“Mais vous savez nous n’accueillons pas que des publics en difficulté, nous accueillons aussi des GENS NORMAUX”. La dame qui parle “dirige” le centre social…
Adolescents renvoyés du collège, accusés d’être “décrocheurs”, Rroms interdits de travailler à qui on demande pourquoi ils veulent tant vivre en caravane ,…
Enfants exclus des activités de loisirs, culturelles, sportives et d’animation, … à qui pour finir on reprochera leur étroitesse d’esprit, leur auto-enfermement, et leur immobilisme.
Parents précaires, sur-occupés par la vie quotidienne et les dix mille débrouilles, inquiets du jour et de tous les lendemains, à qui on reprochera de ne pas se sentir disponibles.
Jeunes stigmatisés, ethnicisés des banlieues qu’on accuse d’être “racistes anti blancs” d’une manière de plus en plus “décomplexée”.
Nous faisons tous, un grand, un sombre , un long voyage… jusqu’au bout de l’envers.
Au cours de notre voyage, nous ne sommes pas souvent bien accueillis. Fréquemment, nous sont reprochés les moyens que nous n’avons pas reçus. Quand on a peu de subventions, cela n’inspire guère confiance pour obtenir des financements suffisants et la pérennisation de toutes nos activités, … pourtant constantes. On ne prête qu’aux riches.
A travailler dehors, on finit par ne pas paraître très sérieux: qu’est ce que c’est que cette activité qui ne mérite même pas une salle attitrée, des inscriptions préalables et des horaires et jours de fermeture? Nous sommes nous, ouverts même le dimanche.
Qu’est ce que c’est que cet “accueil inconditionnel”, qui s’adresse à tous, y compris ceux qui n’ont nulle autre place? Nous apprenons tous, au contraire, que le professionnalisme se mesure souvent dans le pouvoir revendiqué de refuser les cas difficiles (“ils ne correspondent pas au projet”), ou encore dans la longueur des files d’attente que l’on sait créer aux portes des institutions.
Nous nous sommes ainsi, année après année, familiarisés avec des raisonnements étranges qui proposent comme une chose normale de soutenir en priorité ceux qui s’en sont déjà sortis, et de prêter plus de valeur et compétence à ceux qui ( comme à l’école) s’adressent aux publics les plus faciles.
Nous nous sommes davantage habitués à cette curieuse injonction contradictoire, faite aux actions innovantes de devoir à la fois faire la preuve du nombre et de s’adresser au public le plus difficile à contacter.
VENT CONTRAIRE…
Comment une voile peut elle porter un navire en sens inverse? Nous savons tous que cela est possible. Le sens contraire est un sens coûteux mais un sens possible.
La preuve, nous la faisons au fil de nos soirées conviviales qui voient les enfants et adultes Rroms faire la fête, et échanger avec les enfants et familles DU QUARTIER. Réunir ceux qui sont voués à la désunion, faire du lien social avec ceux qui connaissent la désinsertion, la précarisation u l’auto-enfermement. Tout cela montre qu’on peut progresser EN SENS INVERSE.
Il n’y a pas jusqu’à la Haine, qui ne se retourne en son contraire: car la Haine, ça ne vient pas tout seul; ça s’installe sur la peur, l’ignorance et la précarité. Nous pouvons lutter contre.
On peut naviguer à vent contraire; cette voie là a justement été explorée par des pédagogues qui ont vécu dans des temps bien difficiles (Freinet, Korczak) et qui y ont su y concevoir les solutions de vie, l’intelligence sociale dont notre monde ont besoin.
Déclaration du 11 Juillet 1682 , voulue par Colbert et signée par Louis XIV :
“Contre les bohèmes et ceux qui leur donnent retraite, demandons aux baillis , sénéchaux et leurs lieutenants d’arrêter et faire arrêter les hommes afin qu’on les conduise aux galères, à perpétuité, en dehors de tout délit constaté, tandis que les femmes , séparées des premiers, seront tondues et passibles d’être fustigées en place publique et bannies, au cas où elles continueraient à mener la vie de bohémienne”.
Dimanche, Samedi et Vendredi : Tornade sur Robinson
A l’invitation des adolescents de l’association, notre journée de dimanche ressemblait à un rassemblement général. Plus de 50 personnes sur le “terrain des abeilles”, réunis autour des jeunes pour un repas partagé et une cuisine commune sur le thème de leur voyage à Barcelone.
C’était la fin du projet “ado” de la saison dernière mais ce dimanche marquait aussi le départ d’une nouvelle saison, de nouveaux projets, en trait d’union entre le quartier et le jardin. Le public était à son image, joyeux, nombreux , de tous âges. Tous venus pour partager un temps de retrouvailles.
Mais le travail n’était pas oublié: quantités de pommes récoltées, au sol et sur les arbres; et les cadres de ruche, passés à la centrifugeuse ont donné 10 kg de miel, tandis que le groupe électrogène permettait une projection des photos de Catalogne, dans le cabanon…
Samedi: Chantier de Pédagogie Sociale
Ce samedi s’est tenue chez nos amis des “amis de la Bienvenüe”, rue de la Butte aux Cailles, à Paris XIII, notre Chantier de Pédagogie sociale.
Nous commençons à être bien nombreux et ne pouvons même plus trouver place autour des mêmes tables.
Un chantier vivant et animé: présentation des “Amis de la Bienvenue” , de leur travail, de leur histoire et de leur fonctionnement.
http://www.la-bienvenue.org/
Echanges sur ce qui nous réunit. Puis nous avons parlé de la formation en Pédagogie Sociale que nous souhaitons continuer, rééditer et développer. Il nous reste à mettre en forme, déterminer nos programmes et “modules”, puis à trouver la bonne forme organisationnelle pour les supporter.
Vendredi soir: Soirée d’enfer
Combien étions nous? Nous n’arrivons plus à le compter pour une soirée extra. Imaginez une soirée où tout le monde est à la fois invitant et invité , donateur et donataire, habitué et accueillant. Une soirée entre NOUS, pleine et chaleureuse.
Samedi
A la Villa Saint Martin
L’atelier était très vivant aujourd’hui les enfants avaient besoin de se défouler en sautant à la corde ou en improvisant un foot. Côté cuisine les apprentis robinson confectionnent de la pâte à tartiner bio, une recette de Mélody qui a fait sensation au goûter.
Deux mamans curieuses sont d’ailleurs venues la tester.
Vendredi
Au jardin de Chilly
Généralement, il y a une tradition au jardin de Chilly qui consiste à recevoir de la pluie une fois dedans. Aujourd’hui nous avons eu le droit à un superbe ciel ! Nous avons donc taillé avec nos amis de la résidence soleil différents arbustes, nous avons également ramassé les feuilles, faits du petit bois, cueillis des framboises, des radis et concombres. Nous avons aussi semé des navets ainsi que des radis ! Nous avons fini sur un Thé bien chaud pour nous réchauffer !
La rocade :
C’est une belle soirée d’automne qui commence. Nos petits Robinsons découvrent ou redécouvrent la dînette et les legos, tandis que leurs aînés jouent aux petits chevaux, revus à la mode du dessin animé « Cars ». A côté les mamans sirotent leurs thés et font des bracelets. A la fin, c’est distribution de potimarrons !
Jeudi :
Au jardin de Saulx
Cet après-midi le temps alterne entre averses de pluies parfois fortes et quelques éclaircies plus timides. Le désherbage est de mise à l’aide de sarcleurs et binettes. Quelques tomates cerise sont récoltées surtout à l’intérieur de la serre. Les autres, nombreuses, auront-elles le temps et le soleil suffisant pour mûrir ?
Nous avons également débité du bois, des bûches et des petites branches qui nous servent à augmenter notre stock de bois. Le temps pris au goûter est le bienvenue avec cette température plutôt fraîche.
A Wissou:
C’est sous la grisaille et quelques averses de pluie nous nous rendons au camp de Wissou. Nous apprenons qu’une bonne partie des enfants sont partis à l’école ce matin. Ramona s’est jointe à nous et à commencer à apprendre l’anglais à certains ados. Un petit groupe joue avec les crosses et les raquettes, tandis qu’un autre se retrouve sur les tapis, ou la dînette est sortie. Plusieurs parties de Puissance 4 sont également engagées ainsi qu’une partie de Lynx.
Croix Breton :
La chance nous a souri car nous sommes passés entre les gouttes. Nous n’avions que quatre enfants aujourd’hui mais quatre enfants débordant d’énergie (de quoi bien occuper le terrain !). Nous avons joué au jeu du palet, fait des coloriages, joué au frisbee, à la corde à sauter, tout cela dans une ambiance très conviviale.
Le goûter s’est également très bien déroulé, les enfants avaient un sacré appétit après s’être beaucoup dépensés.
Mercredi :
Moulin Galant :
Nous nous sommes à nouveau scindés en 2 groupes ; l’un est parti pêcher, l’autre s’est installé sur les tapis. Nous avons attrapé quelques ablettes que nous avons ensuite relâché. Dragui et Samuel avaient confectionné des cannes à pêche pour Alexandre et Anaïs. Sur le camp, les plus petits ont pris d’assaut la dînette et les coloriages. A l’aise sur les tapis, sans les grands, ils en ont bien profité et ont tout mis sans dessus dessous.
Au jardin de Saulx
Belle après-midi au terrain de l’équerre où le soleil est de retour. Cette demi-journée est consacrée au semis. Ainsi toute la petite équipe creuse les sillons y ajoute des terreaux puis les graines. Nous semons des navets, de la mâche et des laitues. Enfin nous arrosons nos semis, et il n’y aura plus qu’à patienter pour voir les plantes sortir de terre. Les Robinsons suivront ça avec attention.