Fin d’immonde

Changement incessant et progrès introuvable

On ne cesse de nous présenter la course de l’actualité sur le mode du changement. Il y aurait des « avant » et des « après » le 11 septembre, 21 Avril, 11 Janvier et à présent 13 Novembre.

Et curieusement ces « avants  » et ces « après » s’inscrivent tous dans une contraction des tendances politique économiques et sociales en cause. On nous amène à chaque fois « plus de la même chose » pour « réagir » contre ce qu’on a  engendré.

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Toutes ces ruptures annoncées viennent cacher le fait que rien de fondamental ne change jamais et que la pente reste la même pour l’essentiel de la population: précarisation, insécurisation sociale, avec son corollaire de sécuritarisme.

Ainsi dans le domaine social éducatif, tout change constamment et rien n’évolue jamais.  Le but de tout ceci est de produire une même indifférence chez l’acteur social et dans l’opinion publique. On attend le changement d’après; on n’espère rien; on se résigne. On n’imagine pas qu’autre chose soit possible

Tout ce que nous faisons …pour personne

Au même moment, et pour tous les travailleurs et acteurs sociaux, la déliaison progresse entre les orientations politiques imposées,  les cultures d’évaluation et de contrat. On ne s’adresse plus qu’à un usager anonyme et abstrait, qu’on ne peut plus connaître ni reconnaître , au point qu’on le manque, qu’on le perd, qu’on ne le comprend plus.

Notre travail se détache insensiblement de toute réalité et ne répond plus qu’à ses propres objectifs en interne. la procédure devient le véritable centre de gravité de toute pratique.

Dans l’ensemble de la société, on  ne s’adresse également plus, au travers des politiques de restriction  sociales, qu’à des absents, des intouchables, des individus abstraits (les terroristes, les fraudeurs, las assistés, les clandestins, l’ennemi intérieur). Les étiquettes remplacent peu à peu les personnes dans l’esprit des professionnels du social et de l’opinion publique.

On ne raisonne plus qu’à  partir de celles ci . Les opinions générales ou majoritaires qui en découlent sont désormais sans surprise. Elles sont déjà comprises dans la manière biaisée dont on construit les problèmes.

Dès lors, il ne faut plus rien attendre d’une improbable évolution des opinions ou des mentalités. Les solutions des graves crises sociales que nous connaissons ne peuvent plus venir des institutions qui les ont produites, ni de l’évolution d’une opinion qui les a façonnées.

Dans le champ social, l’usager devient incompréhensible,. Réduit à ses propres problématiques, il paraît irrationnel. Il ne faut plus s’étonner dès lors qu’on ne puisse plus dialoguer avec lui ou établir des relations véritables.

Le Travail Social , en effet, n’est possible que lorsqu’on est capable d’imaginer la rationalité de l’autre comme légitimement différente.  Si l’acteur social lui même n’a même plus le droit de penser ou d’imaginer la différence de rationalité , il ne pourra plus seulement établir de contact, mais il perdra de vue sa propre identité.

Le comportement de l’usager, dénié de toute raison,  est toujours inexcusable, insupportable.  Il ne faut donc pas  s’étonner en retour si on le pénalise, si on le contraint , si on limite sa liberté, puisque, justement, il s’en servait si mal.

Bien entendu au fur et à mesure que l’on limite les libertés et les droits de ceux qu’on nous présente continûment comme des abuseurs, des ennemis sociaux (islamistes, fraudeurs aux droits sociaux, « faux » réfugiés, petits délinquants et « racailles » en tout genre), c’est tout le monde qui se retrouve impacté par ces mêmes limitations de droits et liberté, prises sous couvert de « protection » ou de « justice », qui révèlent du coup leur véritable objectif et motivation.

Faim du Monde

Seule une faim d’autre chose nous mènera en dehors de ces pièges et de cette trappe.  Nous ne pouvons plus penser depuis l’intérieur du problème et de plus en plus nous ne pouvons plus y agir non plus. Qu’importe, il reste le « dehors ».

En Pédagogie sociale nous avons faim du monde. Nous sommes attirés parce qu’il y a à l’extérieur de « la boîte », de l’institution , du système. Nous savons que c’est la marge qui,permet d’entrevoir les issues invisibles depuis l’intérieur.

Nous sommes les dyslexiques du Social …

Ce qui, depuis les institutions paraît un obstacle, une limitation, devient en dehors , un tremplin.  Toute cette énergie perdue « à l’intérieur » en résistances, en énergie perdue, devient créatrice dans un autre contexte.

Parce que les pédagogues sociaux ne perdent pas de temps à tenir et défendre le cadre, ils ont beaucoup de temps et d’énergie pour faire des choses incroyables. Ils font des friches des lieux éducatif, des bidonvilles des lieux de convivialité et de socialité . Ils transforment les bacs à sable en université populaires , et les jardins publics en crèches et jardins d’éveil.

Ils ouvrent des cantines sous le ciel.

Antonio Gramsci: « Je hais le nouvel an »

« Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant. »

(Antonio Gramsci, 1° Gennaio 1916 su l’Avanti!, edizione torinese, rubrica « Sotto la Mole »)

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Un début d’année chargé de projets

Ca y est , nous lançons le projet Robinson/ Kesaj Tchavé. Nous nous préparons d’accueillir Dominik qui sera notre entraîneur de claquettes. Et puis , il y  a de belles perspectives: des stages de répétition à Buno en février et Mars et une représentation au cirque Romanes avec les Kesaj, en mars !

A plus long terme, il y aura aussi la participation d’un groupe de Robinsons à la tournée d’été.

Semaine du 28 décembre

Durant la semaine du 28 décembre, au local, et avec la MJC centre social, il y  eu « Vacances Familles »: chaque jour, un groupe d’enfants et jeunes a été accueilli et a construit ses propres activités .

Il y a eu deux point forts:

  • la soirée des familles avec grand repas préparé par celles ci Nous étions très nombreux
  • La sortie à la patinoire

 

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