette autre rationalité ?

« On a des stratégies en tant que biffin, on joue sur l’apparence d’une brocante, on met des banderoles sur une place comme pour les vide-greniers comme ça les gens pensent qu’il y a un cadre formel comme pour une vraie brocante.

« Ce sont des stratégies de détournement, de retournement, on pourrait imaginer des formes d’intervention de ce type dans l’espace public qui reprendrait ce principe pour mettre les décideurs devant leurs responsabilités.

« Le vide-greniers sauvage, c’est comme des « flashs mobilité », mais est-ce que ça peut berner longtemps les commerçants, ce sont les premières protester, c’est avec toute la population qu’il faut travailler par rapport à l’image qu’ont les biffins. Les biffins ne sont pas connus et reconnus il faudrait un festival pour qu’ils entrent un peu en visibilité, invitant les formes économiques alternatives, valoriser la dimension créative pour que les biffins aient des interlocuteurs.

« Il n’y a pas la visibilité quand il n’y a pas la grille pour voir. Les biffins ne sont pas repérés parce qu’on ne les voit pas en tant que récupérateurs vendeurs, mais en tant que pauvres occupant la rue. À travers la place marchande c’est donc tout le circuit de l’écosystème qu’il s’agit de faire reconnaître et dont font partie les acheteurs.

« La différence entre le vide-grenier et les biffins, tout cela semble se ressembler ?

« Avant, il n’avait pas de différences, il y a cependant une différence entre brocante et vide-greniers, maintenant le vide-greniers ressemble à des brocantes avec de belles tables de présentation si bien que les biffins se font remarquer dès qu’ils veulent s’installer. On n’arrive pas à négocier des places sur les vide-greniers.

« Il y aussi un lien avec la nature des objets, le brocanteur cherche plutôt des antiquités, ils sont déclarés, ils payent une place, ils ont des dépôts de marchandise. Les emplacements des brocantes professionnelles en province coûtent très cher, ces 300 € la place.

« Les brocanteurs sont là à la première heure pour récupérer des objets sur les marchés biffins.

« L’espace public est un espace du commun qu’il faut négocier, la question se pose alors qui a le pouvoir et la légitimité pour négocier. Pourquoi par exemple exiger une appartenance territoriale rapport à l’emplacement des marchés alors que la biffe s’inscrit dans une mobilité. Les réponses en termes de circuits de récupération sont toujours parcellaires en ce qui concerne les biffins, même si de temps en temps on peut négocier une place dans un vide-greniers, temps en temps c’est le cas d’une ressourcerie, de même Emmaüs qui a des entreprises d’insertion sociale avec des lieux de dépôt-vente.

« Les œuvres caritatives développent leur propre économie dans la transformation des objets.

« On a trop tendance à confondre certaines formes de mobilité, de parcours chaotique ou qui se renouvelle comme un signe de précarité. On peut ne pas avoir nécessairement un statut tout en revendiquant une protection.

« Nous sommes bien entre « précarité l’innovation et l’innovation de la précarité ». Ceux qui sont amenés à répondre à leurs besoins par l’innovation, ce sont les précaires qui innovent, mais ce n’est pas parce qu’on innove qu’on doit être maintenu dans la précarité. On peut donc imaginer des « tiers lieux » mobiles qui jouent le rôle d’interface entre des processus instituant et institué. On peut créer des espaces de croisement même dans les lieux institués ou dans les espaces réglementés. Le propre de ce tiers espace, c’est que les gens peuvent redéfinir leur position et ainsi mettre leur imagination au service d’une créativité. Les pauvres ne sont pas uniquement considérés comme des pauvres et les institutionnels pas uniquement comme des institutionnels. Le principe de Rues Marchandes est de pouvoir créer ce type d’interface.

« Il faut trouver des formes d’autogestion vivante tout en respectant le mode de vie de populations qui ont choisi un certain degré de liberté.

« Une stratégie serait de faire reconnaître des compétences collectives qui ne se confondent pas avec un statut rigide. On retrouve ces compétences dans la capacité à organiser un marché, à développer des réseaux, à négocier des places. Les porteurs de ces compétences deviennent naturellement des leaders de communautés et on peut imaginer une reconnaissance d’animateur de communautés qui permettraient également de résoudre les difficultés qu’ont les interlocuteurs, les institutions, des collectivités territoriales à traiter avec des collectifs. La plupart du temps on ne sait pas travailler avec des communautés constituées, cela fait peur. Alors, les réponses ne sont pas rationnelles. Si on réfléchit un instant en termes déjà économiques, ça revient beaucoup plus cher d’envoyer des forces de répression que s’appuyer sur les forces écosystémiques propres au marché et de favoriser une économie informelle des espaces marchands. Mais on donne toujours le pouvoir toujours aux corps intermédiaires parce qu’ils sont reconnus à travers des corps de métiers, qui sont une autre manière de valider des compétences. La biffe n’est pas en tant que tel un corps de métier, c’est une culture du geste, de l’incertitude, de la résistance. On peut réfléchir à des formes de validation à travers productions concrètes comme l’édition d’un guide des droits et de la culture biffine, des supports qui permettraient à la fois de se défendre et négocier dans des espaces publics.

 

La biffe, perspectives d’un écosystème ?

RUES MARCHANDES vous invite à une soirée projection-débat

« La biffe, perspectives d’un écosystème ? »
Mardi 1er mars, de 19h à 22h
A l’Archipel, 26 bis rue de Saint Pétersbourg
75008 Paris
Entrée libre

Projection

des films de WOS/agence des Hypothèses/Claire Dehove et Julie Boillot-Savarin

  • « Raconte-moi Ta Rue Marchande » : reportage-portrait de l’activité biffine en région parisienne/
  • « Kit de Libre Ambulantage » : étals ambulants pour le commerce informel dans l’espace public

Débat

animé par Sophie ALARY d’Aurore et Christian WEISS, géographe, membre du collectif Rues Marchandes, en présence de :

  • Hugues BAZIN, sociologue, chercheur au LISRA, co-fondateur de Rues Marchandes
  • Patrick  SPISAK et Lucia SAVU, biffins adhérents de l’association AMELIOR
  • Martine HUSER, biffine bijoutière, collaboratrice du film KIT de Libre Ambulantage
  • Mohamed ZOUARI, co-fondateur et président de l’association Sauve Qui Peut
  • Samuel LE COEUR, co-fondateur et président de l’association AMELIOR
  • Ninon OVERHOFF, présidente du SIGA SIGA/ la Boutique Sans Argent (Paris 12ème)
  • WOS/agence des Hypothèses/Claire DEHOVE et Julie BOILLOT-SAVARIN

Les figures du chiffonnier et son rôle dans l’industrie au 19eme siècle

Le Collège de France inaugure en 2016 une série de cours sur les chiffonniers, voici les deux premières interventions au Collège de France le 5 janvier 2016

Les chiffonniers littéraires : Baudelaire et les autres

Conférence d’Antoine Compagnon, historien de la littérature française (Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie)

Le chiffonnier de l’époque est un homme libre comme,  vivant à sa guise, s’autorisant au vagabondage . Modèle du petit entrepreneur, il est aussi un marqueur contemporain d’un changement du rapport au temps et à l’objet où rien ne se perd, tout se récupère, tout se transforme, rien ne meurt.  Une visite passionnante d’un univers à travers la relation entre le chiffonnier et l’écrivain. Le premier fournit le papier au second qui nourrit le mythe.  « Ce vil chiffon est la matière première de nos bibliothèques ».

Cette industrie, dont le mode est repoussant, doit être encouragée

Conférence de Sabine Barles,  maître de conférences à l’Institut Français d’Urbanisme (Paris-VIII) et chercheur au laboratoire Théorie des Mutations Urbaines (UMR CNRS 7136)et auteur de « L’invention des déchets urbains : France, 1790-1970 » (Champ Vallon, 2005)

Quelle est la place des déchet, dans l’économie du 19eme siècle qui consacre l’âge d’or du chiffonnage ?

Télécharger les fichiers sonores des interventions :