Le rapport d’étude et de recherche-action « École du commun, commun de l’école » (téléchargement en bas de page) a été réalisé dans le cadre de la Cité éducative de Limay (78). Il porte sur la question de la relation éducative et de la participation des parents tout en expérimentant selon le principe de « tiers espace » un laboratoire social dans un quartier populaire.
« École du commun » indique que l’école incorpore la société dans ses différentes composantes. « Commun de l’école » indique que chaque composante de la société est aussi une manière de faire école. La question est alors comment ces deux « mondes sociaux » interagissent et comment de ces interactions peuvent naître des alternatives.
Les deux premières parties du rapport reprennent les problématiques soulevées par les entretiens effectués auprès des acteurs socioéducatifs et des habitants de Limay. Elles se proposent de reformuler la question de la participation, notamment à travers les notions d’intermédiation, de pédagogie sociale, de pouvoir d’agir, de communication sociale, de géographie sociale, de travail de la culture…
La troisième partie décrit le processus de recherche-action développée autour de l’ouverture de l’espace Bouchet dans le quartier des Basses Meunières et la mise en place d’outils de réflexion et d’action : création d’un groupe paroles, cartographie sociale, enquête sociale, plate-forme collaborative internet, expérimentations sociales, supports de savoirs partagés, formation-action.
La conclusion propose des pistes de développement pour pérenniser et renforcer le processus entamer : mise en place d’un cycle de formation-action, constitution d’un collège d’acteurs-chercheurs, incorporation des outils méthodologiques dans les pratiques socioprofessionnelles, supports de diffusion de connaissance, ouverture d’espaces d’intermédiation ou « tiers lieux ».
La restitution du rapport donnera lieu à une rencontre-débat afin de dégager des outils et des perspectives communes le mercredi 15 mai 2024 de 13h à 15h en salle du conseil de la Mairie de Limay.
Le quotidien, ce sont les manifestations contre la réforme des retraites et le passage en force de la part d’un pouvoir « démocratique ». Outre ce que cela nous dit de la violence de la réalité sociale et politique, l’alimentation y joue un rôle central.
Il y a toujours eu de la nourriture présente dans les grèves à travers des repas, des dons alimentaires et de la solidarité. Mais cette fois-ci, on a vu certaines caisses de grève, affichées un soutien en achetant des produits alimentaires à des producteurs engagés dans une agriculture paysanne.
Notre proposition de Sécurité sociale de l’Alimentation comme 6ème branche du régime général est, de fait, prise dans la réforme des retraites : remettre en question les conquis sociaux c’est hypothéquer tout espoir de reprendre la main sur les systèmes alimentaires. Les enjeux démocratiques et écologiques sont complètement absents notamment par le fait de penser le financement connecté uniquement au développement économique productiviste.
Dans un monde où les conditions environnementales se dégradent, les vies humaines seront à rude épreuve. Les conditions de travail de ceux et celles oeuvrant dans les activités du système alimentaire seront plus que pénible. Ce n’est pas un sujet de fiction et on imagine mal comment il sera possible de tenir au boulot jusqu’à 64 ans.
Les liens entre certaines maladies chroniques et l’alimentation sont suffisamment robustes pour venir soutenir l’ensemble des travaux qui mettent en avant la dégradation de l’environnement comme facteur de mortalité : les espérances de vie en bonne santé en sont impactées et nous ne sommes pas tous égaux individuellement et encore moins collectivement.
L’important dans ce mouvement de contestation, c’est que nous défendons le droit de nous nourrir, de nous soigner, etc et de répondre aux besoins essentiels de nos vies d’êtres humain.e.s. en refusant la seule logique politique qui nous est imposée : le productivisme encore et toujours. Mais c’est aussi, la façon dont nous nous donnons la possibilité d’ouvrir des espaces politiques de discussion pour reprendre en main comment nous souhaitons aborder l’avenir. Et dans ces espaces, la transformation écologique ne peut pas rester à la porte et encore moins disparaître de la question du travail, ici et maintenant.
Pour rappel: les systèmes alimentaires basés sur une agriculture agro-industrielle génèrent 34% des émissions en gaz à effet de serre (FAO,2021), de la production agricole, à la transformation et conditionnement des produits, la distribution et la consommation ainsi que la gestion des déchets.
Ce questionnaire a été rédigé par l’association Planning dans le cadre d’un état des lieux sur les interactions entre la recherche, l’expertise citoyenne et les mouvements sociaux urbains. Il a été envoyé à plusieurs organisations dont APPUII, Un Centre Ville pour Tous, Habitat et Participation, Habitat International Coalition, l’Alliance Internationale des Habitants. Si vous souhaitez contribuer, vous pouvez télécharger le questionnaire et nous le renvoyer par mail à dg.bodinier (a) gmail.com
Pouvez-vous citer les expériences de recherche-action qui ont été menées par votre organisation (nom du projet, année, quelques noms de impliquées..) ?
Comment ces expériences de recherche-action ont débuté ? Quel a été le moment déclencheur ?
Qui sont les chercheurs / organisations qui ont accompagné ces expériences ? A quel titre (étudiants, thésards, chercheurs, militants….) ? Quelles étaient leurs intentions ?
Avez-vous construit collectivement les hypothèses de recherche ? Quelles étaient ces hypothèses ? Quels étaient les problèmes à résoudre ?
Pouvez-vous raconter les grandes étapes de vos expériences de recherche-action ?
Combien de citoyens, militants ont participé aux expériences de recherche-action ? Quels étaient leurs rôles ? Comment ont-il participé ?
Pouvez-vous citer un moment particulièrement fort de la recherche-action ?
Quels ont été les résultats de ces recherche-action ? Qu’est ce que cela a apporté ? En quoi les recherche-action ont modifié le cours des choses ?
Est ce que la recherche-action a modifié le jeu d’acteur auprès des institutions ou autres réseaux ?
Il y a t-il eu des enjeux de pouvoir, des conflits entre les chercheurs et les membres de l’organisation d’habitant? Quelles étaient les raisons ? Comment ont-ils été résolus ?
A quel moment l’expérience de recherche-action s’est terminée ?
Avez-vous des publications, documents, articles, livres publiés à la suite de ces recherche-action ?
Connaissez-vous des expériences emblématiques de recherche-action, des courants de la recherche-action ou des méthodes spécifiques (analyse institutionnelle, recherche action participative…) qui vous inspirent ?
Votre organisation serait-elle prête à participer à de nouvelles recherche-action ? Quels seraient vos besoins ? Les questions que vous aimeriez aborder ? Des premières hypothèses de recherche ?
Plusieurs raisons ont conduit l’association Paroles et Pratiques Sociales à adopter un nouveau projet pour les années qui viennent. La plus importante caractéristique de ce nouveau projet se situe au niveau de l’objet de PEPS qui ne sera plus les travailleurs sociaux, comme cela fut le cas il y, treize ans, mais les questions sociales. … Lire la suite VERS UN NOUVEAU PROJET DE PEPS…
Des lieux pour faire culture et nouvelles centralités populaires
Hugues Bazin, dans « Préserver et développer les Tiers-Lieux fondés sur la logique des communs », p8-9, Coopérer pour Entreprendre, 2020, intervention du séminaire « CAE, Tiers-Lieux, Fablabs » (1) du 26 novembre 1019 à Strasbourg, table-ronde « Regards croisés ».
La notion de Tiers-Lieux a été introduite en 1989 aux Etats-Unis par le sociologue Ray Oldenburg pour « désigner des lieux ne relevant ni du domicile ni du travail ». Les Tiers-Lieux semblent prendre leur(s) source(s) dans les mutations du travail et des transformations des espaces urbains et sociaux à l’œuvre depuis les années 90, avec pour visages et mémoire les premières friches, squats et autres fabriques culturelles.
Les Tiers-Lieux émergent dans une société urbanisée en crise En 2001, Fabrice Lextrait, ancien administrateur de la friche culturelle “La Belle Mai” publie un rapport sur les espaces intermédiaires, très fortement marqués par leur dimension artistique et culturelle : “Ces “organisations” n’émergent pas au hasard, mais elles n’ont pas à voir avec les grandes politiques de cohésion sociale qui échouent systématiquement sur ce terrain de l’intégration. En fait, ces mouvements concernent “les creux de la ville”, “des espaces interstitiels” dans lesquels des mondes sociaux différents s’entrecroisent.”
DES LIEUX POUR « FAIRE CULTURE »
Présent le 26 novembre à la table ronde « Regards croisés », Hugues Bazin est un chercheur indépendant en sciences sociales et l’animateur du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action. Ses nombreuses recherches dans ce qu’il nomme des « tiers espaces » ou « espaces intermédiaires de l’existence » le conduisent à identifier le rôle crucial que la culture qui, « lorsqu’installée dans un lieu ou lorsqu’elle agit avec un lieu, a la capacité de favoriser la construction avec les habitants, les usagers et une diversité de publics ». « Ces espaces sont des lieux de recomposition au sein desquels les usagers acteurs développent leurs outils et ressources communes. Ils y produisent un savoir original. En créant ses propres zones d’autonomie, le travail culturel interroge les normes et les dispositifs institutionnels. Il recompose de nouveaux rapports à la société. De fait, le travail culturel institue un nouveau monde de significations sociales et imaginaires. Or, sans imaginaire, pas de collectif. Sans imaginaire, pas de société. » Ces analyses font écho à celles de Fabien Lextrait, qui observait également la capacité des lieux culturels à participer à la reconstruction d’espaces politiques : “Face à la dépolitisation de nos sociétés, les mobilisations artistiques et civiques se conjuguent de façon spécifique autour de chaque expérience afin de refuser un certain fatalisme et de construire un espace politique où l’art est interrogé dans sa capacité à reproduire du lien social et à rénover la cité.” Elles renvoient également aux réflexions portant sur le droit culturel et l’identité culturelle, comprise comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité » (2).
INVESTIR LES TERRITOIRES DÉLAISSÉS ET CRÉER DE NOUVELLES CENTRALITÉS POPULAIRES
Ces nouvelles pratiques sont facilitées parce que des espaces anciennement industriels sont alors disponibles. À Strasbourg, après le déménagement de la coopérative de collecte de lait, les lieux sont progressivement réinvestis par des logements étudiants et des salles culturelles (expositions, concerts…), dont la LAITERIE. Le SHADOK, lieu dédié au numérique, prend place dans un ancien entrepôt commercial, utilisé précédemment pour l’armement portuaire. Dans ces territoires délaissés ou sans emprise, peuvent alors plus qu’ailleurs s’élaborer de « nouveaux systèmes d’échanges, d’auto-organisation, d’autoformation et d’auto-fabrication qui contribuent à répondre à leurs besoins ». De nouvelles centralités populaires. À partir de l’observation d’un quartier populaire de Roubaix, le Collectif-Rosa-Bonheur a ainsi analysé la façon dont la marginalité économique et sociale des individus les avait poussés « à l’apprentissage d’autres formes d’organisation populaire dans le territoire, d’autres formes d’échange et de valorisation économique des ressources disponibles, [qui] s’effectue souvent aux marges du marché (3). »
Près de 50 personnes s’étaient réunies à Le Shadok, lieu de fabrique numérique, pour participer au séminaire porté par Coopérer Pour Entreprendre avec le soutien de Ville et Eurométropole de Strasbourg et la participation du Pôle Stratégie de recherche et d’innovation de l’ ANCTerritoires, le Réseau Français des Fablabs et les #TiLiOS. Plusieurs enjeux clés avaient été abordés que vous retrouverez dans la publication : la protection sociale des travailleur·ses dans les tiers-lieux, les convergences entre #CAE et #TiersLieux, le rapport entre collectif et commun, les défis démocratiques auxquels font face les tiers-lieux et des propositions d’actions collectives pour renforcer la logique des communs. Cette journée s’inscrivant dans la dynamique de recherche-action « Agir par les communs » #APLC, vous pourrez retrouver le contenu de la publication en creative commons sur #MoviLab, site ressources sur les tiers-lieux.
Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, 2007
Collectif Rosa-Bonheur, « Centralité populaire : un concept pour comprendre pratiques et territorialités des classes populaires d’une ville périphérique », SociologieS [En ligne], Dossiers, Penser l’espace en sociologie, mis en ligne le 16 juin 2016.
L’université
de l’Oregon a mis en place un modèle intéressant pour renforcer les
partenariats entre l’université et les communautés locales.
Le
modèle EPIC vise à relier le capital humain des universités aux
gouvernements locaux et aux communautés afin d’améliorer la qualité
de vie et la richesse sociale de toutes les parties concernées.
EPIC-N est une association à but non lucratif constitué des
institutions qui adoptent des partenariat université-communauté.
Le modèle EPIC repose sur 5 axes :
-Respect des structures administratives existantes, les responsabilités individuelles et les incitations de toutes les parties prenantes
-Respect des structures administratives existantes, les responsabilités individuelles et les incitations de toutes les parties prenantes
-Création d’un véritable partenariat avec les gouvernements locaux (ou les organisations communautaires)
-Viser intentionnellement l’amélioration de la qualité de vie de la communauté
-Se concentrer sur la contribution identifiée, conduite et évaluée par la communauté à la communauté
-Être un catalyseur multi-disciplines et grands nombres (cours, étudiants, heures)
-Création d’un véritable partenariat avec les gouvernements locaux (ou les organisations communautaires)
Plus d’infos : https://www.epicn.org/
Sustainable Cities Initiative (SCI) est un groupe de réflexion appliqué se concentrant sur la durabilité et les villes grâce à la recherche appliquée, l’enseignement et les partenariats communautaires. Nous travaillons dans toutes les disciplines qui correspondent à la complexité des villes pour relever les défis de la durabilité, de la planification régionale à la conception des bâtiments et de l’amélioration de l’engagement de diverses communautés à la compréhension des impacts sur les budgets municipaux des technologies distruptives et de nombreux problèmes entre les deux.
« Beaucoup de réponse à un appel à contribution avec une importance particulière de l’observation participante liée à des dispositifs CIFRE, des recherches action ou des missions d’expertises (…) Le cahier 6 fait état de la nébuleuse de réflexion qui entoure le sujet de la participation dans les année 2010 (contexte marquée par trois éléments notoires : édiction de loi qui rendent l’association des habitants obligatoires pour certains types de projets, émergence d’un impératif participatif lié à la montée en puissance d’enjeux de gouvernance locale et de légitimation politique, des enjeux de développement durable.
in Ramau, vingt ans de recherches, sur la fabrication de la Ville, Cahier du Ramau 10
Les
résistances des professionnels s’expriment particulièrement lorsque
les habitants mobilisent eux-mêmes des savoirs professionnels, qui
peuvent entrer en concurrence avec les savoirs des professionnels
attitrés et remettre en cause leur monopole du savoir et de la
décision sur les questions techniques. Ces derniers ont ainsi
tendance à confiner les habitants dans un savoir d’usage et à
écarter toute prise de parole qualifiée sur un plan technique ».
(in Héloise Nez, Les savoirs et savoir-faire des professionnels face
à la participation : entre aptitude au dialogue et
communication graphique », Cahier Ramau 6, p151-161 (citation
p159)
Introduction du cahier 6 :
« L’implication des habitants
dans les décisions concernant leur cadre de vie met en cause les
périmètres des professionnels, la spécificité des compétences et
des savoirs détenus par les experts, et vient questionner des
professions qui sont par ailleurs assaillies par divers problèmes
d’identité collective. ». Les habitants ont en effet tendance
à « déplacer les questions », et à « bousculer
les « codes culturels » des acteurs professionnels »,
ce qui n’est pas sans susciter de résistance dans un univers
traditionnellement très normé.
Ainsi comme le souligne Zetlaoui Léger,
« la tentation est toujours forte d’invoquer « la raison
technique » pour restreindre les velléités participatives
émanant du pouvoir politique ou de la société civile, au nom, par
exemple de principe de confidentialités ou de préservation de
l’équilibre financier d’une opération ; la dépasser revient à
penser de manière inventive les rapports entre processus et
procédures, entre construction de sens d’un projet et approche
normative de l’urbanisme.
Samedi 14 mars 2020 – THÉÂTRE BRÉTIGNY 3 Rue Henri Douard – 91220 Brétigny-sur-Orge
18H30 : Rencontre débat
Légitime violence ? avec Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales
20H DJ Set
avec Petit Pogo et Zita Cochet
21H : Spectacle : Périkoptô
Une famille de la classe moyenne dans un petit pavillon de banlieue. La femme a 50 ans, elle est au chômage et sans histoire. Mais un jour, tout bascule. Pendant un entretien avec sa conseillère, elle dévaste littéralement le Pôle Emploi. Spectacle de politique fiction, Périkoptô sera le récit du basculement d’une famille de français dits moyens plongée au cœur de la dissolution des solidarités. Un réveille-méninges caustique pour une écriture théâtrale salutaire qui s’annonce pleine de surprises.
Des zones de transition, de métamorphose ou d’effondrement témoignent d’une reconfiguration des rapports sociaux, des modèles socio-économiques et de leurs traductions sur les territoires.
Cette session de l’Université du Bien Commun propose un protocole d’atelier participatif visant à aborder ensemble les modalités d’émergence et les incidences de ces laboratoires vivants.
Session Initiée par Claire Dehove et Jean-Pascal Derumier Avec Sylvia Fredriksson, Hugues Bazin et Tibo Labat
Samedi 8 février 2020 à La Paillasse (Maison du Libre et des Communs) – 226 rue Saint-Denis, 75002 Paris (M° Strasbourg Saint Denis)
de 15 h à 18 h 30 – accueil dès 14 h 30
Participation aux frais à partir de 3 € (réservations dans la limite des places disponibles)
Aujourd’hui, la plupart des biens collectifs sont gérés,
soit par l’état, soit par le privé … avec en creux le message à l’adresse du
citoyen que tout est fait pour répondre à ses besoins.
Une voie alternative à cette prise en charge passive du
citoyen est celle des communs qui repose sur une communauté et un mode de
gouvernance aptes à partager de façon créative et démocratique des Biens
Communs.
Communs, communs urbains, tiers espaces renvoient à une
grande diversité de lieux appropriables collectivement : espaces naturels,
délaissés urbains, lieux en transition, jardins collectifs, bâtiments
municipaux vacants, infrastructures sportives en libre usage, ZAD et autres
expérimentations éco-politiques. Ils ont aussi partie liée avec la mobilité
(co-voiturage et mobilités douces), l’autonomie alimentaire ou le
financement participatif.
Les tiers espaces communs invitent à repenser nos modes
d’organisation socio-économiques. Ils peuvent s’investir de façon spontanée,
éphémère, organisée ou pérenne ou bien encore à partir d’une intention
collective tournée vers le bien commun. On y fabrique, des rêves, des
outils, des concepts qui participent de la diversité dont nos sociétés ont
besoin pour se renouveler et surtout répondre aux défis de la crise systémique.
Le principe de laboratoire social permet d’évaluer comment des tiers espaces
contribuent à un imaginaire instituant de la société en alliant justice sociale
et validation d’une production plurielle des savoirs (expérimentations
sociales, espaces intermédiaires de l’existence, centralités populaires).
Dans un espace urbain, on parle de communs urbains pour
qualifier les tiers espaces où les citoyens sont amenés, par une appropriation
collective, à s’autonomiser, à s’auto-organiser et à contribuer à la
transformation de nos modes traditionnels de fabrique et de gestion des villes.
Les communs urbains situent cet engagement dans la cité sous l’angle de la
démocratie d’initiative partagée (contributive) portée par une pluralité
d’acteurs.
Les initiatives portées par des logiques citoyennes dans les
tiers espaces et les communs urbains sont très diversifiées et elles
entretiennent un fort lien de perméabilité. Elles font l’objet de
classifications parfois contradictoires qui demandent à être revisitées avec
précision, afin que ces expériences ne soient pas détournées de leurs objectifs
initiaux au profit des logiques économiques prédatrices qu’elles pensaient
combattre. On peut toutefois s’appuyer sur nombre d’écrits scientifiques, de
wikis communautaires, ou d’autres médias, pour noter que les communs
construisent un espace politique par la production sémantique et documentaire,
reliant les initiatives locales et disséminant le commoning à tous les aspects
de la vie sociale.
Le public participant à la session est invité à apporter des
documents et à livrer des récits relatifs à ce type d’expérimentation afin de
constituer un corpus commun que les intervenants invités vont enrichir de leurs
outils spécifiques et de leurs pratiques sur les terrains. Parmi celles-ci,
sont prévus un film et un témoignage sur la vie à la ZAD de Notre-Dame des
Landes (spécificité d’une lutte qui a su mélanger résistance et alternative à
l’aéroport au profit de l’expérience d’un paysage en commun), un documentaire
de WOS/agence des hypothèses sur des Zones de Gratuité, ainsi que des ouvrages
relatifs aux tiers espaces et aux communs urbains.
La session compte se structurer autour de ces quatre questions :
Quel corpus théorique pour construire de nouveaux référentiels communs ?
Comment faire de ces expériences des fers de lance de la transition vers d’autres formes socio-économiques ?
Comment valider ces acquis d’expériences et cette production de savoirs et en faire de véritables leviers de transformation ?
Comment ces référentiels peuvent investir le champ politique afin d’orienter les politiques publiques?
Cette session-atelier se terminera par un moment récapitulatif du corpus élaboré ensemble puisqu’elle est une étape de recherche destinée à poser les bases de réflexion en vue de la journée-forum que l’UBC organisera en octobre 2020 et qui sera dédiée à ces espaces autonomes de la pensée et de l’action.
Les intervenants :
Hugues Bazin est chercheur indépendant en sciences sociales. Il est animateur du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA), chercheur associé à la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord. Il développe une démarche autour de tiers espaces permettant de prendre en compte des populations et des problématiques qui restent bien souvent dans l’angle mort de la connaissance.
Claire Dehove est artiste chercheuse et scénographe. Elle a initié WOS/agence des hypothèses qui a généré des dispositifs collaboratifs tels que le Hall de Gratuité à Bobigny, Libre Ambulantage à Dakar, les Anarchives de la Révolte, les Anarchives de la Migration, le Ministère MAPHAVE à Montréal, l’Ambassade des Communs à Bordeaux et l’Ambassade de la MétaNation (avec Quebracho Théâtre).
Jean Pascal Derumier est spécialiste du management des organisations et de l’innovation. Après avoir été consultant puis à la direction I&R de la SNCF, il crée son entreprise de conseil spécialisée dans l’accompagnement des territoires en transition. Il est fondateur de l’association Innovation Citoyenne et Développement Durable (ICDD). Suite à trois livres sur cette problématique, sa dernière publication porte sur la transition territoriale.
Sylvia Fredriksson est designer et chercheuse. Elle a été commissaire scientifique de l’exposition L’Expérience des tiers lieux à la Biennale Internationale du design de Saint-Étienne 2017. Elle est contributrice du collectif interculturel Remix the Commons et de la Myne/ Manufacture des Idées et Nouvelles Expérimentations à Villeurbanne. Elle est coordonnatrice avec Nicolas Sauret du Dossier Ecrire les Communs publié en 2019 par la revue Sens Public.
Tibo Labat est architecte et activiste. Membre fondateur du collectif Fertilequi s’attache à faire vivre les friches et interstices des métropoles. Il acoordonné avec l’artiste Stefan Shankland, Tuvalu, une exploration relative au métabolisme urbain, aux flux globaux de matériaux et de la régénération des sols. Il participe activement à L’habiter en Lutte du territoire de la ZAD à Notre-Dame-des-Landes.
Dans le cadre de la
démarche Créativité et territoires, nous vous invitons à échanger avec
des chercheurs indépendants et inventeurs, sur la façon dont nous
pourrions encourager l’inventivité, l’esprit recherche-développement,
dans tous les territoires, au service du développement de leur
créativité.
Lundi 24 février 2020 – 14h30 – Espace Mendès France 1 place de la Cathédrale, 86000 POITIERS
En compagnie de Pedro Ferrandiz de la société Genodics, Hugues Bazin, chercheur-indépendant au LISRA et Franck Michel, auteur et anthropologue.
Sur inscription auprès de Jacky Denieul, conseiller créativité et territoires Tel : 05 49 11 96 81 – jacky.denieul@emf.ccsti.eu
Contact Aurore Bourgoin, chargée de mission – 05 49 50 33 08 – aurore.bourgoin@emf.ccsti.eu Espace Mendès France – Poitiers, CCSTI Nouvelle-Aquitaine – 1 pl. de la Cathédrale – CS80964 – 86038 Poitiers
10H: Les jeunes et les lieux intermédiaires en Bretagne : créer un langage commun sur les tiers-lieux et réfléchir sur les pistes de coopération à l’échelle régionale
13H55 : Présentation du projet européen COME:ON Installation des workshop Riga / Communa
14h15 : Présentation d’initiatives d’occupation temporaire en Europe
Communa à Bruxelles (dans l’Auditorium en français)
Free Riga en Lettonie (salle Atlantique en anglais)
15H30: Langage commun et enjeux de développer la pratique d’occupation temporaire en Bretagne et en Europe : vers un langage commun européen ?
Restitution du travail du matin et perspectives pour chacun des projets, quelle opportunité d’un réseau breton des tiers-lieux ? Quels liens avec l’Europe ?
Entre 2015 et 2017, l’association Un Centre Ville Pour Tous a proposé une ’enquête Cadre de Vie et Résidents rue de la République à Marseille dite ENCRE. Cette initiative a donnée lieu à une collaboration avec plusieurs acteurs et institutions de l’ESR : ENSA Montpellier et Marseille, de l’Université Paris 8, des laboratoires PACTE de l’Université Grenoble Alpes, du LPED Aix-Marseille Université et du Centre Max Weber de l’Université Lyon 2.
A Marseille, le LPED, l’école du paysage, l’école d’architecture le mucem, et plusieurs collectifs et associations dont B.A.Balex ont construit un atelier permanent et itinérant « les communs dans la cité ».
1 ère rencontre « Le jardin Levat : quel commun construire ?» à Marseille le 7 et 8 décembre 2018
Cette rencontre constitue le premier événement du projet d’atelier permanent et itinérant « les communs dans la cité » . Ce projet d’atelier s’inscrit dans la continuité des rencontres « Les communs, la cité, la ville » qui se sont tenues les 8 et 9 décembre 2017 dans plusieurs lieux de la ville. L’un de nos objectifs était que ces rencontres constituent un moment fondateur d’une dynamique collective de recherche et de débat public à Marseille sur le thème de la cité réinvesti à l’aune des communs. Notre projet d’atelier permanent et itinérant que nous ouvrons avec ce premier atelier consacré au jardin Levat situé dans le quartier de la Belle de Mai témoigne de notre désir de faire vivre cette dynamique collective. Il est le fruit de plusieurs réunions de travail associant chercheur-e-s, enseignant-e-s, artistes, habitant-e-s et membres de collectifs et d’associations.
Le 26 novembre 2019, @LandonAurelie du @CRH_LAVUE a présenté une recherche-action mené avec Ville en Commun dans le cadre de l’appel en commun mensuel de Remix.
11h30 – 9 janvier 2020 – IHEAL CREDA– Campus Condorcet Centre de colloques – Auditorium 150 – 5,
cours des Humanités 93300 Aubervilliers – M Front Populaire
L’université de demain et la place du chercheur en sciences
sociales : quels enjeux ?
Avec en toile de fond l’impact des réformes néolibérales sur le monde universitaire, interventions libres sur les thèmes de la recherche-action et de la recherche-création, de l’extension universitaire, des modes alternatifs de production et de restitution de la recherche.
Hugues BAZIN, Chercheur associé au Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action
Gilles MARTINET, Doctorant en géographie Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, CREDA
Baptiste MONGIS, Doctorant en sociologie à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, CREDA
Louise ROUX, Docteure en études théâtrales, Université Paris 8
Les figures de l’insertion Sommaire DOSSIER LES FIGURES DE L’INSERTION Les apports successif de l’immigration par Raymond CURIE Les figures de l’étranger par Jorge de la BARRE De l’ « étranger » à l’immigré » par Faïza MAHJOUB Développement de foyers et foyers de développement par D. CUBERLO et J. L. DUMONT Les immigrés, le travail social, et … Lire la suite No 41 – Sommaire / Edito – Les figures de l’insertion
Nous nous inspirerons de la publication d’un travail collectif qui regroupe une quinzaine d’expériences pour étayer nos propos : « Recherche-action et écriture réflexive : la pratique innovante des espaces comme levier de transformation sociale » (Cahiers de l’action n°51, injep, 2018) Nous aborderons notamment trois enjeux soulevés par cette […]
Ce site est le journal de bord de l’état des lieux sur les interactions entre la recherche, l’expertise citoyenne et les mouvements sociaux urbains réalisé par Planning et l’AITEC.
L’objectif de cet état des lieux est de produire une
analyse (y compris rétrospective) des relations et des apports réciproques entre chercheur-e-s universitaires, académiques,
bureaux d’études et mouvements citoyens inscrits dans des actions menées conjointement pour le doit à la ville et le droit au
logement.
Il s’agit de questionner la place de l’expertise citoyenne dans la transformation sociale, les lieux de construction de l’expertise citoyenne, les méthodes de recherche-action et la production de savoirs partagés.
Il a été identifié plusieurs problématiques qui constitueront des axes de travail structurants en fonction des études de cas et des
spécificités d’approche de chacune des associations :
• Comment interagissent le monde de la recherche et les associations et collectifs d’habitant.es dans la construction des luttes ?
• Comment se soutiennent et s’alimentent ces deux acteurs des luttes urbaines : qui sont-ils, quels outils, quels appuis, quels
freins ?
• Quelles sont les méthodes de recherche-action qui permettent aux organisations d’habitants de réellement participer à la
gouvernance de la recherche urbaine ?
• Quels sont les savoirs qui émergent des coopérations entre chercheurs et mouvements d’habitants ? Quels sont les hypothèses de recherche ? Quelles contributions à l’agenda de recherche et des mouvements urbains ?