Atelier du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord Jeudi 31 mai 2018 – MSH Paris Nord- 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis Métro 12 : Front populaire (sortie n°3 Maison des Sciences de l’Homme) RER B : La Plaine – Stade de France puis […]
Actualité
Modèles économiques dans la production de savoirs et transformations sociales
Atelier du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord
Jeudi 31 mai 2018 – MSH Paris Nord- 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis
Métro 12 : Front populaire (sortie n°3 Maison des Sciences de l’Homme)
RER B : La Plaine – Stade de France puis bus 139 ou 239 (arrêt Métallurgie) ou 15-20 minutes à pieds depuis le RER B
En recherche-action, il n’existe pas d’un côté des chercheurs-acteurs précaires et de l’autre des recherches avec les populations en situation de précarité. L’analyse critique des chercheurs et la capacité d’agir des acteurs sont liées. Il s’agit d’un même continuum renvoyant à la question de l’autonomie économique dans les formes de production de savoir et de transformation sociale. Durant la matinée, nous aborderons les modèles économiques des associations de recherche. L’après-midi, nous aborderons les pratiques d’économie populaire.
Le but de cette rencontre est de :
- Dresser des transversalités dans la production des savoirs au-delà de l’analyse sectorielle des pratiques et de valoriser la dimension écosystémique de l’économie de recherche d’un « tiers espace scientifique » et écosystème d’une économie populaire comme autres aménagements et développements des territoires
- Élaborer des stratégies collectives permettant d’inclure la recherche citoyenne et le droit à l’expérimentation sociale comme modalité de la production de savoirs et d’action publique
- Mettre en place une plate-forme ressource permettant d’assurer une collecte et un partage sur les travaux de recherche et sur les initiatives, projets et mobilisations touchant les populations et les problématiques concernées.
Nombre de places limitées, inscription obligatoire sur :
https://recherche-action.fr/emancipation-transformation/inscription/
Expérience en recherche-action conseillée, l’atelier sera basé sur l’expérience de chacun et une implication dans le processus collectif
Matinée 9h30-12h30 (salle 414) :les modèles économiques des associations de recherche
Animation / intervention Élodie Ros et Paul-Emile Geoffroy : Financer et organiser la recherche autrement : actualité de la recherche coopérative
Présentation : Nous proposerons successivement d’étudier les solutions de financement et d’organisation déployées par divers acteurs associatifs ou coopératifs en France afin d’étudier la possibilité pour les praticiens de la recherche-action de se diriger vers de tels modèles ou d’élaborer un modèle alternatif, ou hybride. Il sera notamment question des coopératives éphémères, du crédit impôt recherche et des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC). La présentation se basera sur une enquête menée auprès d’une dizaine de structures de recherche relevant de l’économie sociale et solidaire.
Repas « Auberge espagnole » (salle 413)
Chacun apporte quelque chose en partage pour le repas
Après-midi 14h-17h (salle 413) : Pratiques de l’économie populaire
Animation : Jeann Guien, Élise Havard dit Duclos
Présentation :Cet atelier propose de croiser, grâce à la rencontre de chercheur.e.s-acteur.e.s et des principaux intéressés, différentes pratiques d’économie populaire dans l’espace public. Invisibilisés et trop souvent individualisés par une gestion publique spatiale et superficielle, les vendeur.e.s ambulants, biffin.e.s ou mécanicien.ne.s de rue développent des systèmes socioéconomiques d’échanges inscrits dans la réalité des ressources et des besoins d’un territoire. Loin d’une simple économie de la survie, ces formes d’économie populaire s’inscrivent dans des réseaux structurés, dans une maîtrise d’usage individuelle et collective et dans des formes d’organisation innovantes qui dépassent les cadres institutionnels. Cette rencontre s’inscrit donc dans la volonté de partager ces différents savoirs pratiques et théoriques afin d’explorer les différentes pistes d’expérimentation en termes de reconnaissance de ces formes alternatives de travail et d’une possible formalisation.
Interventions
- Étude avec les biffins récupérateurs-vendeurs, le marché de Montreuil (Élise Havard dit Duclos)
- Les vendeurs ambulants du parvis de la Gare à Saint-Denis, l’informalité comme illégalisme ou comme écosystème ? (Emmanuelle Zelez accompagnée de Gabrièle, Mariam, Momo)
- Les ateliers mécaniques de rues (Sébastien Jacquot)
- Quand des initiatives citoyennes font économie populaire pour transformer l’Ariane, quartier Nord de Nice : récupération, friperie, échanges de savoirs, jardin partagé … » (Christophe Giroguy)
Les-modeles-economiques-et-les-transformations-sociales.pdf
Modèles économiques dans la production de savoirs et transformations sociales
Atelier du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord Jeudi 31 mai 2018 – MSH Paris Nord- 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis Métro 12 : Front populaire (sortie n°3 Maison des Sciences de l’Homme) RER B : La Plaine – Stade de France puis […]
Modèles économiques dans la production de savoirs et transformations sociales
Atelier du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action en partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord
Jeudi 31 mai 2018 – MSH Paris Nord- 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis
Métro 12 : Front populaire (sortie n°3 Maison des Sciences de l’Homme)
RER B : La Plaine – Stade de France puis bus 139 ou 239 (arrêt Métallurgie) ou 15-20 minutes à pieds depuis le RER B
En recherche-action, il n’existe pas d’un côté des chercheurs-acteurs précaires et de l’autre des recherches avec les populations en situation de précarité. L’analyse critique des chercheurs et la capacité d’agir des acteurs sont liées. Il s’agit d’un même continuum renvoyant à la question de l’autonomie économique dans les formes de production de savoir et de transformation sociale. Durant la matinée, nous aborderons les modèles économiques des associations de recherche. L’après-midi, nous aborderons les pratiques d’économie populaire.
Le but de cette rencontre est de :
- Dresser des transversalités dans la production des savoirs au-delà de l’analyse sectorielle des pratiques et de valoriser la dimension écosystémique de l’économie de recherche d’un « tiers espace scientifique » et écosystème d’une économie populaire comme autres aménagements et développements des territoires
- Élaborer des stratégies collectives permettant d’inclure la recherche citoyenne et le droit à l’expérimentation sociale comme modalité de la production de savoirs et d’action publique
- Mettre en place une plate-forme ressource permettant d’assurer une collecte et un partage sur les travaux de recherche et sur les initiatives, projets et mobilisations touchant les populations et les problématiques concernées.
Nombre de places limitées, inscription obligatoire sur :
https://recherche-action.fr/emancipation-transformation/inscription/
Expérience en recherche-action conseillée, l’atelier sera basé sur l’expérience de chacun et une implication dans le processus collectif
Matinée 9h30-12h30 (salle 414) :les modèles économiques des associations de recherche
Animation / intervention Élodie Ros et Paul-Emile Geoffroy : Financer et organiser la recherche autrement : actualité de la recherche coopérative
Présentation : Nous proposerons successivement d’étudier les solutions de financement et d’organisation déployées par divers acteurs associatifs ou coopératifs en France afin d’étudier la possibilité pour les praticiens de la recherche-action de se diriger vers de tels modèles ou d’élaborer un modèle alternatif, ou hybride. Il sera notamment question des coopératives éphémères, du crédit impôt recherche et des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC). La présentation se basera sur une enquête menée auprès d’une dizaine de structures de recherche relevant de l’économie sociale et solidaire.
Repas « Auberge espagnole » (salle 413)
Chacun apporte quelque chose en partage pour le repas
Après-midi 14h-17h (salle 413) : Pratiques de l’économie populaire
Animation : Jeann Guien, Élise Havard dit Duclos
Présentation :Cet atelier propose de croiser, grâce à la rencontre de chercheur.e.s-acteur.e.s et des principaux intéressés, différentes pratiques d’économie populaire dans l’espace public. Invisibilisés et trop souvent individualisés par une gestion publique spatiale et superficielle, les vendeur.e.s ambulants, biffin.e.s ou mécanicien.ne.s de rue développent des systèmes socioéconomiques d’échanges inscrits dans la réalité des ressources et des besoins d’un territoire. Loin d’une simple économie de la survie, ces formes d’économie populaire s’inscrivent dans des réseaux structurés, dans une maîtrise d’usage individuelle et collective et dans des formes d’organisation innovantes qui dépassent les cadres institutionnels. Cette rencontre s’inscrit donc dans la volonté de partager ces différents savoirs pratiques et théoriques afin d’explorer les différentes pistes d’expérimentation en termes de reconnaissance de ces formes alternatives de travail et d’une possible formalisation.
Interventions
- Étude avec les biffins récupérateurs-vendeurs, le marché de Montreuil (Élise Havard dit Duclos)
- Les vendeurs ambulants du parvis de la Gare à Saint-Denis, l’informalité comme illégalisme ou comme écosystème ? (Emmanuelle Zelez accompagnée de Gabrièle, Mariam, Momo)
- Les ateliers mécaniques de rues (Sébastien Jacquot)
- Quand des initiatives citoyennes font économie populaire pour transformer l’Ariane, quartier Nord de Nice : récupération, friperie, échanges de savoirs, jardin partagé … » (Christophe Giroguy)
Sous les pavés le carburateur. La mécanique de rue en débat!
Centre SUD – Situations urbaines de développement et le Réseau Scientifique Thématique SUD – Pédagogies et Pratiques coopératives ont le plaisir de vous inviter à une soirée débat autour de :
Sous les pavés le carburateur. La mécanique de rue en débat!
Mardi 10 avril 2018,18h30-20h30, à l’ENSA Paris Val de Seine, 75013 Paris, Amphi 180
Cette soirée se déroulera autour de la présentation de plusieurs enquêtes qui s’intéresseront à cette activité encore méconnue alors qu’elle se déploie dans de nombreux quartiers populaires en France. Plusieurs intervenants présenteront cette activité et débattront principalement autour de cette question : faut-il comme certains pouvoirs publics le suggèrent, éradiquer la mécanique de rue ou faut-il (et comment) reconnaître cette activité dans ses dimensions économiques et spatiales?
Intervenants :
- Sébastien Jacquot (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, EA EIREST)
- Khedidja Mamou (ENSA Montpellier, UMR LAVUE)
- Marie Morelle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR PRODIG)
- Abou Ndiaye (Sociologue, ARESS)
- Discutante : Marion Tillous, (Université Paris 8, LEGS)
Khedidja Mamou pour Centre SUD et le réseau SUD-Pratiques et Pédagogies coopératives
Site internet : http://www.centre-sud.fr/
Contact SUD : secretariatcentresud@gmail.com
Sous les pavés le carburateur. La mécanique de rue en débat!
Centre SUD – Situations urbaines de développement et le Réseau Scientifique Thématique SUD – Pédagogies et Pratiques coopératives ont le plaisir de vous inviter à une soirée débat autour de :
Sous les pavés le carburateur. La mécanique de rue en débat!
Mardi 10 avril 2018,18h30-20h30, à l’ENSA Paris Val de Seine, 75013 Paris, Amphi 180
Cette soirée se déroulera autour de la présentation de plusieurs enquêtes qui s’intéresseront à cette activité encore méconnue alors qu’elle se déploie dans de nombreux quartiers populaires en France. Plusieurs intervenants présenteront cette activité et débattront principalement autour de cette question : faut-il comme certains pouvoirs publics le suggèrent, éradiquer la mécanique de rue ou faut-il (et comment) reconnaître cette activité dans ses dimensions économiques et spatiales?
Intervenants :
- Sébastien Jacquot (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, EA EIREST)
- Khedidja Mamou (ENSA Montpellier, UMR LAVUE)
- Marie Morelle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR PRODIG)
- Abou Ndiaye (Sociologue, ARESS)
- Discutante : Marion Tillous, (Université Paris 8, LEGS)
Khedidja Mamou pour Centre SUD et le réseau SUD-Pratiques et Pédagogies coopératives
Site internet : http://www.centre-sud.fr/
Contact SUD : secretariatcentresud@gmail.com
Laboratoire social au croisement des savoirs
Présentation de la démarche en laboratoire social
Le Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action est actuellement composé d’une trentaine d’acteurs-chercheurs et de chercheurs-acteurs porteurs d’expérimentations sociales dans différentes régions (principalement : Pays de la Loire, Rhône-Alpes, Limousin, Île-de-France, PACA)
Il s’est constitué progressivement à partir des années 2000 dans la rencontre avec ces acteurs désireux d’ouvrir un espace de réflexivité à partir de leur vécu, de prendre leur propre expérience comme matériau de recherche afin de dégager de nouvelles perspectives dans leur rapport au travail, au territoire, aux modes de gouvernance. Ils sont en cela symptomatiques d’une transition de la société à la recherche d’alternatives au modèle de développement et d’engagement social.
La singularité de notre approche derrière la notion de « labo social » est de mettre ces acteurs en position de commanditaires de la recherche, renversant ainsi la proposition leur permettant de n’être pas objets, mais bien sujets de la recherche.
Les opportunités de mise en place d’un laboratoire social sont variées. Il n’émerge pas d’une commande qui vient du haut vers le bas, mais d’une mise en situation collective autour d’une pratique, d’un enjeu, d’une lutte. Ce sont des espaces « instituants » puisqu’ils créent leurs propres normes pour définir leur cadre d’expérience.
Nous cherchons à ce que ces espaces de nature précaire et éphémère s’inscrivent dans une certaine pérennité avec quelques soutiens en provoquant des interfaces avec le milieu institutionnel, notamment à travers des recherches collaboratives (lieu de croisement entre différents acteurs et partenaires de la recherche). L’espace interstitiel n’a donc pas pour vocation de rester en marge, mais de s’inscrire au centre d’une analyse des structures elles-mêmes qu’il s’agisse d’opérateurs comme les structures socioculturelles et d’éducation populaire, de laboratoire universitaire ou des pouvoirs publics. Ce rôle d’interface vise à instaurer un lieu de croisement des savoirs, de rencontres humaines et de légitimation des processus de recherche-action en invitant tous les acteurs concernés à développer une analyse critique des rapports sociaux dans lesquels ils s’inscrivent. C’est ainsi que nous développons actuellement des partenariats avec l’INJEP et la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord.
Le passage du LISRA au statut association 1901 après une décennie de travail en réseau interrégional correspond à cette volonté de poser des passerelles tout en gardant la spécificité d’une approche horizontale décentralisée où chaque acteur-chercheur constitue un point nodal d’accueil, de propositions et de construction. Bien souvent cet acteur-chercheur est lui-même responsable associatif et animateur d’un réseau sur son territoire.
1. Valoriser et légitimer la posture d’acteur chercheur
Nous essayons de faire en sorte que les acteurs trouvent les moyens et la liberté d’ouvrir là où ils sont dans leur cadre professionnel ou militant l’espace d’une réflexivité. Nous avons créé depuis 2002 une plate-forme ressources www.recherche–action.fr incitant à une mise en écriture de ces récits individuels et collectifs. Bien que l’écriture ne soit pas le seul support, elle reste le moyen privilégié pour nourrir ce processus qui se concrétise par des ateliers de recherche-action sur les lieux d’engagement. À côté des plates-formes numériques, nous publions également régulièrement dans des revues sociales ou scientifiques. Nous utilisons tous les supports qui facilitent un travail réflexif et une mise en dialogue entre les expériences. Nous pourrions ainsi parler d’une science de la reliance.
Acteur-chercheur n’étant ni une profession ni un statut, il s’agit de négocier en permanence des espaces qui peuvent jouer le rôle d’interface et valider ces processus et les compétences mobilisées en situation dans des milieux socioprofessionnels qui n’obéissent aux mêmes spatialités et temporalités. Cette interface prend le plus souvent la forme de collectifs autour de problématiques communes et parfois de programme de recherche-action négociés avec les institutions.
Le but est que cette confiance et cette légitimité acquise par les acteurs-chercheurs leur donnent autorité pour négocier au sein de leur engagement socioprofessionnel des espaces de recherche-action invitant leur structure à entrer dans ce processus réflexif et de transformation sociale.
2. Dégager des problématiques susceptibles de poser de nouveaux référentiels sur les mutations actuelles
Tout comme la notion de laboratoire social, les notions de tiers espace, d’espace intermédiaire et d’économie populaire font partie des problématiques forgées dans le creuset des processus de recherche-action. Si ces notions sont reprises par une « classe créative », nous pensons de notre côté que ce sont les classes les plus démunies et ceux qui sont hors système qui sont le plus porteurs d’une créativité amenant à des solutions alternatives profitables pour tous en termes de recherche et développement. Nous sommes vigilants dans ce sens à ce que les plus concernés soient bien au cœur comme co-auteurs du processus.
La production de référentiels communs se vérifie lorsque des acteurs de telle ou telle région que nous ne connaissons pas nous sollicitent parce qu’ils trouvent un lien avec leur propre expérience dans les savoirs issus de la recherche-action. Ils peuvent ainsi utiliser leurs propres mots, construire leur propre vocabulaire, qualifier ou requalifier leurs acquis d’expérience. Il n’y a pas ici d’opposition entre le « local » et le « global » mais transposition par ramification autour de savoirs et de référentiels communs.
Cette manière de procéder en laboratoire social facilite le croisement et la rencontre de profils sociaux et professionnels très différents : diplômés et sans diplôme, ruraux ou urbains, salariés ou indépendants précaires de milieux professionnels variés (artistes, travailleurs sociaux, architectes, animateurs de l’éducation populaire, militants en collectif et autres acteurs non affiliés). Les espaces qui accueillent une telle diversité ne sont pas si fréquents, et cette dimension trans-sectorielle et trans-disciplinaire facilite une approche en termes d’écosystème et de complexité au plus proche de la réalité de la vie sociale contemporaine.
3. Placer la recherche en sciences sociales au cœur de la société comme un des modes d’engagement citoyen
Les savoirs techniciens sectoriels propres aux champs professionnels, académiques ou universitaires ont, par leur approche disciplinaire, du mal à aborder la complexité des situations que nous évoquons, par le fait même de leur division verticale et des enjeux catégoriels internes aux institutions qui les portent.
Nous n’opposons pas ces savoirs, mais cherchons plutôt à les croiser avec le savoir issu des pratiques sociales en indiquant à travers la dimension de laboratoire social que les praticiens de la recherche-action sont eux aussi en mesure de produire un savoir de type scientifique même s’ils n’empruntent pas la voie académique. Peuvent ainsi se croiser de manière fructueuse différentes logiques comme la logique hypothético-déductive (construire son objet pour vérifier ces « hypothèses » sur un terrain) et inductive partant des situations d’implication pour ensuite faciliter une montée en généralité par une problématisation.
Nous avons été amenés à développer dans ce sens des partenariats de recherche avec le groupe « Croisement des savoirs avec les personnes en situation de pauvreté » animé par le mouvement ATD Quart-Monde en partenariat avec le CNAM, le CNRS, le GIS « Démocratie et Participation ». Nous essayons également de créer une plate-forme pour une recherche citoyenne avec les équipes de la MSH Paris Nord, l’INJEP et l’Alliance Sciences Société (ALLISS).
Cependant, bien que les notions de recherche participative, d’empowerment et de community organizing soient reprises aujourd’hui dans le lexique de l’action, parfois comme synonymes de la recherche-action, il existe toujours un fossé abyssal dans la prise en compte des pratiques sociales, notamment dans les territoires délaissés ou « sans emprise ». La mobilisation des ressources de ces acteurs comme production de savoirs si elle n’est pas reconnue, réduit la possibilité de se constituer comme minorités actives, contre-pouvoirs et contre-expertises.
Les principaux champs d’engagement de notre recherche-action
Tous les champs d’implication humaine sont susceptibles d’accueillir un dispositif en laboratoire social. Nous regroupons ici quelques problématiques transversales qui ont constitué des terreaux d’expérimentation.
1. Croisement avec le champ culturel : la créativité populaire
Le travail de la culture est un processus d’émancipation et de transformation structurant en recherche-action. Il ouvre des espaces d’hybridation. Ce n’est donc pas un hasard si des acteurs culturels et artistiques ont contribué fortement à l’expérimentation comme ceux de la culture hip-hop et d’autres pratiques urbaines. Nous avons ainsi participé à une université populaire des cultures urbaines avec l’association Métissage (banlieue parisienne) ou la mise en réflexivité d’un réseau d’acteurs autour de la question des lieux culturels.
À travers les organisations en réseau, il s’agit de légitimer la production de savoirs une « pensée politique de la culture » susceptible d’influencer les politiques publiques. C’est en cela que nous rejoignons et accompagnons des dispositifs à la croisée de l’éducation populaire et de l’action culturelle comme les ateliers résidences : atelier d’écriture de Peuple et Culture à Montpellier, atelier artistique dans les foyers d’Emmaüs, atelier résidences dans les quartiers populaires à Strasbourg, Bordeaux, Amiens, Dunkerque… Rôle de la culture avec les centres sociaux et culturels de Gironde, etc.. Ces recherches-actions interrogent aussi bien les notions de lieux interstitiels comme les friches et les squats, l’instauration de modes de création et de diffusion indépendants renforçant le positon de co-auteur des acteurs, les logiques de développement culturel aussi bien dans les zones à forte densité urbaine comme la Goutte d’Or à Paris que dans la chaîne montagneuse de Belledonne entre Grenoble et Chambéry[2]…
2. Croisement avec le champ de l’éducation populaire : les espaces intermédiaires de l’existence
Les outils de la recherche-action en laboratoire social sont particulièrement pertinents pour mettre en visibilité les trames d’expérience dont les parcours de vie échappent à la validation ou à la codification institutionnelle du milieu des études ou du travail. Le LISRA n’est pas un réseau de projets ou de structures, c’est d’abord cette trame qui s’est tissée dans les espaces de rencontre que nous appelons « tiers espaces ». Un programme appelé « Les enjeux d’une recherche-action situationnelle » en partenariat avec l’Injep de 2002 à 2006 a permis de mettre en récit cette expérience collective et a été édité en 2005 dans un dossier de la revue des Cahiers de l’Action. Il s’est poursuivi par de 2007 à 2009 le programme « Nouvelles professionnalités des acteurs populaires associatifs, les espaces intermédiaires d’innovation sociale » toujours en partenariat avec l’Injep et aussi l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des Chances. Il continua en 2010 et 2011 sous l’intitulé « Pratiques des espaces et innovation sociale » en partenariat cette fois-ci avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord.
Nous préfigurions dès le début des années 2000 dans une société en mutation la nécessité de reconnaître des « espaces intermédiaires de l’existence » qui questionnent notre rapport au travail et repositionne notre implication socioprofessionnelle. Nous disions également que c’est dans la pratique d’espaces « interstitiels » ou de « tiers espaces » que se dégage une force « instituante » amenant à penser la réalité autrement et par conséquent agir sur elle : structurer et reconfigurer nos manières de faire collectif, de faire territoire, partager et gérer des ressources du commun, développer une analyse critique des rapports sociaux et de concevoir autrement un développement, etc.
Nous poursuivons toujours aujourd’hui l’exploration de ces espaces qui pour certains ont pris le label « tiers lieux », tandis que d’autres préfèrent garder leur indépendance vis-à-vis de ces formes de catégorisation en s’affirmant dans une logique de tiers espace comme la « Chimère citoyenne » à Grenoble, ou le lieu de « L’Utopie » dans les quartiers nord de Nice, ou encore se croisent avec des mouvements comme celui de la pédagogie sociale portée par l’association Intermèdes en milieu ouvert aux pieds des immeubles ou dans les bidonvilles Roms dans la région parisienne. L’organisation d’un forum à la MSH Paris Nord en octobre 2017 sur « les espaces d’émancipation collective et de transformation sociale » regroupant une quinzaine d’expériences autour du réseau recherche-action alimentera un nouveau numéro des Cahiers de l’action de l’Injep bouclant ainsi ce cycle d’une quinzaine d’années.
3. Croisement avec le champ socio-économique : l’économie populaire et les modèles économiques alternatifs
La question du rapport au travail et des alternatives économiques dans ces espaces de créativité populaire confrontée à la précarité est devenue une préoccupation centrale dans nos démarches en recherche-action. Cette question porte à la fois sur le domaine d’un développement endogène des territoires et sur les modèles économiques de structuration des acteurs.
C’est ainsi que nous développons depuis quatre ans une recherche-action autour des récupérateurs vendeurs de rue que nous élargissons à travers un collectif appelé « Rues Marchandes » à d’autres pratiques d’une économie qui ne se limite pas à la survie, mais pose la question de la mobilisation des acteurs puisant dans les ressources d’un territoire pour répondre par des services aux besoins du territoire. Nous appelons ce développement endogène « économie populaire », une notion très peu développée dans les pays du Nord, mais beaucoup plus avancée en termes de réflexion et d’expérimentation dans les pays du Sud, notamment en Amérique latine. Nous aimerions ainsi expérimenter le principe de « clusters populaires » qui questionnent selon une autre cohérence partant du « bas », d’une maîtrise d’usage vers une maîtrise d’ouvrage, le domaine de l’économie sociale, de l’entreprenariat social ou de l’innovation sociale.
De même nous interrogeons suivant le même procédé les logiques d’auto-formation et d’auto-fabrication de production des savoirs et des modèles économiques qui en sont porteurs (associations, coopératives d’activités, communalisme, etc.) et allons organiser en mai 2018 un atelier de recherche-action à la Maison des Sciences de l’Homme sur ce thème. Cela rejoint la préoccupation de nombreux acteurs-chercheurs dont certains sont engagés dans des études supérieures de ne pas opter pour une carrière catégorielle classique, mais de s’inscrire dans une démarche de recherche-action utile à la société tout en trouvant un modèle économique indépendant des logiques institutionnelles ou productivistes marchandes.
Laboratoire social au croisement des savoirs
Présentation de la démarche en laboratoire social Le Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action est actuellement composé d’une trentaine d’acteurs-chercheurs et de chercheurs-acteurs porteurs d’expérimentations sociales dans différentes régions (principalement : Pays de la Loire, Rhône-Alpes, Limousin, Île-de-France, PACA) Il s’est constitué progressivement à partir des années 2000 dans la rencontre avec ces acteurs désireux d’ouvrir […]
RADIO MEDIC n°1
Depuis notre local de répète, voilà la première émission de radio de l’association Medication Time, diffusée sur les ondes de Beaub FM.
Excusez le ton un peu crispé et dramatique du début, ca se passe mieux après.
Au programme: UNS, HININ, MOTIONAL, ALAIN DAMASIO, JOHN FENTE, BERNARD DIMEY et plein d’autres surprises.
Appel à proposition de recherche
La mise en ligne sur le présent site web de la revue de travailleurs sociaux PEPS (Paroles Et Pratiques Sociales) qui a produit une cinquantaine de numéros sur les décennies 1980-90 pourrait servir de matériau de recherche . Effectivement, il serait intéressant de ne pas laisser tomber dans l’oubli ce témoignage unique d’un regard des […]
Recherche-action avec les récupérateurs-vendeurs de rue
Nous relatons dans ce texte l’expérience collective d’une recherche-action avec les récupérateurs vendeurs de rue dans la région parisienne, aussi appelés biffins. Nous reprenons le principe du laboratoire social développé par le réseau du LISRA à travers la mise en place d’un collectif appelé « Rues Marchandes ». Nous décrivons ici des conditions de la mise en place de ce processus. Les récupérateurs-vendeurs, comme le précise leur nom, récupèrent les objets usagés principalement dans la rue, dans les poubelles ou sur les marchés, pour les revendre aussi dans la rue. Ils sont donc à distinguer des brocanteurs, ou des particuliers qui vendent occasionnellement sur les vide-greniers.
Les récupérateurs vendeurs, une situation complexe à appréhender
Les biffins, parmi lesquels on compte de nombreux immigrés et personnes marginalisées, sont confrontés à de nombreuses difficultés : le manque de marchés susceptibles de leur laisser une place pour vendre leurs biens ; la répression violente et fréquente dans le cas des ventes en dehors de ces espaces définis, amenant souvent à la confiscation, voire à la destruction des biens ; la non-reconnaissance de leur activité de réemploi ; leur statut informel qui les place systématiquement dans une situation d’illégalité face à la vente ; enfin la pauvreté et la précarité de leur activité, qui n’ouvre aucun droit et ne permet pas une visibilité sur le long terme à celui ou celle qui la pratique. À cela s’ajoutent aussi des problèmes d’intégration sociale et de communication liés à la langue.
Les chiffonniers d’antan bénéficiaient d’un imaginaire fort dans la société française, grâce à leur organisation et à une abondante production littéraire et picturale jusqu’au début du XXe siècle (Compagnon, 2017). Cet imaginaire collectif n’était généralement pas très positif associés à la nuit, à la misère, à la saleté, etc. Mais cela participait d’un récit collectif au cœur de la cité. Ce n’est plus présent pour les récupérateurs-vendeurs d’aujourd’hui, bien que leurs gestes héritent de cette tradition. Invisibilisés, ils ne sont pas compris comme agents de fonctionnement, encore moins de modernisation, de la société. Les récupérateurs-vendeurs de rue d’aujourd’hui ne sont plus considérés comme un corps de métier classique organisé et hiérarchisé en fonction d’une répartition du travail au sein de la société. Pourtant nous sommes bien en face d’un « métier » (savoir-faire, organisation sociale, relations économiques), celui de « récupérateurs des déchets », mais cette activité généralement sans statut est soumise à des conditions d’une très grande précarité et invisibilité.
Par conséquent, il est particulièrement compliqué de constituer un corpus commun de connaissances et d’action autour de cette question. Comme nous le verrons, la résurgence de lutte au milieu des années 2000 a permis à travers la réappropriation du terme « biffin », de réintroduire un débat quant à la présence dans l’espace public de ce métier ancestral expulsé des préoccupations politiques. Cependant, en l’absence de récits fédérateurs portés par les principaux intéressés, ceux-ci sont nommés, voire discriminés selon des points de vue socioprofessionnels plus ou moins contradictoires.
Le premier point de vue est le point de vue sécuritaire et hygiéniste, qui considère cette activité non formalisée comme sauvage et nuisible à l’ordre public. Cet argumentaire s’appuie sur un amalgame classique entre saleté et insécurité (Vigarello, 1985). Il justifie les politiques de répression qui prévalent généralement sur Paris et sa banlieue dès que se manifeste l’intention d’exposer et de vendre des objets sur la place publique. Le terme d’économie souterraine est employé dans une confusion avec ce qui serait une économie mafieuse, sous-entendant que cette activité est avant tout de nature illicite, sinon délinquante. On parlera de « marché illégal », « sauvage », ou encore de « marché aux voleurs ». Cette politique s’inscrit dans une logique technicienne qui a prévalu avec l’instauration par le Préfet Poubelle à la fin du XIXe siècle de ces conteneurs de collecte des déchets par l’enfermement. La mécanisation progressive de la collecte a, quant à elle, conduit à l’exclusion des chiffonniers hors des murs de Paris sans pour autant résoudre le problème du tri.
Un autre point de vue, généralement partagé par les structures d’insertion sociale, est de considérer avant tout cette activité comme émanant d’une population pauvre. Ce qui est une réalité sociologique indéniable, puisque les récupérateurs-vendeurs cherchent avant tout à trouver dans la biffe un complément de ressources leur assurant une subsistance ; pour certains, c’est même leur principale ressource. On parlera alors de « marché aux pauvres » ou de « marché de la misère ». Cependant, cette approche tend à réduire cette activité l’économie à la seule survie. Or, si l’entrée dans le circuit de la récupération est souvent liée à une rupture sociale ou économique, les parcours sont variés. Pour certains, ce n’est pas simplement un passage, cela devient un capital social et culturel. N’y voir que des problèmes à résoudre ou des personnes à insérer dans un accompagnement individuel mène souvent un échec, notamment parce que les récupérateurs vendeurs n’entrent pas dans un profil d’insertion sociale normative ; parfois, ils souhaitent expressément rester en dehors de ce système socio-économique qui les a exclus. Les associations qui occupent ce créneau, se trouvent aujourd’hui en difficulté. C’est le cas d’u Carré des biffins de la Porte Montmartre, marché d’une centaine de places pour les récupérateurs vendeurs, géré par l’association Aurore qui a obtenu une convention avec la mairie du 18e arrondissement en contrepartie d’un accompagnement d’insertion.
Le point de vue ouvriériste et syndicaliste considère, de son côté, que cette activité est d’abord un travail, même s’il demeure non reconnu ou sans statut. Ici, les récupérateurs vendeurs ne sont pas des « pauvres à insérer », mais des sous-prolétaires à intégrer dans le circuit du travail, une main-d’œuvre qu’il s’agit d’organiser pour qu’elle passe de l’informel au formel, acquiert un statut, notamment à travers la création de coopératives. Ce point de vue a l’intérêt de poser la nécessité des luttes sociales et de la reconnaissance des compétences. Des luttes se sont ainsi formées au milieu des années 2000 sur quelques points névralgiques de la récupération-revente, notamment à la porte Montmartre dans le 18e arrondissement où les récupérateurs vendeurs se sont approprié le terme « biffins » comme porte-drapeau de leurs revendications. Ce terme reste d’ailleurs circonscrit à cette mobilisation très parisienne, qui ne recoupe pas l’ensemble de la population des récupérateurs-vendeurs sur la région Île-de-France. Elle a permis cependant l’émergence d’associations de solidarités comme « Sauve Qui peut » et « Amelior ». Mais, comme pour l’insertion sociale, l’approche militante ouvriériste n’interroge pas le modèle économique dominant.
L’approche socio-anthropologique va s’intéresser aux ressources culturelles comme principal capital à la disposition des récupérateurs-vendeurs. Autrement dit, le capital social et culturel sont la richesse des gens sans capital économique. De fait cette activité appartient à une culture du geste historique, celui du tri, de la récupération-revente, de la négociation dans l’espace public, mais également de la capacité à faire réseau, à organiser l’espace social. Cette approche a le mérite de considérer la dimension communautaire comme un processus de structuration d’un groupe social difficilement pris en compte en France. À titre d’exemple, la cellule familiale constitue, chez les Roms, un noyau de résistance face aux agressions extérieures telles que les expulsions régulières de leurs habitations. C’est dans cette démarche, qui consiste à considérer l’environnement comme ressource et mode d’apprentissage, que l’association Intermède située dans la banlieue sud de Paris travaille auprès des Roms, dont un grand nombre sont récupérateurs-vendeurs. Si cette approche socio-anthropologique reconnaît des communautés au sein des récupérateurs-vendeurs, elle ne permet pas la formation de minorité active à travers les luttes sociales et politiques.
L’approche écologique va surtout s’attarder sur la question du tri des déchets et de l’utilité sociale de cette activité, mettant en exergue l’inefficacité du tri où les objets partent à la déchetterie puis à l’incinérateur. Il s’inscrit dans une conception globale des circuits courts économiques et de l’importance de l’empreinte écologique. Le paradoxe, c’est que les récupérateurs-vendeurs sont bien souvent exclus de ce débat d’une écologie politique qui a été appropriée par d’autres acteurs de la ville, sans se référer ou s’appuyer sur les couches sociales les plus défavorisées. Ainsi, Paris a vu naître un certain nombre de ressourceries ou recycleries qui se sont appuyées initialement sur leurs activités et leurs luttes (ou d’autres luttes comme celles des squats), mais qui ne touchent pas toujours les plus démunis. Cela dépend du modèle économique de la ressourcerie, des tarifs pratiqués, de son ouverture sur le quartier et de l’intégration des habitants dans son mode de fonctionnement, etc.
Si ces activités de réemploi des objets peuvent également permettre l’emploi de certaines personnes, cela reste très limité quantitativement et ne s’inscrit dans aucun mouvement social. Il n’en demeure pas moins que ce sont des lieux de création de lien social, tout comme les marchés biffins. L’intérêt de cette approche est de rappeler la dimension du territoire qui se construit à travers une maîtrise d’usage susceptible de répondre aux besoins de ses habitants.
« Rues Marchandes », un processus de recherche-action
Toutes ces approches possèdent leurs qualités, mais aussi leurs limites. L’intérêt d’avoir créé le collectif Rues Marchandes est d’essayer de les croiser, en mettant en commun les compétences professionnelles, les parcours d’expérience, les cultures des uns et des autres sur une base situationnelle, interactionniste et écosystémique (sur l’approche en laboratoire social : www.recherche-action.fr). Nous pouvons dire autrement que notre approche est convoquée avant tout par les situations que provoquent les récupérateurs-vendeurs et qui amènent les différents acteurs à se poser la question de faire un pas de côté pour concevoir autrement leur implication socioprofessionnelle.
Le programme développé ne peut donc être lié à une commande institutionnelle normative, mais s’élabore à travers un auto-missionnement des personnes concernées. C’est le principe de laboratoire social qui se base sur des situations pour accompagner des expérimentations portées par des acteurs en recherche. C’est ainsi que le collectif a été amené à soutenir la revendication des récupérateurs vendeurs dans leur droit d’ouvrir des espaces marchands.
Le fonctionnement du collectif s’inscrit dans une logique non marchande, open source où nous décidons des biens communs à gérer ensemble. Nous avons mis en ligne une plate-forme ressources[1], où il est possible de télécharger des documents et où sont exposées les différentes productions de connaissance issues des rencontres, des ateliers, des séminaires, des études. C’est ainsi que nous avons pensé la mise en place d’une cartographie représentant autrement les couches d’expérience et de mobilité des récupérateurs-vendeurs. De même, a été amorcée une étude d’impact de la récupération des déchets pour mesurer l’intérêt de cette activité sur le plan écologique.
Nous travaillons donc dans une logique transdisciplinaire inscrite dans une charte collaborative à laquelle l’adhésion est la seule condition d’admission. Le collectif Rues Marchandes regroupe ainsi des chercheurs en sciences sociales, des associations qui ont pour rôle d’organiser des marchés et de soutenir les récupérateurs-vendeurs dans leurs démarches, des récupérateurs-vendeurs eux-mêmes, des professionnels ou des particuliers souhaitant s’impliquer dans la reconnaissance de ce métier, ou encore d’autres collectifs se focalisant sur les questions d’appropriation de l’espace, sur la gestion des déchets, etc.
C’est donc un espace d’accueil inconditionnel. Ce qui n’empêche pas de porter une exigence où chacun est invité à éclaircir sa propre position en tant que personne et son implication socioprofessionnelle.
Cette praxis propre à la recherche-action permet de construire au sein du groupe des relations qui sont basées avant tout sur une posture réflexive et non sur un statut social. Les relations au sein d’un groupe sont rarement égalitaires, ne serait-ce que par la façon de prendre la parole et de se sentir légitime d’orienter l’action. Certains vont se présenter plus légitime que d’autres ou parler « au nom de ». D’autres seront dans des stratégies socioprofessionnelles individuelles ou collectives ne voyant dans la recherche-action qu’un caractère instrumental, etc. Sans gommer ces inégalités et ces différences spatiotemporelles dans les modes d’implication, la démarche de recherche-action facilite les synergies dans un croisement des savoirs (pragmatiques, techniques, scientifiques), en permettant à chacun d’apporter des éléments au processus.
Ce mode de gouvernance est donc inséparable la posture de l’acteur-chercheur s’inscrivant dans une sorte de formation-action ou d’autoformation réciproque et continuelle. C’est ainsi que nous avons été amenés à développer des ateliers avec les récupérateurs-vendeurs.
Des ateliers avec les récupérateurs-vendeurs
À l’origine, l’objectif était de produire un guide[2] dans lequel les récupérateurs-vendeurs trouveraient des informations sur leurs droits, sur les modèles de marchés, sur l’auto-organisation, ainsi que sur les statuts auxquels ils peuvent prétendre dans le cas où ils souhaiteraient rendre formelle leur activité.
En même temps, le guide était pensé comme un support pour discuter auprès des élus et des instances publiques, pour faciliter la négociation, la mise en place de marchés de récupérateurs vendeurs et la reconnaissance de leurs droits et de leur métier. Il devait fournir une connaissance pointue des modes de vie, des cultures des récupérateurs-vendeurs et de leurs apports pour la collectivité (lien social, réemploi, accessibilité grâce aux prix très bas).
Ce guide serait donc l’aboutissement d’une démarche de recherche-action où les récupérateurs-vendeurs prendraient part à toutes les étapes. Il s’agissait de créer les conditions pour que la parole se libère et pour que les récupérateurs-vendeurs parlent eux-mêmes d’eux-mêmes, pour que nous produisions tous, ensemble, les matériaux sur lesquels discuter et élaborer le guide.
À partir des éléments évoqués en ateliers[3], des personnes extérieures au collectif sont intervenues pour éclairer certaines thématiques. À titre d’exemple, suite à un atelier où la discussion tournait autour de la légalité et du statut informel de la biffe, une intervenante extérieure est venue présenter les différents statuts entrepreneuriaux existants afin que les récupérateurs-vendeurs décident eux-mêmes de choisir celui qui serait susceptible, le cas échéant, de leur convenir.
Le choix des thématiques, des intervenants vient ainsi après un travail en commun, où nous partons des matériaux pour réfléchir ensemble. Lors de notre premier atelier, nous avions choisi de partir d’une interview filmée réalisée en amont avec une biffine. Nous en avons projeté des extraits dans la salle. Elle y évoquait la recherche des marchandises, le rapport qu’elle entretenait avec les objets, ses techniques de vente, la répression policière, etc. Après chaque extrait, les personnes présentes dans la salle intervenaient, donnaient leur vision des choses, partageaient ou non celle de la biffine interviewée. Nous avons recueilli, au cours de l’atelier, tous les mots et thématiques évoqués, les liens qu’ils avaient entre eux, constituant ainsi, sur le vif, un nuage de mot. C’est ce nuage qui a servi de base pour l’atelier suivant. Nous avons creusé les thématiques et la question de la mobilisation des récupérateurs-vendeurs pour défendre leurs droits a alors pu émerger. Martine a raconté son expérience auprès du collectif Sauve-qui-peut et nous a parlé de la difficulté de mobiliser à nouveau pour acquérir davantage de places, de reconnaissance et d’autonomie lorsque des marchés sont finalement autorisés, mais gérés par des tiers.
Conditions difficiles d’une recherche collaborative
Le dispositif de laboratoire social est complété par une recherche collaborative, dans le but de créer un partenariat avec les institutions de recherche et les différents opérateurs des territoires concernés. Cela correspond à un double enjeu :
- Faire entrer dans le droit commun la possibilité de mettre en place des laboratoires sociaux citoyens et plus largement une recherche participative de la société sur elle-même.
- Développer des stratégies à géométrie variable, incluant sous une forme collaborative tous les partenaires concernés, dans une logique de développement endogène des territoires.
Le collectif Rues Marchandes joue alors le rôle d’interface entre des espaces de travail instituant créant leurs propres référentiels et développant une contre-expertise par rapport à leur expérience (exemple des ateliers avec les biffins) et des espaces de travail institué prenant la forme de colloque, de séminaires, de commissions susceptibles de prendre en compte ce processus et de le traduire en termes d’aménagement et d’orientation politique d’une part ; de valider et diffuser des productions de connaissance d’autre part.
C’est ainsi que notre laboratoire social (LISRA) a développé un partenariat avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord en 2016 et 2017, offrant un cadre de visibilité et de débat public sur ces questions[4].
La notion d’économie populaire correspond à l’une de ces problématiques qui permet d’articuler ces espaces instituants et institués. Elle correspond à des situations de mobilisation d’une force de travail utilisant les matériaux disponibles ; c’est le cas des récupérateurs-vendeurs et de leurs espaces marchands. Elle correspond également à un schéma de développement endogène du territoire répondant aux besoins des populations dans une économie du commun.
L’articulation entre recherche-action et recherche collaborative, entre le dispositif de laboratoire social tel que Rues Marchandes et des dispositifs institués de recherche et d’opérationnalité, devrait permettre de diffuser cette connaissance et d’en dégager les modalités concrètes.
Cependant nous n’y sommes pas encore arrivés pour différentes raisons. La principale est la difficulté à dépasser l’addition des intérêts particuliers, le programme de recherche-action n’étant pas en mesure de trouver une autonomie suffisante faute de moyens financiers. C’est la limite des logiques d’auto-saisissement. Comment passer d’un espace interstitiel à un espace intermédiaire ? C’est-à-dire d’un espace de croisement et d’échange à la possibilité de faire levier au sein même des institutions ? Cette articulation entre production de connaissance et transformation sociale est le fondement de toute recherche-action.
Le bilan de ces trois années est donc loin d’être négatif par la richesse des expériences vécues, des échanges et des expérimentations. Néanmoins, ne pas pouvoir faire entrer l’expérimentation sociale et la recherche-action dans le droit commun (ligne politique et budgétaire en dehors des appels à projets) d’un développement dans la durée rend fragile et précaire ce processus, qui repose alors sur la volonté de quelques individus.
Une autre difficulté est de créer de nouveaux référentiels susceptibles de penser la société de demain alors que les paradigmes de recherche et d’action ne changent pas ou très peu. Pour cette raison, nous poursuivrons ce cheminement sur les prochaines années, élargissant la problématique de récupérateurs-vendeurs à celle de l’économie populaire, touchant d’autres activités.
La base des Rues Marchandes est ainsi de se positionner comme une forme écosystémique touchant à la fois la question du rapport au travail, du rapport au territoire, à l’espace public et aux minorités actives.
Bazin Hugues, Cappello Maëlle, Guien Jeanne, décembre 2017, article à paraître dans la revue Les Cahiers de l’Action au printemps 2018.
[1] https://recherche-action.fr/ruesmarchandes
[2] https://recherche-action.fr/ruesmarchandes/download/etude_sur_les_biffins_en_ile_de_france/Guide-biffins-edition-A4.pdf
[3] https://recherche-action.fr/ateliersbiffins
[4] Des ateliers trimestriels se sont déroulés à la MSH PN ainsi que des forums publics les 2 novembres 2016 (« les biffins récupérateurs-vendeurs, acteurs de la ville et du réemploi) et le 21 novembre 2017 (« Économie populaire, sous-capitalisme ou alternative socio-économique ? »)
Éléments documentaires
- BAZIN Hugues, RULLAC Stéphane, Étude qualitative portant sur les conditions de vie des biffins en Ile-de-France, Association Aurore/BUC Ressources/CERA, 2012 (https://recherche-action.fr/ruesmarchandes/download/etude_sur_les_biffins_en_ile_de_france/Les-biffins-etude-qualitative.pdf).
- COMPAGNON Antoine, Les chiffonniers de Paris, Gallimard, 2017, (Bibliothèque illustrée des histoires)
- CORTEEL Delphine et LE LAY Stéphane, Les travailleurs des déchets, Toulouse, Editions Erès, 2011
- DOUMIC Laurence, ZELEZ Emmanuelle (réal.), 2016. Les tribus de la récup´. France THM Productions, 52 minutes.
- GRIMALDI Yvan, CHOUATRA Pascale, De seconde main. Vendeurs de rue et travailleurs sociaux face à face dans la crise, L’Harmatta, 2014.
- MILLOT Virginie, « Avec les biffins ? Engagements ethnographiques en cascades », in acte du colloque GIS Démocratie et Participation, 2015.
- VIGARELLO Georges, Le Propre et le sale. L’hygiène du corps depuis le Moyen Age. — Seuil, 1985, (L’Univers historique).
Hélène – L’inutile, l’emploi et autres choses.
Hélène – L’inutile, l’emploi et autres choses.
Entre les murs d’un appartement tulliste, des choses se modèlent, prennent forme, deviennent objets et discours. Les mains pleines de terre cuite, la tête en chauffe, Hélène partage sa vision de l’emploi, du travail et ses réflexions sur leurs dérives et leurs devenirs.
L’hiver du Surf – Extraits
La question est de savoir comment chacun trouve un espace de liberté dans cette pratique saturée, mais pas moins vitale. Et si cet espace ne se trouve pas ou plus, comment s’invente-t-il?
Des extraits plus bas, et plus de détails ici: http://autographie.org/hiverdusurf/
Et là: https://www.instagram.com/hiver_du_surf/
Des initiatives citoyennes économiques dans le Quartier de l’Ariane à Nice
Introduction Depuis novembre 2016, des habitants du quartier populaire l’Ariane situé à Nice ont ouvert un espace; un Tiers Lieux atypique appelé L’UTOPIE, qui ne propose rien. Cet “espace vide” permet de labourer un champ de possibles à faire ensemble : un espace salon, un coin cuisine, une bibliothèque, des livres éducatifs, une armoire d’outils […]
L'AmorçÂge 2017-12-12 00:51:29
Hip hop, paroles et corps en mouvement (Sevran-93)
Forum débat avec Hugues Bazin chercheur en sciences sociales et des artistes hip-hop sevranais
(sous réserve de confirmation) : Manu Custom (graffeur), Ixzo (rappeur), Julien Raziah (danseur et rappeur tamil rap Paris City), Djamal (producteur karismatik), Relax (graffeur) Docks (rappeur) …
Jeudi 7 décembre de 19h à 21h – Maison de Quartier Rougemont
13 rue Pierre Brossolette 93270 SEVRAN
RER B Aulnay Sous-Bois – T4 Rougemont Chanteloup
Extension du domaine du travail (La Courneuve)
La proposition d’un revenu contributif prévoit l’extension du domaine du travail à des activités non reconnues ou invisibilisées et susceptibles d’être validées démocratiquement comme relevant de la contribution. Cette invisibilisation ne concerne pas aujourd’hui seulement le soi-disant travail informel mais également le travail salarié, ou encore le travail des indépendants (travail des services, travail artistique ou artisanal) lors de la fixation d’un prix.
L’enjeu de la journée sera de passer en revue divers types d’activités rencontrant sur le territoire Nord de la couronne parisienne des problèmes de reconnaissance et de qualification, voire étant complètement invisibilisées ou discréditées du fait de l’absence d’encadrement juridique.
La journée commence avec un panel d’acteurs du territoire présentant leurs activités et les problèmes rencontrés vis-à-vis de la reconnaissance et de la qualification de ces activités.
A partir de là nous essaierons durant le reste de la journée de réfléchir aux réformes (juridiques, politiques et sociales) et aux transformations des pratiques et des outils que cette journée idéale impliquerait ainsi que les voies possibles pour les mettre en œuvre. Nous essaierons de montrer que des solutions partielles existent déjà, mais que le revenu contributif sur lequel nous travaillons pourrait constituer un complément utile afin de développer de nouveaux types de solutions.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Plaine Commune, Territoire Apprenant Contributif » dont l’enjeu central est la définition et l’expérimentation d’une « économie de la contribution » et fera suite à la séance introductive qui avait été organisée au 6B le 13 juin 2017 (compte-rendu disponible ici : https://recherchecontributiveorg.files.wordpress.com/2017/06/cr-atelier-13-juin.pdf).
5 décembre 2017 dans les locaux de la pépinière de la MIEL
1 centre commercial la Tour, 93120 La Courneuve
de 09h30 à 17h00
RER B La Courneuve-Aubervilliers
Merci de vous inscrire en remplissant ce formulaire avant le 01/12/17.
09h30 : Accueil des participants et introduction de l’atelier
10h00 : Table ronde : présentation par une série d’acteurs d’expériences concrètes de travail invisibilisé ou non-reconnu
- Hugues Bazin, l’économie populaire des récupérateurs vendeurs (article en lien : « L’économie populaire des récupérateurs vendeurs. Support d’intégration ou alternative socioéconomique ? »)
- Abou Ndiaye et un mécanicien de rue
- Elie Préveral (Coopérative Pointcarré) sur la question de l’artisanat
- Anne-Claire Garcia (porteur de projet ville de Saint-Denis) et Benjamin Mazure (Taf et Maffé) (à confirmer) sur la thématique des cuisines de rue
11h20 : Discussion générale
12h00 : Pause déjeuner
13h30 : Présentation de solutions existantes aux problématiques présentées le matin
- Emmanuel Antoire (association MINGA) autour de l’accompagnement à la reconnaissance d’activités
14h00 : Répartition des participants en groupes de travail
15h00 : Pause Café
15h15 : Compte-rendu de chaque groupe de travail en plénière
16h15 : Propositions pour envisager la suite de l’atelier et discussion générale
17h00 : Fin de l’atelier
Extension du domaine du travail (La Courneuve-93)
La proposition d’un revenu contributif prévoit l’extension du domaine du travail à des activités non reconnues ou invisibilisées et susceptibles d’être validées démocratiquement comme relevant de la contribution. Cette invisibilisation ne concerne pas aujourd’hui seulement le soi-disant travail informel mais également le travail salarié, ou encore le travail des indépendants (travail des services, travail artistique ou artisanal) lors de la fixation d’un prix.
L’enjeu de la journée sera de passer en revue divers types d’activités rencontrant sur le territoire Nord de la couronne parisienne des problèmes de reconnaissance et de qualification, voire étant complètement invisibilisées ou discréditées du fait de l’absence d’encadrement juridique.
La journée commence avec un panel d’acteurs du territoire présentant leurs activités et les problèmes rencontrés vis-à-vis de la reconnaissance et de la qualification de ces activités.
A partir de là nous essaierons durant le reste de la journée de réfléchir aux réformes (juridiques, politiques et sociales) et aux transformations des pratiques et des outils que cette journée idéale impliquerait ainsi que les voies possibles pour les mettre en œuvre. Nous essaierons de montrer que des solutions partielles existent déjà, mais que le revenu contributif sur lequel nous travaillons pourrait constituer un complément utile afin de développer de nouveaux types de solutions.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Plaine Commune, Territoire Apprenant Contributif » dont l’enjeu central est la définition et l’expérimentation d’une « économie de la contribution » et fera suite à la séance introductive qui avait été organisée au 6B le 13 juin 2017 (compte-rendu disponible ici : https://recherchecontributiveorg.files.wordpress.com/2017/06/cr-atelier-13-juin.pdf).
5 décembre 2017 de 09h30 à 17h00
dans les locaux de la pépinière de la MIEL
1 centre commercial la Tour, 93120 La Courneuve
RER B La Courneuve-Aubervilliers
Merci de vous inscrire en remplissant ce formulaire avant le 01/12/17.
09h30 : Accueil des participants et introduction de l’atelier
10h00 : Table ronde : présentation par une série d’acteurs d’expériences concrètes de travail invisibilisé ou non-reconnu
- Hugues Bazin, l’économie populaire des récupérateurs vendeurs (article en lien : « L’économie populaire des récupérateurs vendeurs. Support d’intégration ou alternative socioéconomique ? »)
- Abou Ndiaye et un mécanicien de rue
- Elie Préveral (Coopérative Pointcarré) sur la question de l’artisanat
- Anne-Claire Garcia (porteur de projet ville de Saint-Denis) et Benjamin Mazure (Taf et Maffé) (à confirmer) sur la thématique des cuisines de rue
11h20 : Discussion générale
12h00 : Pause déjeuner
13h30 : Présentation de solutions existantes aux problématiques présentées le matin
- Emmanuel Antoire (association MINGA) autour de l’accompagnement à la reconnaissance d’activités
14h00 : Répartition des participants en groupes de travail
15h00 : Pause Café
15h15 : Compte-rendu de chaque groupe de travail en plénière
16h15 : Propositions pour envisager la suite de l’atelier et discussion générale
17h00 : Fin de l’atelier
Quelle recherche-action dans le secteur de la récupération et des déchets ?
La diffusion de nouveaux usages de la culture matérielle, qui donnent une « deuxième vie » aux objets, suppose l’acquisition ou la réappropriation de savoirs faire particuliers, des changements de pratiques quotidiennes mais aussi des glissements, si ce ne sont de véritables renversements, au sein des systèmes de valeurs portés par les sociétés industrialisées. Des thèmes de questionnement et de recherche, qui avaient été délaissés des sciences sociales.
séance de l’Atelier « Deuxième vie des objets », EHESS, Paris
jeudi 7 décembre (9h30 – 12h30) – salle AS1_24
Interventions de :
Hugues BAZIN, chercheur indépendant en sciences sociales , animateur du Laboratoire d’Innovation Sociale par la Recherche-Action, chercheur associé à la MSH Paris-Nord et à l’INJEP, « L’économie populaire des récupérateurs vendeurs. Support d’intégration ou alternative socioéconomique ? »
Delphine CORTEEL, Maître de conférences, Laboratoire REGARDS – Université de Reims Champagne-Ardenne, « Enquêter sur le faire, faire avec et se faire embarquer. Récit d’une enquête dans une association du secteur de la réduction des déchets »
Entrée libre
Adresse : EHESS-Paris, 54 boulevard Raspail 75006 Paris
Séminaire animé par Fanny RASSAT (doctorante LADYSS, Université Diderot Paris VII), Jeanne Guien (doctorante CETCOPRA, Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Élisabeth Anstett (Chargée de recherche CNRS, IRIS), Nathalie Ortar (Chargée de recherche MEEM, LAET).
Plus d’information sur le programme 2017-2018 et les activités de l’Atelier sur le site : http://dvo.hypotheses.org/
contact : dvo.seminaire1@gmail.com
Séminaire « Penser la/les transition(s) »
Le « social » des transitions : de l’équipement de populations d’individus pour l’insertion marchande à la constitution de publics intermédiaires – Séminaire de l’atelier « Penser la/les transition(s) »
Séance avec Hughes Bazin (Laboratoire d’Innovation sociale par la Recherche-Action), Boris Chevrot (Centre Max Weber, Université Lyon 2), Sonja Kellenberger (IRTESS Bourgogne) et Marielle Poussou-Plesse (CGC UMR CNRS uB 7366)
14 décembre 2017 – uB – MSH de Dijon – salle des séminaires de 14 h. à 17 h (accès/informations pratiques ici)
La social-démocratie européenne cherche à se tailler des habits neufs dans le maillage de droits toujours plus individualisés à transition. L’individu est enjoint de mobiliser ces droits comme des équipements à gérer, des créances qu’il peut tirer sur la collectivité en contrepartie d’une obligation à se construire comme autonome et mobile (ne pas s’enfermer dans le chômage, dans un emploi déqualifiant ou pénible, en se formant ; se socialiser aux normes d’un savoir-habiter pour intégrer au plus vite un logement de droit commun ; se soigner pour préserver son capital santé à long terme, etc.). Un État d’investissement social définit et quadrille des populations pour rendre leurs individus solvables, crédibles et flexibles face aux marchés du travail, du logement, de l’enseignement, de la santé. Les difficultés des travailleurs et intervenants sociaux (mais aussi des syndicats) à faire avec et mettre en œuvre ces nouveaux droits offrent une entrée privilégiée sur un spectre de débordements : un autre « social » déborde les logiques surplombantes pré-catégorisant les individus comme plus ou moins éloignés du marché du travail et déborde plus largement les postures d’autorité prétendant circonscrire des besoins indépendamment de leur expression par les intéressés. Des dispositifs prenant le risque de l’ouverture à ces débordements (l’accueil de familles Roms dans un village de stabilisation, la qualification de biffins comme éco-développeurs, la lutte contre l’isolement de précaires ruraux) permettent de qualifier l’enjeu d’autres transitions sociales autour de la constitution de « publics intermédiaires » (Cottereau).
Toutes les séances du séminaire 2017-2018 ici