Peu d’intentions , beaucoup d’attentions

L’action éducative , sociale, culturelle est aujourd’hui saturée d’intentions. Nous sommes dans ce que Victor Franckl dénommait « l’hyper-intentionnalité ».

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Nous sommes en passe de ne pas nous intéresser à ce que nous faisons pour ce que c’est , mais pour ce qu’on vise. De même, Les enfant qui sont les destinataires de toutes sortes et d’innombrables projets sont bien souvent perçus uniquement pour ce qu’ils pourraient être demain, en bien ou en mal. L’enfant en devenir, l’enfant en prévenir,  a pris toute la place de l’enfant en présence. Il a  gommé son image.

Nous percevons nos propres activités professionnelles au travers d’objectifs qui masquent les sujets en cause. Nous sommes incités à déserter le temps de la rencontre, de la présence et celui de la relation.

L’intention finit ainsi toujours par faire obstacle à l’attention; elle réduit le champ de l’observation, n retient que quelques critères , de rares objectifs, ignore ce qui surprend et tout ce que nous pouvons apprendre des circonstances et des autres.

Il faut beaucoup de tranquillité, de confiance et finalement d’expérience pour oser l’attention; pour se permettre d’être disponibles; pour s’autoriser la mobilité, la labilité.

Il faut beaucoup de contraintes , beaucoup de limitations et de pressions pour sur-investir l’intention. Il faut beaucoup de résignation quant à l’ordre qu’on nous impose… il faut avoir renoncé à beaucoup d’espérances pour le présent.

L’attention n’est pas qu’observation ou disponibilité; quelques fois, aussi, elle est Soin. Etre attentif ne suffit pas toujours; il faut aussi être attentionné.

En Pédagogie Sociale nous faisons attention; attention à ce que nous faisons, comme à ce que font les autres. Attention , attentifs attentionnés. Nous en faisons même une école. Prendre soin des autres, de la communauté , de la collectivité que nous habitons est au coeur de nos activités, de nos jeux, de nos expériences, de nos créations.

Etre attentionné permet d’être attentifs aux autres, mais aussi à soi. Il faut une école de reconnaissance, plus que de connaissances c’est à dire aussi une école pour se connaître et au passage, se connaître soi même.  Toute l’expérience de al collectivité  en Pédagogie Sociale permet cela: « se connaître » et « s’entre-connaître’.

En fin de compte l’attention, c’est aussi ce qui nous permet d’habiter un temps, un lieu , un territoire; ce sont des choses qui se passent dans « l’ici et le maintenant ».  Cette attention au territoire nous permet d’observer mais aussi de voir: voir ce qui va, voir ce qui ne va pas, critiquer l’environnement, le transformer peut être…

« Il y a sur cette terre des gens qui s’entretuent ; c’est pas gai, je sais. Il y a aussi des gens qui s’entrevivent. J’irai les rejoindre. »   (Prévert)

Dimanche: Plantations au terrain

Samedi : Formation

Ce samedi, c’était particuleir; c’était « Formation ». Toute l’équipe des Robinsons (permanents, volontaires, stagiaires, bénévoles) s’est retrouvée pourn une formation coopérative.

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Nous avons visiionné puis travaillé à partir du reportage vidéo de nos amis de MME RUETABAGA; nous avons parlé Pédagogie Sociale; mais l’après midi, nous avons recensé et expérimenté des activités qui permettent de l’expérimenter.

Merci à tous ceux qui se sont donnés , au risque de perdre leur équilibre !

Auteur/autrice : Hugues Bazin

Chercheur indépendant en sciences sociales,

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