Un terrain qui pense

Dans le social, dans l’éducation, un  mouvement d’universitarisation semble ne connaître aucune limite. L’instituer autrefois formé post bac avec 3 ans de formation professionnelle, doit être aujourd’hui titulaire d’un M2, sans formation professionnelle digne de ce nom.


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Le travailleur social doté d’un nouveau « référentiel de compétences »  s’est vu lui aussi confronté et opposé au niveau universitaire.  Au cours de sa formation, le voilà appelé « étudiant » et menant souvent un double cursus vers une licence.

L’accroissement de l’influence des études sur mode universitaire, et tout autour le déferlement continuel d’approches, de théories et de concepts , semble ne connaître aucune fin.

Mais pour autant, ce mouvement dissimule mal la persistance des schémas tout faits.  L’élévation théorique du niveau de ces acteurs n’entame en général en rien, les représentations des métiers, les préjugés sociaux, les idées toutes faites.

Comme l’a montré A. Antibi , l’enseignant, au plus fort de son savoir, tend inévitablement  à se représenter n’importe quel groupe comme divisé en 3 catégories: les bons, les moyens, les mauvais et épuisera ainsi sa science dans cette impasse,…

De même, les acteurs sociaux que nous sommes, quelle que soit l’insistance et l’importance que nous portons au terrain, nous imaginons toujours que la théorie viendra d’ailleurs, du plus haut, de la Science, des méthodes, théories et procédures qui en découlent.

Peut on penser le terrain sans le perdre? Peut on s’échapper de cette « malédiction du « Care », qui attribue les plus mauvaises place sociales à ceux dont l’activité sera consacrée, au « bas de l’échelle », aux soins et aux « métiers de la souillure »?

L’impasse est pourtant la même de l’autre côté de la lorgnette, du côté de ceux qui se sont élevés contre le terrain, et même chez ceux qui l’ayant connu, n’ont pu s’élever qu’en le reniant progressivement.  Ceux-là pourront ils produire de la théorie qui soit dynamique? Un savoir quelque peu opérationnel? Un concept qui donne sens et pouvoir d’agir? Ils semblent tous bien en panne de ce côté là.

La séparation du terrain et de la pensée, semble ainsi constituer cet invariant qui ne se fonde que sur le clivage qui l’opère. Une séparation, qui rend stérile le travail qui s’opère de chaque côté. Mais  cette séparation rend d’autres services.

Séparer le terrain de la pensée c’est s’assurer à la fois que le Monde restera strictement hiérarchisé, la société clivée et immobile et en même temps s’assurer que ceux qui pensent et ceux qui cherchent soient déconnectés de toute réalité.

Il ne s’agit pas seulement d’une opposition de type « Bas contre Haut »; il s’agit au contraire de voir et de comprendre que le Bas n’est pas que le lieu de l’injustice, mais qu’il est la base, le terrain même. C’est de la terre et du terrain que proviennent tout ce qui est vivant et tout ce qui est nouveau. On comprend ce besoin de le cultiver agressivement, de limiter ce qui pousse, d’assécher les sols ou de l’ignorer et le laisser en friche, que ce soit du côté des savoirs ou des cultures.

En Pédagogie sociale, en Pédagogie tout court, ce que nous recherchons, c’est un terrain  qui pense, c’est un dire un terrain qui produit, qui se produit et qui se pense lui même.

Penser depuis le terrain, les problèmes qui se posent à nous, à la société ou au Monde, c’est enfin sortir de l’opinion, du préjugé , du stéréotype, du débat surgelé, et enraciné notre pensée.

Si l’enfermement dans sa petite place, tout autant que le survol théorique produisent sans doute beaucoup de bêtise, il en va tout autrement quand il s’agit d’enracinement et de culture.

Penser depuis le terrain ce n’est pas penser depuis l’individu basique et sériel, et la petite case qu’on nous a faite, mais c’est penser depuis une réalité, un milieu dans lequel on s’implique. C’est autrement moins abstrait, autrement plus complexe. C’est un vaccin contre la connerie.

A Robinson, le Terrain, nous le prenons au sens propre , comme un terrain qui salit, auquel on s’allie, que l’on cultive, que l’on habite et que l’on soigne. C’est un terrain urbain, fait de vague et de friches, d’espaces surveillés, contrôlés et asséchés que nous détournons. Ce sont des terres agricoles que nous cultivons.

Dans tous les cas ce qui compte c’est que le terrain soit fécond, qu’il produise et qu’il porte des fruits.

Samedi à la Villa Saint Martin :

Cet après –midi s’est bien passé malgré la pluie. Soazic a continué son atelier « street philo ».

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Les enfants  étaient très contents de cet atelier parce qu’on répondait à leur question : <<Qu’est-ce que l’ambition ? Qu’est-ce- que le métier de puéricultrice ? Qu’est ce qu’une onomatopée ? A quoi sert le président ? »

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Nous  avons réparé le DAEV. Dans la tente de  la petite enfance on a joué  à des jeux  de société. Ensuite nous avons discuté au Conseil des enfants puis avons pris le goûter chaud.

Au jardin de Saulx pour une séance de grimpette :

Nous voulions organiser une séance de grimpette dans les arbres avec Gurvan depuis longtemps. IMG_20131109_145225

Cet ami de l’association est donc venu avec cordes et baudrier et même une slack line pour installer tout ça au jardin de Saulx. Oui, mais voilà, la pluie nous y attendait mais nous ne pouvions plus reculer maintenant que tout le monde était là; Gurvan venant de Champigny et certains enfants de Corbeil. C’était dur de se motiver car dès le début nous étions tous trempés et donc congelés. Mais une fois la slak line installée, les enfants ont oublié la pluie et on découvert cette discipline avec plaisir.

IMG_20131109_160722Pendant qu’un enfant était sur la sangle et cherchait son équilibre, un autre lui tenait la main pour l’aider : un bel exemple de coopération. Nous avons tenté de lâcher son partenaire et de faire quelques pas seul. Pas facile du tout. Ca tangue beaucoup !

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Puis, on a même tenté un demi tour au milieu de la sangle et on a rit, beaucoup ! Pendant ce temps, Gurvan installait les cordes dans notre châtaignier. Nous avons fait une petite pause dans la serre pour prendre un chocolat chaud et réchauffer nos doigts rougis par le froid.
Puis a tour de rôle, chacun a entrepris de grimper jusqu’à la première haute branche de l’arbre, le long d’une corde, et en mettant son pied dans un petit lasso fixée a la corde, pour y prendre appui et se hisser. Gurvan sourira sûrement en lisant cette description mais je n’ai pas retenu les mots techniques ! En tout cas‚ ce n’était pas une mince affaire, surtout quand on a les doigts glacés qui font mal et qu’il continue a pleuvoir. Mais nos Robinsons sont très courageux et on tous réussi a grimper un peu. Certaines même en redemandaient. Bravo à Cassi, les 2 Larissa, Denis, Henrick et Elizabeth et merci beaucoup à Gurvan !!

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Vendredi

Rocade


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Cet après –midi s’est très bien passé.

 

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Nous avons joué au basket.

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Dans la tente des grands il y a avait beaucoup de jeux. Soazic et Aline sont allées à la rencontre des  personnes avec des flyers pour présenter l’association. Nous avons pris le goûter tous ensemble et nous nous sommes réchauffés en buvant du thé et du chocolat.

 

Mjc centre social de Chilly

Nous allons au centre social de Chilly-Mazarin cet après-midi. L’objectif est de terminer la mise en pot de notre miel.

Le temps n’est pas terrible mais nous serons à l’abri. Nous sommes bien accueillis par l’équipe de la MJC et l’on nous sert cafés et thés pour démarrer la journée.

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Puis nous démarrons l’activité dans une salle mise à notre disposition. Certains remplissent les pots, d’autres les fermes avec les capsules puis nous les rinçons pour éviter que les pots collent aux mains.

Un véritable travail d’équipe !!

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C’est au total 20 grands pots et 46 petits qui seront remplis. Si l’on ajoute ceux qui avaient été déjà remplis il y a quelques semaines on arrive à un total de 130 pots de miel petits et grands.

Nous en laissons quelques uns pour l’équipe de la MJC centre social puis repartons avec la satisfaction du devoir accompli.

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Jeudi

Croix breton

Cet après midi nous nous retrouvons avec un un grand groupe à la Croix breton. Siphax accompagné de sa maman et son petit frère est le premier arrivé sur l’atelier. Il nous aide à dessiner a l’aide de craies en spray ,une marelle géante.IMG_0688

Il est très rapidement rejoint d’autres enfants qui s’empresse d’investir les tapis afin de jouer. Uno et Mikado géant reçoive beaucoup de succès.

Petits et grands se retrouve pour jouer.IMG_0701

Nous faisons ensuite la connaissance d’un monsieur de la résidence,qui accompagne ses petits-enfants sur l’atelier. Nous discutons un peu,et nous avons même le droit en cadeau à une bouteille d’huile d’olive du Portugal concocté par ses soins. Après une grande partie de chat-balle nous nous retrouvons sur le tapis afin de prendre le goûter et déguster ensemble un bon chocolat chaud!

Au jardin de Saulx :

Cet après-midi nous recevons des personnes travaillant pour un centre social d’Athis-Mons. Ils souhaitent mettre en place un jardin partagé à proximité de leur centre.

On fait donc le tour du terrain avec eux puis nous démarrons le jardinage. On va désherber une grande partie de la parcelle où nous avions nos potirons.

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Nous observons aussi que quelques courgettes poussent encore et quelques fleurs s’épanouissent également profitant du retour d’un temps doux.

On répare également quelques outils sous la serre puis nous repartons sous la pluie à laquelle nous avions échapper durant l’après-midi.

Skate park :

Aujourd’hui ,des enfants ont lu des histoires de Tchoupi et de Blanche Neige. SAMSUNG CAMERA PICTURES 

Les enfants ont joué au Blokus, mémory. SAMSUNG CAMERA PICTURES

Les petits ont joué avec la dinette et les grands ont joué avec le ballon. Il y avait peu d’enfants.

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Nous nous sommes réchauffés avec du café et du chocolat assis. SAMSUNG CAMERA PICTURES

                                          C’était une joyeuse après-midi.

Apprentissage du français avec les mamans :

Aujourd’hui, Aline et Soazic sont allées à Villebon pour commencer un nouvel atelier avec les mamans <<Apprentissage du français>>. Il y avait trois mamans : Madalina,Florina et Minora.

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On commencé par un jeu de ballon où il fallait se présenter en disant en français « Bonjour, je m’appelle… »

SAM_3351A l’aide d’images, nous avons appris à dire l’endroit du corps où nous avions mal « j’ai mal … à la gorge ». Cet atelier était uniquement pour les adultes ce qui fut compliqué à comprendre pour les enfants au début de l’atelier.

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Ce fut une réussite car les mamans étaient sans cesse en demande d’apprendre de nouveaux mots français.Vivement Jeudi prochain de 13h à14h30 !

 

 

 

 

 

Mercredi :

Ludothèque à Bel Air:

Il n’y a pas un chat quand on arrive ou presque ; Il y a Axel et Jessy dans un arbre. SAMSUNG CAMERA PICTURESPendant que Maria et Charlotte installent nos grands jeux, je pars faire le tour du quartier pour ameuter les troupes. SAMSUNG CAMERA PICTURES

Au skate park, je trouve Chek, Stan et Eliot qui nous suivent et nos petits ouistitis descendent et viennent aussi. Le Puissance 4 géant et le Twister seront les jeux phare de l’après-midi. Entre deux, on joue à la pétanque, en compagnie d’un monsieur qui s’y connait mais ne peut qu’observer car il est blessé : « il faut viser un peu quand même !» chek tire des boulets de canon vers le ciel : « doucement mon loulou, essaye de lancer plutôt devant toi. »

La pluie nous surprend et nous allons nous abriter sous le porche en face, puis nous finissons l’atelier par une partie de Twister tous ensemble.SAMSUNG CAMERA PICTURES

C’est un peu la torture ce jeu : rester en équilibre dans une position bizarre, le plus longtemps possible. Mais c’est rigolo et tout le monde y prend part.

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Au jardin de Saulx :

Le temps s’est radouci mais la pluie pointe le bout de son nez.

 Les enfants bricoleurs continuent le travail entrepris dimanche, ils extraient des planches de palettes pour la fabrication d’un banc. WP_20131106_004Armés de scies, tournevis, marteaux…ils occupent chacun un poste stratégique. On travaille également sur la table à fau, Madalin souhaite la décorer un peu, on trouve des morceaux de carrelage en jetant de nombreuses choses inutiles, ce mercredi c’est jour des encombrants. WP_20131106_006D’ailleurs le camion est complètement rempli de ces choses inutiles, bouts de grillages, pots cassés, jeux abimés…WP_20131106_018

On récolte quelques poireaux au passage, que l’on partage à la fin de l’atelier. Les enfants terminent par une partie « d’aqua-batterie » !

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A Villebon :

Aujourd’hui, nous avons commencé par un jeu collectif qui s’appelle « un, deux, trois soleil ». 20131106_142120

Les enfants étaient contents de notre jeu collectif. On a joué un nouveau jeu <<poisson pécheur>>. On a fait deux groupes, un pour les petits et un pour les grands.  Les petits ont fait des coloriages et les grands avaient des lettres àIMG_0645 découper. IMG_0646

Nous avons mangé au goûter  des gâteaux au chocolat et des fruits secs. Beaucoup d’enfants ont aidé à ranger et des livres ont été distribués. On a fini notre super atelier.

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Loris. Malaguzzi : l’enfant est fait de 100
« L’enfant
est fait de cent.
L’enfant a
une centaine de langues
une centaine de mains
une centaine de pensées
une centaine de façons de penser
de jouer, de parler.
Une centaine, toujours une centaine de
des moyens d’écoute
de s’émerveiller de l’amour
une centaine de joies
pour le chant et la compréhension
une centaine de mondes
à découvrir
une centaine de mondes
à inventer
une centaine de mondes
à rêver.
L’enfant a
une centaine de langues
(Et plusieurs centaines d’autres)

Mais ils en volent 99.

L’école et la culture

séparent la tête du corps.

Ils disent à l’enfant:
de penser sans les mains
de faire sans la tête
d’écouter et de ne pas parler
de comprendre sans joie
d’aimer et d’admirer
seulement à Pâques et à Noël.
Ils disent à l’enfant:
de découvrir le monde déjà là
et de la centaine
ils volent 99.
Ils disent à l’enfant:
que le travail et le jeu
la réalité et la fantasme
la science et l’imagination
le ciel et la terre
la raison et le rêve
sont des choses
qui ne vont pas ensemble.
Et ainsi, ils disent à l’enfant
que les cent ne sont pas là.

L’enfant dit:

Pas du tout. Les cent sont là. »

 KroniKs des Robinsons de GRENOBLE: Madame RUETABAGA

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Nous sortons la carriole à bricoles pour l’atelier et il y a aujourd’hui beaucoup de personnes pour animer. Les enfants arrivent progressivement.

Mohamed s’amuse beaucoup à dessiner sur la peinture à tableau de nos caisses. Sabrina arrive avec un tas de choses à raconter car ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Je sors tout le matériel de musique, à côté un petit groupe joue à jungle speed. Alice prend le temps de parler avec une nouvelle maman.

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Pour le goûter, Gaby prend l’initiative de faire un tour de table :  » ce que j’ai aimé et ce que ne n’ai pas aimé ».

Auteur/autrice : Hugues Bazin

Chercheur indépendant en sciences sociales,

Une réflexion sur « Un terrain qui pense »

  1. Bonjour,

    Je suis bien d’accord avec toi Laurent sur cette hiérarchisation entre les tenants de la théorie et les acteurs de terrain qui pris par l’action ne sauraient « penser sur eux-mêmes » (comme tu l’écris). Une dérive que l’on n’évite pas forcément au sein de l’ICEM où l’on revendique le terme de praticien-chercheur mais où les plénières de congrès sont systématiquement occupées par des docteurs en quelque chose (qui sont souvent passionnants, par ailleurs) et presque jamais par un praticien-chercheur de terrain. Continuons donc à penser le terrain en toute coopération et sans hiérarchie. Chacun en sortira enrichi !

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