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Contre-espaces d’une économie créative et populaire

Ce texte est issu d’une rencontre qui s’est déroulée en janvier 2017 dans un squat du 18e arrondissement de Paris entre différents acteurs portant d’une démarche collective : la Fédèr’Actions des Rêves Evolutionnaires (FARE ouvrant des squats d’hébergement et de création) ; l’Association des Marchés Économiques Locaux Individuels et Organisés de la Récupération (AMELIOR) ; le Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA) animant le collectif Rues Marchandes (plate-forme de ressources et d’action sur l’économie populaire) ; le squat le Clos Sauvage à Aubervilliers à travers une démarche pluridisciplinaire inter-squats.

L’association FARE regroupe des particuliers, des collectifs, des associations, des fondations. Cela a donné lieu à des partenariats commerce avec l’Armée du Salut ou Médecins du Monde. Ce fut le cas pour le lieu « GPS » à Clichy. Il est proposé des hébergements pour des SDF, des réfugiés, et des projets comme la ressourcerie, la recyclerie, le café citoyen, cantine solidaire, fablab, garage solidaire. On y développe des concepts comme la paysannerie urbaine qui s’expérimente sur les toits avec des bibliothèques de graines anciennes. Il y a aussi une dimension artistique, il y a beaucoup d’artistes dans l’équipe.

Amelior travaille à l’ouverture de marché aux puces et vise une coopérative ouvrière de la récup, de la revente, du recyclage, la rémunération et l’inclusion des travailleurs du recyclage dans la revalorisation sociale des déchets, mais qui ne sont pas reconnus en tant que tel. Elle organise pour l’instant deux marchés à Montreuil et aux Grands voisins dans le 14e et vient d’ouvrir un espace de stockage, d’atelier et de rencontre. Elle peut se charger de la gestion des déchets des squats. Elle peut venir débarrasser et nettoyer lors de l’ouverture d’un lieu. Elle peut assurer une organisation cohérente des déchets et des espaces. Par exemple mettre à disposition des poubelles créer des zones de dépôt emmener des rebuts à la déchetterie, tout ça dans une économie sociale et solidaire viable et de proximité.

Il existe aussi une logique de collectif pluridisciplinaire qui essaie de faire converger les projets dans des logiques écologiques et citoyenne dans des milieux différents comme celui du squat et d’autres milieux plus académiques ou intellectuels et essayer de voir comment se fait rencontrer différent public. Il existe par exemple le réseau d’architectes coopératifs Archicoop qui fédère plusieurs projets d’habitat et pose la question du rapport entre habitat et activités (ou encore le squat du Clos Sauvage à Aubervilliers qui croise un collectif théâtre et un projet d’AMAP. Peut-être faut-il s’intéresser à l’existence d’un réseau inter squats qui a ses réunions, ses objectifs, ses événements (le Festival des Ouvertures Utiles notamment)…

Le collectif Rue marchande cherche à poser la question du développement endogène des territoires à travers une économie populaire. Il développe pour cela plusieurs chantiers avec les acteurs concerné notamment les biffins : ateliers d’écriture et guide culturel, étude d’impact, recherche de lieux, ateliers de recherche-action et plate-forme ressource, etc.

L’enjeu d’une économie populaire de la récup

Cela renvoie la question de l’économie du commun, quelles sont les ressources vitales à partager. L’économie biffine a été exclue par la logique technicienne, il n’y a pas de case pour l’intégrer cette économie. L’occupation d’un lieu pourrait réintroduire ce principe d’économie populaire sur le territoire obligeant le politique de prendre en compte. On pourrait y réfléchir à plusieurs collectifs en ouvrant un lieu avec un tel projet entre des personnes qui ont besoin d’un logement, celles qui font de la récupération vente et qui sont parfois les mêmes, bref tous les gens qui ont besoin d’une économie populaire pourraient s’unir dans une logique qui n’est pas uniquement de survie, mais d’aménagement du territoire. Sans organisation de base, il n’y a pas de justice sociale. Il s’agit de prendre tous les aspects de la réalité auxquelles sont confrontés les plus démunis. Il y a des pôles de ressources de connaissance on peut s’allier aux classes moyennes qui pourraient le jouer le rôle d’intermédiaire et en même temps susciter des interlocuteurs auprès de l’État à travers une expertise sur le droit au logement, au travail, aux soins, etc. Donner de l’argent n’est pas suffisant si l’on reconnait pas les droits.

Partout dans le monde les recycleurs obtiennent des locaux comme des travailleurs. Dans certains pays comme le Brésil, les recycleurs gèrent les matériaux « secs » de la ville entière, ils obtiennent le droit de collecter. La majorité des déchets sont ainsi recyclés par les travailleurs formels ou informels. La base c’est reconnaître le droit au travail pour tous, c’est ensuite développer des contacts avec les mairies sur des services, ensuite obtenir du matériel pour la collecte, des camions avec une balance. Ils reçoivent un SMIC et grâce aux coopératives obtiennent la scolarisation. Ils gagnent en plus l’argent de la valorisation et en plus de la paye de la collecte. La coopérative permet d’obtenir le même numéro de SIRET pour tous les travailleurs et paye les charges.

A Paris il y a l’exemple de la Petite Rockette qui est issue d’une lutte squat pendant 3 ans, il aidait les gens en grande précarité et ils ont trouvé quelques moyens grâce à la ressourcerie. Remarquons cependant que dans le modèle économique des ressourceries 50% de la collecte est donnée à l’industrie sur le réseau du Refair ou d’Emmaüs Défit qui va au recyclage industriel. Alors qu’une économie populaire permet de mieux valoriser les objets et profiter directement aux personnes. Les politiques veulent l’employabilité des biffins dans les ressourceries. Il y a 250 embauches dans les structures de remploi en île de France en contrat d’insertion, alors qu’il n’y a plus de 3000 biffins. Le but ce n’est pas d’insérer les pauvres, mais de reconnaître des capacités, des compétences, des qualités autonomes des biffins qui sont bien plus professionnels qu’une personne employée en ressourcerie. Le boulot n’est pas le même. Il est plus restreint en ressourcerie. Dans la communauté des biffins, il y a tout ce que fait une ressourcerie : les récupérateurs, les collecteurs, les revendeurs suivant les profils.

Au lieu de parler d’employabilité dans un système économique qui les exclut, l’intérêt est de concevoir une économie populaire qui inclut tout le monde, notamment ceux qui n’auraient de toute façon pas accès à l’emploi, ce qui représente un biffin sur deux, comme les retraités, les sans-papiers, les extrêmement précaires, les handicapés. Cela renvoie à la question des droits comme pour les sans-papiers qui peuvent représenter 20 %. L’Économie populaire est à prendre aussi dans le sens que les biffins sont aussi des acheteurs, cela participe dans les deux sens. Les marchés aux puces actuelles ne répondent plus à cette économie, alors qu’avant les chiffonniers étaient intégrés à l’économie, ils revendaient les boues, les matériaux putrescibles pour l’agriculture et les matériaux utiles pour les artisans et les industries, il y avait des intermédiaires, tout était payé à la pièce, au poids, il y avait zéro déchet.

Les acteurs concernés doivent pouvoir développer leurs propres réflexions et expérimentations relatives à une économie profitable à tous. C’est une manière de déjouer les formes de récupération d’initiatives qui partent du terrain, mais sont ensuite récupérées dans des logiques qui dépossédés acteurs de terrain sous le couvert d’un discours techniciens et innovateurs. Il y a par exemple des séries de conférences sur l’occupation temporaire des lieux vacants, mais on n’y voit jamais les réseaux de militants en solidarité des plus démunis. Ceux qui parlent au nom des lieux sont souvent dans une logique de conventionnement et pas du tout de désobéissance. Il manque des gens plus militants plus engagés alors que ceux qui prennent la parole sont des gens plutôt déconnectés du terrain avec un discours plein de bonnes intentions. On peut s’interroger alors si ces « nouveaux lieux créatifs » ont une efficacité raccordée vraiment aux préoccupations de la population environnante tout en reprenant les symboles des anciens bastions des luttes ouvrières comme les friches culturelles.

Le squat lui-même est devenu une sorte de marché avec des appels à projets qui mettent en compétition des collectifs. Cela devient une forme d’anti squat. La dynamique squat a été ainsi récupérée par les classes sociales plus riches sous le couvert de la terminologie de l’innovation sociale. Il y a une libéralisation des biens communs, mais uniquement dans une logique marchande dans le sens par exemple d’une ubérisation des services de proximité. C’est le dernier accaparement du néolibéralisme rien n’y échappe.

On a essayé de défendre en décembre dernier un projet collectif sur un site d’Aubervilliers animé par le collectif Gargantua. On espérait être conventionné et monter un projet élaboré pouvant intégrer un marché d la récup. Finalement il n’y a pas eu de dialogue possible avec le propriétaire qui s’était pourtant engagé dans le cadre d’un protocole à reloger un squat précédent. Cependant la mairie d’Aubervilliers à une politique favorable en essayant de bloquer les projets de rénovation urbaine. Certaines mairies des quartiers populaires peuvent empêcher la police d’expulser les familles. Le problème c’est que pour récupérer des terrains il faut de l’argent, des financements.

Autoformation et expertise citoyenne à travers la problématique des squats

Les squats peuvent devenir des lieux d’autoformation où on invite d’autres catégories professionnelles apporter leurs compétences au service d’un processus commun. Des étudiants pourraient aussi trouver la possibilité de sortir de leurs murs d’expérimenter un processus d’engagement collectif. Rien n’empêche que ces lieux deviennent en cela aussi des formes d’université populaire animées par les principaux intéressés et invitant les universitaires où les techniciens à se mettre ainsi à l’école de la rue et de l’expérimentation sociale. Peut-être se rapprocher des écoles d’architecture et voir si une telle expérience peut être validée comme un « stage chantier » qui est obligatoire en licence (durée d’un mois).

L’invisibilité sociale rend difficile l’émergence de problématiques politiques. L’intérêt d’un lieu est aussi de faciliter un accompagnement et d’identifier les besoins, mais aussi dans une logique de formation-action de renforcer les compétences individuelles et collectives pour y répondre. L’expérience du lieu est en elle-même une formation, s’approprier un espace, pouvoir le gérer collectivement, se défendre dans les procédures de justice, etc. Cette expérience manque notamment aux habitants, maitre d’ouvrage et maitre d’œuvre qui s’engagent dans la conception d’habitats coopératifs.

Vivre 15 ans dans la rue ou vivre 15 ans de la biffe, c’est une expertise de la ville. En cela les logiques d’innovation sociale et d’économie du commun sont des processus que peuvent s’approprier des acteurs qui en ont le plus besoin à travers des outils méthodologiques et les dispositifs. Roberto Bianco-Levrin (médecins du monde) parle ainsi de favoriser des « politiques ascendantes », qui partent du bas des situations d’expertise, de maîtrise d’usage, « l’expérience de survie collective construit des politiques de l’habitat, de la santé, de l’activité économique, de la culture, etc. ». Les politiques ascendantes interpellent les politiques d’État qui ne se pensent pas à partir des plus pauvres, mais à partir d’une culture technicienne qui pense ce qui est bien pour les pauvres. L’idée est alors de faire entrer dans le droit commun des dispositifs qui sont pensés et maîtrisés par les acteurs eux-mêmes.

Les collectifs de squatters sont généralement dans des approches transdisciplinaires. Ils peuvent mêler hébergement d’urgence et activités culturelles et artistiques. C’est une manière de dire qu’on ne peut pas dissocier la création d’un imaginaire d’une transformation sociale. Quelles que soient les formes de luttes, il reste nécessaire qu’elles s’appuient sur la revendication des droits fondamentaux comme le droit au travail et le droit au logement, elle ne peut se faire non plus sans l’appui de « contres espaces » où se recompose une autre manière de faire ensemble. C’est dans ces interstices que des espaces de vie naissent. Les milieux se mélangent.

Par rapport aux gens en situation de pauvreté qui vivent ou travaillent dans la rue comme les biffins dont certains sont aussi sans logement, la problématique « squat » s’inscrit dans une dynamique collective renvoyant à des questions citoyennes et non pas à une logique de contrôle social par l’insertion. Effectivement les biffins comme d’autres sont considérés soit comme sous-prolétaires, ne soit comme personnes à insérer. Dans les deux cas ne sont pas remis en cause ni le système économique ni le système d’insertion sociale.

Cela n’élude pas la réalité parfois difficile de ces formes collectives qui regroupent des intérêts et des approches avec des temporalités différentes, mais aussi des profils contrastés. Les personnes en situation de vulnérabilité accumulent les traumatismes parfois difficiles à gérer collectivement. Il est nécessaire de compartimenter les différentes activités. Il est difficile par exemple de faire coexister hébergement d’urgence avec les autres activités.

Il n’est pas simple effectivement d’organiser des collectifs occupants des espaces autonomes à une époque qui privilégie la criminalisation de la pauvreté et la marchandisation de tous les domaines de l’existence. On peut imaginer autrement que ces tiers lieux ou ces interstices urbains soient les seuls moments de respiration et de reconstruction d’une forme collective et citoyenne.

Ces lieux peuvent constituer en quelque sorte des zones d’apaisement, de constructions et de création, où s’exerce une bienveillance réciproque sans jugement a priori (« aller vers… », « être avec », « partir de… »), et essayer ainsi, même si ce n’est pas toujours facile, de ne pas reproduire les conflits, hiérarchisations, subordinations, discriminations vécues à l’extérieur. En prendre conscience, c’est se mettre non simplement en tant qu’occupant d’un lieu, mais aussi acteur d’une démarche collective, dans une logique d’autoformation, d’auto encadrement, d’autos missionnèrent, etc. Ou comment permettre aux personnes de se réinscrire dans sa propre trajectoire, défendre une cohérence, être respecté dans son intégrité. Le lieu induit par définition une relation de proximité et par conséquent un autre rapport entre l’espace et le temps. On peut prendre le temps de la rencontre est aussi le temps de se projeter dans le temps, bref s’inscrire dans une temporalité qui permet d’envisager l’action et l’aller-retour entre l’action et la pensée de cette action.

Les lieux de type squat sont donc des lieux de cohabitation où se croisent des populations différentes confrontées à la précarité et qui cherche un mode de vie alternatif à travers un mode d’habitat collectif. Certains squats sont plus ou moins socialement homogènes. La démarche dans laquelle nous pouvons tous nous retrouver et de partir des situations auxquelles sont confrontés les acteurs et de travailler à partir de ces parcours d’expérience pour dégager des problématiques et des actions communes. Nous sommes bien dans une recherche-action. Il s’agit donc de respecter les dynamiques internes de chaque collectif ou groupe et en même temps d’arriver à construire une parole et des enjeux dans l’espace public pour amener ses lieux à s’inscrire dans un schéma d’aménagement de développement du territoire et une économie de proximité.

Pour une autre approche du territoire et de son aménagement

Ces lieux ne sont pas en dehors de la ville, mais au centre des questions urbaines et par leur activité confirment qu’on ne peut les reléguer à la marge selon les représentations sécuritaires du moment. Il ne s’agit pas simplement en tant que « collectivisme libertaire » ou disons de manière moins orientée « démarche autonome » de dénoncer un pouvoir, mais aussi prendre le pouvoir de diffuser des expérimentations qui peuvent rentrer dans les logiques de développement territorial. Le lieu est la plus petite unité de l’échelle du commun à partir de laquelle s’élabore une commune ou une collectivité territoriale. L’architecture fluide du lieu peut donc se concevoir comme une modélisation de tiers lieux extensible à d’autres espaces de vie, en termes notamment d’économie du commun, de circuits courts, d’innovation sociale, etc.

Le squat, comme habitat, renverse complètement l’approche actuelle de l’architecture écologique. Le discours technocratique dominant se focalise sur la technologie et la matière, la performance des équipements et de l’isolation… tout en construisant des logements nécessitant toujours plus de surface par individus, incarnant des modes de vies individualistes qui multiplient les dépenses matérielles, énergétiques, etc… des résidents.

Le squat est un habitat écologique non pas par les performances de ses qualités physiques (isolation…) mais par la qualité écologique des modes de vie qu’il incarne. Dans un monde dominé par le chiffre et la pensée rationnelle, il serait intéressant d’organiser la mesure de cette qualité écologique de l’habiter coopérativement. Cela revient à mettre la science, ou plus précisément une forme de démonstration scientifique, au service d’un projet politique. Celui de tordre le cou au discours technocratique qui règne encore dans le monde dans le bâtiment et empêche l’émergence de réponses crédibles à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques contemporains. Si les limites de l’agriculture conventionnelle sont connues du grand public et que s’organise des formes de soutien citoyen à l’agriculture paysanne, raisonnée, écologique… la prise de conscience citoyenne des limites de l’architecture conventionnelle reste à générer. L’agriculture intelligente fait sourire, la ville intelligente continue de faire rêver.

Il est important de faire connaître le squat comme forme d’habitat écologique et de le mobiliser dans le cadre des débats actuels entourant l’architecture écologique.

Annexe : Économie populaire et/ou économie sociale et solidaire ?

Cette note de travail reprend des éléments discutés à la table ronde « Redistribuer » du colloque du Groupement d’Intérêt Scientifique « Démocratie et Participation » sur les « Expérimentations démocratiques aujourd’hui : convergences, fragmentations, portées politiques » le 27 janvier 2017 à la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord[1].

Quelles sont les conditions pour que la problématique de l’économie populaire soit prise en compte dans le domaine politique ? Depuis une dizaine d’années, des récupérateurs-vendeurs franciliens qui se nomment eux-mêmes « biffins » se sont mobilisés en réseau et en associations pour faire reconnaitre l’utilité directe de leur activité et faciliter l’ouverture de marchés dans l’espace public (voir le rapport d’étude auquel nous avons contribué en 2012 pour la région Île-de-France)[2].

  • Soit on place la récupération vente des biffins dans une économie de survie, c’est-à-dire à un sous-prolétariat qui rentre en concurrence avec le prolétariat classique et la forme salariale. Nous parlons effectivement d’économie informelle c’est-à-dire de personnes sans statut à qui on peut toujours reprocher de développer une économie concurrentielle (pas d’agrément, pas d’inscription au registre professionnel, as de cotisation sociale, pas de diplôme ni de licence)
  • Soit on place la récupération vente dans le couple « infernal » insertion / répression qui conditionne la mise en place de certains espaces marchands à une obligation de réintégration dans l’économie classique et au développement la répression partout ailleurs. Ce qui aboutit à la situation actuelle de quelque centaine de places accessibles en région parisienne alors que l’ensemble du territoire est soumis à une répression sans vision globale de cette économie.

Mais quand on interroge des structures de réemploi sur quel modèle économique ils veulent insérer les plus pauvres on s’aperçoit qu’il n’y a pas véritablement de réflexion quant à une forme alternative économique. Autrement dit on demande aux biffins qui ont trouvé une réponse par l’économie populaire de les réinsérer dans le système qui les a exclus.

Une autre approche est de dire que la récupération vente s’insère dans une forme écosystémique interrogeant les possibilités d’un développement économique sur un territoire. Il manque cette interface aujourd’hui entre une économie de survie et ce que serait cette économie populaire. On parle à la fois d’une économie au rez-de-chaussée des villes, d’un travail d’autoformation, d’une économie menée par les plus pauvres qui bénéficient aux plus pauvres.

Par leur propre force de travail, leur capacité à s’auto-organiser, les ressources recyclables disponibles sur les territoires, les biffins développent une activité économique de proximité. Tout en satisfaisant leurs besoins de base, ils participent en outre à un système socioéconomique d’échange. Ils contribuent à travers des circuits-courts à réintroduire des logiques endogènes de développement territorial.

Elle peut prendre différentes formes : ateliers autogérés, groupe d’achat, échoppes fixes ou ambulantes, petites réparations, systèmes d’échange local, cuisines collectives, récolte des déchets et revente dans la rue ou au bénéfice de dispositif de récupération…

C’est sur ce dernier aspect du circuit de la récupération-vente que s’appuie particulièrement notre programme de recherche-action, car il est exemplaire d’une économie d’auto-réalisation basée sur des compétences collectives contribuant à un développement durable dans la tradition des puciers aux portes de Paris.

La question qui se pose alors sur l’articulation entre forme d’expérimentation et forme d’écodéveloppement. À quoi sert-il d’expérimenter un nouveau modèle économique si les travailleurs qu’ils soient employés ou entrepreneurs sont confrontés à un modèle économique subordonné selon des règles financières à court terme peu propices à la créativité ? C’est en cela que les logiques normatives de l’économie sociale et solidaire classique ne sont pas non plus les réponses adéquates. Il est important que les formes de modélisation qui permette la généralisation de l’expérimentation puissent être aussi en adéquation avec une économie populaire. Sinon, on tombe dans une injonction paradoxale où l’on nous le demande d’expérimenter sans possibilité de proposer un modèle alternatif.

Nous rejoignons en cela la position de Jean Louis Laville sur la difficulté de la problématique de l’économie populaire soit prise en compte dans le domaine politique : « Il y a une segmentation et une hiérarchisation entre les sphères économiques et politiques. Au XIXe siècle la gauche s’est affirmée comme relevant du déterminisme économique avec la croyance très forte du développement des forces productives qui rejoint une pensée du libéralisme et participe à l’invalidation symbolique des économies populaires. Ce fétichisme politique pense finalement qu’à partir de la prise de pouvoir d’État de la possibilité par quelques réformes structurelles d’aller vers un changement démocratique. En cela la pensée sur le changement social a été orientée par le déterminisme économique.

Du côté de la pensée d’une entreprise non capitaliste, il n’y a pas de théorisation qui est tenue la durée. L’une des seules est la théorisation de l’économie sociale, mais qui s’est également enfermé dans une pensée limitée à l’entreprise comme organisation. Elle a cru qu’il suffisait de changer la propriété collective pour avoir un fonctionnement démocratique et qui a pensé que le changement social se réduisait à un certain nombre d’entreprises coopératives qui allaient essaimer par leur valeur d’exemple. La question est donc de penser un pont, construire des médiations entre la sphère politique et la sphère économique. Ce déficit théorique est devenu de plus en plus sensible alors que les pratiques aujourd’hui nous indiquent ces ponts existent dans la réalité où l’économie populaire sort de l’économie de survie pour légitimer un certain nombre de pratiques populaires en accentuant les formes de solidarité qui réinterroge les modèles de gouvernance à partir d’actions concrètes. C’est bien ici que se situe notre recherche-action avec les récupérateurs vendeurs l’expérimentation « Rues marchandes ».

Nous dégageons ici quatre points principaux qui pourraient représenter autant de soutiens à des expérimentations dans la perspective d’une généralisation :

  1. La capacité d’auto développement à partir des ressources endogènes du territoire qui à la capacité de miser sur son identité propre territoriale affirmer à partir de ses ressources humaines naturelles culturelles patrimoniales qui sont liées à l’histoire Savoir-faire et des coutumes. Il y a lien entre développement économique et préservation du capital patrimoniale. On pourrait concevoir des ateliers populaires du territoire incluant des équipes pluridisciplinaires pour révéler les ressources inexploitées.
  2. La capacité de créer un écosystème à travers une diversité des acteurs socio-économiques mise en relation. Où pourrait en envisager un cluster pour prendre un terme à la mode consacrée à l’économie populaire entre entreprises sociales, culturelles et économiques qui mettrait en relation fabrication de l’habitat, rues marchandes, accueil d’urgence, jardins partagés, auto réparation et autres ateliers.
  3. La capacité de mettre en place une nouvelle forme de gouvernance qui dépasse les élus et la démocratie élective ou même participative en inventant de nouveaux dispositifs de gestion des biens communs mettant en lien des acteurs autour d’une dynamique de développement territorial. Cela renvoie à la possibilité à de nouveaux acteurs de se déclarer sur le territoire qu’ils passent ou non par le tissu associatif ou coopératif de l’économie sociale et solidaire classique.
  4. La capacité à créer une économie d’échelle en mettant en relation différents territoires dans une dimension régionale et en créant ainsi une interface entre une économie de proximité et filières économiques s’appuyant sur une ingénierie dans une logique de mutualisation des moyens, afin de répondre aux besoins des différents acteurs qui maîtrisent sans sa production du territoire. Cette économie au « rez-de-chaussée » des villes d’auto construction, de transformation répondant à la nécessité des situations, induit également un autre rapport à la mobilité et la proximité.

Hugues Bazin, Contre-espaces d’une économie créative et populaire, www.recherche-action.fr, 2017


[1] Participant à la table ronde : Hugues Bazin (Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action), Pierre Crétois (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Maria Inés Fernandez Alvarez (Universidad de Buenos Aires), Jean-Louis Laville (Lise, Cnam), Sébastien Thiéry et Charlotte Cauwer (PEROU, sous réserve), Stéphane Vincent (27ème Région)

[2] http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/download/etude_sur_les_biffins_en_ile_de_france/Les-biffins-etude-qualitative.pdf

Expo photo – Récupérateurs de déchets à Casablanca et Istanbul : une économie populaire

Une exposition de photographies réalisées par Pascal Garret du 2 au 31 mai 2017

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

Cette exposition présente des portraits photographiques de récupérateurs de déchets des villes de Casablanca (Maroc) et Istanbul (Turquie), travail ayant été réalisé en parallèle avec les travaux de la géographe Bénédicte FLORIN (Université de Tours).

 

Le “dernier échelon de l’échelle du travail“ ?

À cause de leurs activités liées aux déchets et à cause des caractéristiques de leurs espaces de vie, les communautés de récupérateurs de déchets sont aujourd’hui clairement exclues de la ville et de la société. Quand ils travaillent, ils sont souvent les victimes de violences de la part des autorités locales et parfois même d’autres habitants. Leurs espaces de vie et de travail, bidonvilles et autres quartiers informels, sont régulièrement démolis ou menacés par le développement immobilier ou par de grands projets de rénovation urbaine. Pire, les réformes de gestion des déchets actuellement mises en œuvre par les pouvoirs publics les excluent : la modernisation ne peut pas et ne veut pas prendre en compte ces “pauvres“, “sales“ et “archaïques“ récupérateurs de déchets.

Pourtant, ces récupérateurs font un travail plus qu’utile, évitant le rejet direct de grandes quantités de déchets tout en offrant à ces objets et matériaux une nouvelle vie. En outre, leur activité ne coûte rien à la société car ils sont auto-financés, contrairement aux multinationales qui sont largement subventionnées pour évacuer et enfouir les déchets sans vraie valorisation de ces derniers.

L’idée de ce travail photographique est de présenter des portraits de ces personnes dont le métier est de récupérer les déchets, avec la préoccupation de montrer qu’elles sont complètement membres d’une société dans laquelle elles devraient avoir aujourd’hui une place et un rôle essentiels, en particulier dans un contexte où les questions environnementales sont plus que jamais à l’ordre du jour : Qui est vraiment propre, qui est vraiment sale ?

Architecte et sociologue de formation, Pascal Garret pratique à titre indépendant la photographie dans le cadre de recherches en sciences sociales. Il consacre une partie de ses travaux à la question des « récupérateurs de déchets ».

Les tiers-lieux, espaces d’émergence et de créativité

Article rédigé par Christine Balaï, dans le cadre de l’étude réalisée par le Laboratoire LISE du CNAM pour la ville de Paris, « Pratiques culturelles à l’horizon 2030 », 2012

Au croisement du territoire réel et du virtuel, de nouveaux lieux émergent ou d’anciens lieux sont réinvestis. Ces lieux tiers en facilitant la rencontre, le partage, la collaboration, la fertilisation croisée entre  différents publics, sont des vecteurs potentiels de créativité, d’émergence de nouveaux possibles et d’innovation. Ils supposent la mise en place de nouvelles médiations adaptées.

La notion de tiers-lieux

C’est le sociologue Americain Ray Oldenburg qui a introduit en 1989 la notion de tiers-lieux. Oldenburg s’intéressait à la naissance de nouveaux lieux, intermédiaires entre le domicile et le travail et adaptés à un style de vie urbain, individualisé et mobile. « Les « tiers-lieux » se développent dans le monde entier. Ni privés, ni publics, ils composent une solution hybride entre espace personnel et espace ouvert, domicile et travail, convivialité et concentration. Les tiers-lieux réunissent un certain nombre de conditions permettant les rencontres informelles et favorisant la créativité des interactions sociales, notamment à travers l’ouverture, la flexibilité, la viabilité, la convivialité et l’accessibilité. Les amis occasionnels, les habitants d’un quartier, les professionnels d’un secteur, peuvent s’y retrouver et en faire le noyau de leur communauté. Parmi les utilisateurs réguliers, la conversation est le centre des activités et l’humeur est détendue. Les rencontres informelles et familières dans ces lieux n’ont pas à être planifiées entre les individus qui s’y croisent et s’y retrouvent. Ce sont des lieux dits « de passage » qui attribuent un sens nouveau à l’espace et à la culture à travers les communautés qui se forment et se rassemblent, des réseaux qui se tissent et grandissent autour des usages que l’on en fait.

Dans ce cadre, le « café du coin », le bar connecté, le squat d’artiste ou le centre culturel en tant qu’espaces publics servant de point informel de rencontre, peuvent devenir des tiers-lieux selon l’usage qu’en font les individus qui les animent, occupent et visitent. Plus qu’une simple caractéristique spatiale, les tiers-lieux sont donc en grande partie le produit des relations humaines, des interactions créatives et des modes d’organisation sociale et professionnelle dominant les sociétés contemporaines.

Chaque «tiers-lieu» a sa spécificité, son fonctionnement, son mode de financement, mais tous favorisent la créativité, l’initiative et le partage » (Design des politiques publiques, La 27e Région, p77). On assiste actuellement à l’émergence d’un nombre croissant de ces tiers-lieux. Leur fonction se formalise, se professionnalise et parfois se spécialise.

Ainsi les espaces de coworking destinés aux travailleurs nomades et aux entrepreneurs en quête d’un bureau occasionnel ou d’un lieu de rencontre répondent-ils à cette logique.
« Les co-working space » sont des tiers lieux spécifiques. S’inscrivant dans la «mythologie» californienne, ils permettent, selon des modalités diverses, aux acteurs du numérique, mais pas uniquement, d’évoluer professionnellement dans un cadre stabilisé au carrefour des compétences, des savoir-faire et des communautés de pratique. C’est à travers quatre dimensions principales que la notion de « co-working space » peut se définir :

  1. Economique, une capacité à générer du revenu,
  2. Socioprofessionnelle, un lieu de référence où les professionnels d’un même domaine peuvent se rencontrer, échanger et travailler,
  3. Culturelle, un lieu où certains principes et certaines valeurs d’ouverture, de partage sont mis en avant. Un lieu qui produit un mouvement, ayant une aura dépassant ses propres frontières de pouvoir d’action,
  4. Territoriale et spatiale, un lieu inscrit sur un territoire, connecté à son tissu qui encadre, encourage et accélère les processus dit de «sérendipité» en favorisant les rencontres hasardeuses et non-linéaires.

Le brassage de compétences, de sensibilités et de point de vue différents que permettent ces espaces constitue un terreau propice à la naissance d’idées nouvelles. La classe créative est attirée par ces lieux de vie favorables au phénomène d’émergence dont elle renforce le dynamisme et l’attractivité créant ainsi un cercle vertueux favorable à l’innovation, aux partenariats et aux synergies. De la même manière les membres des réseaux sociaux retrouvent dans ces lieux physiques un pendant naturel à leur espace virtuel.

A Paris, la Cantine a fait office de pionnière en proposant au début 2008 un espace de travail collaboratif en réseau. Elle a pour vocation de créer un environnement propice au fourmillement d’idées dans une atmosphère de liberté et de créativité. Ouvert début 2008 dans le 2° arrondissement à Paris par l’association Silicon Sentier, associée à la Fing, cet espace d’innovation, de travail et de rencontres ne désemplit pas depuis. 15582 visites, 600 personnes uniques par semaine, plus de 500 événements, 318 coworkers, au moins 30 000 cafés, 35 personnes uniques par m2/an… Entrepreneurs, développeurs, freelance, seniors et jeunes de startup, chercheurs, politiques, artistes, tous habitants temporaires, ont investi cet espace. . On cherche ici à favoriser le développement de projets, de logiciels, de blogs et de toute innovation liée aux technologies du numérique en faisant se croiser des mondes différents travaillant dans des lieux éclatés. La Cantine est à la fois un lieu de réseautage, d’apprentissage, de débats et de “frottement” permettant de créer des dynamiques collectives, de structurer des communautés, en agrégeant divers acteurs sur des projets communs et collaboratifs, de créer de la valeur. Comme l’indique Stéphane Vincent, responsable du programme de la 27° Région hébergé à la Cantine, “ce qui marche dans la fabrique de l’innovation, c’est tout ce qui relève de la créativité, de l’irrationnel, du désir et de l’interdisciplinarité. La Cantine est un espace à faire de l’imprévu, qui ne touche pas seulement la filière numérique, mais est aussi un lieu d’innovation sociale”. Et pour Denis Pansu, animateur du Carrefour des Possibles, “la culture d’innovation doit être partagée. Au moment où les modèles économiques s’effondrent, le développement économique doit se faire avec les citoyens, les consommateurs”. Ces nouvelles manières d’envisager l’innovation et la créativité constituent une tendance de fond venue des États-Unis et qui se propage en Europe.

Les tiers-lieux ne sont pas cependant limités aux créatifs imprégnés de nouvelles technologies. Ils se développent aussi dans d’autres milieux : professionnels, sociaux, culturels…

La Ruche est une initiative parisienne comparable à la Cantine mais dont l’activité est centrée sur le développement durable et l’entrepreneuriat social. Cet espace de coworking met en avant la collaboration et l’échange d’idées, de problèmes et de solutions autour de l’innovation sociale et environnementale. La Ruche est ouverte à toute personne proposant une réponse innovante à un défi social ou écologique, sa vision étant de concilier économie et développement humain.

Toujours à Paris, le secteur culturel a aussi ses tiers lieux. Patrick Genoux cite le 104 dans son article sur les tiers lieux. « Ouvert à tous les arts, cet espace (de création et de production artistique dans le 19°arrdt) compose un ensemble architectural inédit où l’art vient à la rencontre de ses différents publics. Cette orientation forte impulse des modes de fabrication, de production et de visibilité résolument nouveaux. Le 104 accueille également une pépinière de jeunes entreprises qui situent leur action au carrefour de l’innovation technologique et de la création », www.incubateur104.org. Plus résolument innovant que le 104 qui a notamment du mal à s’inscrire dans le quartier, le 100, dans le 12° arrondissement, est un lieu ouvert dédié aux arts plastiques (mais pas uniquement) et ouvert à tous, professionnels et amateurs, pour un coût très modeste. L’ambition de ses directeurs est d’essaimer, chaque arrondissement devant, selon eux, disposer d’un lieu de ce type au même titre que d’une piscine ou d’une bibliothèque municipale.

Dans le domaine social, le programme « Plus longue la vie », engagé par la Fondation Internet Nouvelle génération (Fing) sur le vieillissement de la population et les relations intergénérationnelles à l’heure du numérique, a été appelé à retenir la notion de Tiers lieu : lieu de discussion, de socialisation, de découverte où les gens peuvent se rencontrer, ou se développent des animations locales en fonction des besoins des personnes, qui favorise les rencontres intergénérationnelles et valorise les personnes âgées, en mettant en avant la créativité des seniors. La Maison ouverte, ouverte en 2003 et 2009 dans le 14e puis dans le 12e arrondissement parisien en est une illustration type. La Maison ouverte se veut un nouveau lieu de vivre ensemble, qui lutte contre la stigmatisation des personnes âgées. Mise en application du design dans le domaine social, elle développe autour des personnes âgées et leurs proches une dynamique collective et sociale entre les générations tous en développant la dimension culturelle et en favorisant l’épanouissement et la créativité individuelle des personnes. Lieu ouvert sans fonctionnement préétabli, il choisit d’ancrer son action à l’échelle du quartier, par l’intermédiaire d’espaces d’accueil et d’activités ouverts à tous les publics et non seulement aux personnes âgées. Fermé provisoirement en l’absence de modèle économique, l’espace à venir intègrera la dimension des nouvelles technologies.

En France les tiers-lieux se développent également en province comme les Cafés de Pays de l’Yonne, Les Salles dans la Loire ou la Bo[a]te à Marseille. La profusion de ces tiers-lieux a été si importante ces dernières années que l’association Bureauwiki a décidé de créer un guide mondial des espaces de coworking (en cours d’élaboration de façon coopérative).

Les problématiques soulevées

Lieux ouverts, marqués par une culture d’échange, de partage et la convivialité, les tiers lieux favorisent la créativité, la culture de l’innovation et le vivre ensemble selon leur spécificité (co-working place, lieux culturels, « Maisons »). Ils ont une dimension culturelle forte à la fois numérique, sociale et d’innovation. Cette culture reste toutefois aujourd’hui inégalement partagée. Dès lors, l’enjeu est de créer les conditions de développement et de maillage de ces lieux sur l’ensemble du territoire, et leur accès par l’ensemble de la population.

L’esprit de partage, d’échange, de convivialité et de vie communautaire » caractérise le mouvement des coworking space. « Le co-working est considéré (…) comme un mouvement socioculturel dans lequel la collaboration est le lien structurant de la communauté. Une notion d’intelligence collective apparait dans ces espaces, la communauté des coworkers formant des petites équipes d’indépendants se réunissant autour d’un projet collaboratif. Ainsi la collaboration n’est pas uniquement une fin en soi mais un mode d’organisation intrinsèquement lié à ces types de lieu. L’aspect culturel se manifeste dans les espaces de co-working aussi par l’influence des communautés de l’open source et par l’assimilation de la « culture du libre » par les nouvelles générations ». Nouveau type de lieu cristallisant et rendant visible les valeurs de la « culture digitale », La Cantine est empreinte d’une dimension culturelle technologique forte sans pour autant réserver son accès aux seuls «technophiles». Comme l’indique Stéphane Vincent, responsable du programme de la 27° Région hébergé à la Cantine, “ce qui marche dans la fabrique de l’innovation, c’est tout ce qui relève de la créativité, de l’irrationnel, du désir et de l’interdisciplinarité. La Cantine est un espace à faire de l’imprévu, qui ne touche pas seulement la filière numérique, mais est aussi un lieu d’innovation sociale”.

L’animation sous-jacente au lieu est fondamentale. Elle s’appuie sur une équipe d’animation dédiée et une diversité de formats d’animation (conférence, ateliers de travail, Barcamp, petit-déjeuner débat, etc.). Ces modes d’animation doivent favoriser la transversalité des acteurs, le brassage des réseaux et des communautés d’acteurs, de filières professionnelles, l’identification des innovations et tendances technologiques, la rencontre avec les « end– users », etc.), un accompagnement personnalisé des porteurs de projet, une programmation de contenus de qualité.

Des lieux comme la Cantine, s’ils sont ouverts à toute population, concernent avant tout les couches créatives mais seulement marginalement les autres couches de la population. La culture numérique mise au service de l’innovation sociale et du vivre ensemble reste peu développée.

Comme l’indique Hubert Guillaud, d’Internet Actu, « La fracture numérique se réduit au niveau des populations les plus réfractaires. On parle beaucoup des « Digital Native », mais les jeunes utilisent l’internet sans vraiment le maîtriser. La question de l’alphabétisation par rapport au numérique reste entière. Il n’y a plus de fracture numérique avec le mobile. Avec les smartphones demain, les gens auront une connexion permanente au web, mais les outils ne feront pas tout, la différenciation se fera sur le contenu. Les fractures sociales sous-jacentes perdureront s’il n’y a pas d’action. Cela pose la question de la politique culturelle : Où est la politique culturelle, la politique publique numérique ? En France, on privilégie l’économie numérique, mais on ne voit pas la ligne de fond. Le dernier plan numérique d’éducation concerne l’informatisation des collèges ».
« La question de la médiation est essentielle, cela est loin d’être facile » rappelle Hubert Guillaud. « C’est une question d’Education populaire. Le numérique est un levier supplémentaire pour l’éducation populaire, un outil prétexte, une façon de dépasser les choses ancrées ».

Cela redonne toute sa place pour réinvestir d’anciens lieux dans une dynamique de tiers lieux (ou en créer de nouveaux) : espaces publics numériques (EPN), bibliothèques, centres culturels, espaces sociaux, maisons de quartiers, cybercafés sociaux, etc. constituent des lieux de rencontres, d’éducation populaire, de projets pour inventer de nouvelles pratiques, permettre la fertilisation croisée au service de l’innovation et/ou du vivre ensemble, en s’appuyant sur le numérique comme vecteur de connaissance et de collaboration.

La Maison Populaire de Montreuil s’inscrit dans une telle dynamique. Pour Jocelyne Quélaud responsable multimédia « La Maison pop de Montreuil, c’est une association d’éducation populaire, au sens originel du terme. C’est un lieu où on va retrouver la pluridisciplinarité, avec plus d’une centaine d’ateliers annuels ». Il y a également de la diffusion culturelle : des arts visuels, cela fonctionne comme un laboratoire avec un commissaire différent chaque année qui fait trois propositions. Cela permet parfois aux artistes de créer des œuvres spécifiques » ou encore de la musique avec des concerts, des rencontres. « Vendredi il y a eu une soirée superbe qui mêlait des professionnels et des amateurs avec un croisement des disciplines. C’était intergénérationnel, ça s’est clôturé par un concert avec des jeunes de 11-13 ans. Avant il y avait des ateliers d’ukulélé, de chants du monde. On travaille vraiment sur cette notion d’intergénérationnel et de croisement de cultures. C’est de la trans-culture ». Le multimédia a toujours fait partie de l’association. Ce principe a toujours été présent. Il y a eu des débats autour de quelles sont les images de demain ? En 1998, Annie Agopian a monté un dossier pour ouvrir l’espace multimédia dans cet esprit : arriver à croiser des choses pour susciter des désirs. Le dossier a été accepté et c’est là que je suis arrivée. La Maison Pop à la base, c’est de la transdisciplinarité. Beaucoup d’enseignants se plaignent de ne pas avoir de lieu pluridisciplinaire, ne serait-ce qu’au niveau des universités qui sont spécialisées. Comment générer des croisements ? » « Le potentiel est donc bien non seulement dans le numérique mais dans la rencontre et l’action. Dans ce contexte, l’enjeu est d’une part de garantir un lieu d’échange dédié au lien social entre habitants et acteurs de la société civile, et d’autre part de marier la dimension numérique avec la capacité de se rencontrer vraiment pour produire du « vivre ensemble ». affirme ainsi Hugues Aubin, chargé de mission TIC à la Ville de Rennes.

Pour François Seyden de l’association Parlez Cité, « Il y a un concept que j’ai envie de développer : le cybercafé citoyen. L’idée, c’est qu’on est dans un lieu de rencontre mais on peut aussi produire du contenu parce qu’on a tous les outils. C’est le principe d’une équipe de rédaction dans un lieu citoyen. Dans les café philos, les gens viennent écouter. Moi, je propose un lieu où on vient débattre et diffuser quelque chose à partir du débat ».

Pour Maurice Benhayoun, responsable de la Délégation aux usages de l’internet,  « Le prochain défi est de traiter correctement le rapport avec la banlieue. Si on veut montrer qu’on est à la pointe de la question, c’est le grand pari du Paris à venir. On peut le traiter en repensant la fertilité des banlieues ». Et de préconiser un certain nombre de pistes : « notamment reconstruire le réseau de MJC, lieu toujours ouvert où on peut toujours entrer. Aujourd’hui, les problèmes se cristallisent sur les cages d’escalier, parce que les jeunes n’ont pas de lieu où aller, pas de salle de jeu, pas de lieu de rencontre légitime. Les salles de sport sont efficaces, elles sont d’abord un lieu de rencontre. A Champigny, le commissariat est au centre de la Cité ».

Au-delà de la multiplication des lieux favorisant la rencontre et la créativité c’est bien la création d’un nouveau « vivre ensemble » dont il s’agit. Les « tiers lieux » apparaissent alors comme des dispositifs clé en complémentarité avec les réseaux sociaux de proximité afin de favoriser la solidarité de proximité.

Inaugurée par Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, la Maison des Voisins, implantée dans le 17ème arrondissement de Paris, est le premier espace dédié au développement des solidarités de voisinage et à l’amélioration du climat social dans les immeubles ou les lotissements. Lieu de rencontre, la Maison des Voisins doit permettre de créer une dynamique positive entre les habitants, qui deviennent acteurs à part entière de tous les projets du quartier.  » Avec la Maison des Voisins, nous voulons stimuler les solidarités de proximité en mettant à la disposition des habitants des outils simples et efficaces pour développer des liens de proximité, se former, partager des idées d’action, des expériences… » déclare Atanase Périfan, Président de l’association « Voisins Solidaires » et créateur de la Fête des Voisins. La première maison-pilote a ouvert ses portes au 1bis, rue Descombes 75017 Paris. L’association Voisins Solidaires prévoit d’ouvrir 10 nouvelles Maisons des Voisins d’ici fin 2010 un peu partout en France en partenariat avec les mairies, les bailleurs sociaux… Elle envisage par ailleurs de croiser les maisons des voisins avec les réseaux sociaux de mise en relation entre habitants. Des contacts sont en cours avec Charles Verdugo, responsable de ma-residence.fr, et avec Nathan Stern, fondateur de Peuplade et de Voisin’Age.

Dans une vision prospective imaginée dans le cadre du programme « Plus longue la vie », le scénario du MAGASIN redonne aux espaces de grande distribution, la chaleur et la convivialité des marchés, en imaginant un espace coopératif entre grande distribution et ressources locales. Le MAGASIN est un espace dédié au ravitaillement sous toutes ses formes : services de portage de repas, associations de cuisiniers amateurs, wiki territorial des producteurs locaux, locaux disponibles pour une serre agricole partagée… Qu’il soit positionné à la périphérie des villes, ou en milieu rural, le dispositif crée un « éco-système », dynamisant la vie sociale, recréant du lien et une éthique solidaire et durable autour des activités de consommation. Le dispositif FIL D’ARIANE propose un réseau de ressources matérielles et humaines pour favoriser le maintien à domicile et les opportunités d’entraides entre les habitants. On y retrouve les patients, mais aussi leurs proches (les « personnes relais »), les soignants à domicile, les associations, les groupes bénévoles. Au centre du dispositif Fil d’Ariane (cité pour les réseaux sociaux) une ANNEXE héberge les professionnels de santé et favorise l’échange de paroles et la coordination des acteurs en évitant le piège d’une relation de soin déshumanisée.

Le renouveau des Espaces publics numériques

Nés il y a presque 15 ans pour lutter en faveur de l’e-inclusion, les lieux d’accès public à Internet sont aujourd’hui plusieurs milliers sur toute la France.

En Ile-de-France, Sur les huit départements qui constituent le territoire régional, deux d’entre eux ont mis en place une politique volontariste de développement d’espaces publics numériques sur leur territoire : Paris et l’Essonne et de façon moindre les Yvelines. Une dizaine de collectivités locales ont une coordination territoriale et, à ces personnes, viennent s’ajouter les réseaux nationaux ou métiers qui ont également une coordination et animation régionale. Il s’agit aujourd’hui principalement des Cyber-base animé par la Caisse des Dépôts et Consignations, des Point Cyb initiés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, ou encore de réseaux comme celui de la Fédération des Centres Sociaux Parisiens… 435 espaces publics numériques (EPN) ont été recensés sur le territoire francilien par Artesi Ile-de-France. La plupart des EPN sont désormais intégrés dans une structure existante ayant ses propres activités et publics, comme des bibliothèques ou médiathèques, des centres sociaux ou maisons de quartier… L’objectif pour Artesi-Ile-de France « est de travailler à un maillage territorial cohérent avec une visée d’équité territoriale pour l’accès accompagné à Internet et au multimédia ».

En France, la ville de Brest a poussé le plus loin cette politique en créant un maillage terrritorial dense de PAPI (point d’accès public à internet) intégrés dans des lieux ordinaires de proximité et impliquant les acteurs de la cité dans l’accompagnement des usages.
Une résidence, concernant l’avenir des espaces publics numériques, menée en Région PACA dans le cadre du programme de la 27° Région (laboratoire d’innovation publique des Régions de France), a montré que l’EPN incarne aujourd’hui une approche moderne de la médiation et de l’espace public « nouvelle génération ». Il peut s’y produire des choses qu’on ne voit pas forcément dans les espaces publics traditionnels, à l’accueil des mairies, au sein des organismes de formation. Comme le dit Michel Briand, maire-adjoint à Brest en charge du numérique « nous ne sommes plus seulement dans un équipement destiné à réduire les écarts, mais dans la palette des usages inventés par un ensemble d’habitants et d’acteurs du quartier, dès lors que les animateurs ont su développer une attitude d’attention aux personnes et aux usages potentiels ».

La résidence menée dans le cadre de la 27° Région a permis de révéler, que les EPN ont depuis longtemps franchi le stade de simples lieux d’accès pour devenir des espaces de production et d’invention ; des lieux ouverts où se construisent des pratiques de médiation nouvelles, et où s’inventent des réponses concrètes à la recherche d’emploi et au développement d’activités. Il est sans doute possible d’encourager les EPN non seulement à inventer des services, mais à les co-concevoir avec les utilisateurs, les EPN jouant le rôle de laboratoire de nouveaux services.

 Des tiers lieux au service de l’innovation sociale et culturelle

A Nantes, l’association PiNG préfigure ce type de lieu, au service de l’innovation sociale et culturelle pour tous : association-ressource et pépinière de projets innovants, PiNG conseille, accompagne et impulse des initiatives qui permettent d’identifier, d’expérimenter et d’évaluer les usages sociaux et culturels liés au multimédia. A travers ses activités PING  valorise la dimension culturelle des pratiques numériques, à la fois comme outils d’accès à la culture et aux savoirs, outils d’expression et de création, outils de mutualisation et de coopération.

Pour Maurice Benhayoun, il faut aller plus loin : « Il faut créer des lieux de réflexion à l’intérieur de la Cité, créer des microsociétés sur des bases politiques qu’on connaît. Créer des lieux où les habitants ont une vraie raison de se situer où on les aide à créer leur futur, développer des activités. Créer des pôles de développement urbain. Rester ouvert. La réponse n’est pas dans l’industrie. Si la question sociale est prioritaire, l’industrie est secondaire. Il faut faire des pôles d’innovation sociale, à l’exemple des pôles de compétitivité. Susceptible de générer un vrai savoir et une vraie richesse. Il faut créer un pôle de compétitivité d’innovation sociale. Il y a des besoins, un potentiel de mise en œuvre, il faut donner aux gens les moyens de construire ce dont ils ont besoin ».

Longtemps considérée de façon marginale et avec des moyens chichement accordés, l’innovation sociale retrouve quelques lettres de noblesse avec le numérique dans un contexte de crise qui appelle à la réinvention sociale. C’est dans cette perspective qu’il faut considérer le projet Liens. Une façon d’impliquer activement la population et les structures associatives et de quartier dans la construction du « vivre ensemble » pourrait être d’encourager le développement d’universités populaires, tout en favorisant le croisement entre culture populaire et culture numérique.

Depuis Janvier 2009 un groupe de recherche composé d’habitants de la ville de Ris-Orangis s’est constitué pour réfléchir au concept d’université populaire. Réunie à la MJC de Ris-Orangis, la démarche est accompagnée depuis le commencement par un philosophe, Miguel Benasayag, qui a une expérience intéressante de création d’université populaire depuis une vingtaine d’années dans différents pays (France, Argentine, Italie, Belgique, Bolivie, etc.). Afin de redonner aux femmes et aux hommes de la puissance d’agir dans un monde envahi par le négatif, l’objectif des « Université populaire-laboratoire social » (UPLS) est de construire des savoirs concrets qui émergent de situations concrètes vécues par les personnes rencontrées (travail, école, transport, hôpital, prisons, luttes de sans papiers, etc.) et de recueillir, en un territoire donné, ce que Foucault a nommé les « savoirs assujettis », savoirs locaux et territorialisés à partir desquels les personnes concernées pourront formuler des hypothèses théoriques et pratiques afin de se réapproprier leur vie. Le dispositif des UPLS permet ainsi de rechercher et de proposer des réponses collectives et pratiques aux dysfonctionnements d’une société trop marquée par l’idéologie néolibérale. Cette université est dite « populaire » parce qu’elle a vocation à être la plus large possible, à développer son champ d’action dans un grand périmètre, celui des habitants d’un quartier, par exemple, comme c’est le cas dans l’expérience qui commence à être menée par la MJC de Ris-Orangis.

Conférence dansée : « Danse contemporaine : Questions d’Afrique »

Le Collectif Essonne Danse et le Théâtre de l’Arlequin vous proposent un temps d’échanges autour de la thématique « Danse contemporaine : Questions d’Afrique » dans le cadre de la 17ème édition du festival Rencontres Essonne Danse.

Samedi 18 mars 2017  – 14h30 – Salons du Château de Morsang-Sur-Orges  Place des Trois Martyrs 91390 Morsang-sur-Orge – RER C Savigny-sur-Orge, bus DM 21 Château de Morsang

La dénomination « danse contemporaine » ne désigne pas la « danse d’aujourd’hui », mais l’aboutissement d’une *lignée artistique occidentale* : danse classique, danse moderne, danse contemporaine.

En s’exportant en Afrique, cette discipline a rencontré un continent où, dans des *configurations très différentes, la danse tient une place majeure. Les questions que ce continent pose à la danse dessinent la possibilité d’un monde où une *féconde conversation* *des cultures *est désormais possible.

Le colloque dansé donnera une place importante à ce que dit la danse, à travers de courtes pièces ou interventions dansées ouvrants chacune sur une problématique, notamment autour de l’histoire ambigüe de la danse contemporaine en Afrique, et autour des lignées qui ne procèdent pas des pratiques « savantes » telles que le hip hop. Chaque thématique donnera lieu à un débat avec les artistes et des personnalités concernées.

Avec les artistes Qudus Onikeku, Vincent Mantsoé, Phumlani Nyanga, Souleymane Sanogo, Salah Keïta, Michel Onomo et les interventions de Mahmadou Lamine Sagna, sociologue, de Theo Van Rompay, directeur adjoint de P.A.R.T.S., Salia Sanou, directeur du centre chorégraphique La Termitière à Ouagadougou, et Hugues Bazin, chercheur indépendant en sciences sociales.

Programme :

14h30 – Accueil

15h – Pourquoi cela fait-­‐il débat ? avec

  • Jean-­‐Louis Sagot-­‐Duvauroux – essayiste, dramaturge, co-­‐fondateur de la compagnie malienne BlonBa. De quoi le mot « contemporain » est-­‐il hanté? 10 mn
  • Qudus Onikeku, danseur, chorégraphe – Comment cette problématique se travaille au Nigeria. 10mn
  • Film sur l’action de Qudus Onikeku à Lagos – 10 mn Discussion: 30 mn
  • Qudus Onikeku accompagnera par des improvisations dansées les propos de la discussion.

16h – 16h10 : pause

16h10-­‐ Heurts et bonheurs des formats de la danse contemporaine en Afrique, avec

  • La pièce solo « Gula » de Vincent Manstoé, interprétée par Phumlani Nyanga, une des premières à avoir été primée par la biennale Danse Afrique Danse organisée par l’Institut français. 10mn
  • Salia Sanou, chorégraphe, directeur du centre chorégraphique La Termitière à Ouagadougou et directeur artistique de la Triénnale : Les vecteurs occidentaux de la danse contemporaine en Afrique, heurts et bonheurs. 10 mn
  • Mahamadou Lamine Sagna, sociologue: ce que dit la danse dans les cultures africaines. 10 mn

Discussion: 30 mn

  • Theo Van Rompay, directeur adjoint de P.A.R.T.S.: pourquoi l’école chorégraphique P.A.R.T.S. a-­‐t-­‐elle choisi d’envoyer ses étudiants à l’Ecole des sables (Sénégal) pour un stage de deux mois? 10 mn
  • Souleymane Sanogo, sortant de P.A.R.T.S. ayant participé au stage: témoignage dansé 5mn

Discussion: 15mn 17h40-­‐17h50 : pause

17h50 : Le cas de la danse hip hop, avec

  • Mahamadou Lamine Sagna, sociologue : le hip hop comme résistance du monde noir à la déshumanisation dans la pensée de Cornell West -­‐ 10mn
  • Salah Keïta, danseur, fondateur de la compagnie hip hop bamakoise Dogmen G : la naissance du hip hop à Bamako, récit dansé 7 mn
  • Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales : Comment le hip hop français a fait sa place et quelle place 10 mn
  • Michel Onomo, chorégraphe et danseur : le hip hop français entre les dalles et les salles, récit dansé, 7 mn

Discussion: 35 mn Fin du colloque: 19h

Dans la continuité de cette journée, une collation sera proposée au Théâtre de L’Arlequin avant la représentation de 5/T/R/A/T/E/5 Quartet de Bintou Dembélé – Cie Rualité.

INFOS ET RESERVATIONS :

  • Marielle Rouiller-Luinati / Chargée de production / essonnedanse2@gmail.com
  • Elise Granet / Coordinatrice / essonnedanse@gmail.com – 06 66 19 06 71
  • www.rencontresessonnedanse.com

TIERS LIEU NOMADE Clichy, 10 décembre 2016 – L’ECONOMIE DANS TOUS SES SENS

Au café KAMU, café associatif, dans le cadre du lancement de la première édition de TIERS LIEU NOMADE à Clichy, une table ronde a eu lieu ce samedi 10 décembre 2016.

Né d’une approche sociologique de nos territoires, le concept de « tiers-lieu » se développe en France et dans le monde à grande vitesse. Ils sont destinés à être des espaces physiques ou virtuels de rencontres entre personnes et compétences variées qui n’ont pas forcément vocation à se croiser.

Autour du thème de la ville inclusive et du développement solidaire des territoires dans les villes à travers les tiers lieux, plusieurs acteurs de la société civile et associatifs sont intervenus. Christine Balai, autour du projet Tiers lieu nomade et la ville inclusive, Hugues Bazin, sur la démarche-action, Mathieu Morange du groupe La Poste et bien d’autres porteurs de projets innovants ou simples citoyens actifs étaient présents.

Formateurs Solidaires revient sur son intervention autour de la mise en perspective, par Nacera TALEB, des nouveaux paradigmes à l’œuvre autour des initiatives alternatives et dans le domaine des sciences et du développement personnel.

Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). Après la présentation de nombreuses actions précises locales et innovantes socialement ou économiquement, plusieurs paradigmes ont pu être proposés. Une perspective plus globale autour de la révolution scientifique et humaine en cours a été soumise à discussion.

Vous trouverez ci-dessous les grandes lignes abordées, lors du débat, par Nacera TALEB, économiste humaniste et fondatrice de Formateurs Solidaires.

Qu’est-ce que l’économie innovante aujourd’hui ?

Il y a d’un côté l’économie innovante techniquement, qui a atteint un seuil de développement probablement unique dans l’histoire, et l’économie innovante socialement ou humainement, dont fait partie l’ESS (l’économie sociale et solidaire).  Quels sont les paradigmes observés dans les initiatives locales et dans le cadre d’une majeure partie de ses initiatives de l’Economie Social et Solidaire ?

Le premier paradigme est que l’ensemble des initiatives traitent ou réinterprètent la notion de liens ou la réinventent là où elle n’existe plus ou encore, là où elle crée du déséquilibre. Qu’il s’agisse de liens avec soi, de liens avec l’autre, de liens avec la nature ou de liens avec le matériel (le numérique par exemple), c’est toujours dans cette perspective de réinventer et de maintenir les liens humains que ces initiatives s’expriment.

Le deuxième paradigme commun de ces actions est que ces dernières remettent en cause le plus souvent la méthodologie de segmentation dans l’analyse, la création ou le transfert des savoirs, des revenus, du lien social et du lien politique. Loin d’une vision segmentée, qui divise, qui isole, qui technicise ; les initiatives citoyennes, sur le terrain, cherchent à faire des ponts, à connecter des mondes, des espaces et/ou des populations différentes. Elles globalisent et réunifient là où on divise et on isole.

Le troisième paradigme de ses initiatives citoyennes est que, souvent, elles redonnent du sens à nos actions et à nos visions. Les propositions de solution pour faire nos choix sont fondées, en général, sur des outils de rentabilité financière ou quantitative, des perspectives de profits souvent à l’échelle d’une génération avec une vision des ressources limitées. Ces mécanismes apparaissent clairement comme autodestructeurs aujourd’hui et nous conduisent à des risques de conflits généralisés. Les initiatives locales et/ou citoyennes proposent d’autres préoccupations humaines que la rentabilité pour choisir nos actions et nos solutions. Elles réinterrogent le sens et les priorités au niveau de nos valeurs, de notre éthique, de nos modes de vie, et remet l’Homme au centre de nos préoccupations. Elle le fait avec une imagination et une énergie de l’espoir fascinante. Solidarité, humanité, respect de la nature, mixité, rencontres, partage, dons, compassion, bienveillance, responsabilité font beaucoup plus de sens et d’adhésion, aujourd’hui, dans cette révolution culturelle que la maximisation des profits et la gestion de la stabilité des bourses ou des mandats politiques, etc.

Le quatrième paradigme qui a pu être mis en avant, commun à ces initiatives, est la volonté citoyenne de se réapproprier et de rester acteurs de son histoire sociale et économique. Ces citoyens développent des initiatives autonomes, souvent locales, mais toujours avec des valeurs sociales et solidaires. Ils se réapproprient, ainsi, le droit de choisir leur modèle social et économique. En d’autres termes, ces initiatives sont une façon de développer le pouvoir d’agir et de redonner de l’autonomie citoyenne. « Un mouvement de transformation du bas vers le haut se développe dans nos villes et nos quartiers en parallèle au mouvement classique de descente des décisions du haut vers le bas. »

Enfin, ces propositions citoyennes, bien que pour beaucoup de petites envergures, sont des laboratoires d’expérimentation de nouvelles solutions innovantes pour des défis de sociétés conçues plus haut comme inextricables. C’est le cinquième paradigme.

Au niveau des fondements comme de l’expression, ces initiatives sont associées et soutenues par la révolution numérique. Elles constituent, ainsi, un terreau pour dessiner les contours de l’innovation humaine future, au niveau social comme économique. L’expérimentation, comme nous l’avons vu, est d’ailleurs au cœur de ces initiatives beaucoup plus que la pensée ou l’idéologie. Tous les paradigmes et les segmentations idéologiques classiques paraissent être des décors ne pouvant suffire à comprendre la douce révolution profonde en jeu. Le monde de l’entreprise et les acteurs politiques locaux sont, eux aussi, de plus en plus parties prenantes de ces évolutions.

Que cachent ces évolutions ?

A travers l’ensemble de ces paradigmes, probablement non exhaustives, ces modèles regroupent, en réalité, un ensemble de valeurs qui redéfinissent une approche et une éthique humaine au-delà des clivages et des individualités, et remettent l’intérêt humain et global au cœur des relations sociales et économiques et des innovations politiques. Dans ces évolutions, le bien-être humain, non restreint à sa dimension matérielle, le mien comme celui de l’autre, la solidarité, le respect de la nature, deviennent des priorités non négociables.

Derrière ces initiatives innovantes, ne se cacherait-il pas une révolution en douceur et profonde de nos mœurs ?

Cette dynamique – économique, sociale et politique – émergeante n’est en réalité que le reflet d’une révolution sociétale plus profonde qui a son origine dans une révolution scientifique. Elle s’appuie sur la révolution scientifique numérique que nous vivons mais aussi sur celle de la compréhension de la nature et du fonctionnement humain en général. Cette révolution touche tous les domaines des sciences dures comme celles des sciences humaines que nous aborderons dans un autre article.

Les photos sont la propriété réservée de Louiza Maliki. Elles ont été prises lors de l’événement. Nous la remercions de nous avoir autorisé à les utiliser.

Comment favoriser un développement solidaire de territoire dans les villes ?

Compte-rendu de la 1ère édition des rencontres du TIERS LIEU NOMADE www.tierslieunomade.fr

Le café associatif Kamu nous accueille pour notre premier événement Tiers Lieu Nomade qui entend mêler réflexion, partages d’expériences et moment musical et convivial. Nous accueillons les participants avec du vin chaud, du sirop de gingembre et de bissap préparés par Hubert et Patricia.

 

Christine Balaï introduit la rencontre et la thématique de l’après-midi autour de deux approches, la ville inclusive et les tiers lieux, tout en présentant le projet Tiers Lieu Nomade.

La ville inclusive

Face aux problèmes auxquels sont confrontées les villes en France et dans le monde : concentration de la population dans les villes, croissance des inégalités et de la pauvreté, enjeux environnementaux, tensions liées aux migrations, la ville est confrontée à de nouveaux défis. La notion de ville inclusive entre dans l’agenda des politiques publiques urbaines. Voir le colloque international récent organisé par la mairie de Paris « Cities for life » et l’appel lancé par la Ville pour une ville inclusive.

Qu’est-ce que pourrait signifier une ville inclusive ?

  • Une ville favorisant le vivre ensemble
  • Une ville juste, équitable, passerelle vers les opportunités économiques
  • Une ville qui respecte son environnement
  • Une ville encourageant l’inclusion démocratique de ses citoyens

Les Tiers Lieux

Comment les tiers lieux peuvent contribuer à un développement solidaire des villes ?

Les tiers lieux, en facilitant la rencontre, le partage, l’innovation, en mutualisant des ressources, et en prenant davantage en compte l’humain et le contexte environnemental, offrent des espaces pertinents de solidarité, de création de valeur et de développement local.

« Introduit en 1989 par le sociologue Américain Ray Oldenburg pour désigner de nouveaux lieux, intermédiaires entre le domicile et le travail et adaptés à un style de vie urbain, individualisé et mobile, la notion de tiers lieu s’est développée dans le monde entier. Tiers-lieux.be le définit simplement comme un « espace physique prévu pour accueillir une communauté afin de permettre à celle-ci de partager librement ressources, compétences et savoirs ». Espace de coworking, fablab, Hackerspace, jardins partagés et autres habitats partagés ou entreprise ouverte, chaque tiers lieu a sa spécificité, son fonctionnement, mais tous entendent favoriser la créativité, l’initiative et le partage.

Christine Balaï réfléchit à la notion de Tiers Lieu depuis 10 ans, d’abord en matière familiale, avec la notion de « Maison des familles et des cultures », reprise par une chercheuse italienne dans un ouvrage publié à l’Harmattan, ensuite au CNAM, dans le cadre d’une étude sur « les pratiques culturelles à Paris 2030 ». A cette occasion, elle a écrit un article sur les Tiers Lieux, qui a circulé sur internet et reste encore d’actualité aujourd’hui. Depuis, elle a observé et expérimenté différents types de Tiers Lieux : un Tiers Lieu Pôle Relais à Creil en lien avec un IUT(qui n’a finalement pas vu le jour), un lieu alternatif et d’hébergement d’urgence localisé dans un squat à Clichy-la-Garenne (aujourd’hui fermé), un fablab de Montreuil, des espaces de coworking ou incubateur à Paris…

Aujourd’hui, l’association Le Famillien, dont elle est présidente, engage avec l’association événementielle et artistique Eventiparis, portés par Hubert Locco Rocca et Patricia Petelet, le projet Tiers Lieu Nomade. Celui-ci vise à créer des évènements mensuels dans différents lieux, sur des thématiques différentes, mais incluant des préoccupations sociales. Plus que de simples évènements – qui se présentent sous forme de réflexions, ateliers, avec une dimension artistique et conviviale – les évènements Tiers Lieu Nomades s’inspirent de la dynamique des tiers lieux. Ils entendent mobiliser des acteurs, favoriser  une démarche collaborative et de recherche-action pour susciter des dynamiques de changement dans la durée.

Hugues Bazin du LISRA, et Nacera Taleb de Formateurs Solidaires, approfondissent chacun leur tour la réflexion, enrichissant ainsi le débat mené avec les participants.

Hugues Bazin, chercheur-acteur, responsable du Laboratoire de recherche action, LISRA

La recherche Action met le savoir au service d’une démarche citoyenne.

Hugues Bazin souligne qu’en recherche action, plutôt que de tiers lieu, on parlera davantage de tiers espace, de laboratoire social, qui ne sont pas obligatoirement liés  à un lieu mais peuvent être  localisés n’importe où.  Beaucoup de lieux ne se disent pas tiers lieux, n’ont pas envie de l’être, même si le sont. Et inversement, ce n’est pas parce qu’on investit un espace qu’on change ses habitudes. La recherche-action permet de changer ses habitudes.

Hugues Bazin accompagne le collectif « Rue Marchande » qui réunit les récupérateurs-vendeurs, biffins, dans une démarche de recherche-action.

On assiste à une explosion des récupérateurs vendeurs, avec le développement de marchés localisés  dans les principales artères accolés aux marchés populaires. Sur un marché biffin, 36 langues se côtoient, mais les gens se comprennent. Un écosystème fonctionne, mais on ne sait pas comment il fonctionne. La situation se crée d’elle-même. Une logique collective et d’éco-développement est à l’oeuvre. Ces marchés biffins sont des tiers lieux. Le collectif Rues Marchandes travaille aussi avec des camps de Roms. Les Roms soufrent une double peine (liée à leur statut de pauvre et de rom), alors qu’ils ne cherchent qu’à s’intégrer.

Il n’existe pas d’étude d’impact aujourd’hui concernant le fonctionnement de ces marchés. Mais les marchés biffins sont devenus un terrain d’investigation, les économistes y amènent leurs compétences. Qu’est-ce que pourrait être une rue marchande ? Une nouvelle économie populaire ? On ne sait pas la traiter alors qu’elle a toujours existé. Comment articuler une économie populaire et une économie locale ? Les villes ne sont pas prêtes à accueillir des rues marchandes. Elles ont peur de voir arriver des pauvres chez eux. Comment la ville peut être un écosystème, comment ce côté marchand peut réintégrer les quartiers dans la ville ?

Les foyers Aurore et l’association des biffins AMELIOR (Association des Marchés Economiques Locaux Individuels et Organisés de la Récupération) ont créé un marché solidaire, une façon de réintégrer les biffins et de montrer que cela fonctionne. En parallèle, un travail est réalisé avec des artistes, qui contribuent à rendre visible et à produire de la connaissance sur ces processus. Il s’agit de montrer que c’est de l’entreprenariat.

Mathieu Morange, groupe La Poste : la loi sur l’ESS permet de réintégrer des marchés économiques émergents. Une SCOP pourrait peut-être investir dans ce domaine.

Hugues Bazin : ce n’est pas parce qu’il existe une loi qu’il y a une volonté politique. Le collectif rue Marchande a interpellé la Plaine commune. Les biffins interviennent à la jonction de l’économique, de l’urbain et du social, mais il n’existe pas d’espace reconnu pour les biffins. Comment créer un espace pour que ces marchés puissent être réintégrés ? Comment articuler économie formelle et informelle, comment faire pour que ces marchés soient reconnus ? C’est aussi une manière d’accompagner les nouveaux migrants, de travailler avec les Roms. Tout le monde n’a pas besoin d’un statut. Certains n’ont pas envie d’être salariés, ce sont plutôt des entrepreneurs individuels.

Nacera Taleb, économiste, fondatrice de l’association Formateurs Solidaires

A travers tout ce qui a été dit, on trouve de nouveaux paradigmes à l’œuvre. L’esprit collaboratif appartient à un paradigme récent correspondant à une révolution des mœurs, scientifique et culturelle. Nacera Taleb retient 5 paradigmes à l’œuvre aujourd’hui :

1) Le lien : premier paradigme commun à toutes ces évolutions. Un dénominateur commun se retrouve qui concerne la  nature du lien, que ce soit avec les objets, avec soi, avec le système.

2) La segmentation.  La segmentation traditionnelle est aujourd’hui questionnée : segmentation des relations, des savoirs, des espaces….  Les espaces familiaux, liés au travail, ne sont plus suffisants. Repensons des espaces permettant de nouvelles formes de liens. La notion de tiers lieu se situe dans cette interrogation.

3) Idée de sens. Le point commun à toutes ces innovations, c’est qu’elles interrogent le sens de nos actions. Avant la morale portait la quête de sens. Aujourd’hui on parle davantage d’éthique, de valeur.

4) Le pouvoir d’agir. L’ensemble de ces initiatives expriment la volonté de se réapproprier le pouvoir d’agir et de s’approprier son destin.

5) L’innovation. C’est aussi un point commun à l’ensemble de ces initiatives qui offrent de véritables opportunités historiques. Ce  sont ces espaces qui vont créer l’économie du futur.

Toutes ces innovations interrogent, parce qu’elles sont les solutions de demain, mais elles inquiètent en même temps. Il est important de prendre conscience que des choses finissent et que d’autres naissent. L’enjeu est de savoir comment traiter ces résistances de façon collaborative.

Quelles perspectives aujourd’hui ?

Le développement personnel est à la mode aujourd’hui. Mais il faut aller plus loin que le développement personnel et évoquer une relation aux savoirs,  Les émergences économiques sont le reflet d’une révolution économique mondiale. Leur origine : la révolution scientifique. L’économie alternative est une facette de cette évolution de paradigme global, liée à une révolution scientifique, qui se passe en douceur. Quelque chose se passe en profondeur, au-delà des bouleversements actuels.

Il s’agit d’une perspective historique commencée dans le temps de l’humanité, il y a 30 ans. Pour le comprendre il faut partir des modèles économiques. Trois principes fondamentaux qui sous-tendent les modèles économiques libéraux sont remis en cause aujourd’hui :

  • L’homo-économicus : les besoins humains limités à la satisfaction dans la consommation
  • Les intérêts individuels priment. La somme des intérêts individuels est égale à l’intérêt général
  • Le principe de la main invisible.

Ces principes sont faux d’un point de vue scientifique. La somme des particules ne permet pas de comprendre la nature du tout. De même la société n’est pas la somme des particularités. Les besoins humains sont plus larges : émotionnels, spirituels… L’homme est un tout fait de plusieurs parties. Il faut  reconnaître ces différents besoins, faire collaborer ces différentes parties. L’important ce sont les relations entres les parties, la façon dont on construit ces relations.

Autre notion fondamentale le changement : la nature est en perpétuel changement. Le changement est toujours en cours. Les choses ne sont jamais figées. On peut choisir le changement.

Mathieu Morange, groupe La Poste : retient la notion de transversalité comme facteur d’une émergence collective. La révolution douce lui paraît une réalité qui apparaît dans l’économie sociale et solidaire. L’ESS repose sur  une volonté de cocréer. On retrouve cette volonté de collaboration entre des acteurs différents dans des lieux d’occupation temporaire comme Les Gransds Voisins, ou dans des incubateurs sociaux comme BeeOtop, qui permettent de faire émerger de l’innovation.

Danielle Pailler, qui est engagée dans des projets économiques et culturels au Maroc s’appuyant sur une démarche de recherche-action rebondit sur la question de la mise en relation. Comment favorise-t-on la mise en lien entre différentes ressources ? Comment crée-t-on des synergies autour d’objectifs partagés ? C’est lorsqu’il existe un sens partagé que des collaborations peuvent naître, associant des citoyens dans la durée. On peut créer un espace de connaissances partagées autour de problématiques, de choses qui ne fonctionnent pas. Sans même des financements, on peut apporter ainsi beaucoup d’efficacité à l’action qui en découle.

Hugues Bazin: la violence intervient quand il n’y a plus de sens ; le conflit est positif car il permet de dégager du sens. Comment mettre en œuvre, articuler des contre-pouvoirs dans le processus de transformation ? A partir de contre-espaces de type Notre-dame-des-Landes, s’expérimente une autre économie, ces zones conflictuelles oeuvrent dans le sens d’un changement économique. La logique productiviste n’est pas très démocratique. Les lieux d’accueil pour les startups comme Remix ne sont pas connectés avec les problématiques territoriales, on reste dans l’entre-soi, et les startups sont souvent récupérées.

Nacéra Taleb : On est dans une révolution douce : de nouveaux paradigmes sont là. Mais on ne sait pas encore quelle forme prendra le changement. Les Tiers lieux sont un espace où l’expression peut se croiser.

Les présentations s’enchaînent jusqu’à l’heure du repas au fur et à mesure de l’arrivée de nouveaux intervenants.

Jérôme Lhote, Fondateur de Koom présente le défi de l’entreprise en faveur de la mobilité engagé sur Clichy-la-Garenne en présence de l’élu ESS de la ville Julien Bouchet.

Koom est une plateforme de crowdacting, à savoir d’action collective, qui a pour but de mobiliser des personnes sur une action solidaire de proximité. Cette mobilisation déclenche en retour la contribution d’une ville ou d’une entreprise au service de cette action. Koom a été créé en vue de casser la spirale du fatalisme et de renforcer la confiance des gens dans leur capacité d’agir pour faire face à un certain nombre d’enjeux de société.  L’entreprise est hébergée dans l’incubateur social de Clichy-la Garenne et fait partie du Mouv, le Mouvement des entrepreneurs sociaux.

Jérôme Lhote présente la campagne de mobilisation de Koom autour de la mobilité sur Clichy-La-Garenne. Celle-ci vise à mobiliser 200 habitants pour qu’ils se déplacent en vélo, une campagne qui, menée à terme, devait entraîner le versement par la ville de 500 euros à l’association de réparation de cycles, Solicyle.  Ce soir là, 147 personnes étaient déjà mobilisées sur les 200 attendues. Koom évoque aussi la possibilité de lancer un nouveau défi auprès d’une autre Mairie ou d’une entreprise comme Décatlon ou Go Sport. Dans le cadre d’un partenariat avec ENDF, elle fait du porte-à-porte pour que les gens s’engagent sur l’énergie nouvelle en Ile-de-France.

Tony Kopera, Président de Fare, Féder’Action des Rêves Evolutionnaires, présente l’activité et les projets de FARE en faveur des plus démunis.

Beaucoup d’entre nous connaissent déjà Tony, rêveur et activiste militant, pratiquant l’hébergement d’urgence dans des lieux de fortune pour les plus démunis, avec qui il n’hésite pas à partager le toit et la nourriture qu’il récupère et redistribue à des SDF, réfugiés et familles. Tony invente aussi des concepts de nouveaux lieux alternatifs : Maisons des alternatives et du partage (MAP), Hébergement Alternatif d’Urgence (HAU), Centre Ecologique Participatif (CEP)… et fédère autour de lui énergie et bonnes volontés. Si Tony a du confronter ses rêves de changement à la dure réalité (précarité des squats, difficulté de travailler avec des personnes en grande difficulté, manque de réalisme gestionnaire…), notre « Abbé Pierre » persévère envers et contre tout, afin de faire déboucher ses projets généreux.

Après des activités principalement consacrées à l’hébergement d’urgence en 2016, la récupération de nourriture et des activités artistiques et événementielles, l’association FARE s’efforce de passer un cap. Avec notamment de nouveaux membres qui entrent dans l’association, des activités de réquisition de locaux qui vont être séparées des autres activités de l’association, un projet communautaire plus structuré sur Saint-Denis, le soutien d’actions à l’international…

Des projets à l’international présentés par Abdulaï Danso, groupe Danso, et Nestor GOMA, ONG Horizon

Comment répondre au réchauffement climatique et à l’exode massif des populations, en mettant en œuvre des solutions locales, s’appuyant sur les nouvelles technologies, et notamment de nouvelles générations de satellites numériques, pour trouver de nouvelles voies de développement, plus respectueuses de l’humain et des valeurs de la vie sur la terre. Telle est l’ambition d’Abdulaï Danso, inventeur afro-américain, à travers ses inventions brevetées en France et aux USA, notamment le programme RETT, Réseau Espace pour le Temps de Travail, système régional de relocalisation de l’économie et de création d’emplois durables, ou encore le programme Space Territory, BFM association : Business Plan BFR, d’autofinancement durable pour les associations.

Il part notamment du constat suivant : il y a un siècle, 90 % de la population mondiale occupait un statut d’entrepreneur indépendant. Seulement 10 % de la population travaillait pour d’autres organismes (entreprises ou administrations). Cent ans plus tard, la tendance s’est inversée, 90 % de la population active travaille pour un tiers et seulement 10 % sont des opérateurs économiques autonomes travaillant sur leur terre d’origine. Abdulai Danso entend inverser cette tendance et l’exode massif de la population en appuyant stratégiquement et financièrement des programmes de développement rural et d’emploi durable à grande échelle.

Dans cette perspective il s’est associé à Planète Verte (http://www.planete-verte.fr), association oeuvrant au Mali pour la reforestation et l’aménagement agricole sur une grande échelle. L’association Planète Verte a engagé un programme de reforestation et de  mise en place de fermes familiales  dans le territoire de Mopti au Mali, occupé par 80 000 habitants. Ce programme prévu sur 5 ans, vise la plantation de  plusieurs millions d’arbres, la mise en place de 2000  fermes familiales, une agriculture rotative au pied des arbres, sur les ¾ de la région concernée. Abdulai Danso souhaite étendre ses activités à l’international et en France, en soutenant notamment l’association Fare.

Nestor Goma, de son côté, nous parle d’un projet porté par l’association Horizon 54 (http://www.ong-horizon54.org). Le Mali fait partie des cinq pays du monde à l’indice de développement le plus faible L’espérance de vie des hommes est de 45 ans et celle des femmes de 47 ans. L’objectif de l’association est de promouvoir, organiser, développer des activités éducatives, sociales, culturelles et de loisirs au Mali, afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Nestor Goma nous parle plus spécifiquement d’un programme de développement au Nord du Mali basé sur la réintroduction de la culture du manioc auprès de 400 familles maliennes.

Nous avons eu en soirée la présence d’Edmond Anna, économiste, fondateur du collectif Newton, que nous avions invité, mais qui n’a pas eu le temps d’intervenir. En attendant une autre occasion, nous reproduisons ici, le mail qu’ Emmanuel Medioni, le secrétaire général du Collectif Newton nous a adressé. 

« Le Collectif Newton, remercie Le Famillien, d’associer l’événement « Tiers lieu nomade » aux actions du Collectif Newton. Le fondateur Edmond Anna, s’efforcera de s’y rendre, et soutenir notre vision, sur les questions de Démocratie Numérique, et autres conditions visant à favoriser la Transition Numérique et Citoyenne. C’est-à-dire  « permettre à tous, la pleine appropriation des enjeux et possibilités qu’entrouvre le Numérique, à hauteur de la créativité dont chacun peut faire preuve dans cette transition numérique. » Le Collectif Newton, met l’accent sur les transitions en matière de Citoyenneté et d’accès à l’Information & aux processus de la Décision publique, notamment les enjeux de Démocratie Numérique, et entres autres actions d’alertes sur des sujets socio-économiques, ou environnementaux, ou des projets innovants dédiés au développement économique des territoires. Dans le prolongement de ces enjeux de démocratie, il entend aborder les questions à l’échelle du « Territoire » et contribuer à apporter des outils destinés à fédérer les acteurs et initiatives locales, et favoriser la mutualisation des ressources, pour les accueillir : tiers lieux, etc. Notre association partage votre intérêt pour ces dynamiques nouvelles que connaît notre pays.»

La soirée se poursuit autour du bon repas africain préparée par la sœur d’Hubert et servi par sa famille. Profes’Or Strange prolonge la soirée tard dans la nuit.

 

Programme du colloque

Construire les savoirs avec tou.te.s ?
Recherches participatives avec les personnes en situation de pauvreté

1er mars Colloque au CNRS, 3 rue Michel Ange, Paris 16ème

Animation de la journée par Sandra Laugier, professeure, directrice adjointe scientifique de l’InSHS-CNRS, membre du comité « Sciences en société » du CNRS et Claude Ferrand, coordinateur du Réseau Wresinski Participation, Croisement des savoirs, ATD Quart Monde

8h30 : Accueil

9h : Ouverture du colloque par Alain Fuchs, président du CNRS, Claire Hédon, présidente du mouvement ATD Quart Monde France, Olivier Faron, administrateur général du Cnam

9h30-10h : Les éléments constitutifs d’une recherche participative en croisement des savoirs et des pratiques impliquant des personnes en situation de pauvreté par ATD Quart Monde

10h-10h30 : Les résultats du séminaire sur l’épistémologie des recherches participatives et en croisement des savoirs par Marcel Jaeger, titulaire de la chaire de travail social et d’intervention sociale au Cnam et Patrick Brun chercheur, ATD Quart Monde:

  • Les savoirs : identité, spécificité, interactions, plus-value du croisement des savoirs avec des personnes en situation de précarité et de pauvreté
  • Les finalités, la reconnaissance et la validation d’une recherche participative en croisement des savoirs
  • Les conditions du processus relationnel et de connaissance du croisement des différents savoirs

10h30 : Pause

11h-12h30 : Table ronde sur les enjeux et intérêts scientifiques, épistémologiques et sociaux des recherches participatives en croisement des savoirs, animée par Xavier Godinot, co-directeur de recherche internationale sur les dimensions de la pauvreté et leurs mesures, ATD Quart Monde

  • Patrick Cingolani, Laboratoire de changement social et politique, Université Paris-Didero
  • Jean-Michel Fourniau, Directeur du GIS Démocratie et Participation, CNRS
  • Nonna Mayer, Directrice de recherche émérite CNRS, Centre d’études européennes de Sciences Po
  • Catherine Neveu, Directrice de recherche CNRS, IIAC

12h30 : Buffet

14h – 15h30 : Quatre ateliers

  • Atelier 1 : Quelles sont les conditions éthiques, méthodologiques et épistémologiques des recherches participatives en croisement entre les différents savoirs ? Animé par Marion Carrel, maitresse de conférences en sociologie, Lille 3 – CeRIES et Marianne de Laat, conseillère pédagogique en croisement des savoirs, ATD Quart Monde
  • Atelier 2 : Quelles sont les conditions éthiques, méthodologiques et épistémologiques des recherches participatives en croisement entre les différents savoirs ? Animé par Hugues Bazin, chercheur en Sciences sociales, LISRA et Françoise Ferrand, conseillère pédagogique des programmes Quart Monde – Université, Quart Monde Partenaire
  • Atelier 3 :Atelier 3: Comment les politiques publiques peuvent-elles favoriser les conditions de recherche participative en croisement des savoirs et l’application des résultats dans l’élaboration, la réalisation et l’évaluation des actions publiques ? Les conditions de faisabilité et de financement. Animé par Cyril Fiorini, doctorant, Cnam-HT2S et Laurent Sochard, psycho-sociologue, praticien chercheur
  • Atelier 4 : L’évaluation et la validation des savoirs co-construits sur le plan de la connaissance, de l’action et de la formation. Les modalités de diffusion. Animé par Philippe Warin, directeur de recherche ODENORE-CNRS et André Moisan, sociologue

15h30 : Pause

16h -16h30 : Mise en commun des ateliers, Xavier Verzat ATD Quart Monde

16h30-17h : Intervention : les enjeux des recherches participatives en croisement des savoirs dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Gaël Giraud, Economiste en chef, Agence française du développement (AFD)

17h-17h15 : Prise de parole de Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche et de Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion (à confirmer).

17h15 : Conclusions et perspectives

17h30 : Fin du colloque

Inscription

Leçons de problèmes

Pédagogie des problèmes

En Pédagogie sociale, aux appels à projets , nous préférons les « appels à problèmes ». Le problème en effet est un élément par lequel la réalité se laisse entrevoir dans toute sa complexité. le problème est une chance de connaître, d’apprendre, et de faire « vraiment », là où le projet , en général nous laisse sur notre faim, laissant dans l’ombre tant de dimensions et tant d’inconnues.

Mais qu’est ce qu’u n problème? Au premier niveau, un problème est un dérangement par lequel la réalité se signale. C’est littéralement un » caillou dans la chaussure », quelque chose qu’on n’a pas choisi, sur lequel on n’a pas de connaissance préalable, quelque chose qui survient , une rencontre un phénomène, un incident , un accident.

Le problème sur la table

Dans un premier temps, nous entrevoyons le problème comme une gêne, un extérieur à nous mêmes, un peu comme un puzzle en tas sur la table qu’on voudrait bien remettre en ordre.

Nous recherchons d’abord une solution, on pourrait même dire LA solution car ce que nnosu identifiosn comme un problème unique et singulier nous semble appeler une solution unique et singulière, elle aussi.  A cette solution, comme à ce problème jusque là, nous nous sentons extérieurs et nous aimons être extérieurs. Nous imaginons que cette position « par dessus », nous donne du pourvoir d’analyse et d’observation.

La complexité

Puis nous nous rendons compte que ce n’est pas si simple, qu’il n’y apas qu’un seul élément , qu’un  seul facteur, une seule dimension dans un problème , mais en général , plusieurs . C’est « la première leçon du problème »: le problème est multiple et complexe.

Nous imaginons alors décomposer le problèmes en petits problèmes et chercher des solutions en même temps, à « additionner ». La complexité du problème nous apparaît d’abord comme une juxtaposition, une série de problèmes sans lien à séparer entre eux et à solutionner un par un par des projets dédiés.

Le système

Bien entendu, c’est un échec , car la seconde leçon du problème arrive: le problème complexe n’est pas un ensemble de sous problèmes simples, mais un système. On ne peut y répondre même par une série de projets simples, même en les réalisant tous en parallèle et en même temps. la somme d’un  problème complexe excède ses parties car s’y ajoute « la part systémique ». Les différents éléments qui composent le problème complexe ses dimensions par exemple sociales politiques, économiques ne sont pas seulement juxtaposées: elles interagissent. Aller vers une solution du problème suppose non pas  d’agir sur les éléments qui composent le problèmes mais sur les liens de cause à effet, de dépendance, de pouvoir, de condition et d’interaction qu’ils entretiennent entre eux. A cette étape nous sommes enclins à nous référer à la notion de complexité d’E Morin, à l’approche systémique ou bien à la « clinique de la concertation » pour comprendre ce qu’est véritablement un problème. Nous sommes alors mûrs pour une première révélation: nous ne sommes pas face au problème, pas face à la table. Nous sommes partie du problème, voire -pourquoi pas dans certains cas? – nous sommes le problème. C’est en rentrant nous mêmes dans l’équation que nous entrevoyons des solutions. En Pédagogie sociale nous appelons cela « l’implication », « la proximité », « l’engagement », « la compromission » (au sens espagnol d’alliance et de fiançailles).

La production des problèmes

Mais le problème ne peut pas non plus être réduit à un système, car même si nous agissons sur la complexité du problème, son système, et même si ainsi nous arrivons à le neutraliser et le solutionner, il revient. Pourquoi? Car nous nous sommes attqués au problème en lui même mais pas à ce qui le produit, ce qui en constitue la source et ce qui le produit. Nous avons ignoré la partie immergée du problème, c’est à dire son processus de production. Car tout problème est une construction, une production, une pure création. Il ne suffira donc pas de civiliser les barbares , d’instruire les ignorants, de loger les sans abrits et de nourrir les affamés pour régler les problèmes du monde; il nous faudra bien encore nous interroger sur ce qui les produit et comment nos institutions elles mêmes produisent ce que nous combattons. Notre main gauche ne pourra pas réparer plus longtemps ce que fabrique notre main droite.  C’est la deuxième révélation du problème: nous les produisons. Dès lors prétendre résoudre quoi que ce soit passera par un traitement des causes et des racines des problèmes.

Prendre le problème comme piste de solution

Dès lors , nous avons ouvert la voie pour une  étape supplémentaire et sans doute ultime: envisager que les problèmes qui nous heurtent et nous irritent sont peut être déjà le début des solutions que nous cherchons vainement ailleurs, plus loin ou plus tard. Le bidonville est il problème ou solution du mal logement? Et ainsi des économies parallèles et de toutes les entreprises pour produire du neuf , de la marge et de l’innovation.

En Pédagogie sociale, nous envisageons le problème comme un « mystère » au sens que Gabriel Marcel donnait à ce terme. Il nous passionne; on s’y implique; on y cherche de manière continue une source de savoir, d’expérience et de connaissances. Nous devenons experts, chercheurs en problèmes plutôt qu’en projets .

Au coeur du problème (et non pas face à lui) , plutôt que le projet, nous préférons la pratique, l’action immédiate, l’inconditionnalité de l’accueil de ce qui survient. Nous ne « traitons » pas les problèmes; nous privilégions la construction d’une communauté , d’un milieu dans lequel le problème ne sera plus un frein ou un point de fixation, mais au contraire, une perspective, un levier, une source d’énergie sociale.

Le précaire ne manque pas de pouvoir mais d’organisation

« Empowerment » et « Pouvoir d’agir » constituent de nouvelles utopies et valeurs pour une action sociale et éducative en perte de sens.  La thématique est en effet attrayante; est ce qu’il ne s’agit pas de donner, redonner, rendre de l’autonomie ou du pouvoir à ceux qui semblent  en être dépourvus, car trop dépendants des structures, des circonstances, trop ballotés par une vie qu’ils ne contrôlent plus?

 

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Nous renvoyons ainsi sans arrêt ceux que nous jugeons trop peu autonomes au pouvoir ou la mobilité qui leur feraient défaut. On finirait même encore par leur reprocher le peu de confiance qu’ils gardent encore vis à vis des travailleurs sociaux, des enseignants, des structures sociales. Ne feraient-ils pas mieux de se prendre en main?

On  ne se rend pas compte , chemin faisant que ce modèle « d’Empowerment », de « Capacitation », ressemble comme une goutte d’eau à ce que l’on reproche par ailleurs à ces mêmes groupes dès qu’ils acquièrent un peu d’indépendance; d’un seul coup la solidarité rêvée sera décrite comme du communautarisme; la conscience sociale, culturelle et politique sera dénoncée comme de la radicalisation; la lutte pour plus de démocratie sera traitée comme une menace pour la République.

En fait, on se donne d’autant plus facilement d’objectifs de développer le pouvoir d’agir des usagers qu’on se félicite qu’ils n’en acquerront guère.

A la place du pouvoir, voici à quoi on assigne les individus et groupes marginalisés: à faire des choix, des séries et des listes interminables de choix. L’Empowerment qu’on propose, le pouvoir d’agir qu’on favorise, se limiteront toujours à ceci: faire des choix, et surtout les plus petits qui soient. Ceux qui n’engagent à rien sur le fond et qui occupent tout le temps qu’on a.

La véritable précarité, c’est cela finalement: être perpétuellement en obligation de choisir pour chaque moment, chaque chose … et rester en même temps dans l’impossibilité à changer quoi que ce soit.

La Pédagogie sociale de ce point de vue, va tout à l’inverse. Chez nous, il y a très peu de possibilités de choisir. Nous commençons par établir des certitudes que personne n’a demandées. Notre présence, notre persévérance , notre intérêt ne sont pas le résultat de choix. Ce sont des bases, des postulats, des « inconditionnels », sur lequel tout se bâtit.

Mais ce que nous apportons, ce don, en quelque sorte, ce n’est jamais quelque chose que l’on définirait comme quelque chose pour remplir un vide. Il n’y a  en effet jamais de vide, dans la précarité, mais toujours du trop plein: de préoccupations, d’ultimatums, d’urgences, de projets, de contraintes.

Nous ne définissons pas notre action en rapport avec une misère ou un manque; on n’apporte pas du pain là où il en manquerait, de l’éducation où elle ferait défaut et de la civilisation là où elle péricliterait. Nous n’apportons rien ou,plutôt rien d’autre que …de l’organisation.

Nos stagiaires, nos volontaires , y compris les plus jeunes, en font banalement l’expérience. Que fait on en effet dans un  atelier de rue? Rien d’extraordinaire , rien d’extravagant. Aucune animation, aucun événement. Nous nous contentons d’apporter notre propre organisation.

Il suffit de peu de choses et de peu de moyens, juste notre capacité à organiser, pour transformer le pied d’immeuble en terrain d’aventure, et le terrain vague en centre culturel. C’est cela que nous cultivons, que nous mettons en oeuvre. Et ce petit quelque chose c’est l’organisation.

Qu’est ce que l’organisation sinon ce qui nous permet d’aller un peu plus loin que là où on irait tout seul? C’est le sens même, le sens propre du collectif.

Nos pédagogues sociaux, nos volontaires, et stagiaires n’apprennent pas autre chose en participant et construisant le travail de notre association. Et cette organisation qu’ils apprennent , prend la forme de trois conquêtes fondamentales. C’est ce que l’organisation nous apporte.

  1. Aller au bout

La première de ces conquêtes consiste à apprendre à avoir de la suite dans les idées; à aller au delà de l’événement; à accepter de se confronter à la difficulté de revenir, de durer, à aller jusqu’au bout d’un engagement et de ce qu’on entreprend. Inutile de se leurrer , cette conquête est devenue un chemin rare et difficile. Nous aurons réussi un exploit si nous rendons cette conquête possible.

2. Théoriser

La seconde étape à conquérir c’est la capacité de s’interroger sur la théorie de nos actions; à apprendre à théoriser soi-même, petit à petit ce que l’on fait, pour ne pas laisser cette théorie à d’autres. C’est un peu comme une seconde naissance pour un acteur social que le jour où il entre dans cette dimension théorique; qu’il peut et qu’il doit se l’approprier.

3. Se compromettre

La dernière conquête, celle qui fait le plus peur , c’est celle de la capacité de s’engager soi même , globalement, pleinement dans sa propre activité. C’est un véritable apprentissage à acquérir car celui ci, aucune école, aucun centre de formation ne l’amène ou n’y  prépare.

C’est cela être organisé: aller jusqu’au bout, avoir conscience de ce que l’on fait et s’y engager. C’est peu de choses et si rare pourtant.

Il fut un temps où la vie en société foisonnait d’occasions de s’organiser. Aujourd’hui tout nous porte à ne jamais rentrer dans cette dimension. Une foule de préconisations et de conseils nous en préviennent.

Nous ne sommes absolument pas encouragés dans ces trois domaines. Bien au contraire, tout nous en dissuade: la peur des risques, la peur d’être débordé, la peur de manquer des opportunités.

Au fond cette organisation qu’il s’agit de conquérir, c’est une seule et même chose, pour nous autres acteurs et sociaux et pour « nos publics ». Le mouvement qui nous y mène est de même nature.

De sorte que nous progressons ensemble.

SAMEDI:

Atelier d’Epinay

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Nous avons commencé l’atelier par une ronde avec les enfants. Nous nous sommes présentés, puis nous avons fait des jeux collectifs (tomate ketchup, le facteur), et nous avons nommé les parties du corps en Français, Roumain et en Rrom. Tous les enfants ont bien participés. Ensuite, nous nous sommes répartit sur les ateliers petite enfance et écriture/dessin.

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Les enfants étaient contents et se sont bien amusés. Nous avons ensuite prit le gouter tous ensemble. A la fin du gouter, il nous restait un peu de temps et nous avons pu parler avec les enfants qui nous ont appris quelques phrases en Roumain et qui nous ont fait visiter le camp.

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Atelier de la Villa St Martin

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Nous sommes arrivés à Villa St Martin avec deux nouvelles potentielles stagiaires Adèle et Amy. Elles ont pu découvrir les différents ateliers que nous avons proposés et y participer.

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Différents ateliers ont été mis en place par toute l’équipe : la petite enfance, les jeux de société, des coloriages. Pendant qu’une partie de l’équipe allait chercher des enfants à proximité, Nicolae et Mélanie ont commencés un foot avec ceux sur place et une maman. Lorsque tout le monde a été réuni nous avons joué ensemble à des jeux de société comme pic-pirate ou croc-carottes. Les enfants ont d’ailleurs été très inventifs puisqu’ils ont voulu rajouté une difficulté. C’était de poser des questions de mathématiques, de français ou de sport pour avoir le droit de jouer. Cela a rajouté un esprit de compétition qui a beaucoup plu à tout le monde.

Ensuite, les enfants se sont rassemblés pour écouter Nicolae raconté une histoire sur un kamichibai (qui est un support en bois comme un théâtre). C’était l’histoire d’une petite fille Rrom dont la mère ne voulait pas qu’elle aille à l’école. Un travailleur social l’aidait pour qu’elle puisse y aller. Les enfants ont aimé le concept de l’histoire et les dessins mais les mots étaient parfois trop compliqués.

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Pour finir, nous avons pris le goûter tous ensemble dans la bonne humeur en parlant de cette histoire qui finissait bien.

 

Atelier des Hotels

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Aujourd’hui, avec Kheira, Aurore, Iasmina, Alison, Valérie, Lari, et Pierre-Louis, nous sommes allés comme chaque samedi sur le parking de l’hôtel F1 pour faire des ateliers avec les familles qui vivent là. Les enfants et les mamans étaient une fois de plus au rendez-vous.

Cette fois, nous avons innové : mis-à-part l’indispensable atelier petite-enfance, qui a une fois de plus trouvé son public, nous avons proposé des grands jeux collectifs.

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Tout d’abord, nous avons joué au jeu des statues dansantes. Il s’agit d’un jeu où tout le monde danse sur la musique, et dès qu’elle s’arrête, les joueurs redeviennent statue et il ne faut plus bouger. Les enfants ont beaucoup aimé, d’autant plus qu’il faisait froid et que danser leur permettait de se réchauffer, et les mamans se sont jointes à nous, tentées par le rythme entrainant.

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Nous avons ensuite joué à la balle aux prisonniers, afin de ne pas refroidir avant le goûter.

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A l’heure du goûter, nous avons commencé par partager un petit moment où chacun s’exprime sur ce qu’il a vécu : le conseil de quartier. Nous avons ensuite pu nous délecter avec du chocolat chaud et une excellente galette des rois !

Vivement samedi prochain !

 

VENDREDI

Atelier de Morangis

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Nous sommes allés sur le camp de Morangis pour chercher les enfants et les ramener au local pour faire des activités.

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Une fois arrivés, nous commençons avec des exercices de mathématique, de lecture (trouver les mots qui manque dans une phrase). De l’autre côté, Laura, avec une maman lisent un livre en français pour reconnaitre des mots que la maman comprendra et les traduire en roumain. Après avoir finit ces deux activités, on a fait un jeu société, le devine tête pour comprendre la langue française. Le temps passent vite et nous passons au goûter.

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Atelier de la Rocade

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Aujourd’hui motivé comme jamais, nous avons pris beaucoup de matériel pour faire un atelier de choc.

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Cependant à cause des conditions météorologiques, peu d’enfants sont venus sur l’atelier. A la petite enfance, Coline et Kévin ont mis en place un atelier du tonnerre, même si la pluie n’en a pas décidé ainsi.

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Juste à côté se tenait un karaoké ambulant qui a eu du succès et qui nous a permis de nous réchauffer. Un atelier de jeux de société s’est tenu, le dobble et le croque carotte ont encore été les plus plébiscités par les enfants.

 

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Pour le goûter nous nous sommes réunis dans la tente pour être à l’abri de la pluie et du vent. Il a donc fallu tout ranger puis rentrer.

 

JEUDI

Atelier de Massy

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Aujourd’hui, nous avons apporté plusieurs ateliers, malheureusement la pluie était au rendez-vous. Nous avons donc improvisé un karaoké sous le barnum avec les enfants.

Plusieurs musiques ont diffusé et apporter de la joie, de la bonne humeur ! Comme par exemple : Le roi lion, la reine des neiges, maitre gims, Keblack… Une Playlist de choix faite par les enfants !

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Les enfants ont chanté chacun leur tour dans le micro, et ensuite nous avons chanté tous ensemble et dansé également !

Le jeu « un deux trois soleil » a était proposé mais version animaux ! Le but étant de reproduire l’animal dit, ce qui à réchauffer un peu malgré le temps.

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Par la suite, un conseil de quartier s’est imposé ! Les enfants ont dit qu’ils avaient beaucoup aimé et que la prochaine fois, il faudrait commander le soleil !

L’heure du gouter est arrivé, un chocolat chaud et des biscuits aux fruits rouges ont étaient distribué, car après l’effort, le réconfort !

 

Atelier du Skate-Park

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Malgré le froid et le vent, nous sommes comme toujours sur le pied de guerre pour l’atelier de la rocade, quelques courageux nous rejoignent d’ailleurs pour partager un verre de chocolat chaud et faire quelques jeux pour se réchauffer. On finit quand même par regagner chacun nos pénates parce que… Bah parce que ! Mais c’était quand même cool!

 

Atelier du Jardin

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Sous un ciel nuageux et pluvieux, on se motive pour aller au jardin avec le groupe d’adultes. Nous partons pour une heure et demie de jardinage au potager. Avec Jessica, Laura, Lari, Franck, Eric et Nicolae on arrive enfin au jardin. Ici c’est la boue et le fumier qui pave le chemin et comme la pluie ne s’arrêtera pas tout de suite on s’installe sous la serre, là où nous allons retourner la terre et vider des encombrants la serre.

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Tout le monde met la main à la patte et le travail avance vite. A tour de rôle on se passe la fourche bêche et la binette car ici tout le monde aide et il s’implique.

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Un beau travail est fait et une belle récompense nous attend tous, un bon verre de chocolat chaud et des madeleines pour notre travail.

A bientôt.

 

MERCREDI

Atelier de St Eloi

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Aujourd’hui, lorsque nous sommes arrivés il y avait très peu d’enfants. Nous avions avec nous 5 enfants des hôtels. Pour commencer, nous avons installé nos ateliers : la petite enfance, les jeux de société et le karaoké.

L’atelier de la petite enfance n’a pas eu de succès, ceux sont les jeux de société, le karaoké et le foot qui ont le plus été apprécié !

Sur l’atelier des jeux de société, le Dobble a encore fait des ravages. Nous avons enchaîné les parties, nous avons beaucoup rigolé. Le blocus et le croque-carotte ont été prisé par les enfants.

L’atelier Karaoké a eu beaucoup de succès ! Il a réuni des enfants de tous les âges. Chaque enfant a pu chanter plusieurs chansons au micro. Nous avons tous chanter et danser. Grâce à la musique, plusieurs enfants nous ont rejoints.

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Le foot est l’activité principale à St Eloi, tout s’est très bien passé. Les garçons étaient respectueux entre eux et avaient un bon sens de l’équipe.

Nous avons terminé l’atelier avec une vingtaine d’enfants. Lors de l’assemblée chaque enfant a parlé dans le micro pour dire ce qu’il avait aimé ou non et ce qu’ils souhaitaient faire la semaine prochaine. Un nombre important souhaitent faire une Battle de danse et de chant, ainsi que du basket.

Nous avons pris le gouter et nous sommes rentrés avec les enfants des hôtels. Pour l’équipe, ce fut un très bon atelier.

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Atelier du Jardin

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Après de courtes vacances de Noël, Nicolae est de retour parmi nous et c’est avec lui qu’on pourra reprendre la séance de jardinage dans les meilleurs délais.

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Lari rejoint aujourd’hui le groupe et nous donne un coup de main bienvenue pour remplir les brouettes du fumier et ensuite l’étaler sur les parcelles. Je remarque que déjà 4 des parcelles ont pu être couverte avec le fumier, un bon travail a été fait avec les enfants et adultes ces dernières deux semaines et on est encore parti pour les deux dernières et c’est ok.

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On retrouve de nouveau la bonne humeur et la convivialité qui nous entoure et qui nous donne l’envie de continuer sur cette voie, on retrouve de nouveaux nos habitudes et ça, c’est chouette, car avec l’habitude on retrouve aussi nos amis. C’est beau, de se retrouver et de revenir dans un endroit que tu pensais avoir changé pour te rendre compte comment toi, tu as changé!

A plus.

 

Atelier de Champlan

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Aujourd’hui, nous nous sommes partagés en deux groupes pour aller chercher les enfants sur le camp.

Ensuite, nous avons proposé un jeu pour se présenter afin de connaitre le prénom de chacun, nous sommes en cercle avec un ballon et nous lançons le ballon à la personne que l’on souhaite en disant son prénom et ainsi de suite.

Par la suite, un jeu collectif qui se nomme « tomate, ketchup » à était proposé car les enfants ont souhaité jouer à ce jeu.

Nous avons installé ensuite les différents ateliers, petite enfance, jeux de sociétés, coloriage et puzzle, sans oublier les jeux collectifs.

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Les différents ateliers se sont bien déroulés, les enfants sont passés sur touts les ateliers.

Le foot s’est bien déroulé et l’esprit d’équipe était au rendez-vous ! Un père d’un des enfants est venu participer au match ce qui a permis un échange entre le père et son fils.

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L’heure du gouter est arrivé, nous nous sommes mis en cercle, nous avons demandé aux enfants ce qu’ils ont aimé de cette journée tout en distribuant le chocolat chaud et les madeleines aux chocolats.

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Atelier de Français Langue Etrangère

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Pour l’atelier, aujourd’hui, nous avons proposé de poursuivre sur la séance précédente c’est-à-dire sur le corps humain, plus précisément les parties du corps.

Nous avons commencé par distribuer des feuilles à chacune et des crayons afin de reproduire le dessin sur le tableau qui représenter un corps.

Ensuite, nous avons demandé aux mamans si elles se souvenaient de certains noms des parties du corps par exemple : Genou, Pied, coude, cou, tête, main, doigt, yeux, bouche, nez, dent …

Pour approfondir l’apprentissage des différentes parties, nous nous sommes penchés sur les différents noms des doigts de la main : Index, majeur, auriculaire, pouce, Annulaire.

Nous avons demandé les partis du corps mais de dos, c’est-à-dire : le dos, les mollets, nuque, fesse…

En même temps, les mamans dessinaient et écrivaient en français à coter le nom de chaque partie correspondante.

Les mamans ont également donné les noms mais dans leur langue maternelle ce qui a permis un échange de culture à travers cet atelier.

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Demeurer jusqu’à ce que vie s’ensuive

Le politicien a confiance dans le système qui le propulse, le banquier , dans le profit; le professeur croit à la culture et l’éducateur , à la relation. Le pédagogue, lui a confiance dans le temps.

Peu importe son tempérament ou sa nature: nervosité, impatience, exaspération… Cela n’a pas d’influence: le pédagogue n’est pas patient, il est constant.

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Et il s’agit bien d’autre chose; il s’agit de l’influence dans sa vie, dans son travail, d’une expérience parfois ancienne mais qui l’a marquée pour toujours: le pouvoir du temps, le pouvoir sur le temps.

Ainsi l’acteur social qui se plonge dans la Pédagogie sociale, si on cherche bien,   a souvent fait l’expérience pour lui-même, de l’importance de ce que l’on tient, de ce que l’on fait durer, de ce que l’on assure, de ce qu’on initie. Il sait le pouvoir de ce qui rompt la monotonie, de ce qu’on fonde et de ce qui perdure.

Les ateliers de rue, comme nous l’avons dit 100 fois, n’ont rien d’extraordinaire en eux mêmes si on les considère sur un temps étal , linéaire. Bien au contraire, ils ne mettent en scène aucune intensité ou dramatisation du temps présent: rien d’exceptionnel, ou d’événementiel. Pas de rendez vous, pas de séparations, de file d’attente, de fossé usagers/acteurs, ou bénévoles/professionnels. De ce point de vue là, ils mettent au contraire en oeuvre une immédiateté profonde.

Ils se fondent dans le présent. Mais ce qui est extraordinaire, avec les ateliers de rue, c’est leur capacité à durer 20 ans, leur régularité, leur constance. Ils sont des exceptions face à la précarité, aux ruptures, à la dépression et l’ennui qui ont envahi la ville et creusé le fossé avec les institutions.

L’acteur social qui se lance dans la pédagogie sociale et les ateliers de rue,  expérimente très tôt que ce qui fait le fond de son travail et en crée la difficulté, ce n’est ni la rencontre, ni la peur de l’inconnu, ni les difficultés matérielles, mais bien ce qu’il y a  de plus difficile: durer et revenir.

C’est de cette durée que ressort toute vie, que se fonde toute confiance nécessaire pour engager du neuf.

C’est l’acquisition de ce pouvoir de durer qui met en échec tant de travailleurs sociaux, de stagiaires,  d’enseignants, de professionnels.

C’est cette constance , cette réalité là, cette difficulté de « mener les choses au bout » que nous repérons dans notre travail et dans notre association, comme la principale ressource d’enseignement et de formation pour les professionnels en formation.

Nous remarquons en effet comment la culture professionnelle du Travail social s’éloigne de cette compétence. Nous avons souvent  face à nous des stagiaires volontiers d’accord avec tout, qui ne sont jamais choqués par rien. Ils sont « sensibles », « concernés »; Il regorgent d’idées et d’initiatives. « Il faudrait… »;  « Il n’y aurait qu’à… » Ce que l’on fait ne les laisse pas sans voix, mais leur donne plein d’idées car ils n’en mesurent pas la mise en œuvre.

Quelques uns s’indignent même volontiers de l’apparente facilité avec laquelle nous acceptons la réalité ». Eux s’indigneraient plutôt jusqu’à la nier. Ils croient encore à la pensée magique.

Mais quant à la possibilité d’agir sur cette réalité-là, de se mettre en marche, d’organiser quelque chose qui tienne, … alors là, tout se dérobe.

La vie privée, la maladie, les circonstances viennent interrompre toute entreprise qui irait dans ce sens. On aimerait , mais on ne peut pas. On est convaincus, mais ce n’est pas à nous, pas pour nous. Pas maintenant , pas moi…

Les mêmes et pour ces raisons sont ainsi toujours dans la nécessité d’aborder leur travail, leur métier comme un éternel « retour à zéro ». Ils plongent dans cette tendance à oublier ce qu’on avait dit et ce qu’on s’engageait à tenir.

Pire, à défaut d’accéder à de nouveaux pouvoirs, de nouvelles compétences, c’est la norme elle même qu’on préfère changer. Au pouvoir de changer la réalité , d’agir sur elle, on préfère celui de savoir reformuler ses intentions. Et c’est ainsi qu’on a des étudiants, des travailleurs sociaux qui se contentent d’expliquer pourquoi ils n’ont pas pu mener à bout une expérience, une aventure; et qui ont même tendance à trouver des qualités professionnelles à l’explication des renoncements.

On appelle cela alors la connaissance des limites de son action, « la part de l’autre », en fait n’importe quoi pour désigner ce qui nous échappe et ce à quoi on renonce. Cela donnera l’impression d’être sage alors qu’on est résigné et soumis.

Ce qui est troublant, cependant c’est moins cette tendance, au fond compréhensible, à justifier le renoncement que sa validation par l’appareil de formation , par la culture professionnelle et par l’ensemble des collègues. Cette tendance est mortifère tant pour la construction de l’identité professionnelle des personnes concernées que pour tout un secteur de travail et de pratiques.

Ce qui crée la vie au contraire, c’est cette appropriation du pouvoir d’initier, de rompre , de durer. De ce pouvoir de tenir et de fonder, que proposent les pratiques en pédagogie en Pédagogie sociale.

C’est pourquoi , contre toute attente, nous tenons encore et encore. Alors que les institutions changent de directions et de politique, nous tenons. Tandis que les plans de rénovation urbaines se succèdent et s’oblitèrent, nous tenons. Alors que les mesures pour l’emploi et l’insertion s’accumulent en couches supplémentaires, nous restons. Tandis que les Centres sociaux, les MJC ferment, nous demeurons. Tandis que les secteurs médicaux , sociaux , psychiatriques se redéploient , modifient sans cesse leurs règles et fonctionnements, nous continuons.

La Pédagogie sociale ne s’évalue guère en tant que pratique à l’aide des outils créés et conçus pour évaluer des projets. De ce point de vue là , elle n’ a pas d’efficacité , au sens de validation d’objectifs.

Pour autant, elle a quelque chose d’inouï: un impact sur la vie et les gens.

 

SAMEDI:

Atelier de la Villa Saint Martin:

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Départ aujourd’hui à la villa st Martin avec pour objectif de commencer le jardin. Nous partons avec le camion et tous les outils. Une fois arrivés sur le terrain il commence à pleuvoir, il fait froid mais l’équipe se motive et nous commençons à retourner la terre. Nous avons réussi à faire une moitié de terrain puis nous avons planté des bâtons pour délimiter la parcelle avec du fils et de laine.

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L’objectif du jardin est de créer  du lien avec les habitants et avec les enfants, pouvoir planter des choses, des fruits des légumes et des fleurs. Rendre vivant le terrain et pouvoir mettre en place des ateliers jardinage avec les enfants qui viennent nous voir, un très bon outil pour la pédagogie social. Nous prévoyons de faire une grande fête à la Villa St Martin pour inaugurer le jardin avec les adhérents, faire des pancartes, partager et échanger avec tout le monde.

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Nous terminons la semaine sur un très bon moment ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite du jardin de la Villa Saint Martin !!

Atelier d’Epinay sur Orge:

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Aujourd’hui, malgré le froid les enfants et certains parents étaient présents pour partager avec nous ce temps convivial.

Dusko, Jules et Rémy se sont occupés de l’atelier lecture et d’écriture. Cet atelier a beaucoup plu, les participants ont pu apprendre des noms de fruits et d’animaux en français et nous les traduire en tzigane.

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L’atelier petite enfance a réuni les plus petits autour de l’activité coloriage et des Kaplas. Plusieurs enfants ont souhaité garder leurs œuvres.

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Le goûter fut apprécié étant donné le froid, nous attendions tous avec impatience le chocolat chaud afin de nous réchauffer !

 

Atelier des Hotels:

Nous sommes arrivés vers 15h sur le lieu. Nous avions préparé trois ateliers : un coin petite enfance, un football et de la peinture. Nous avions également amené une enceinte pour mettre de la musique.

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Nous avons décidé de jouer au football tous ensemble pendant que les plus petits étaient à la petite enfance. L’énergie était au rendez-vous et la bonne ambiance régnait. Certains ont joué au jeu de société et les enfants semblaient heureux de l’atelier. Tout le monde a participé.

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Nous avons ensuite pris le gouter tous ensemble dans la joie et la bonne humeur.

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VENDREDI:

Spectacle Aven Savore:

Ce vendredi toute notre troupe d’enfants, les « Aven Savore » ont préparé tout au long de la journée, la représentation qu’ils ont donné le soir à la MJC de Viry Châtillon, « Saint Exupéry ».

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On remercie toute l’équipe de la MJC mais aussi tous les adhérentsde l’association qui sont venus nous voir.

Il y avait du monde et même le Maire de Viry Chatillon pour assister à notre représentation.

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Maintenant on a  encore plus envie de chanter et danser

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Atelier Cuisine:

Nous avions prévu comme menu : omelette au pomme de terre et fromage avec des pâtes à la crème fraiches.

Les habitués étaient au rendez-vous et certaines nouvelles bénévoles sont arrivés et ont pris plaisir à participer à l’atelier.

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Iasmina est partie faire des courses avec une maman pendant qu’Alison s’occupait de son fils .Nous avons cassé les œufs ensembles. Les mamans sont arrivées ainsi que les enfants et nous avons commencé à faire l’omelette. La bonne ambiance régnait et chacun participait activement. Tout le monde rigolait et même les enfants faisaient la cuisine.

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Les bénévoles sont arrivés et nous ont également aidé a préparé la table pour les adultes et les enfants. Le repas a eu un succès et tout le monde a apprécié le moment.

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Une maman a amené des galettes des rois  et nous l’avons partagé au dessert. Franck et Zina ont eu les fèves.

Atelier de la Rocade:

Aujourd’hui, Nous sommes venus en proposant plusieurs ateliers : atelier musique et chant, parcours à l’aveugle, pâte à sel, pétanque, petite enfance, puissance quatre ainsi que des jeux de sociétés.

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Après avoir installé tout le matériel, deux d’entre nous sont partis à la rencontre dans le quartier pour chercher des enfants et adolescents.

Malgré le temps, les enfants sont venus avec un dynamisme et une énergie folle !

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Les différents ateliers se sont bien passé et les enfants ont tourné à tour de rôle, à travers l’atelier chant, chacun a pu chanter et danser sur leurs musiques préférées.

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Entre Maitre Gims et Celine Dion, l’heure du gouter fut arrivée ! Un bon chocolat chaud n’était pas de refus à cause du froid accompagné bien sur de petites madeleines.

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Une fois avoir tout rangé, les enfants et les adultes nous ont souhaité une bonne fin de journée et nous nous sommes dit à la semaine prochaine !

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JEUDI:

Atelier du Skate-Park:

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Aujourd’hui, au Skate-Park, nous avons proposé plusieurs ateliers dont : atelier créatif pour créer des pancartes avec des feutres, des crayons pastel sur des cartons et feuilles de couleur, atelier jeux de sociétés comme croque-carotte, et un jeu de dessin où il faut deviner le dessin de l’autre, un atelier petite enfance pour les plus petits avec une dinette, jeux de voitures et de construction et pour finir, des jeux collectifs avec les plus grand.

Les différents ateliers installés, les enfants sont arrivés à la sortie de l’école avec leurs parents pour jouer tout d’abord aux jeux de sociétés, le jeu de dessin a plu aux enfants et ils étaient enthousiastes ! Le jeu de croque-carotte également.

Puis la petite enfance a commencé à s’animer avec plusieurs enfants qui sont venu, un jeu de cuisine avec la dinette a était imaginer et un bon repas a été cuisiné avec les idées des enfants !

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Les jeux collectifs proposé par les plus grands étaient le foot, mais cette après-midi la mixité était au rendez-vous! Des équipes filles/garçons mélangés ont était créé ce qui a donné un dynamisme au match !

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L’atelier créatif avec les cartons et feuilles de couleurs on été très apprécié par les enfants, ce qui à donner place à la création de pancarte pour accrocher à leur porte de chambre.

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puis c’est l’heure du gouter, les enfants ont pu se réchauffer avec le chocolat chaud et les madeleines !

 

Atelier de Massy:

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Une équipe super motivée aujourd’hui, nous arrivons à Massy tout le monde s’installe. Il y a cinq ateliers. L’habituel atelier petit enfance avec juste à coté l’atelier jeux de société avec des tapis des couvertures, un atelier chaleureux qui donnait envie d’aller s’y installer. Pas très loin des tables et des chaises pour la cuisine de rues, cette fois ci c’était salade de fruit, les enfants ont tous participé et ont adorés.

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Il y avait également l’atelier créatif avec de la peinture sur des cartons, les enfants ont demandé à ce que nous les ramenions la prochaine fois pour faire une petite exposition pour les mamans et les familles. Et un peu plus loin sur le chemin un atelier jeux collectifs avec un parcours du combattant à faire les yeux bandés, uniquement guidé par un camarade, les enfants ne voulaient plus s’arrêter c’était super.

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Pour terminer nous avons fait le conseil de quartier avec le bâton de parole et le sablier fabriqués la fois dernière par les enfants. Tout le monde s’écoutait c’était très agréable. Pour le goûter également. Nous avons eu la visite du Maire au moment du goûter.

Très bon atelier !!

Atelier du Potager:

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On profite des quelques rayons de soleil qui réchauffent nos enthousiasmes pour se rendre au jardin cette après-midi. Au programme : On coupe des tuteurs en noisetiers pour le jardin de la Villa st-Martin,

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on étale du fumier sur les parcelles (ça pue mais au moins ça nous tiens au chaud !) et on fait des bottes de persils avec ce qui reste dans la serre !

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Pour le fumier on opte pour la technique industrielle et on fait une chaine qui nous permet de faire une grande partie de la parcelle en 2 temps 3 mouvements !

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Puis on se réchauffe autour d’un chocolat chaud et on retourne au local avec la fierté d’une affaire rondement menée!

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MERCREDI:

Atelier de Champlan:

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Aujourd’hui, nous sommes arrivés sur les camps et nous avons décidé de se diviser en deux groupes pour aller chercher les enfants.

Les activités proposées étaient les suivantes : Jeux collectifs comme « Tomate, Ketchup », « Jeu de mime »  et Atelier Musique sur le thème « Aven Savore ».

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Les enfants étaient actifs et d’une dynamique improbable malgré les conditions météorologique (Pluie et froid…).

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En ce qui concerne, l’atelier musique, les enfants ont chanté et dansé sur plusieurs chansons joués à la guitare par Jules. Ce qui nous a permis de nous réchauffer.

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L’heure du gouter fut arrivée, nous nous sommes mis en cercle afin de prendre un verre de chocolat chaud et des madeleines. Après l’effort, le réconfort.

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MARDI:

Cours de Français:

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Nous avons fait un atelier cours de Français pour apprendre à s’exprimer lors d’une visite chez le médecin et à la pharmacie.

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Nous avons fait des mises en scène pour pratiquer les mots appris (médecin, les douleurs, brulures, vomissement…). Nous avons ensuite détaillé les parties du corps. Les mamans et nous même avons passé un bon moment.

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« la Fabrique de la personne »: concevoir autrement la notion de Sujet

A quoi sert, nous dit-on, que vous vous enfermiez avec vos publics dans leurs ghettos et leurs cages? A quoi servez vous vos bénéficiaires, à les rejoindre dans leurs prisons, au lieu de les en faire sortir? Quel obscur plaisir trouvez-vous en leur compagnie plutôt que de leur faire découvrir autre chose? Ignorez vous que leur plus fort désir serait au contraire que vous les aidiez vers la mobilité et plus de normalité?

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On sert ce type de questionnement et encore à ceux qui ont pris sur eux de travailler hors les murs, hors institution et en pédagogie sociale. On leur pardonnerait (au mieux) qu’ils se contentent d’aller rechercher les familles et les enfants les plus précaires, mais uniquement au motif de les ramener dans le droit chemin, les bons parcours les bonnes institutions.

Pour ces publics, comme pour tout le monde, il n’y aurait  point de salut hors l’école, hors l’emploi et le logement classiques. Imaginer le contraire ce serait les abuser , leur faire du tort.

Quelle étrange inversion que celle qui présente la situation de relégation, de marginalisation et d’exclusion de franges de plus en plus importantes de la population comme des simples anomalies sans rationalité. Il n’y aurait aucune cause, sinon des accidents de vie à la production de la marge.

Et les gens qui seraient « dehors », en situation de privation de droits, « de non recours », comme on dit, n’y seraient pas pour des raisons rationnelles, liées au fonctionnement devenu fou de nos institutions, mais du fait de leur propre irrationalité: assistanat,archaïsme culturel,barbarie de leurs croyances, leur propre propension à l’enfermement.

Ainsi on renverse la charge de la culpabilité sur les victimes , ce qui est un phénomène dorénavant bien banal. Celui qui est exclu scolaire est « décrocheur » , celui qui est abandonné est « assisté », celui qui est exclu de tout est « profiteur ».

Et des victimes aux alliés, la même accusation se porte sur les acteurs engagés auprès de ces groupes.

Tout cela est bien connu, mais ce qui est nouveau c’est d’accuser de connivence , de complaisance, les seuls professionnels, les seuls acteurs sociaux qui agissent face aux impuissances su système actuel.

On accuse ainsi de complicité ceux qui ont justement fait l’effort d’abandonner le confort des institutions, des postures professionnelles, de l’autorité restaurée à coups de règlements, d’exclusion et de vigipirates.

On incrimine ceux qui prennent le choix et le risque d’abandonner les repères, de réinventer quelque chose de neuf, et de ne pas se contenter de réparer ce qui ne fonctionne plus.

En Pédagogie sociale, nous ne nous figurons pas que les groupes, les personnes et les familles qui tentent de construire de nouvelles économies, de nouveaux modes d’habitation, d’éducation soient sans rationalité. Et nous n’accuserons pas ces personnes d’être des sujets insuffisants, des individus sous-réalisés.

Si les écoles, les musées se vident, si l’emploi se fait rare, ce n’est pas sans raison. Quand bien même  on mettra à l’abri le sans abri, et à l’école, le décrocheur, si on restaure l’AME de celui qui semble avoir renoncé à ses droits, cela ne nous aidera nullement à comprendre ce qui produit chaque jour encore plus d’exclusion.

 Nous ne pouvons prendre comme norme ce qui a conduit à la situation actuelle.

Nous n’estimons pas que ce serait faire insulte ou dénier les compétences d’un sujet, que d’accepter de voir que la situation dans laquelle il est déjà engagé est souvent moins un problème social, que le début d’une solution.

Oui il s’agit bien de reconnaître la dimension socialement créative, des personnes ou des groupes, concernés.  Sur ce point là, nous ne rentrons pas dans la rhétorique classique « du sujet », qu’a le Travail social.

Pour nous, la notion de Sujet n’est pas caractérisée par des compétences à reconnaître ou à acquérir. Il ne s’agit pas de développer la mobilité ou l’employabilité. Les personnes ne sont simplement des sujets à « activer » , à « motiver », soigner  ou à contraindre.

Être vraiment sujet ce n’est sûrement pas s’adapter ou se mouvoir « par soi même » sur un chemin déjà tracé. Être vraiment sujet , c’est pouvoir explorer dans sa marginalité quelques pistes pour nous tous.

En Pédagogie sociale, nous affirmons la valeur des personnes dans ce qu’elles produisent ici et maintenant, dans la marge ou la friche. Nous reconnaissons les nouvelles convivialités qui s’inventent ; les nouveaux modes économiques qui se cherchent. Et nous affirmons la valeur de tout ce travail social de tous les jours,  non reconnu, nécessaire et dévalorisé: porter, soutenir, nourrir, assister , cultiver et produire ses propres savoirs, créer du commun, chercher des solutions communautaires.

Le Travail social porté sur l’individu est une impasse.

Vendredi

Morangis:

Aujourd’hui, c’était le dernier jour avant les vacances. L’atelier était différent.

Dès que nous sommes arrivés, les mamans nous ont intercepté et nous ont demandé pleins de renseignements. Nous avons longuement discuté et nous leur avons fait part des services que nous pouvons leur proposer.

Nous leur avons proposé de venir bénéficier des cours de français et de nos ateliers de cuisine. Après quelques minutes de conversation, Rolland, de l’ASFRR, est arrivé avec quelques jouets pour les enfants.

Nous avons également amené quelques sacs de vêtements et des jouets. Ils ont beaucoup apprécié.

Bien sûr,  nous avons pris le goûter ensemble, avant de partir.

Vendredi : La Rocade

Les enfants étaient nombreux à nous attendre aujourd’hui à la rocade. On commence par faire les équipes et enfiler les chasubles pour faire un foot. Un peu plus loin, on dessine un dazibao pour donner les dates de fermeture de l’asso et rappeler la soirée conviviale. Un tapis est dressé pour accueillir la petite enfance, et sur un autre tapis, on fabrique des décorations de noëls.

Apres avoir affiché le Dazibao, on se rassemble pour prendre le gouter et se souhaiter de bonnes fetes.

Vendredi: Atelier cuisine sociale 

C’est Laura et ses « aides » qui ont assuré ce dernier atelier « cuisine de masse » de l’année 2016. Une soupe consistante , nourrissante et succulente.

Il y avait même de la bûche au dessert!

Vendredi : Cours de Français

Sur le chemin de la Roumanie, Nicolae a tenu à assurer lui même, avec son groupe préféré le cours de français oral, qu’il donne chaque semaine.

On est donc repartis pour des partages et des fous rire quand chacun prend la parole. Nous accueillons à présent Costica en plus des habituées.

Jeudi

Skate Park

Un atelier de vacances , comme nous en avons l’habitude. On en profite pour passer du temps avec nos habitués.Ce n’est plus la sortie  d’école, comme en temps scolaire.

Massy

C’est la semaine des vacances de Noël, nous partons plus tôt sur les ateliers aujourd’hui.

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Arrivés à Massy nous installons les tapis, nous décidons de collé tous les ateliers ensemble pour faire un petit parcours aux ateliers. Cela permet aux enfants de pouvoir se balader entre les ateliers. Trois ateliers créatifs étaient mis en place, un avec des boules de Noël en origami, un pour créer un bâton de parole pour le conseil de quartier et également un sablier. Il y avait aussi un atelier de bande dessiné. Une enfant a aussi réfléchi titre du journal de l’association.

Plus loin il y avait un atelier Foot. Les enfants étaient motivé et sont resté jusqu’à la fin.

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L’atelier petit enfance également avec peu d’enfant mais dans une bonne ambiance, calme et apaisé.

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Pour le conseil de quartier nous avons décidé de commencer à le redynamise, avec un tableau qui contient les sujets dont les enfants veulent parler, le bâton de parole et le sablier qui est géré par un enfant. Les enfants ont tous pris la parole. Tout le monde étaient assis sur le tapis que l’on a gardé exprès pour le goûter. Le moment étaient agréable, il y avait des blagues, des sourires et des idées. Très bon atelier !

Mercredi

Atelier Champlan

Participants : Marion, Laura, Jellyssia, Helena, Louis, Léa et Melissa

Aujourd’hui, Nous avons proposé plusieurs activités comme la peinture, jeux collectifs et la petite enfance.

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Nous nous sommes divisés en deux groupes, un groupe qui installe les différents ateliers sur le terrain et un autre groupe pour aller chercher les enfants et adolescents.

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L’atelier peinture mis en place, les enfants ont commencé à peindre avec leur imagination, la petite enfance s’est également installé avec des jeux de construction et la dinette. Par la suite, nous avons  décidé avec les enfants de faire des jeux collectifs pour nous réchauffer.

Les jeux collectifs proposaient par nous mais aussi les enfants étaient le chat glacé, tomate Ketchup et du foot. Ce moment fut apprécié de tous.

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Afin de clôturer cette atelier, nous avons demandé aux enfants de s’installer sur les tapis en cercle, afin qu’on puisse servir à chacun le chocolat chaud et les madeleines pour le gouter.

Etude d’impact sur la biffe en Ile de France – les premiers résultats

Afin d’étayer les argumentaires de défense de la biffe auprès des pouvoirs publics, Future of Waste (Make Sense) a proposé la réalisation d’une étude d’impact de la biffe en Ile de France.

Cette étude part du constat qu’il n’existe à ce jour aucune étude quantitative sur la biffe, et propose de mettre en perspective, de façon concrète et chiffrée, le fonctionnement et l’impact d’un marché autorisé de biffins parisiens avec les enjeux économiques et environnementaux liés à la gestion de déchets et la lutte contre le changement climatique à Paris. Elle cite aussi des exemples d’intégration à l’international.

Cette étude s’est basée sur 53 interview réalisées entre septembre et octobre 2016 par un panel de volontaires, sur le Carré des Biffins (Aurore) et le marché de la Croix de Chavaux à Montreuil (Amélior) et une méthodologie. Ce document dresse également les contraintes rencontrées qui ont limité les possibilités d’obtenir une réelle étude statistique. Cette étude constitue donc plutôt un premier travail estimatif.

Le parti pris de Future of Waste était de restituer ces résultats sous la forme d’une infographie, privilégiant une information synthétique, graphique et facilement partageable sur internet et les réseaux sociaux. Cette version tient compte des remarques/propositions transmises au forum de Rues Marchandes du 2 novembre. Vous la trouverez ici en version téléchargeable. Elle est également consultable sur le site internet de Make Sense.

Cette étude est vouée à être poursuivie en 2017.

Elle nécessite principalement d’être encadrée par un professionnel des statistiques, pour en améliorer sa représentativité et être plus pertinente et crédible auprès des pouvoirs publics. Si vous souhaitez proposer votre expertise, n’hésitez pas à prendre contact avec Antoine Delaunay Belleville ou Radia Slimani.

Aussi, l’échantillon de données sur lequel se base cette étude nécessite d’être alimenté par davantage d’interviews en 2017. Merci de manifester votre intérêt en renseignant vos coordonnées sur ce fichier.

 

Pour le collectif Rues Marchandes, Radia Slimani et Antoine Delaunay-Belleville, Future of Waste

 

Leçons de pédagogie sociale: les trois degrés du travail de rue

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De plus en plus , nous sommes sollicités par des institutions, des collectivités, des centres sociaux pour accompagner un travail de « plus grande ouverture », d’élargissement des publics ». De plus en plus – et nous ne sommes pas étrangers à cette influence- dans les structures, les dispositifs, on entend promouvoir « l’aller vers », les « animations de rue », de « pied de bâtiment »

Une unanimité se constitue peu à peu sur ce qui hier encore était exceptionnel: il ne suffit plus d’accueillir, il faut à présent rejoindre.

De même, ce qui faisait hier la marque du travail professionnel, « le rendez vous », l’accueil », « la distance professionnelle » est largement remplacé par un discours qui se retourne en son inverse.

On vante, ici et là, la « bonne proximité » en lieu et place de la « bonne distance » sans d’ailleurs se rendre compte que cette permutation des termes ne change au final pas grand chose (la vraie question étant de déterminer qui juge « bonne », la distance ou la proximité produites).

Ce qui motive ces ouvertures , on le connaît: l’institution , la collectivité perçoivent la perte d’adhésion des publics, la mutation des demandes, la perte de légitimité , d’autorité, d’audience et de pertinence dans un contexte sociétal bouleversé. Elles espèrent, en s’ouvrant sur l’extérieur, remédier, ralentir ou renverser ces tendances.

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Tout cela marque un chemin , une tendance , un mouvement que dans un premier temps nous devons saluer . Disons le tout net, il était temps, tellement on n’en pouvait plus des institutions et des pratiques immuables, aveugles aux évolutions familiales, sociétales, économiques , politiques et sociales. Félicitons-nous en car ce premier mouvement est loin d’être achevé et ne va pas sans résistance: on entend toujours de manière forte et affirmée des « discours de clôture » et réactionnaires se présenter comme des mouvements de résistance , voire parfois même des croisades, au nom de sujets graves:   l’islamisation, la marchandisation … On voudrait nous expliquer que la clôture, l’enfermement, le fonctionnement archaïque , la recherche effrénée de sécuritaire, de contrainte , de pénalisation pour « restaurer l’autorité » perdue des institutions,ou l’ordre d’autrefois seraient notre seul avenir.

Comparé à cette chimère réactionnaire et dangereuse , il est clair que le mouvement esquissé plus haut est une avancée. Mais cela suffit – il? Comment se repérer dans les pratiques d’ouverture , de travail hors les murs? Toutes les pratiques sont elles les mêmes? se valent -elles? En Pédagogie sociale, nous distinguons trois niveaux du travail « hors les institutions », selon trois degrés progressifs et distincts dans leurs principes , comme leurs effets.

Premier degré: « aller vers… », animation « , « travail hors les murs ».

Dans ce premier degré , les structures demandent à leurs équipes de réaliser des « actions », des « animations hors les murs ». Celles ci ont en commun de reproduire et de montrer « dehors » une part du travail de ce qui se fait dedans. Ces actions ont le plus souvent les caractéristiques d’être:

  • événementielles: ce sont des actions sans lendemain , ou saisonnières, ponctuelles
  • cloisonnées: on conserve le cloisonnement, la spécificité et la marque de la structure qui « va dehors »; elle sort son matériel, reste dans son domaine, utilise son registre professionnel
  • projetées: on se contente de projeter l’institution au dehors, au besoin en la mettant en valeur, en scène avec force de moyens, mais il n’est absolument pas question de faire évoluer les pratiques ou le sens de la structure: au contraire , il s’agit de les magnifier, des les mettre en valeur, de les affirmer en un mot.
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Second degré : la stratégie de l’avant poste

A ce second niveau il ne s’agit plus de faire un travail uniquement événementiel; on cherche plutôt à ajouter quelque chose d’extérieur à l’institution,  un petit service en plus, neuf, qui sera censé justement renforcer l’institution par quelque chose qui lui restera extérieur.

Dans cette optique, on envoie « dehors » des professionnels dans l’espoir qu’ils iront vers les publics, et qu’ils les ramèneront dedans. A ce stade , on s’explique la « désaffection institutionnelle » par des causes réversibles et simples comme « le manque d’information ». On se cramponne encore à l’espoir que si les gens ne viennent pas profiter des merveilles de nos institutions scolaires, culturelles, sociales ou sportives , ça ne pourrait être que pour trois raisons: le manque d’informationde compréhension ou qu’ils sont sous des influences néfastes (les hommes, les musulmans, par exemple). Ceux qui dès lors seront chargés de « travailler dehors », auront à charge , donc, d’informer et d’expliquer l’institution, voire d’y accompagner , doucement ou fermement, les gens.

On retrouve dans cette catégorie tous les points d’information, toutes les équipes ou structures légères « de contact », « d’orientation », de « facilitation d’accès », « d’information », « de médiation« , de « raccrochage », etc.

Dans ce type de travail « hors les murs », on réalise, certes, dehors un travail qui ne se faisait pas à l’intérieur; mais ce travail est justement censé permettre à celui de l’intérieur de perdurer sans trop avoir à changer , ni se transformer.

Troisième et dernier degré : le travail de rue, en pédagogie sociale

En Pédagogie sociale, on cherche à créer un « travail de rue » qui n’aurait pas d’autre objectif que lui même. Ce n’est pas un travail prétexte, à finalité induite de « restaurer les institutions », c’est un travail nécessaire pour les refonder ailleurs et autrement. Ce n’est pas un travail « dehors », mais un « en-dehors » des institutions et structures existantes.  A ce stade, on met en jeu, cause et en changement , les dimensions suivantes:

On passe de  l’événementiel au constant, au régulier. Il ne s’agit plus d’animer , mais d’habiter l’espace extérieur.

On dépasse le cloisonnement des domaines d’intervention: culture, social, politique, relationnel. On bouleverse les cultures professionnelles, et surtout les mythes de la culture ou du savoir « descendants ».

On met en oeuvre un travail qui se suffit en lui même et qui tente en lui même de répondre à la globalité des besoins sociaux, sans avoir à les orienter ou renvoyer ailleurs. Ici il ne s’agit plus de poursuivre hors les murs avec les mêmes références que « dedans »; les professionnalités sont remises en cause , ainsi que la séparation usager/ professionnel, militant/professionnel.

 

SAMEDI:

Atelier d’Epinay:

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Départ pour Epinay avec un grand soleil ! Arrivée sur le terrain nous avons installé les ateliers puis certains sont partis chercher les enfants en faisant le tour du terrain. Les enfants sont directement venus s’assoir à l’atelier écriture. Nous avons commencé par afficher les feuilles avec le nom des animaux de la savane et de la ferme mais aussi des légumes, les enfants eux devaient faire l’exercice avec les mots croisés en complétant sur les feuilles. Nous avons pu voir les difficultés des enfants avec la prononciation de certains mots, nous pourrons travailler sur cela la prochaine fois.

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Il y avait à coté l’atelier créatif avec de la peinture, des paillettes sur des coquillages. Ils ont aussi écrit sur le sol avec des craies, des sapins, des bonhommes, des mots, c’était très joli.

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Bien sûr, pour nous mettre une bonne ambiance, un atelier danse s’est mis en place. Les plus grands et les parents sont venus danser.

Pour finir le goûter, calme et apaisé avec des sourires. C’était un bon atelier tout le monde était motivé et dynamique et les enfants sont restés tous le long.

Bon week-end !!

Atelier de la Villa Saint-Martin:

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Aujourd’hui nous sommes allés à la villa saint martin, nous avons installé l’atelier jeux de société, l’atelier petite enfance, l’atelier puissance 4, peinture et jeux collectif.

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Lors des jeux collectifs, les enfants ont joué au policier et voleur, Lucky Lucke et boule d’énergie. Les enfants étaient contents et se sont bien amusés. Les jeux de sociétés et la petite enfance ont attirés beaucoup d’enfants, ça leur a plu. L’atelier petite enfance était très complet et très spacieux, les enfants ont adoré. Eloise a très bien joué avec les plus petits. L’atelier peinture s’est très bien déroulé. A propos du puissance 4 il faudrait penser à ramener une bâche pour éviter que les pièces tombent dans la boue.

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L’ambiance était conviviale, agréable, paisible et propice au partage.

Lors du gouter les enfants étaient attentifs et particulièrement calme. La distribution s’est faite dans le calme et rapidement.

VENDREDI:

Atelier de la Rocade:

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Comme chaque vendredi, nous sommes allés à la Rocade. Une fois sur place nous avons installé les ateliers dessin, petite enfance, perle et scoubidou, foot commenté ainsi que l’enregistrement.

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Tout s’est très bien déroulé, les enfants étaient contents de nous voir. Chaque personne est bien restée sur son atelier, c’était bien organisé. L’atelier petite enfance était super, très complet et approprié. Les enfants étaient nombreux, et ont bien tourné sur les ateliers.

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Lors du conseil de quartier les enfants étaient très agités et peu attentifs, mais ils ont tout de même exprimé leur contentement à propos des ateliers, et voudraient du maquillage et de la cuisine la prochaine fois.

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Atelier du Potager:

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Aujourd’hui, nous avons ratissé une bonne partie du jardin pour enlever les feuilles mortes, et avons également enlevé de nombreux déchets plastiques qui étaient par terre. Nous avons ensuite répandu le fumier sur les parcelles en jachère afin qu’elles soient fertiles. Nous avons également  ramassé beaucoup de persil. Cet après-midi fût très agréable, le soleil était au rendez-vous…

 

Atelier de Morangis:

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Une fois arrivés sur le terrain de Morangis, nous avons installé les ateliers, des tables avec de l’écriture, des cahiers, l’atelier petit enfance avec des peluches,

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des jeux de construction et des jeux de société mais aussi des coussins.  Nous avons fait une ronde avec les mamans et les enfants pour se présenter en Français en Roumain et en Romanes mais aussi les parties du corps (Tête épaule genoux pieds) dans les trois langues. Puis nous avons joué au facteur n’est pas passé pour se réchauffer un peu. Les enfants sont parties sur les différents ateliers mais ils étaient presque tous à l’atelier écriture, ils voulaient faire des calculs et écrire leur prénom et des mots en Français. Ils nous demandaient beaucoup de choses c’était dynamique mais apaisé.

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La fin de l’atelier est vite arrivée et pour se réchauffer les mains nous nous sommes réuni pour le goûter avec du chocolat chaud, pain au chocolat et au lait. Les enfants et les mamans sont resté avec nous jusqu’à la fin.

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JEUDI:

Atelier du Skate-Park

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Comme chaque jeudi, nous sommes allés au Skate-Park, nous avons fait un atelier petite enfance, du dessin, du foot, joué au puissance 4 et écouté la musique de Dusko.

Les enfants ont beaucoup été attirés par le dessin, notamment par le dessin de la danseuse vahiné.

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Malheureusement il n’y en avait pas assez mais l’équipe compte bien en amener plus la semaine prochaine. Beaucoup d’enfants ont adoré jouer à la dinette avec Mélanie sur le tapis petite enfance. La musique était agréable mais n’a pas pu durer trop longtemps à cause du froid. Le foot a permis aux plus frileux mais aux plus sportifs de se réchauffer tout en s’amusant. L’ambiance était paisible et conviviale. Au conseil de quartier les enfants ont exprimé qu’ils étaient contents de participer à ces activités et beaucoup réclament de la peinture pour la semaine prochaine.

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Malgré l’oublie des couteaux et cuillères de la part de l’équipe, les enfants ont pu manger leurs bonnes tartines de confiture.

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Atelier de Massy:

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Nous sommes parties à Massy. Une fois arrivés nous avons installé les ateliers suivant : les jeux collectifs avec du Foot, les jeux de société (devine tête), un atelier créatif avec des bracelets et des scoubidous, l’atelier petite enfance (des jeux de construction avec des robots des bonhommes, une dinette, des poupées et des peluche) et la cuisine de rues ou les enfants ont pu faire des crêpes pour le goûter.

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La musique a mis une bonne ambiance sur les ateliers. Il y avait des mamans avec leurs enfants, elles  posaient des questions et participaient beaucoup.

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Le temps est passé très vite, l’heure du conseil de quartier est rapidement arrivée. Tous les enfants ont pu prendre la parole et donner des idées pour les ateliers suivants comme : de la pâte à sel, pâte à modeler et des jeux collectifs et jeux de société mais également la cuisine de rue qu’il adore. Pour le goûter deux enfants ont distribué dans le calme et la bonne ambiance tous les enfants sont resté assis pour boire leur chocolat chaud, bien entendu ils ont dégustés leur crêpes aux sucres et à la confiture.

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Atelier du Potager:

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Cette après-midi nous donnons rendez-vous au groupe d’adultes pour notre séance de jardinage.

Avec Louis et Laura, puis Franck, Eric et Adi nous sommes passés sur le camp d’Epinay pour récupérer quelques  gamins.

Avec un camion plein, on s’apprête à reprendre le chemin vers le jardin. Quand on arrive au jardin on se partage les tâches pour que chacun sache ce qu’il a à faire.

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Nicolae, avec les enfants, commencent à  étaler un peu partout sur les parcelles des feuilles des arbres mortes et ensuite les laissera avec Laura et Adi qui s’apprête à refaire le bac à sable et nettoyer les jouets du ceci. Les enfants ont les mains un peu froides car il fait humide et froid pour leurs petites mains.

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Franck, Eric et Louis avec l’aide de Nicolae et sa supervision ont commencé le nettoyage des framboisiers, leur taille, et l’enlèvement  des orties qui les entoure et la lierre qui ne les laisse pas poussé.

Adi après avoir fini, demande l’accord à Nicolae pour utiliser la débroussailleuse et ensuite il coupera l’herbe qui grimpe sur les bord des palettes et à leur pied.

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Un bon travail qui aboutit et c’est le moment de la récompense, donc celle du goûter.  A plus.

MERCREDI:

Atelier du Potager:

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Aujourd’hui on se prépare pour le départ habituel vers Epinay pour récupérer les enfants et ensuite les emmener avec nous au jardin des Robinsons.

A notre arrivée au jardin, on descend vite pour prendre la brouette et la charger avec les feuilles mortes tombées des arbres par terre en créant un beau tapis naturel.

Les enfants se poussent les uns et les autres pour utiliser les outils, mais finalement parce que tout le monde voulait le faire on a décidé de le faire avec les mains libres.

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On a étalé les feuilles sur les parcelles car elles enrichissent la terre, et ça tombe bien car elle a besoin.

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Madalin passe ensuite avec le motoculteur pour les introduire dans la terre plus profondément et chaque enfant à son tour le ferra.

Ceci étant dit et fait nous sommes prêts et impatients de prendre le goûter avant de partir vers le local.

A bientôt.

Atelier de Champlan:

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Nous sommes allé sur le terrain de Champlan pour faire l’atelier petite enfance, l’atelier peinture et l’atelier musique et aussi des jeux collectifs.

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Nous avons changé nos jours de présence à Champlan les enfants ne sont pas encore habitué à nous voir le mercredi donc il y avait peu d’enfants aujourd’hui. Nous avons commencé par un jeux collectif tous ensemble, le tic tac boum.

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Ensuite nous avons installé les ateliers, tous les enfants sont partis à la peinture,  Ils  ont tous fait un dessin que nous avons accroché sur un fil. Les enfants nous ont demandé à la suite de faire des jeux collectifs, le béret, le chat, 123 animal ( en roumain et en français) et la gamelle. L’ambiance était paisible, tous les enfants ont pu jouer et ont participé, ils étaient investi. Comme il y avait peu d’enfant nous avons pu être beaucoup avec eux et leur accorder plus d’attention et de temps pour chaque enfants.

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Le conseil de quartier s’est déroulé rapidement, les enfants n’avaient pas beaucoup de choses à dire, certains enfants ont fait des proposition pour la suite ( coloriages de princesse et jeux collectifs). Deux enfants ont distribué les verres et le chocolat chaud, dans le calme et le respect. Très bon goûter !

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Amour radical

Radicalité contre radicalisation

La radicalité serait en passe d’être identifiée à un fléau mondial et à rassembler tout ce qui nous menacerait. Pourtant, si nous analysons bien ce qui nous entoure et ce qui nous décourage, voire nous désespère dans l’immobilisme social, le reflux des droits et des protections des personnes, à commencer par les plus faibles, c’est tout son contraire que nous voyons à l’oeuvre.

  • Refus de s’engager des professionnels déçus et découragés, d’abord pour eux mêmes
  • Déni de leurs responsabilités par les institutions qui rendent invisibles et retranchent de leur capacité d’action, des groupes de plus en plus important de la population
  • L’empêchement d’attendre quoi que ce soit d’un avenir collectif, que ce soit sous l’aune de la politique, de l’actualité sociale, ou économique.

C’est cette tiédeur là qui est le terreau de tous les nihilismes, des sacrifices, des abandons et des actes désespérés. C’est la confrontation à ce que tout l’avenir a d’immobile qui est la véritable cause de la rage tournée vers soi ou les autres. C’est l’absence de toute perspective ou d’horizon qui ne se limite pas au « sauve qui peut » ou « à moi d’abord » qui condamne notre « vivre ensemble ».

Il faut de la radicalité aujourd’hui pour oser s’exprimer ; il faut de la radicalité pour oser entreprendre quelque chose de commun et ouvert à tous; il faut de la radicalité pour faire confiance aux autres et à l’étranger; il faut de la radicalité pour innover , se lancer , se risquer socialement. Il faut de la radicalité pour tenir le coup, durer un jour, une semaine de plus. Il faut de la radicalité pour travailler dehors pendant toutes ces années et observer enfin les résultats.

Sauver l’autre jusque de l’assignation à  lui même

Il faut de la radicalité pour aller jusqu’à l’autre: prendre sur soi la distance politique, administrative et sociale qui nous isole et nous sépare.  Il faut de la radicalité pour s’engager y compris affectivement, personnellement dans des relations qui, pour être éducatives et sociales, n’en sont pas moins authentiques.

Il faut de la radicalité pour impacter, toucher, tirer l’autre qui s’enlise dans la chronicité, la précarité et le non-espoir.

Il faut de la radicalité pour produire un peu d’énergie en partage, rallumer le feu qui s’éteint.

L’action sans retour

Il faut de la radicalité pour accepter de ne pas avoir de retour sur investissement, sur bénéfice et sur engagement. Il faut de la radicalité pour oser la gratuité alors que partout on la condamne.

Il faut de la radicalité pour comprendre la logique et l’économie du don, qui jamais , ne se joue à deux et ne s’épuise dans le contrat, le projet ou la transaction.

Le vrai travail social est durement sans retour; sans retour sur l’action engagée, sans retour vers la vision naïve de la société qu’on pouvait avoir avant et sans retour vis à vis des mensonges qu’on nous tend.

Mais le vrai travail social est  aussi heureusement sans retour; car ce que nous avons produit, construit, fabriqué ne revient pas en arrière.  A chaque moment arraché et partagé, quelque chose a été produit et conservé qu’on ne reprendra plus.

Sur nos ateliers , dans toute notre pédagogie des moments (Korczak) , tel enfant qui a pris le pouvoir de rire , lire et écrire, exprimer, ne le perdra plus.

Tel adulte qui a compris l’importance de penser son vécu, n’arrêtera plus de penser.

Nous avons fait conduit récemment avec nos alliés, le premier Festival de Pédagogie sociale, autour de l’oeuvre de Stanislas Tomkiewicz; nous avons retenu de ce grand pédagogue , le concept d’A.A.A: « Attitude authentiquement affective ».

Nous avons retenu de lui l’importance du refus de la neutralité.

DIMANCHE:

GRRRANDE soirée de l’hiver:

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Ce dimanche, c’était le jour de notre grande soirée de l’hiver à la salle Anne Franck. Nous étions nombreux a nous réunir, membres ou sympathisants de l’association pour se rendez-vous annuel devenue incontournable au fil des années. Au menue, nous avions fait avec les mamans des camps, des hôtels et du quartier, un Tiep, des Salmalés, et un couscous, pour un repas internationaliste et interculturelle.

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On a aussi eu droit a 2 magnifiques spectacle, en premier avec le groupe de danse de Mariam, qui nous a proposé des chorégraphies africaines, puis le désormais célèbres et attendue spectacle d’Aven Savore.

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En fin de soirée nous avons même eu le droit a une apparition du Père Noël qui a offert des bonbons a tout les enfants.

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SAMEDI:

 

Atelier d’Epinay sur Orge:

 

Aujourd’hui nous sommes allés au bidonville d’Epinay. Arrivé sur les lieux nous sommes parti chercher les enfants et ensuite nous avons commencé à installer les tapis et les jeux.

Comme jeux on avait la petite enfance, atelier créatif et un puissance 4 géant.

Il n’y avait pas beaucoup d’enfant à la petite enfance, mais par contre à l’atelier créatif et au puissance 4 ils étaient nombreux et ils se sont bien amusés. Puis on a terminé cette magnifique journée par un petit gouter accompagné des mamans.

 

Atelier de la Villa St-Martin:

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Nous sommes partis faire un atelier à Villa St Martin, malgré le temps nous avons installé les différents ateliers.

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Quelques enfants ont joués au Pétéca, d’autre on fait un atelier de confection de guirlandes en papiers ainsi que des jeux de société.

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VENDREDI:

 

Atelier de Champlan:

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Aujourd’hui nous sommes allés à Champlan avec Iasmina, Simena, Mariam, Éloise, Loreleï, Jules, Andrei et Pierre-Louis. Nous sommes d’abord allés chercher les enfants sur les deux camps, et nous avons commencé deux jeux collectifs. Il s’agissait en premier de mémoriser les prénoms des autres, enfants comme animateurs, en se passant la balle. Ensuite, nous avons joué au Tic Tac Boom.

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Après, nous avons proposé les différentes activités aux enfants :

  • Dinette, poupées et jeux de construction pour la petite enfance. Une cuisine a été mise en place, où les enfants en ont profité pour apprendre les noms des légumes, des fruits et des couverts en français, tout en s’amusant.

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  • Un atelier peinture qui a énormément plu aux enfants, à tel point que nous avons dû l’étendre à l’atelier de jeux de société, car il n’y avait plus assez de place pour tous les enfants sur le tapis.

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  • L’atelier jeux de société, justement, a bien démarré, puis a laissé place à la peinture. Il était centré sur le thème de l’écriture, et nous avions proposé des jeux à base de lecture de lettres, de syllabes et même de mots.
  • Pour ceux qui voulaient se défouler, nous avons organisé un match de foot avec des petites cages transportable que nous avons apportées. Ici, il y a aussi des adultes qui ont voulu participer et l’ambiance a été très bonne.

Avant de partir, nous avons pris un moment très important avec les enfants : LE GOÛTER !!! Il s’est très bien passé, autour d’un bon chocolat chaud, et tout le monde a bien mangé.

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Atelier de la Rocade:

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Aujourd’hui, atelier à la rocade, nous sommes arrivés vers 16h. Nous avons installé différents ateliers : petite enfance, jeux de société (jeu de cartes avec des animaux), un grand jeu (puissance 4) ainsi que des ballons de foot et de basket pour les jeux collectifs. Les enfants sont arrivés quelques temps après, à la sortie de l’école.

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Le déroulement des ateliers : les enfants se sont dispersés sur les ateliers proposés avec un grand nombre d’entre eux, surtout des garçons, pour un match de foot.

 

Pour le goûter nous nous sommes assis sur les tapis, il y avait beaucoup d’enfants. Chacun d’entre eux a pu, lors du conseil de quartier, dire ce qu’il avait aimé et ce qu’il souhaiterait faire pour la prochaine fois. Différentes propositions ont été faites comme du maquillage, de la peinture et de la pâte à modeler.

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JEUDI:

Atelier du Skate Park:

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Arrivés en avance à l’atelier du skate park, nous avons eu le temps pour installer les différents ateliers : petite enfance, jeux de société et jeux collectifs.

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A l’atelier des grands jeux les enfants ont fait un épervier, un basket et un nouveau jeu : le Pétéca (c’est un volant qui se renvoie à la main). Beaucoup de joueurs s’y sont amusés et ont participé dans la bonne humeur.

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Les jeux de société ont également plu aux enfants, ils ont pu jouer au croc carottes, au devine tête et au mémo. La petite enfance s’est bien passée également. Les mamans étaient présentes avec nous et l’on a pu échanger avec elles et leur donner du thé.

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Nous avons fait un conseil de quartier tous ensemble, les enfants aimeraient faire des dessins et du foot. Le goûter a été distribué en avance puisque des enfants partaient et que la nuit commençait à tomber.

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Atelier de Massy:

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Cet après-midi, nous avons eu la chance, une fois de plus, de profiter d’un temps ensoleillé. Les enfants et les mamans étaient au rendez-vous. Ensemble nous avons animé un atelier petite enfance, un atelier football, un atelier jeux de société ainsi qu’un atelier de lettres au père noël. La musique que nous avons amené a également contribué à l’esprit convivial et détendu de ce riche moment.

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Le froid n’a pas empêché les familles de nous retrouver, du thé et du chocolat chaud étaient là pour nous réchauffer. Nous avons pu inviter les mamans et les enfants à la soirée conviviale qui aura lieu dimanche.

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Les enfants ont fait preuve d’une grande écoute lors du conseil de quartier, et nous ont fait part de leurs envies pour les prochains ateliers. Les mamans ont également participé à l’échange et nous ont remerciés de notre présence.

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Atelier du Potager:

 

Cette après-midi nous retrouvons de nouveaux avec nos chers amis, Jessica, Franck, Eric, Andrei et Nicolae au potager des Robinson, mais pas pour travailler mais plutôt pour y réfléchir ensemble à la continuation des séances de jardinage ainsi que sur le travail avec les ruches.

Nous réfléchissions ensemble et on écrit tout sur papier ou plutôt sur l’ordinateur, sur notre travail  au jardin et avec les abeilles pour donner un résumé et avoir aussi une idée des récoltes de chaque années et du travail à faire ainsi que des prochaines plantations à venir.

Mais nous n’arrêtons pas de nous réjouir en cette belle journée ensoleillé, la bonne humeur et la joie d’être là nous offre des moments uniques, conviviaux, de partage, de rire tout simplement.

« Tout le monde considère que le jardin lui appartient, et chacun se l’approprie mais non pas se le réservé pour soi et il le partage avec les autres présents ici ! »

C’est bientôt l’heure du goûter mais avant ça on passe un peu aux fraisiers pour enlever les mauvaises herbes et les orties qui les entourent car on doit en remettre une deuxième bâche pour les protéger.

On passe à table pour se réjouir d’un bon chocolat chaud avant de reprendre la route vers la maison Robinson !

 

MERCREDI:

 

Atelier de Morangis:

 

En arrivant on a commencé par tous se présenter en français, puis on a joué à jacques a dit pour détendre l’atmosphère et instauré une ambiance conviviale.

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Une fois les présentations faites, plusieurs groupes ont vu le jour, il y a avait tout d’abord l’espace cuisine avec Laura et Simena pour des beignets au citron. Grâce à l’aide des jeunes et des adultes de délicieux beignets ont vu le jour  (même si certains n’étaient pas assez cuits).

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Juste à côté se tenait un atelier d’écriture avec les seconde Laura et Jules qui aidèrent les mamans à écrire en roumain et en français une comptine de Noël. Ca a tellement bien fonctionné que les mamans veulent lors des futurs ateliers, continuer ce travail de traduction roumain-français pour apprendre les bases du français. C’est pourquoi lors des prochains ateliers, Laura leur donnera des cahiers personnalisés pour avoir un suivi.

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Puis pour les plus petits, Alison était sur l’atelier petite enfance, accompagnée de Mélanie et Kévin qui faisait à d’autres moments du foot et du frisbee.

 

Une fois les ateliers finit, un verre de chocolat dans une main et un beignet tout chaud dans l’autre, l’ambiance était à la joie puisqu’un couple du camp se sont mis à danser et chanter pour le bonheur de tous. C’est dans cette bonne humeur que nous avons dû ranger tout le matériel dans le minibus et rentrer.

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Atelier St-Eloi:

 

Nous sommes allés sur Saint Eloi pour faire les activités suivantes:

– match de foot et de basket

– atelier créatifs

– petites enfances

– atelier jeux de sociétés

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Sur l’atelier créatifs, nous avons eu beaucoup d’enfants. L’activité a beaucoup plu. Nous avons fait faire, découpé et décoré des pères noël, des rennes et des bonhommes de neige. Une fois les décorations terminées nous avons soit récupéré les décorations pour les accrocher dimanche à la fête de l’association, soit les enfants les ont ramenés chez eux pour décorer leur sapin. A un moment, les enfants ont mis des paillettes un peu partout.

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Sur l’atelier jeux de sociétés, une partie de doodle et de uno ont été faites. Les enfants étaient un peu réticents au jeu au début, mais dès qu’ils lancés les parties, les enfants ont prit place autour du jeu.

Sur l’atelier sportif, un groupe important d’enfants avaient commencés une partie de basket, même les enfants qui ne savaient pas joué ont prit part au jeu et ont essayés de mettre des paniers. C’était une belle partie, assez amusante même sans savoir jouer. Nous avons fini par un match de foot, deux equipes de 7 conte 7 les grands, les petits, les moyens. Nous avons nommés les équipes, rouge et bleu. La première partie à été très amicale. Nous avons mis fin au match car les grands commençaient à faire les chefs fasse aux petits.

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Le temps est vite passé. Nous sommes passées au conseil de quartier. Tout le monde à prit la parole. Certains enfants ont fait des propositions pour la suite ( atelier peinture, atelier basket, atelier création de père noël, atelier vélo).

Nous prenons notre délicieux goûter. C’était une bonne journée pour nous.

 

 

 

Rencontres du tiers lieu nomade (Clichy – 92)

Les tiers lieux, en facilitant la rencontre, le partage, l’innovation, en mutualisant des ressources, et en prenant davantage en compte l’humain et la nature offrent des espaces pertinents de solidarité, de création de valeur et de développement local.

Le temps d’une demi-journée et d’une soirée, le projet TIERS LIEUX NOMADE permet de faire découvrir et de s’approprier le concept des Tiers Lieux et de tiers espace en le pratiquant, dans des lieux à chaque fois différents.

 

Samedi 10 décembre de 14h30 à 00h00

Kamu, Café associatif, 12 rue Léon Blum, 92110 Clichy la Garenne, Métro Mairie de Clichy

Inscription  – Contact : tierslieunomade(at)gmail.com – http://tierslieunomade.fr/

Programme :

Une après-midi axée sur des partages de réflexion et d’initiatives autour de l’économie sociale et solidaire avec différents intervenants. Ces interventions seront ponctuées d’animations artistiques et culturelles. Cette journée se clôturera par un pot convivial suivi d’un dîner concert.

14h30 – Accueil

15h – Comment favoriser un développement solidaire des territoires urbains ?

  • Démarche de Tiers lieu, projet Tiers Lieu nomade, par Christine Balaï
  • Intervention de Hugues Bazin, démarche de recherche-action, l’exemple du projet Rues Marchandes, Récupérateurs-vendeurs
  • « La ville inclusive », Christine Balaï

Mise en perspective par Taleb Nacera, Formateurs solidaires, des nouveaux paradigmes à l’œuvre autour des initiatives solidaires et dans le domaine du développement personnel, avec la présence de porteurs d’initiatives ou d’autres intervenants, notamment :

  • Nestor GOMA, ONG Horizon
  • Tony Capora, Abulai Danso, associations FARE et Un pas de plus, avec notamment un projet communautaire à Saint-Denis
  • Mathieu Morange du groupe La poste
  • D’autres participants à confirmer …

Débat participatif animée par Tatiana ou Armelle, architectes sociales et bioclimatiques Animation jeux pour les enfants avec l’association AirDeJeu

17h : présentation du défi autour de la mobilité de Koom sur Clichy, en présence de Julien boucher, élu ESS de la Mairie de Clichy et l’association SOLICYLE.

17 h30 : présentation de la plate-forme pour les artistes Eventiparis, par Hubert Locco-Rocca

18h : pot convivial Repas à partir de 19h

20h : soirée musicale et artistique, avec comme clou de la soirée : le Profess’Or Strange, qui lancera son nouvel album.

 

La sécurité que j’aime

La sécurité que j’aime n’interdit pas; elle n’enferme pas.

Elle ne retranche pas les gens et les groupes du regard du public. Elle ne soupçonne, ni n’éloigne. Elle n’assigne pas les uns à l’inactivité et les autres au contrôle. Elle ne fait pas son beurre sur le malheur et la peur. Elle n’affaiblit pas les gens en les rendant peureux et plaintifs. Elle ne les infantilise pas en guettant toujours le sourcillement des puissants. Elle n’alimente pas les frustrations, les rancoeurs, et les illusions perdues. Elle ne ne nous amène pas à penser toujours que c’est la faute des autres et des mêmes: étrangers, pauvres, précaires, réfugiés, sans papiers, jeunes, musulmans, habitants des cités, des quartiers ou des bidonvilles.

La véritable sécurité ne surveille pas mais elle voit. Elle n’écoute pas, mais elle entend. Elle n’enregistre pas mais a des souvenirs.

La véritable sécurité ne s’institue pas; elle se donne.

La sécurité que j’aime met à l’abri, juste quand il le faut, celui qui en a vraiment besoin. Elle réchauffe précisément celui qui a froid et nourrit exactement celui qui n’avait rien à manger. Elle est inconditionnelle, elle se donne toujours à quelqu’un de précis et dans le cadre d’une relation qui dure. Elle n’est pas une simple règle, un écrit apposé sur les murs, un codicille sur les contrats d’assurance; elle est quelque chose que j’institue et que j’adresse à celui qui est en face de moi.

La véritable sécurité favorise l’initiative et amène la confiance en soi. Elle repose sur l’appropriation de ses ressources , la connaissance de son environnement , l’existence de relations sociales, vivantes et entretenues à la fois avec ses « tout-proches », ses voisins , comme les lointains.

La véritable sécurité repose sur la fréquentation, la connaissance et la pratique de soi même. Elle suppose découverte, estime et amour de soi, autant que des autres.  Elle suppose qu’on habite son corps, comme ses pensées et ses rêves.

La véritable sécurité ne passe pas par la consigne, l’aboiement, l’ultimatum ou la menace. Elle passe par la parole, celle qu’on glisse à ceux qu’on connait tout au long du jour. Elle passe par la parole qu’on adresse , qu’on entretient comme un feu fragile.

La véritable sécurité ne procède pas de la peur du danger mais du plaisir partagé du risque de vivre: de ceux qu’on prend pour soi même, pour et avec les autres.

La véritable sécurité ne procède pas de la peur de l’avenir, de celle dont on nous intoxique jour après jour , information après information; la peur de ce qu’on nous promet : crises , récessions, guerres, chacun-pour-soi… Elle ne repose pas sur la parole menaçante des politiciens qui nous annoncent des lendemains sombres et des traitements de violence, pour masquer leur propre incompétence , leurs propres peurs et leur servilité.

La véritable sécurité nous lance vers demain. Elle nous fait planter là où il fait froid, cuisinier là où il fait faim, ouvrir là où c’est fermé, commencer là où on nous dit que c’est fini.

La véritable sécurité me conduit vers les autres, m’encourage à ne rien lâcher et à ne rien renoncer des choix de ma vie et à avancer. La véritable sécurité est confiance; pas celle du naïf ou de l’ignorant comme on essaie de le faire croire, mai de celui qui sait la produire et la donner.

 

SAMEDI:

Atelier de la Villa St-Martin:

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Plusieurs ateliers ont été mis en place : Jeux collectifs avec le football où les enfants ont pu se défouler (certains étant souvent sollicités par leurs parents, les équipes ont souvent du se reformer  au profit d’une bonne dynamique de groupe), puissance 4, atelier petite enfance (dinette, dooble, Uno) et atelier crêpes qui a ravi petits et grands.

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Le gouter a été servi par les enfants dans le calme.

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Tout s’est bien déroulé dans l’ensemble, les enfants étaient impliqués.

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Atelier d’Epinay sur Orge:

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Aujourd’hui moi nous sommes partis  sur le camp de Epinay. Nous avons fait de la peinture sur les murs, des sapins de noël, des bonshommes de neige, de la petite enfance, et de la musique avec les enfants du quartier qui ont préparé une nouvelle chorégraphie avec de nouveaux pas, la peinture se passe très bien, les enfants ont fait sur tout les murs des sapins colorés,

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même les adultes ont participé, le groupe de danse a bien dansé et bien travaillé sur la nouvelle chorégraphie, après toute les activités on a pris le gouter ensemble, adultes et enfants, ça c’est très bien passé.

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VENDREDI:

Atelier de Cuisine:

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Aujourd’hui nous avons préparé avec les mamans un « riz cantonnais » avec du poulet.

Chacune d’entre nous avez sa petite tâche pour l’occasion :

  • Préparation du riz pour l’une
  • Découpe du jambon de dinde pour l’autre etcIMG_20161202_124422

Le repas était agréable et chaleureux.

Nos invités étaient satisfaits du plat qui leur a été distribué.

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Le rangement s’est fait dans la joie et la bonne humeur, toujours avec l’aide des mamans.

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Atelier du Jardin:

 

De la bonne humeur, de la rigolade dans le camion et une bonne ambiance nous entourent aujourd’hui. Quand on arrive au jardin on partage les tâches et certains comme, Eric, Louis, Franck, et Nicolae prennent les ciseaux et les sécateurs pour dégager le lierre et les mauvaises herbes mais aussi les branches qui dépassent pour redonner une belle image au jardin.

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Pendant ce temps  Andrei et Dusko commence à retourner la dernière parcelle du jardin avec le motoculteur et les bêches pour plus vite finir.

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Nicolae prends aussi les râteaux et il commence à dégager le chemin pavé par les feuille mortes  qui donne une image idyllique du jardin car bientôt on les mettra sur les parcelles accompagné par le fumier pour enrichir la terre.

A bientôt !

 

Atelier de la Rocade:

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Nous sommes arrivés vers 15h30, nous avions prévu un atelier petite enfance, des jeux de société, des jeux collectif, le puissance 4 et atelier cuisine.

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Les enfants arrivés, ils se sont intéresser à tous les ateliers, certains ont commencé un foot.

Certain sont partis cuisiner avec Abdel afin de faire des crêpes pour le goûter pendant que d’autres participaient aux jeux de société. De jeunes enfants se sont amusés avec la dinette de la petite enfance.

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A la fin de l’atelier nous avons finis par tout ranger  et nous avons partagé les crêpes faites par les enfants dans la joie et la bonne humeur.

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Atelier de Morangis:

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Aujourd’hui, nous sommes allées pour la deuxième fois au camp de Morangis. Nous avons prévu un atelier de petite enfance et un atelier de chant et danse.

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Sur l’atelier petite enfance, nous avons joué à la dinette et avec des jeux en bois. Ils ont beaucoup aimé et on a aussi regarder le spectacle de l’atelier musique.

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Pour l’atelier de musique nous avons ramené l’enceinte et le micro. Nous avons fait des mini-chorées sur plusieurs musiques avec 6 enfants. Des adultes ont voulu participer notamment chanter. Cela a mis une très bonne ambiance sur le camp. Les enfants ont même filmé notre équipe de choc !

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Pour finir dans cette bonne humeur, nous avons pris notre gouter. Au menu, chocolat chaud, pain au lait avec du chocolat et une pomme.

Les enfants nous ont dit au revoir en nous faisant à tous la bise. C’était un agréable moment et nous avons vraiment hâte d’y retourner la semaine prochaine !

JEUDI :

Atelier de Massy:

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Nous sommes arrivés vers 15h30 sur les lieux. Nous avions prévu divers ateliers, le coin petite enfance, de la pâte à sel, un atelier créatif pour noël, des jeux collectifs et des jeux de société.

De plus, nous avons installé un barnum afin d’être à l’abri du froid.

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Les enfants sont arrivés au fur et à mesure vers le 16h30, ils se sont installés aux jeux de société tout d’abord, puis les plus grands se sont dirigé vers l’atelier créatif. Le fait d’être peu nombreux  a permis de créer des  échanges et des moments de partage autour de sujet concernant les jeunes enfants présents.

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D’autres sont arrivés, nous étions environ une quinzaine d’enfants,  les ateliers étaient tous investis et les mamans sont restés présentes du début jusqu’à la fin des activités.

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Nous avons terminé par des jeux collectifs et un conseil de quartier où tous les enfants ont  dit aimé les ateliers que nous leur avions présentés. Nous avons ensuite partagé un gouter dans la joie et la bonne humeur.

Atelier du Jardin:

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Arrivés autour de 14h35, Nicolae, Andrei, Dusko, Eric, Jessica, Franck et Louis avons commencé par sortir le matériel afin de mener notre activité de jardinage.

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Nicolae, Dusko et Andrei ont débuté en retournant la terre, puis Nicolae avec le râteau à enlevé les feuilles mortes de la parcelle à cultiver. Eric, Franck et Louis ont quant à eux coupés les branches et les feuilles qui débordaient de la clôture du jardin côté entrée principale. Nous avons fini aux alentours de 16h30 avec le ramassage et le rangement des instruments de jardinage. Notre après-midi s’est achevé avec le gouter qui nous a permis de discuter de ce que nous avions réalisé ensemble au cours de la journée.

Atelier du Skate-Park:

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Aujourd’hui, au Skate Parc nous avons proposé différentes activités : atelier petite enfance, atelier jeux de société, atelier création spécial « Noël » et foot.

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Malgré le froid qui était présent, nous avons eu une vingtaine d’enfants dispersés sur tous les ateliers.

Comme à son habitude, la petite enfance et le foot ont eu du succès et les enfants étaient au rendez-vous.

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Sur l’atelier création, Héléna et Coline ont proposé aux enfants de faire des cartes pour Noël. Nous avons pris du papier cartonné, des paillettes et des feutres. Les enfants étaient contents de ce qu’ils réalisaient tout seuls. Ils sont rentrés chez eux avec leur carte à offrir aux parents.

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En ce qui concerne les jeux de société, le Dobble a encore fait des ravages ! Les enfants ainsi que Abdel et Marion étaient à fond.

Les enfants aimaient tellement l’atelier que les mères étaient obligées de les réclamer à plusieurs reprises pour rentrer.

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Nous avons pris un goûter avec les quelques enfants qui restaient. Le chocolat chaud nous a permis de nous réchauffer et puis nous sommes rentrés.

MERCREDI

Atelier du Jardin:

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Aujourd’hui,  nous sommes accompagnés par un groupe d’éducateurs spécialisés de Nantes. Ils sont venus voir nos activités au jardin avec les enfants et nos activités de rue. Ils sont également venu se former à la Pédagogie Sociale avec Laurent Ott, le président de l’association.

Ils appréhendent la théorie avec Laurent et la pratique avec nous, les pédagogues de rue.

Arrivés au jardin avec un camion blindé, nous descendons le motoculteur, les bêches et les fourches pour commencer le travail. Les nouveaux sont émerveillés par notre jardin qu’ils trouvent très beau, malgré le manque  de légumes en ce moment.

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Certains d’entre eux sont plus habitués au travail de la terre, mais ce n’est pas le cas de la plupart. malgré cela ils n’hésitent pas à utiliser le grand motoculteur pour retourner la terre bien gelée.

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Nous arrivons enfin à retourner la parcelle entière et c’est le moment de se réunir tous ensemble autour d’un bon verre de chocolat chaud.

A plus !

Atelier de Morangis:

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Aujourd’hui, pour la première fois, nous sommes allés  sur ce lieu, avec les personnes venues de Nantes, en formation avec Laurent.  Elles sont venues  avec nous pour voir comment nous mettons en place les activités, ainsi que la préparation.

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Dès notre arrivée sur le camp, les familles sont venues vers nous pour nous parler.  Ils étaient très contents de nous voir faire des activités avec les enfants.

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Pour commencer, nous nous sommes présentés à tour de rôle, puis nous avons poursuivi avec les jeux collectif.

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Pour conclure cette journée positive au cours de laquelle nous nous sommes bien dépensés, nous avons goûté tous ensemble pour repartir avec le sourire….jusqu’à vendredi prochain!!!!

Mardi, Mercredi et Jeudi: Nantes est dans nos rues!

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Ils sont venus à 17, de Nantes, des bénévoles, des animateurs, des médiateurs; ils représentaient des associations, des structures éducatives et sociales.

Tous ont en commun de se lancer dans l’aventure des ateliers de rue, à Nantes et pour certains , depuis plus de 2 ans!

C’était une formation partagée entre nous, par immersion chez les Robinsons, par contrastes et expérimentation.

Certains ont participé à l’atelier St Eloi, d’autres au premier atelier du bidonville de Morangis, ou au jardin. Et même, à la répétition d’Aven Savore

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On a eu plaisir à accueillir cette équipe et à partager avec eux . On va continuer !

Ivan nous envoie cette image en nous demandant de l’accrocher ; elle est celle des patriotes slovaques , engagés contre le nazisme, et … tziganes. Ceux dont on ne parle jamais, dit-il.

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Précarité contre précarité

La Pédagogie sociale est une pédagogie, au temps des précarités; celles qui envahissent tout l’espace social comme les vies individuelles. Nous le savons: la précarité a commencé par envahir le travail dans les années 70 (la fin des métiers); puis elle s’est attaquée aux liens interpersonnels, aux réseaux et à la notion de famille (jusqu’à l’invention de la parentalité) dans les années 80. Aujourd’hui, elle a envahi tous les aspects de la vie et l’espace social, entièrement ( inflation du couple insécurité/sécuritaire).

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La Pédagogie sociale est une pédagogie de remèdes et de contrepoisons à produire à grande échelle, pour apprendre à lutter, à survivre , à mieux vivre au coeur de cette réalité. C’est une pédagogie qui ne se fait pas d’illusion, qui voit bien que tout cela va durer. Une pédagogie lucide mais pas triste, car elle permet de repérer les marges de nouvelles libertés et de créations nécessaires qui s’ouvrent à nous tous.

Mais s’il est important de comprendre les mouvements et de nommer et définir les concepts, il est tout aussi nécessaire d’apprendre à faire des distinctions et des différences.

Certes, la précarité est généralisée et la voilà qui touche les groupes sociaux qui en étaient auparavant préservés : les classes moyennes et même à présent » moyennes-supérieures ».

On constate des phénomènes similaires à l’oeuvre entre les étudiants de classe moyenne précaires et des enfants en situation de rue, ou des familles en bidonvilles ou en appartements dégradés.

Mais ça s’arrête là… Un fois les mécanismes nommés, il faut bien comprendre tout ce qui les oppose.

S’il y a un seul mouvement de précarisation, celui-ci ne produit pas les mêmes effets selon les classes sociales.

Si les prolétaires, les exclus, les « invisibles » qui prolifèrent s’autodétruisent, les enfants de la bourgeoisie au contraire ne s’en prennent pas à eux mêmes mais plutôt aux plus faibles qu’eux et aux, derniers systèmes de solidarité, de protection. Ils s’en prennent sans vergogne aux acteurs les plus fragiles. Il se posent en victimes, ils cultivent l’affirmation de préjudices, ils judiciarisent, ils attaquent, ils réclament et exigent la liquidation de tout ce qui reste à tous, pour le mettre à leur seul et unique profit.

Ils se posent en vengeurs d’eux mêmes , en justiciers de leur faim et de leur soif. Ils ne voient le monde que par eux. Ils en sont le centre.

La précarité des pauvres est attaque contre soi-même, abandonnisme et dépression. La précarité des riches est harcelante, agressive et s’articule autour d’une nouvelle morale de vie: faire pitié aux forts et s’en prendre aux faibles.

Il y a une rage de ne pas recevoir ce qu’on lui a promis, qui pousse le riche à voler le pauvre. Cette rage est son moteur, son carburant et sa boussole. Il a une rancune contre la société qui le pousse à s’attaquer principalement au champ social (éducation, école, travail social) supposé responsable de toutes ses « frustrations de classe ».

Certes l’étudiant bourgeois n’a souvent plus un sou en poche. Il peine souvent à payer son loyer , ses clopes et son téléphone. Est il pour autant devenu, le clone ou l’égal du « précaire pauvre »? Pas une seconde , pas un instant.

Car hier comme aujourd’hui , ce qui différencie l’un et l’autre, ce n’est pas la liquidité ou l’absence de liquidité que chacun a dans la poche; ce n’est pas ce qui est visible qui agit, mais ce qui est invisible.  Or, le plus invisible en tout c’est encore et toujours le capital.

L’enfant de bourgeois « qui galère », le « riche précaire » a tous les capitaux qui font défaut au « pauvre précaire »: capital de santé, capital social, capital de richesse. L’un a un avenir, l’autre pas.

Le capital est toujours mal compris; il n’est pas une quantité, une somme, une collection; il est au contraire une capacité à produire de la quantité à l’infini. Le capital n’est pas un stock; c’est une machine.

Aux pauvres, on laisse le comptable, le quantifiable, le visible . Les riches gardent pour eux seuls la capacité de produire et définir la valeur.

L’apparence de précarité par laquelle ils font passer leur jeunesse est plus pédagogique qu’autre chose; elle est anecdotique; elle est initiation, un point dans le parcours.  Elle entretient le flou actuel et la difficulté de comprendre les véritables rapport sociaux qui s’opposent.

« le seul moyen d’affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu’on fasse de sa propre existence un acte de révolte. »  –Albert Camus

Dimanche : Jardin

Nous sommes allés chercher les familles au point de rendez-vous habituel au carrefour contact de Longjumeau.  Une fois, tout le monde arrivé, nous sommes allées faire les courses afin de faire un barbecue de viande de dinde avec des patates au fromage à la raclette.

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Une fois, ceci terminé, direction le jardin. Nous nous sommes installés, nous avons allumé le barbecue pour faire à manger. Ensuite, l’heure du travail est arrivé et nous avons rangé la cabane et construit une étagère en plus à l’aide de bout de bois et d’une planche que nous avions récupéré auparavant.

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Nous avons commencé à ramasser toutes les feuilles mortes du jardin. On as mis de côté ces dernières afin d’y voir plus clair.

Ce fut l’heure de manger, tout le monde à table pour déguster ces fameuses patates avec le fromage à raclette et sa dinde bien grillé au barbecue.

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Après avoir bien digérer, nous sommes repartis pour travailler mais cette fois-ci pour désherber et enlever le reste de feuilles mortes.

Pour conclure, cette journée était remplie de bonne humeur et de joie !

SAMEDI:

Visite chez nos amis de MME RUETABAGA

Hélène et Laurent sont allés en visite à Grenoble chez notre consoeur, MME RUETABAGA, association en Pédagogie sociale qui, à Grenoble, réalise, ateliers de rue , expositions, soirées conviviales dans les quartiers et bidonvilles.

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L’occasion d’assister à l’atelier de ce samedi à LA Villeneuve. Un bel atelier dans les règles de l’art: ambiance paisible, activités créatrices, énergie enfantine, goûter et convivialité.

On en profite pour faire de « l’espionnage industriel », voler des idées, des idées d’outils, d’affichage, de projets, d’activités , et de manières de travailler.

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On connaissait déjà les mystères de la « street-fighteuse » (le triporteur qui trimballe le matériel) , mais on a apprécié aussi l’idée de « l’expo photo itinérante » , accrochée à même la clôture voisine, l’activité sculpture (béton cellulaire) , les craies artisanales et les publications: le Ruetabamag, et même la superbe nouvelle revue de « la petite maison d’édition d’Alice », « Talkie-Walkie », la revue des « auteurs-enfants ».

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On est heureux de voir cette asso et ses amis, se développer aussi bien!

Félicitations les RUETABAGAS !

Atelier d’Epinay:

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Nous retournons aujourd’hui, comme chaque samedi, au camp d’Epinay sur Orge. Depuis l’expulsion du camp de Bondoufle, plusieurs familles se sont déplacé pour venir vivre ici, nous ne sommes donc pas étonné de retrouvé quelques têtes connues !

Nous installons l’atelier, avec un coin petite enfance où l’on trouve aussi un atelier manuel de fabrication d’une guirlande collective composé de sapins, boules de noël, bonhommes de neige.

Les enfants adorent, et c’est le concours de celui qui fera le plus de sapins pour la guirlande !

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Un peu plus loin on installe un atelier d’écriture FLE.

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Des mots croisés où les mots sont remplacé par des dessins, et des affiches aux murs associent les mots et les dessins, des enfants et des adultes se succèdent autour des tables, et à la fin de l’atelier, on se rassemble autour des tapis pour prendre le gouter.

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Sortie au cirque:

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Aujourd’hui  j’ai donné rendez-vous à 15 membre de l’association a la gare de Chilly pour aller à paris pour voir le cirque.

Tout monde a été à l’heure, au moment d’attendre le train …  il a été supprimé par rapport à un accident qui s’est passé le matin.

Le prochain train était à 9h30 mais nous avions rendez-vous avec Victoria à 10h00 à la gare de porte de la Chapelle. Du coup, tout le monde monte dans les camions, direction la gare de Massy. Tout le monde est content d’aller au cirque, les enfants ont eu des cadeaux de Air-France, après on est allé dans un parc pour pique-niquer, c’est l’heure de rentrer, on a tout rangé et on est allé vers le train avec le sourire, ça a été une excellente journée, à très bientôt.

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VENDREDI:

 Atelier cuisine

Aujourd’hui, nous allons manger de la purée faite maison et du poulet.

Pour ce faire, Laura et Coline sont  allées acheter  10 kilos de poulet à la Boucherie. Sadio, Stéphanie, Corinne, Mimade et  Janine sont venues pour cuisiner.  Nous avons donc commencé le repas toutes ensemble par l’épluchage des pommes de terre et la coupe du poulet. Au vue de la quantité prévue, Laura a été cherché la bombonne de gaz afin que nous fassions cuire rapidement les pommes de terre. Nous avons préparé une sauce à base d’ognons et de tomate.

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Ensuite, les mamans sont parties en cours de FLE avec Nicolae. Nous avons installé la salle à manger.

Un groupe de personne en situation de handicap, accompagnés de leurs 2 éducatrices, se sont joints à nous pour déjeuner. Tout le monde a aimé le repas. Nous avons fini le déjeuner dans une ambiance festive avec de la musique.

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Puis, toujours dans cet élan de bonne humeur, nous avons rangé et nettoyé. Le groupe de personnes en situation de handicap nous ont remerciés et souhaitent revenir très bientôt ! C’était, une fois de plus, un super repas convivial.

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Atelier champlan

Nous sommes allés sur le camp de Champlan. Une fois arrivés, nous sommes partagées en deux groupes pour aller sur les deux camps chercher les enfants. Nous mettons les activités en place: la petite enfance, jeux collectif (foot, rugby, freesbee  etc.), atelier lecture, et ateliers créatifs.

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Sur l’atelier lecture les enfants ont trouvés plein de mots en français et les animateurs des mots en Tzigane.

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Et un super moment de coloriages et d’anti-coloriages,  que les enfants ont beaucoup aimé. Le temps passe très vites nous passons au goûté. Et voilà pour aujourd’hui à très bientôt 🙂

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Atelier Rocade

Nous voici de nouveaux à la Rocade, comme chaque vendredi pour notre atelier de rue. Nous installons les tentes, car le temps est maussade et le vent menaçant et ils ne laissent que peu de place au doute quant aux perspectives de pluie. Une fois installés, nous investissons la première avec le matériel de petite enfances et une autre avec des tables et des chaises.

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Dans la tente petite enfance outre les jeux habituels les stagiaires proposent un atelier d’anti coloriage. Aujourd’hui on prend un dessin de 2 personnes qui se parlent avec un vide laissé dans leur tête pour imaginer le contenu de leur discussion. Ça marche assez bien,  les enfants écrivent,  ou dessinent ce qu’ils imaginent.

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Dans la tente d’à côté, Pierre et Eddy reprennent les derniers tubes de l’été, tandis que sur le terrain de jeu, on joue au foot.

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La nuit tombe, et nous prenons le goûter avant que tout le monde s’en aille.

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