Tiers-lieux apprenants : conditions d’émergence, de développement et de pérennisation

RENCONTRE THÉMATIQUE EPALE FRANCE N°10
TIERS-LIEUX APPRENANTS

Mercredi 30 octobre 2019 – 9h30-17h
Les Grands Voisins, 74 Avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

3 thématiques structureront cette journée :

  • L’émergence des tiers lieux : quelles sont les conditions de leur mise en œuvre ? en quoi répondent-ils aux besoins des territoires et des individus ?
  • Développement : quels dynamiques d’apprenance apparaissent dans ces nouveaux lieux de formation ? comment se concrétise l’innovation sociale ?
  • Pérennité : quels sont les ingrédients pour qu’un lieu alternatif soit durable ? quels dialogues institutionnels, partenariats sont nécessaires ?

Cette rencontre thématique sera participative, au fil des interventions et lors d’un temps de réflexion et de création collective. De nombreux témoignages français et européens, et des exemples de projets Erasmus+ émailleront la rencontre thématique.

9h30 : Accueil-café

10h00 : Présentation du tiers-lieu Les Grands Voisins

Mathilde BELHOMME, chargée de coordination commerciale, Les Grands Voisins

10h10 : EPALE et la thématique des nouveaux espaces d’apprenance

Camille POIRAUD et Hélène PAUMIER, chargées d’animation et de promotion d’EPALE à l’Agence Erasmus+ France / Education Formation

10h30 : Etats des lieux des tiers-lieux en Europe

Denis STOKKINK, président du Think tank européen « Pour La Solidarité »

10h45 : Pecha Kucha autour de l’émergence des tiers lieux apprenants

Animé par André CHAUVET, consultant et directeur dAndré Chauvet Conseil Stratégie Formation et

Coordinateur thématique « Transitions professionnelles » EPALE France

  • Le Fab Lab « KONK AR LAB » par Olivier AUDET, directeur du Fab lab « KONK AR LAB »
  • Le tiers-lieu « ED2C » par Véronique ALIBERT, GRETA du Puy en Velay

11h15 : Pause

11h30 : Apprenance et coopération dans les tiers-lieux

Hugues BAZIN, chercheur associé en sciences sociales et Animateur du Laboratoire d’innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA)

11h45 : Pecha Kucha autour du développement et des dynamiques d’apprenance Animé par David LOPEZ, coordinateur thématique « Education Populaire » EPALE France

  • Le tiers-lieu « KEUR ESKEMM » par Maxime LECOQ, coordinateur de KEUR ESKEMM
  • La « tool box » du projet Erasmus+ « The origins of spaces » par Christiann WEILER, fondateur de Cab42 Architecture

12h30 : Déjeuner convivial

14h00 : Récit d’accompagnements à l’appel à manifestation d’intérêt « Tiers-Lieux » du gouvernement

Alexis DURAND-JEANSON, chercheur et directeur/cofondateur de Prima Terra

14h10 : Pecha Kucha autour de la pérennisation des tiers-lieux

Animé par Roseline LE SQUERE, administratrice de l’Institut de Recherche Dupuy de Lôme de lUniversité Bretagne Sud et coordinatrice thématique « Politique de formation et démarche projet » EPALE France

  • Former les acteurs des tiers-lieux par Lucile AIGRON, co-fondatrice de la coopérative des tiers-lieux de Nouvelle-Aquitaine
  • L’animation du tiers lieu LaVallée de Molenbeek (Belgique), par Pierre PEVEE

14h40 : Discussion – Exploration des liens entre territoires, formations et tiers-lieux

Animée par André CHAUVET, consultant et directeur dAndré Chauvet Conseil Stratégie Formation et

Coordinateur thématique « Transitions professionnelles » EPALE France

  • Alexis DURAND-JEANSON, chercheur et directeur cofondateur de Prima Terra
  • Hugues BAZIN, chercheur associé en sciences sociales et animateur du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action (LISRA)
  • Carlos RIBEIRO, fondateur et animateur de la Caixa de Mitos, agence pour l’innovation sociale (Portugal)
  • Denis CRISTOL, directeur de l’ingénierie et des dispositifs de formation du CNFPT (à confirmer)

15h25 : Pause

15h40 : Composons notre tiers-lieu apprenant

Par équipe de 6 personnes, les participants réfléchiront et proposeront le tiers-lieu apprenant idéal. Un moment d’échange et de production collective, qui fera l’objet de publications sur la plateforme européenne EPALE.

16h40 : Comment ouvrir les activités des tiers-lieux à l’échelle européenne ?

  • Lionel CLEMENCON, responsable du pôle Scolaire / Enseignement et formation professionnels/
  • Education des adultes à l’Agence Erasmus+ France / Education Formation

17h00 : Fin de la journée

Pour vous inscrire à cet événement (places limitées) : http://www.agence-erasmus.fr/evenement/530/tiers-lieux-apprenants-conditions-d-emergence-de-developpement-et-de-perennisation-10e-rencontre-thematique-epale

Pour interagir autour de cette rencontre thématique : https://epale.ec.europa.eu/fr/user/register

Atelier « Tiers Espace de la recherche-action »

Le réseau inter-régional d’acteurs-chercheurs du LISRA (Laboratoire Innovation Sociale par la Recherche-action) et le collectif de recherche DAM (Démocratie Alimentaire dans les Marchés) de l’UMR 951 Innovation lancent le premier atelier d’un cycle de rencontres concernant les enjeux épistémologiques du croisement des savoirs, entre l’action et la recherche. L’objectif est […]

Marché solidaire

Le satellite et le collectif de recherche-action Rues Marchandes
vous invitent au

MARCHE SOLIDAIRE
Brocante/vide grenier/artisanat/récup/diy

le samedi 11 mai 2019 de 10h à 17h
108 Rue des Cités – 93300 Aubervilliers
M° Aubervilliers-Quatre Chemin

Récup, biffe, brocante, seconde main, vide-grenier, occaze, drouille, trésors… Venez faire des bonnes affaires et partager un moment tou.te.s ensemble ! Le marché solidaire réunit biffin.e.s, créateur.rice.s et toute personne ayant besoin de vendre sa récup ou ses créations pour une journée d’échanges conviviaux et solidaires au Satellite, lieu occupé à Aubervilliers.

Nous vous invitons à rencontrer des acteur.rice.s de la récupération-revente, du squat en milieu urbain, de la recherche-action, de l’artisanat DIY, de la bouffe collective, de la musique inclusive… Et à en être vous-mêmes acteurs et actrices!

  • Rues marchandes est un collectif qui réunit chercheurs et acteurs autour de l’économie populaire, marchande et non marchande, sur les territoires franciliens (contact@recherche-action.fr – http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/ ).
  • Le Satellite est un lieu occupé et autogéré ouvert à Aubervilliers depuis huit mois. Il est porté par un collectif pluridisciplinaire réunissant des artistes, des étudiant.e.s, et des travailleur.se.s sociaux qui cherchent à faire vivre un espace d’entraide, de création et de convivialité, gratuit et ouvert à tous.

Marché solidaire

Le satellite et le collectif de recherche-action Rues Marchandes
vous invitent au

MARCHE SOLIDAIRE
Brocante/vide grenier/artisanat/récup/diy

le samedi 6 avril de 10h à 17h
108 Rue des Cités – 93300 Aubervilliers
M° Aubervilliers-Quatre Chemin

Récup, biffe, brocante, seconde main, vide-grenier, occaze, drouille, trésors… Venez faire des bonnes affaires et partager un moment tou.te.s ensemble ! Le marché solidaire réunit biffin.e.s, créateur.rice.s et toute personne ayant besoin de vendre sa récup ou ses créations pour une journée d’échanges conviviaux et solidaires au Satellite, lieu occupé à Aubervilliers.

Nous vous invitons à rencontrer des acteur.rice.s de la récupération-revente, du squat en milieu urbain, de la recherche-action, de l’artisanat DIY, de la bouffe collective, de la musique inclusive… Et à en être vous-mêmes acteurs et actrices!

  • Rues marchandes est un collectif qui réunit chercheurs et acteurs autour de l’économie populaire, marchande et non marchande, sur les territoires franciliens (contact@recherche-action.fr – http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/ ).
  • Le Satellite est un lieu occupé et autogéré ouvert à Aubervilliers depuis huit mois. Il est porté par un collectif pluridisciplinaire réunissant des artistes, des étudiant.e.s, et des travailleur.se.s sociaux qui cherchent à faire vivre un espace d’entraide, de création et de convivialité, gratuit et ouvert à tous.

NB Le 16 avril à 17h le collectif Rues Marchandes avec le LISRA interviendra au séminaire dédié à la recherche-action à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord sur cette dimension d’une économie populaire :

MSH Paris Nord – salle 413 – 20 avenue George Sand 93210 La Plaine Saint-Denis – Métro 12 Front Populaire- sortie n°3 MSH Paris Nord

Marché populaire Solidaire

Le satellite et le collectif de recherche-action Rues Marchandes
vous invitent au

MARCHE POPULAIRE SOLIDAIRE
Brocante/vide grenier/artisanat/récup/diy

le samedi 6 avril de 10h à 17h
108 Rue des Cités – 93300 Aubervilliers
M° Aubervilliers-Quatre Chemin

Récup, biffe, brocante, seconde main, vide-grenier, occaze, drouille, trésors… Venez faire des bonnes affaires et partager un moment tou.te.s ensemble ! Le marché solidaire réunit biffin.e.s, créateur.rice.s et toute personne ayant besoin de vendre sa récup ou ses créations pour une journée d’échanges conviviaux et solidaires au Satellite, lieu occupé à Aubervilliers.

Nous vous invitons à rencontrer des acteur.rice.s de la récupération-revente, du squat en milieu urbain, de la recherche-action, de l’artisanat DIY, de la bouffe collective, de la musique inclusive… Et à en être vous-mêmes acteurs et actrices!

  • Rues marchandes est un collectif qui réunit chercheurs et acteurs autour de l’économie populaire, marchande et non marchande, sur les territoires franciliens (contact@recherche-action.fr – http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/ ).
  • Le Satellite est un lieu occupé et autogéré ouvert à Aubervilliers depuis huit mois. Il est porté par un collectif pluridisciplinaire réunissant des artistes, des étudiant.e.s, et des travailleur.se.s sociaux qui cherchent à faire vivre un espace d’entraide, de création et de convivialité, gratuit et ouvert à tous.

NB Le 16 avril à 17h le collectif Rues Marchandes avec le LISRA interviendra au séminaire dédié à la recherche-action à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord sur cette dimension d’une économie populaire

MSH Paris Nord – salle 413 – 20 avenue George Sand 93210 La Plaine Saint-Denis – Métro 12 Front Populaire- sortie n°3 MSH Paris Nord

Tiers-lieux : entre ville alternative et business ?

10 avril 2019 – 14h-18h
ENSA Paris Val de Seine – 3 quai Panhard et Levassor – Paris 13
Salle 718

Les tiers-lieux fascinent. Répondant à une demande forte de faire et vivre la ville autrement, ils façonnent un imaginaire de convivialité, de créativité, d’économie du partage, de responsabilité écologique. Mais la réalité est plus complexe. Comment ces lieux sont-ils conçus, produits, financés, mis à disposition ? Selon quels modèles économiques ? Avec quelles interactions sur le territoire ? En donnant la parole à divers acteurs, chercheurs et associatifs et en s’appuyant sur plusieurs exemples, cette séance permettra de s’interroger sur la généalogie de ce concept, sur les pratiques et processus à l’oeuvre et sur leurs effets. Le séminaire interrogera également les processus à l’oeuvre d’institutionnalisation et de marchandisation et ses effets sur les pratiques alternatives dans les tiers-lieux.

Organisateurs : Organisé par Sabrina Bresson, Hélène Hatzfeld, Aurélie Landon

14h00 Ouverture du séminaire
14h15 Introduction d’Hélène Hatzfeld
  (chercheure en science politique, CRH-LAVUE)
14h30 Intervention d’Hugues Bazin
  (LISRA-Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action)
14h50 Discussion avec la salle
15h00 Table ronde animée par Sabrina Bresson
  (maîtresse de conférences en sociologie, CRH-LAVUE)
Clémence Dumanoir – Aurore
Dickel Bokum – Yes We Camp
Marianne Monfort – Agence Phare
Hélène Lust – 6B
X – Plateau Urbain
16h00 Pause
16h15 Table ronde suite
16h45 Discussions avec la salle
17h15 Conclusion d’Aurélie Landon
  (doctorante en études urbaines, CRH-LAVUE)

Séminaires Recherches-actions

La MSH Paris Nord, le Gis Démocratie et Participation, le Lisra, le Lavue (UMR 7218) mettent en place, à partir du mois d’avril 2019, un séminaire mensuel sur les recherches-actions. Son objectif est de faire un descriptif raisonné des expériences dans ce champ, dans le département du 93, avec l’enjeu de faire ressortir, à travers [...]

Séminaires Recherches-actions

La MSH Paris Nord, le Gis Démocratie et Participation, le Lisra, le Lavue (UMR 7218) mettent en place, à partir du mois d’avril 2019, un séminaire mensuel sur les recherches-actions. Son objectif est de faire un descriptif raisonné des expériences dans ce champ, dans le département du 93, avec l’enjeu de faire ressortir, à travers la diversité des pratiques, ce qui différencie, mais surtout ce qui relie. L’exposé des expériences a également pour ambition d’avancer sur deux questions épistémologiques :

  • Quels critères de validation de ce que l’on produit ?
  • Comment le valider comme connaissance ?

Les séminaires croiseront la présentation d’une expérience de recherche-action dans le 93 avec l’intervention d’un chercheur ayant une expertise sur les recherches-actions.

16 avril de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle 413

  • Hugues Bazin avec le collectif « Rues Marchandes » Les récupérateur-vendeurs de rue, recherche-action sur une économie populaire et les conditions d’organisation du collectif d’acteurs-chercheurs
  • Yves Bonny Les formes sociales de la recherche-action : une perspective d’épistémologie politique et de sociologie impliquée

14 mai de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle 413

  • Catherine Robert La recherche-action Anthropologie pour tous
  • Marc Jolivet Généalogie des recherches-actions (à confirmer)

25 juin de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle 408

  • Louise Roux Processus de création participatif et collaboratif sur la friche de l’espace Imaginaire à Saint-Denis
  • Maité Juan Quelles finalités des recherches participatives ?

24 septembre de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord  – salle  409

  • Abou N’Diaye Recherche-action sur la mécanique de rue
  • Stéphane Tonnelat Les communs urbains (à confirmer)

15 Octobre de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle 409

  • Pascal Nicolas le Strat  Recherche-action à Saint  DenisET Romain Leclerc, Sylvain Adam  et Nicolas Fonty Carte-son : documenter, relier et développer des initiatives d’urbanisme critique à Saint-Denis.
  • Catherine Neveu La question de l’engagement dans les recherches-actions

15 novembre MSH Paris Nord – auditorium

Présentation des travaux des équipes lauréates du Prix de la recherche participative de la Fondation de France organisé par le GIS Démocratie et Participation. (Les horaires de cette session du colloque du Gis seront définis ultérieurement).

19 novembre de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle 407

  • Hugues Bazin et des acteurs chercheurs : Recherche-action sur des territoires en déprise et les conditions d’une recherche collaborative entre recherche instituante et instituée
  • Mehdi Farzad, directeur du Collège Coopératif de Paris Réflexion sur la posture d’acteurchercheur et la formation par la recherche-action

10 décembre de 17h00 à 20h00 MSH Paris Nord – salle  409

  • Marion Carrel et al (CNAM, ATD quart Monde) A propos de l’espace collaboratif sur les recherches en croisement des savoirs avec des personnes en situation de pauvreté
  • Benoit Hazard Recherche action sur les gilets Jaunes à Saint-Denis (à confirmer)      

Informations :

  • Adresse : 20 avenue George Sand 93210 La Plaine Saint-Denis
  • Accès : Métro 12 Front Populaire- sortie n°3 MSH Paris Nord
  • Contact : Marianne Herard –marianne.herard@mshparisnord.fr – 01 55 93 93 36

Les tiers espaces de la recherche et de l’art

Dans le cadre d’un laboratoire de recherche mené par Sophie Lapalu et organisé par l’association Fructôse de mars à novembre 2019, un cycle de conférences publiques est organisé avec des intervenant.e.s invité.e.s.

26 avril 2019 à 18h00
ESA / École Supérieure d’Art / Dunkerque
5 bis rue de l’Esplanade 59140 Dunkerque

La démarche artistique et la démarche de recherche-action ont en commun l’expérimentation, l’atelier, la réflexivité, des formes collaboratives, des jeux d’interactions, la création de situations.
Lors de son intervention, Hugues Bazin proposera d’aborder ces éléments et ce qu’ils nous apprennent quant aux modes d’implication de l’art et de la recherche en société. Cette démarche provoque en effet un décalage et par conséquent un espace d’où les points de vue peuvent s’interchanger, où la réalité peut être discutée, où des horizons d’attente sont modifiés, des perspectives renouvelées, notamment dans son positionnement socioprofessionnel en tant qu’agent, acteur, auteur… Bref, cela produit de nouveaux savoirs appropriables, des savoirs issus de pratiques instituantes ou peu instituées qui questionnent le rôle des institutions et des lieux de pouvoir/savoirs dans la manière de définir nos cadres de vie, de pensée, d’action et d’écriture d’un récit collectif.

Voir également : « Journée d’étude autour de la recherche-action » :

Samedi 1 er juin 2019, 13h-18h
Greylight Projects, Rue Brialmont 11, 1210 Saint-Josse-ten-Noode / Bruxelles, Belgique – Inscriptions : contact@fructosefructose.fr

La recherche-action désigne une démarche qui vise à la coproduction de savoirs entre des acteur.trice.s-auteur.trice.s de champs différents, en vue d’un travail réflexif, pour une transformation sociale.

D’après Hugues Bazin, elle pose « ses propres référentiels amenant à penser la réalité autrement et par conséquent à agir sur elle pour structurer et reconfigurer nos manières de faire collectif, de faire territoire, de partager et de gérer des ressources du commun, de développer une analyse critique des rapports sociaux et de concevoir autrement un développement » 1.

Ce chercheur indépendant étudie au sein du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action les « espaces populaires » et la « réalité d’acteurs sociaux au profil mal défini », interrogeant par là les pratiques académiques, les dispositifs institutionnels, la hiérarchisation et la segmentation des savoirs pour construire de nouveaux outils de connaissances. Autant pratique que théorique, il s’agit d’éprouver une situation plutôt que de l’observer, de faire de l’intervention la possibilité́ d’une compréhension en mettant tous les acteurs d’une situation en position de recherche.

En quoi cette démarche permet-elle d’offrir des outils de pensée sur les pratiques artistiques de chacun.e et le territoire où celle-ci se déroule ? La recherche-action amène-t-elle à transformer la manière de travailler ? Comment négocier un espace réflexif en vue de faire émerger ensemble des savoirs collaboratifs et coopératifs ?

☞ Journée d’étude organisée avec la participation de :

Clémence Agnez, commissaire d’exposition, philosophe et co-directrice de Glassbox à Paris.
Jan Kopp, artiste et co-fondateur de Suspended spaces (Paris-Caen-Berlin).
Bernard Müller, chercheur indépendant, anthropologue et dramaturge.
Marie Preston, artiste, maître de conférence à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et membre de l’équipe Teamed.

« Profession, chiffonnier » : vernissage de l’exposition

A l’occasion de son grand retour en France, The Gold Diggers Project a le plaisir de vous convier au vernissage de son exposition photo « Profession, chiffonnier ».

Au programme :
– projection de vidéos du projet
– échanges questions/réponses
– lancement de l’exposition photo
– stands de biffins (prévoyez des espèces)
– buffet
– boissons au bar (au tarif happy hour toute la soirée).

Entrée libre.

> Lien Facebook de l’évènement <

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The Gold Diggers Project est un projet et voyage documentaire sur les luttes sociales des chiffonniers et sur les initiatives qui facilitent la coopération ou l’inclusion du secteur informel dans les schémas de gestion de déchets. Vidéos, articles et contenus audios sont disponibles sur :
le site internet
YouTube
Facebook
Instagram

Faire avec et pour : quelle posture dans la recherche en action ? Du terrain à l’épistémologie

Mots-clefs

Posture épistémologique, méthodologie, observation participante, recherche intervention, recherche partenariale, recherche-action.

Origine de la journée

A l’origine de cette journée, il y a trois doctorant.es en CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche), en économie politique à l’Université Paris 7 Diderot (Ladyss) et l’Université de Champagne-Ardenne (Regards) : Justine Ballon, Maxime Thorigny et Pierre-Yves Le Dilosquer. Nos échanges nous ont permis de mettre en commun nos questionnements, nos problèmes, nos réflexions et nos pratiques relatives à notre posture particulière de doctorant.e-salarié.e. L’idée de cette journée nous est venue afin de pouvoir prendre le temps de discuter de nos différentes expériences, en proposant un cadre favorable aux échanges entre doctorant.es et jeunes chercheur.es, ainsi qu’avec des chercheur.es plus expérimenté.es. L’objectif est également d’approfondir les connaissances, d’ordre pratique et épistémologique, relatives à ces postures de recherche singulières, un pied dans la recherche, un pied dans l’action. L’organisation de cette journée d’étude vise ainsi à répondre directement à des attentes et des besoins que nous partageons dans cet appel à contribution ci-dessous.

Informations pratiques

La journée se déroule le jeudi 4 avril 2019, de 9h30 à 17h30.

Lieu : UFR des Sciences Économiques de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

– Matin salle polyvalente du bâtiment 13 et salles E12 E13 et E14.

– Apres midi polyvalente du bâtiment 13.

➔ Plan d’accès

Programme prévisionnel

La journée d’étude est organisée en deux temps : le matin, ateliers avec communications de jeunes chercheur·ses et l’après-midi, table-rondes avec des conférencier·cières et des acteur·trices d’entreprises engagé·es dans une « recherche en action ».

9h30 : Accueil des participant.es. Présentation & introduction de la journée.

10h : Ateliers – Contributions des doctorant·es

10h : 1e session

11h15 : Pause

11h30 : 2e session

12h45 : Déjeuner

14h : 1e table-ronde

Titre : « De la théorie à la pratique : retours d’expériences et réflexions épistémologiques sur la posture de chercheuse dans une recherche en action »

Animation : Justine BALLON

Conférencier·ère·s :

A partir de leurs expériences respectives, F. Allard-Poesi et H. Bazin présenteront leurs approches de la recherche-action, notamment à partir de leur démarche de recherche, de leur processus d’enquête et des résultats obtenus en matière scientifique ainsi que pour les acteur·trices. C’est plus particulièrement la mise en perspective de leur(s) posture(s) de chercheuse, dans le cadre des recherches-actions qu’elles ont menées, qui permettra d’appréhender leurs différents positionnements épistémologiques et pratiques. En abordant les tensions qui peuvent émerger dans le processus d’enquête, entre  la posture attendue de la chercheuse dans le milieu de la recherche avec celle attendue dans le milieu professionnel, il s’agira de discuter des apports et des limites d’une posture choisie, tant en matière de production de connaissances, que de résultats pour les acteur·trices.

15h30 : 2e table-ronde

Titre : « Le.la doctorant·e CIFRE, un·e chercheur·e-salarié·e. Des rapports sociaux de production à la construction d’une posture épistémologique. »

Animation : Maxime THORIGNY

Intervenant.es:

  • Un doctorant en thèse Cifre : Pierre-Yves LE DISLOQUER, doctorant sous la direction de Christian DU TERTRE, au LADYSS, Université Paris 7 Diderot, chercheur-salariée auprès de la fédération des entreprises de propreté
  • Une ancienne doctorante en Cifre : Marlène DULAURANS, maîtresse de conférence en sciences de l’information et de la communication, MICA, Université de Bordeaux-Montaigne,
  • Un référent entreprise de thèse en CIFRE : Nicolas CHOCHOY, maître de conférences en économie, directeur de l’Institut Godin, chercheur au Centre de Recherche sur l’Industrie, les Institutions et les Systèmes Economiques d’Amiens (CRIISEA).

Cette table-ronde rassemble l’ensemble des parties prenantes du contrat tripartite qu’est la CIFRE entre la production de la recherche, le bénéficiaire de la recherche, le directeur de la recherche. Les travaux de recherche menés dans le cadre d’une thèse de doctorat en CIFRE invitent à déplacer les frontières de sphères habituellement distinguées, notamment entre la recherche et l’entreprise : les postures de chaque partie sont modifiées. A partir des expériences de chaque intervenant·e sur lesquelles il·elles reviendront dans un premier temps pour situer leur point de vue, il s’agira de mettre en perspective le choix des postures adoptées, en précisant les apports engendrés par cette posture mais aussi les difficultés. En croisant les regards de chaque partie prenante d’une thèse en CIFRE, il s’agit de discuter des enjeux de postures qui se posent dans ce type de recherche, en favorisant l’identification des enjeux de ces recherches.

17h : Conclusion de la journée

17h30 : Fin de la journée

Contact

Justine Ballon, Doctorante en économie, Ladyss, Université Paris 7, Membre associée de La Manufacture Coopérative
justine.ballon@gmail.com
https://fr.linkedin.com/in/ballonjustine
https://twitter.com/Justine_Leger
http://www.ladyss.com/ballon-justine
http://manufacture.coop/

Marché Solidaire

Le satellite et le collectif de recherche-action Rues Marchandes
vous invitent au

MARCHE SOLIDAIRE
Brocante/vide grenier/artisanat/récup/diy

le samedi 2 mars de 10h à 17h
108 Rue des Cités – 93300 Aubervilliers
M° Aubervilliers-Quatre Chemin

Récup, biffe, brocante, seconde main, vide-grenier, occaze, drouille, trésors… Venez faire des bonnes affaires et partager un moment tou.te.s ensemble ! Le marché solidaire réunit biffin.e.s, créateur.rice.s et toute personne ayant besoin de vendre sa récup ou ses créations pour une journée d’échanges conviviaux et solidaires au Satellite, lieu occupé à Aubervilliers.

Nous vous invitons à rencontrer des acteur.rice.s de la récupération-revente, du squat en milieu urbain, de la recherche-action, de l’artisanat DIY, de la bouffe collective, de la musique inclusive… Et à en être vous-mêmes acteurs et actrices!

  • Rues marchandes est un collectif qui réunit chercheurs et acteurs autour de l’économie populaire, marchande et non marchande, sur les territoires franciliens (contact@recherche-action.fr – http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/ ).
  • Le Satellite est un lieu occupé et autogéré ouvert à Aubervilliers depuis huit mois. Il est porté par un collectif pluridisciplinaire réunissant des artistes, des étudiant.e.s, et des travailleur.se.s sociaux qui cherchent à faire vivre un espace d’entraide, de création et de convivialité, gratuit et ouvert à tous.

NB Le 16 avril à 17h le collectif Rues Marchandes avec le LISRA interviendra au séminaire dédié à la recherche-action à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (précisions à suivre)

Marché solidaire

Le satellite et le collectif de recherche-action Rues Marchandes
vous invitent au

MARCHE SOLIDAIRE
Brocante/vide grenier/artisanat/récup/diy

le samedi 2 mars de 10h à 17h
108 Rue des Cités – 93300 Aubervilliers
M° Aubervilliers-Quatre Chemin

Récup, biffe, brocante, seconde main, vide-grenier, occaze, drouille, trésors… Venez faire des bonnes affaires et partager un moment tou.te.s ensemble ! Le marché solidaire réunit biffin.e.s, créateur.rice.s et toute personne ayant besoin de vendre sa récup ou ses créations pour une journée d’échanges conviviaux et solidaires au Satellite, lieu occupé à Aubervilliers.

Nous vous invitons à rencontrer des acteur.rice.s de la récupération-revente, du squat en milieu urbain, de la recherche-action, de l’artisanat DIY, de la bouffe collective, de la musique inclusive… Et à en être vous-mêmes acteurs et actrices!

  • Rues marchandes est un collectif qui réunit chercheurs et acteurs autour de l’économie populaire, marchande et non marchande, sur les territoires franciliens (contact@recherche-action.fr – http://recherche-action.fr/ruesmarchandes/ ).
  • Le Satellite est un lieu occupé et autogéré ouvert à Aubervilliers depuis huit mois. Il est porté par un collectif pluridisciplinaire réunissant des artistes, des étudiant.e.s, et des travailleur.se.s sociaux qui cherchent à faire vivre un espace d’entraide, de création et de convivialité, gratuit et ouvert à tous.

NB Le 16 avril à 17h le collectif Rues Marchandes avec le LISRA interviendra au séminaire dédié à la recherche-action à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (précisions à suivre)

Il n’y a plus de raisons sérieuses

Il n’y a plus de raisons sérieuses

De payer les factures, le loyer et les pots cassés.

D’aller au travail le matin, quand il nous assombrit.

De continuer de ramper alors que tout s’est déjà effondré.

Il n’y a plus de raisons sérieuses

D’acheter quoi que ce soit, surtout ce dont on a besoin.

De penser que ça se mérite.

De parler la langue des managers, des journalistes et de faire nôtres leurs logiques.

Il n’y a plus de raisons sérieuses

De respecter les frontières, les plans d’urbanisme et les feux rouges.

De s’identifier à quelconque nation, patrie ou région.

De fermer les yeux (ou celui qu’il nous reste) quand c’est la République qui écrase les peuples.

Il n’y a plus de raisons sérieuses

De s’abandonner aux simulacres électoraux et d’avoir espoir en la représentation.

D’attendre de l’Etat autre chose que la foudre économiste et policière.

De se croire protégé.e.s par la justice et la loi.

De s’obstiner à se réclamer de valeurs universelles qui font couler sang et larmes.

Il n’y a plus de raisons sérieuses

De raisonner la colère plutôt que de la laisser nous éclairer.

De revendiquer plutôt que de s’organiser.

De faire tomber des arbres plutôt que des vitrines.

De frapper à la porte plutôt que de mettre le pied dedans.

Graffiti hip-hop, enjeu d’un art dans l’espace public

Qui est créateur d’espace ? Est-ce que le graffiti dégrade ? À qui appartient l’espace public ? Ici se jouent des luttes de pouvoir à travers le contrôle de l’espace et la production du savoir. Nous essaierons d’éclairer le sens d’un « art en espace public », profitant de la rencontre avec Jeax, Popay et Alex, artistes graffitis, peintres, muralistes, designer.

TWE Crew, fresque représentant une Marianne manifestante, 18 mai 2016, Paris Quay de Valmy, puis effacée par les autorités

Esthétique impure ou contrôle de l’espace ?

Il est reproché couramment au graffiti de détourner les supports muraux, de déranger de manière peu esthétique l’espace public. Inversement nous pourrions défendre le rôle de l’espace public d’être le forum-critique où s’expose un problème qui interroge la collectivité ?

À ce titre nous nous intéressons au graffiti hip-hop (tag, graff)[1] qui doit sa diffusion sur la planète aux réseaux métropolitains, lieux de brassage, de rencontres et d’expérimentation d’un « art en transit ». À travers des parcours biographiques originaux, la mobilité (du support, de l’artiste, du public) participe à l’œuvre et à la définition non patrimoniale de l’art et de la ville.

L’esthétique qui se dégage du graffiti hip-hop ne peut être séparée de la vie sociale. Le sens de cette totalité se construit en situation avec d’autres, et contribue à urbaniser l’espace en le rendant public. En cela, le tag appartient au même mouvement que le spray can art.

Jeax : Il y a toujours dans le graffiti cette ambiguïté entre être compris et échapper. Dans l’écriture, il y a une double dimension entre une image simple et des lettrages très compliqués ou encore des jeux de couleurs peu évidents. Il y a une envie de séduire, mais de ne pas être forcément lisible. Le tag est une écriture déformée, moins c’est compris, plus le tag à un style. Dans le graff, c’est le même principe, plus tu arrives à une image complexe et jolie en apparence, tu séduis tout en n’étant pas facile à saisir.

Il existe des codes et des validations propres au milieu, un langage esthétique, un vocabulaire (élémentaire et sophistiqué), une forme structurée, une histoire, des modes de transmission et d’intervention dans l’espace public.

Cette performance décale, elle « provoque » (non parce qu’elle est en soi provocante), mais parce qu’elle interroge le cadre de compréhension des espaces communs et de ce qui les relie, c’est-à-dire la ville. « L’urgence du geste, l’authenticité du propos et l’invention qui préside à sa traduction graphique deviennent des qualités quand la violence et la provocation accèdent au rang de valeur esthétique. »[2]

Une nouvelle grammaire visuelle ne s’appuie pas nécessairement sur un message direct et explicite, mais sur une relation à l’espace urbain en instaurant le principe même de la mobilité comme « relation publique généralisée. »[3]

Popay : Il y a une tension entre le côté « on veut se rendre lisible » et le côté « tag inaccessible destiné à une intelligentsia du mouvement qui arrive seule à décoder » : Les « persos » (personnages) qui sont facile à lire, style réaliste ou cartoon tape-à-l’œil, qui sont plus accessibles que les wild-style (lettrage déformé). C’est peut-être des pièges pour attirer le regard. Ensuite, la personne peut s’attarder plus sur le déchiffrage des lettres.

Seul l’espace public peut lier ainsi une forme structurée esthétiquement et structurante socialement comme le graffiti hip-hop et l’événement qu’il entraîne en tant que configuration de présence ici et maintenant. L’espace public prend alors un rôle médiateur dans « la constitution d’un monde commun et dans l’organisation de l’action collective. »[4]

Le souterrain métropolitain est occupé par de nombreuses personnes. Pour la société de transport, il s’agit d’usagers, pour l’afficheur publicitaire, de client et pour le graffeur, de public, pris non comme masse indifférenciée, mais comme ensemble d’individus dont l’attention est personnellement sollicitée des rencontres se produisent, des paroles s’échangent, un jugement s’exerce et un nouveau cadre commun de compréhension s’élabore.

Depuis les années 70, le spray can art (art aérosol) a pu ainsi jeter ses ancres flottantes dans les espaces interstitiels et s’inscrire durablement dans le paysage urbain. Mais aurait-il pu émerger aussi facilement aujourd’hui ?

Popay : cela peut être vu comme une réaction à la société de consommation, de la publicité qui mitraille. Bando disait que ce n’était même plus le sens di mot, mais le plaisir de dessiner la lettre. Est-ce une critique ou juste une répétition de la société esthétique et du pouvoir de l’apparence ? Peut-être c’est une réaction pour redonner du sens aux mots assujettis par des intérêts.

Il y a effectivement possibilité à percevoir directement des significations, une totalité, un mode d’organisation. Cette relation du sensible à l’intelligible génère un espace esthétique propre. La forme graffiti et le sens qu’il provoque par son apparition événementielle sont reliés par une certaine qualité communicationnelle, moins permanente, plus déliée du territoire. Mais le graff n’est pas la simple trace d’un passage, c’est une configuration de l’expérience et donc de l’espace.

C’est une inscription contemporaine qui est représentative de l’inscription des espaces sociaux dans la modernité et reprise en tant que telle. La rue n’est pas simplement là où l’on passe, mais là où il se passe quelque chose que l’on ne contrôle pas.

Nous dépassons la rue et la place classiques pour couvrir de nouveaux nœuds de communication (dalles commerciales, zones temporaires de transit, etc.). Dans cette ville intervalle,« le problème n’est pas la distance qui sépare que celui du lien qui unit dans la séparation. »[5]

Dire que le graffiti crée de l’espace ou au contraire le détériore, ce n’est pas seulement opposer deux visions esthétiques ou juridiques, c’est concevoir la ville dans la possibilité ou non d’être formée par l’espace public. « Certains prétendent que barbouiller des bâtiments augmente la crainte du crime tandis que d’autres le voient comme une interaction avec les espaces urbains qu’ils créent. »[6]

Dans les luttes pour savoir qui a la définition et donc le contrôle, la plus ou moins grande permissivité des espaces urbains constitue un baromètre démocratique pour la société civile (pas plus que la démocratie, l’espace public n’est quelque chose de naturel et qui va de soi).

L’espace est un produit social. « Il y a des rapports entre la production des choses et celle de l’espace. L’espace n’est pas un objet scientifique détourné par l’idéologie ou par la politique ; il a toujours été politique et stratégique. C’est une représentation littéralement peuplée d’idéologie. »[7]

Art social ou socialisation de l’art ?

L’émergence d’un art populaire n’est pas liée à une instrumentalisation de l’espace, mais à une création de nouveaux espaces. Cette force créative s’exerce en situation (interaction, appropriation), justement en réaction à l’imposition d’une standardisation commerciale. Il crée une véritable communauté d’intérêts, que l’on ne peut pas atteindre en consommant, mais en étant soi-même créatif. Cependant demeurent les enjeux publics de l’art, particulièrement d’un art en espace public. « Espère-t-on de ces écarts l’ouverture d’un espace critique ? Dans un espace public envahi par les intérêts privés, acheté par des sociétés pourvoyeuses de fonds pour vendre leur étiquette et pour soutenir les artistes qui brouillent la communication, n’est-il pas illusoire de prétendre pouvoir créer autre chose qu’une nouvelle version de l’art public, mais ne permet pas d’entrevoir ce que seraient les enjeux publics de l’art ? Y a-t-il un mode de représenter qui serait public ? »[8]

Jeax : Est-ce qu’il serait possible à l’intérieur du circuit d’image rentable de créer une image « non rentable ». Est-ce que l’on autorise une grande partie de la population d’utiliser l’espace public comme espace d’expression, dans quel cadre et comment ? Est-ce que la société peut être enfin le reflet de ce que l’on est, ou est-ce qu’elle va continuer à être le reflet du schéma de consommation ?

L’art en espace public propose une autre rationalité économique. C’est donc un art public (intervient dans l’espace public dans un certain rapport aux publics) qui participe à la création de l’espace qui lui-même le définit. Nous retrouvons ici les différentes acceptions de « public » : un mode d’intervention dans un espace physique ouvert, la visibilité d’une forme travaillée ‘ des personnes participantes à une situation commune dans un jeu d’interactions, la possibilité de mettre en débat et d’élaborer une critique.

Alors que l’espace public est vidé de toute interaction humaine non ordonnée, verrouillée par un système de contrôle, de surveillance et de savoir, de l’autre un peu de désordre, c’est-à-dire de la vie, est réintroduit de temps en temps par des manifestations réglementées (fêtes déambulatoires, art de la rue, raves autorisées, défilés carnavalesques et autres journées où il est décrété que l’on peut faire la fête).

Alex : On ne sait pas que la « Nuit Blanche » à Paris a été inspirée par le mouvement squat. L’initiative aurait dû partir de là. Les personnes des squats avaient l’habitude de faire des fêtes et ouvrir leurs portes. Nous avons demandé de se réunir avec les autres squats pour une journée collective. La mairie a dit non et maintenant, il débloque des millions d’euros pour faire une nuit dédiée à la fête, à la musique et à l’art.

Quand est-il du rapport spontané, libre, créatif et imaginatif en dehors de tout cadrage préétabli et rapport hiérarchique ? L’espace public est occupé par un dispositif de médiation, en particulier de médiation culturelle qui tire légitimité, pouvoir et financement de cette position.

D’autre part, l’art en l’espace public a trop souvent été réduit par une visée instrumentale principalement dirigée vers les quartiers populaires. Cette confusion entre art d’intention sociale (injonction) et socialisation de l’art (processus) ne peut que mener à l’impasse. Est-ce à la politique culturelle « d’œuvrer la ville » ou est-ce à l’espace public de provoquer des émergences culturelles ?

Dans tous les cas, l’art ne peut pas résoudre les problèmes sociaux s’il n’y a pas d’espaces politiques pour les mettre en débat. Or, depuis une vingtaine d’années cette dimension populaire n’est pas perçue comme espace de redéfinition, mais comme enfermement territorial. Ainsi, les émergences culturelles deviennent paradoxalement le signe d’un « problème » (le ghetto) alors qu’elles portent en elles-mêmes la solution (ouverture d’un espace public, modes de socialisation et de transmission, etc.).

Jeax : Qu’est-ce que la fresque et la peinture dans l’espace public ? Elle vient d’une tradition mexicaine, c’est une démarche qui dit, notre peuple , depuis le temps où il a été opprimé, a besoin d’une identité. On prend des gens qui peuvent passer un message et qui peuvent renvoyer cette notion à travers un art qui appartiendrait à tout le monde en prenant la démarche de chacun. Ce n’est pas une instrumentalisation, les artistes ont le pouvoir de faire ou de ne pas faire, ils ont cette envie de passer à quelque chose de collectif et constructif. Est-ce que l’on a envie au début de la démarche d’avoir un art qui permette de créer au niveau public, est-ce que l’on veut cet outil.

Logiquement, la commande d’interventions artistiques ne peut créer d’espaces publics si l’on ne comprend pas en quoi l’espace public constitue d’abord le lieu privilégié de la socialisation de l’art.

Jeax : L’argent va dans de l’art événementiel. Mais il n’y a pas de soutien à de l’art qui se construit sur le long terme. Il y a une centaine de murs peints sur Paris. Ils ne savent plus quoi faire des murs. J’aimerais que ces murs deviennent des lieux, des lieux d’expressions qui puissent faire l’objet d’appels d’offres.

Des espaces « alternatifs » ?

Déjà, retenons cette notion d’expérience comme processus en devenir non réductible à des « projets », mais comme action structurée en situation, entre dimension personnelle et sociale, individuelle et collective, subjective et objective.

Nous y retrouvons le principe du « work in progress » qui met l’accent, d’une part, sur l’action plus que sur l’œuvre (work) et, d’autre part, sur ceux qui la réalisent plutôt que sur un auteur identifié. L’artiste n’impose pas une œuvre, bien au contraire, il la conçoit d’abord en fonction du site et ensuite avec ceux qui l’aident à la réaliser. C’est ainsi que l’élaboration en commun fait partie intégrante de l’œuvre.

De même, nous évoquons l’idée d’œuvre « open-source » et de « copyleft attitudes ». À la différence du « copyright », la copyleft est pour le partage de la propriété intellectuelle dans un but non marchand de développement des ressources par la coopération. La « free culture » s’oppose à l’industrie culturelle qui soumet l’exploitation de la propriété intellectuelle au seul usage du marchand, du diffuseur, d’un propriétaire unique. C’est le principe d’une « intelligence collective » qui est repris aussi derrière celui de « Licence Art Libre » : l’œuvre est alors véhiculée et utilisée par une communauté de personnes, de par les modifications qu’elles apportent à l’œuvre : une communauté d’auteurs/utilisateurs se forme autour de l’œuvre. À l’instar du réseau des Arts de la Rue[9], nous sommes renvoyés à ce qui fait commun dans la gestion d’une ressource culturelle partagée.[10]

Face à la légitimité basée sur une technologie du savoir s’oppose ici une autre légitimité basée sur une production en libre situation d’espaces populaires de création culturelle.[11]

La notion d’ « art participatif » rencontre aussi sa critique, car il continue à poser une distinction entre artistes et public, même si ce public est alternativement « acteur » et « regardeur ». Pas plus que les « ateliers-résidences », les « performances » et autres interventions n’offrent la panacée. L’art en l’espace public permet de mettre tout cela en question. En intervenant sur les conditions de réception et de transmission, il met en débat l’intention artistique, son cadre institutionnel et politique, tout en construisant sa propre grammaire en situation dans un décalage créatif. Voici quelques exemples d’espaces :

Les modes d’interventions directes :

Jeax : il y a des personnes qui viennent avec leur disque dur d’ordinateur et font de la projection d’image sur façade.

Popay : un mouvement d’action directe qui colle des affiches peintes 3×4 sur les emplacements d’affiches publicitaires.

Les lieux « alternatifs » :

Alex : Chacun a la possibilité de créer, c’est dans ce sens que j’ai ouvert des squats, organisé des free parties. À la différence des « friches », il y a cette liberté tout en apportant de l’énergie à un projet commun, une expo ou autre. Le point commun, c’est un but créatif. Montrer aux gens que c’est une richesse pour se connaître soi-même et par-là, avoir un rapport avec la société, beaucoup plus libre.

Jeax : j’ai une démarche de squat à la base. À 17 ans, j’ai appris beaucoup de choses dans le fonctionnement, dans la responsabilité des individus, dans la gestion des lieux, et cela, tu ne l’apprends pas dans une maison de quartier, tu ne l’apprends nulle part ailleurs. C’est à la fois très ambigu est c’est beaucoup de richesse dans les rapports humains. Dans les squats on trouve de tout : des artistes confirmés, des amateurs, des personnes « barrées », des personnes construites et c’est cette diversité qui est intéressante. Dans le mouvement squat, dans la démarche artistique, il y a une responsabilité qui pousse à un professionnalisme. On ne fait pas des règles pour faire fonctionner le projet, mais pour faire fonctionner l’humain, dans un respect de l’individu.

Et après, si l’individu se pose bien dans son espace, dans ce qu’il a à faire, cela fonctionne au niveau du projet. C’est une synergie, c’est une autre manière de fonctionner en collectif. C’est la différence avec les institutions, où on te donne un rôle à jouer par rapport à ton poste. Dans le squat tu as un rôle par rapport à toi-même et par-là, valoriser le collectif.

Les réseaux électroniques

Alex : Comment garder des espaces autonomes ? Est-il physique ou mental ? L’espace physique rencontre tout de suite des problèmes : comment tu vas le faire, qui va te donner un espace ? Pourquoi ne pas faire un réseau virtuel ! Il faut utiliser l’outil technologique internet. Chacun reste dans son individualité, mais travaille en groupe virtuel.

L’art numérique

Popay : Travailler en collectif sur une œuvre et obtenir une harmonie, cela reste un défi. Le pouvoir que nous avons sur les outils numériques, il est laissé aux mains de grosses sociétés qui ont besoin de vendre leurs produits. Je trouve dommage qu’il n’y ait pas de réelle proposition : se réapproprier dans l’espace au niveau d’échelle sur les murs, pour ce qu’on sait le faire et même, parce que nous avons un pouvoir d’adaptation, prendre les outils des publicitaires, faire des affiches 3×4 creees numériquement avant. En utilisant le 1 % réservé par le fond architectural pour une œuvre artistique. Il pourrait avoir une station qui serait « le Louvre du graffiti » ou d’autres expressions et qui pourrait être proposée en grand et permettrait à des artistes de trouver une notoriété et une émulation. On peut imaginer aussi un dispositif visuel grand format modifiable numériquement à volonté.

Le mot « alternatif » est peut-être impropre pour qualifier ces espaces de spontanéité et de créativité, il permet cependant de qualifier deux types de rapport à l’espace

  • La possibilité de créer là ce qui n’est pas possible ailleurs, sans moyen financier ou soutien des institutions, sans être assujetti à des lieux en termes de reconnaissance ou d’organisation,
  • La possibilité de jouer sur une alternance entre différents modes d’interventions et d’expériences entre une dimension « interstitielle » (non formalisée, mais structurante à travers des processus de création et de transmission) et une dimension intermédiaire (plate-forme de redéfinition socioprofessionnelle et d’interpellation publique).

Comment faire perdurer ces espaces collectifs en évitant de tomber dans une gestion de la précarité ? Lorsque ces espaces ne sont pas fermés, les idées qu’ils génèrent sont récupérées.

Comment faire en sorte que « l’alternative » dans le temps développe une production, garde trace d’une mémoire collective ? Pour que ces expérimentations se traduisent en termes de développement, elles doivent pouvoir renvoyer au questionnement d’intérêt public et d’interpellation des pouvoirs publics. Ces « zones autonomes temporaires »[12] constituent autant d’enjeux de connaissance et de transformation pour ce siècle.


Réf biblio : Hugues Bazin, « Graffiti hip-hop, enjeu d’un art dans l’espace public » in Médias et Contre-cultures, L’Harmattan, 2018, pp. 201-212


[1] Bazin H., La culture hip-hop, Desclée de Brouwer, 1995.

[2] Riout D., Qu’est-ce que l’art moderne ? Gallimard., Coll Folio/essai, 2000.

[3] George É., Du concept d’espace public à celui de relations publiques généralisées, sciences de la communication, Université du Québec-Montréal, 1999.

[4] Quere L., « L’espace public comme forme et comme événement », in Prendre place : Espace public et culture dramatique, Éd Recherches Plan Urbain, 1995, p. 93-110.

[5] Tassin E., « Espace commun ou espace public ? L’antagonisme de la communauté et de la publicité », in Hermes (No 10), Espaces publics, traditions et communautés, CNRS, 1992, p. 23-37.

[6] Scheepers 1., Graffiti And Urban Space, Honours Thesis – University of Sydney (Australia), 2004.

[7] Lefebvre H. Espace et politique : Le droit à la ville II, Paris : Anthropos, (ethno-sociologie ), 2000.

[8] Lamarche-Vade! G. De ville en ville, l’art au présent, Paris : Éd. de l’Aube, (Société et territoire), 2001, 172 p.

[9] Manifeste pour la création artistique dans l’espace public, Fédération nationale des arts de la rue, 2017.

[10] Maurel L., « Et si on repensait le Street Art comme un bien commun ? » blog S.I.Lex, 2018 – Pesta D., « Les communs urbains. L’invention du commun », Revue Tracés. 2016

[11] Bazin H, « Espaces populaires de création culturelle : enjeux d’une recherche-action situationnelle », INJEP, Cahiers de l’action, 2006.

[12] Bey H. 1991, TAZ : Zone Autonome Temporaire, Éd. Autonomedia USA, L’éclat, 1997.

Graffiti Hip-hop, Enjeu D'un Art Dans L'espace Public
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Créativité des territoires

Spiritualités, le monde des idées…

Vendredi 18 janvier – 14h30

Espace Mendès France
1 place de la Cathédrale, 86000 POITIERS
Accès libre et gratuit

Comme les hommes, les plantes sont mobiles… quand elles s’établissent quelque part, elles développent des relations avec leur nouveau milieu, elles le fertilisent et ajoutent à sa variété…

Dans les territoires, des courants d’opinions divers existent sous différentes formes (lieux intellectuels, groupes de pensées, écoles de formation, centre de diffusion, équipements culturels, intellectuels …), de telle sorte que de véritables confrontations intellectuelles peuvent permettre de développer l’esprit critique du citoyen et de favoriser son émancipation au bénéfice de la Créativité des Territoires. C’est précisément le but d’une telle table ronde que de donner une visibilité à ces formes de circulation des idées, en les invitant à confronter leurs points de vue.

Table ronde avec la participation de :

  • Christian Globensky, artiste, auteur, pédagogue et fondateur de la Keep Talking Agency (KTA), un laboratoire d’art et d’idées, docteur en Arts et Sciences de l’Art, enseigne la pratique et la théorie de l’art contemporain à l’ÉSAL Metz, “Redonner ce qui a été donné” ;
  • Christophe Marion, délégué général du Comité des travaux historiques et scientifiques et Agnès MacGillivray, responsable du mécénat (Fondation des travaux historiques et scientifiques, Académie sciences morales et politiques), interviendront sur « Les sociétés savantes, actrices historiques du développement des territoires » ;
  • Pascale Mottura, historienne de l’art-archéologue de formation, ingénieur culturel, fondatrice de Parallaxe conseil, se tourne actuellement vers la création littéraire ;
  • Aude Baranger, animatrice à la Maison du Protestantisme Poitevin, et un représentant de l’association, qui gère le Musée du Poitou Protestant et Le Centre Jean Rivierre à La Couarde (79), interviendront sur “La transmission des savoirs d’une thématique singulière” ;
  • Michel Marc, agrégé de l’université, enseignant en géographie et en aménagement du territoire à l’université d’Orléans, co-fondateurs de l’AUPF (Association des universités populaires de France), ancien président-fondateur de l’Université populaire du Berry à Bourges, membre du bureau national de l’AUPF, interviendra sur les universités populaires et développement des territoires ;
  • Hugues Bazinchercheur en sciences sociales, animateur du Laboratoire d’innovation Sociale par la recherche-Action, interviendra sur : “Tiers espaces et pratiques d’innovation sociale sur les territoires”.

Pour aller plus loin :
Enregistrement de la table-ronde

“Recherche-action et écriture réflexive : la pratique innovante des espaces comme levier de transformation sociale (Cahiers de l’action n°51, injep, 2018) : http://recherche-action.fr/labo-social/download/LISRA/Cahiers-action_51-52.pdf

Pour tous renseignements :
Jacky Denieul, conseiller Créativité et territoires
Espace Mendès France – Poitiers, CCSTI Nouvelle-Aquitaine – 1 pl. de la Cathédrale – CS80964 – 86038 Poitiers
http://creativite-et-territoires.org
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Tel : 05 49 11 96 81 – Port : 06 81 54 62 24 – jacky.denieul@emf.ccsti.eu