Créer ça sert à vaincre la peur (Thierry Lavignon)

Cette idée énoncée, parmi beaucoup d’autres est ressortie de notre chantier de pédagogie sociale de ce samedi 24, au château des Robinsons (Buno, à Lire C Partir). Nous répondions à la question: Mais qu’est ce qui nous réunit tous, artistes, acteurs sociaux, étudiants, cultureux, enseignants, … Lutter contre la peur, pour un artiste et un amateur d’art, […]

Cette idée énoncée, parmi beaucoup d’autres est ressortie de notre chantier de pédagogie sociale de ce samedi 24, au château des Robinsons (Buno, à Lire C Partir).

Nous répondions à la question: Mais qu’est ce qui nous réunit tous, artistes, acteurs sociaux, étudiants, cultureux, enseignants, …

Lutter contre la peur, pour un artiste et un amateur d’art, un militant culturel,  c’est aller vers l’inconnu, accepter le hasard, la différence.

Lutter contre la peur pour un habitant, c’est oser  une démarche communautaire qui permet de sortir de chez soi, habiter vraiment son quartier , sa ville. Oser être acteur social, ou plutôt … devenir “auteur social” (Francine).

Lutter contre la peur, pour un enseignant, c’est accepter de rendre les enfants acteurs et auteurs de leurs apprentissages, en classe et ailleurs.

Lutter contre la peur, quand on est éducateur, sortir des institutions, travailler sur le territoire de l’autre, instaurer de multiples proximités, … sans avoir peur de se perdre.

Nous avons donc énuméré nos fondamentaux, nos “invariants” et nous avons bien retrouvé cette constante. Faire de la pédagogie sociale, “c’est sortir de soi”, aller vers l’inconnu,  dénoncer les mensonges sécuritaires, les préjugés sociaux, ethniques dont on nous abreuve.

Prouver que là où les institutions abandonnent,

les acteurs prennent le relais.

Par exemple, il n’y a toujours pas de scolarité préélémentaire pour les enfants rroms …mais les ateliers éducatifs, ça fonctionne ICI et MAINTENANT à Massy, Moulin Galant et ailleurs. C’est la meilleure protection, la meilleure prévention de l’enfance. Qui va enfin les soutenir?

La peur aura t elle raison de la ville et de la société? Tuera t elle la socialité? Et si on arrêtait déjà de la cultiver, de la répandre, d’en faire commerce, d’en tirer un profit mercantile et politicien?

Les enfants et les familles de l’association cultivent une pédagogie sociale pour se protéger de cette “pédagogie noire”  qu’on répand sur nous. Ils sortent, se réunissent, se rencontrent, se parlent.

Les enfants sont les animateurs de cette démarche.  Ils en sont les éclaireurs, les aventuriers.  Ils sont ceux qui sont toujours là.

En témoigne la photo ci dessous. Où est elle prise? La Rocade, Bel Air? , Croix Breton? La Villa? Camps Rroms? Et non c’est à Beaubrun, quartier de Saint Etienne et c’est une photo de nos amis du groupe ‘Travail social dans la crise”, qui ont initié et tiennent leur premier atelier de rue.

DIMANCHE

C’est encore l’été ! Belle journée au terrain,  propice au jardinage. Petits et grands s’y mettent entre récoltes, plantations, arrosage et le passage du motoculteur sur quelques parcelles. Nous bénéficions de l’ombre des arbres pour profiter d’un pique-nique partagé. Nous terminons la journée par le partage des récoltes composées de courgettes, tomates, noix, châtaignes, framboises, radis noir, poivrons et pommes.

 

SAMEDI :

Une journée ensoleillée pour cet atelier à la villa saint martin quelques jeux et un peu de cuisine : On a préparé une petite compote  avec des pommes, des coings et de la rhubarbe. Nadjami  qui a maintenant 14 ans s’est fait un gâteau pomme chocolat qu’on a pu déguster pour le gouter.

 

Vendredi :

Rocade : On s’est bien amusé  aujourd’hui. C’est  le Memory qui était à l’honneur et ce sont les enfants qui ont gagnés !!! Nous avions de tous les âges : les tous petits se sont amusés avec les petits camions pendant que les plus grands valsaient entre le mikado, l’UNO et leurs toupies. Et enfin comme toujours un petit goûter.

Au jardin de Chilly : Les premiers signes annonciateurs de l’automne pointent le bout de leurs nez. En effet, nous commencons à avoir de nombreuses feuilles d’arbres à tombées sur le sol. Les derniers concombres sont cueillis ainsi qu’une récolte abondante de framboises. Les autres activités étaient partagées entre taille des fleurs fanées et arbustes et désherbage.

 

 

 

 

 

 

 

JEUDI

 Jeudi  Massy :

EH oui il faisait beau !!! C’est donc dans une bonne ambiance que l’on a pu proposer diverses activités : écriture ou lecture pour certain et jeux pour  d’autres.  Un peu de corde à sauter héhé … et enfin un bon petit gouter qui  ravie autant les petits et les grands.

 

 

Terrain du fond de l’église

Nous retournons au terrain des ruches cette semaine pour continuer les travaux de débroussaillage afin d’accéder aux pommiers, envahis par les ronces et lianes de lierre. Débroussailleuses, sécateurs, cisailles sont à l’honneur ! On libère également les framboisiers et groseilliers de l’étreinte provoquée par les ronces. Les pommes, noix et châtaignes sont abondamment récoltées ainsi que quelques framboises.

Skatepark :

Nous étions vraiment nombreux aujourd’hui a la sortie de l’école pour un atelier animé ! Il y avait beaucoup de tout petits accompagnés de leurs mamans ou nounous. Apres beaucoup de jeux et de rigolade, nous avons tous ensemble dégusté des cacahuètes.

Mercredi  :

Moulin Galant : Le beau temps était au rendez-vous aujourd’hui à Moulin Galant, c’est donc sous le soleil que les petits Rroms ont fait de la peinture et du dessin avec beaucoup d’application.  Les belles œuvres des enfants seront exposées lors de la prochaine soirée conviviale avec celles des enfants de Longjumeau.

 

Mercredi Ludothèque :

Des jeux … Des jeux et encore des jeux pour le bonheur de tous. Pendant que certains s’enrichissaient dans une «  Bonne Paye », d’autres jouaient au Uno ou  s’amusaient à des jeux de Memory. Un bon petit goûter au Parc suivi d’un petit moment de détente et Hop nous voila repartis.

Mercredi jardin :

Belle après-midi à l’équerre où les enfants vont pouvoir continuer de peindre le camion, cette fois, les portes arrière. Un paysage urbain y est présenté. Le jardinage est bien sûr d’actualité, avec la récolte de nombreuses pommes, de quelques courges, tomates et poivrons. Tandis que d’autres s’entraident pour passer le motoculteur sur le terrain

Un jardin d’amour est un jardin aimé (JP Bigeault)

“Un jardin d’amour est un jardin aimé. L’amour ne s’y érige en statue que pour montrer ce qu’il cache : Qu’il est un travail, que nous allons jusqu’à l’homme en travaillant sa terre. Le jardin que nous aimons est fait par des mains qui en sont déjà les fleurs et les fruits, quand la parole […]

“Un jardin d’amour est un jardin aimé.
L’amour ne s’y érige en statue que pour montrer ce qu’il cache :
Qu’il est un travail, que nous allons jusqu’à l’homme en travaillant sa terre.

Le jardin que nous aimons est fait par des mains qui en sont déjà les fleurs et les fruits, quand la parole y est pluie et soleil.”

C’est ainsi que s’ouvre, la suite de poèmes que JP Bigeault, poète et psychanalyte dédie, et édite au profit de notre association et du jardin des Robinsons

faut il l’aimer notre jardin pour se battre tellement et année après année contre ses  herbes envahissantes, la sècheresse ou le mildiou?

Mais c’est aussi un jardin de vacances, pour ceux qui ne sont pas partis en vacances, un jardin oasis, un jardin repos où les enfants de l’association ont tous leurs habitudes, leurs cabanes, leurs jeux et leur fruit ou plante préférée.

C’est un jardin extérieur, périphérique à la Ville qui suppose de l’éloignement, mais c’est aussi un jardin intérieur car c’est au coeur même du quartier que nous en rapportons les fruits et que nous nous réunissons . C’est aussi un jardin intérieur car c’est un jardin d’expression, de création, de landart, un jardin où on peint, où on crée, où on laisse.

Ce jardin est notre terre, il est l’espace dont nous sommes privés: envahissement des clôtures, codes, portes, zones interdites, surveillées. Il est l’espace quand nous n’avons pas accès à un local dans un quartier où on les préfère vides et à l’abandon plutôt qu’ouverts et vivants.

Mais c’est dans un jardin que se prépare aujourd’hui ce qui poussera demain. En cette période de rentrée, en cette fin 2011 , nous sentons tous que le Social est à refleurir, qu’il est à réinventer.

Oui il faut inventer de nouveaux modes d’intervention éducative INCONDITIONNELS car, EN FRANCE,  les droits sociaux se meurent et l’énergie s’épuise pour accéder aux plus élémentaires.

Il faut soutenir de nouveaux modes d’accompagnement de l’éducation et des parents qui ne passeront pas par la surveillance, la pénalisation ou le contrôle, mais par une coéducation, une ouverture, une participation collective, un dialogue public, dans un espace public.

Il ne s’agit plus de colmater, rafistoler, perdre toute son énergie à rétablir le droit bafoué chaque jour davantage. A la place , il s’agit de faire pousser un jardin nouveau, pour TOUS CEUX QUI SONT ICI             

  Dimanche: Jardin de l’équerre:

Ce dimanche, nous avons réuni les ados de Robinson afin qu’ils puissent organiser leur prochaine intervention à la soirée conviviale du 30 Septembre, et également pour nous former : ils nous ont entre autre appris à allumer un feu comme ils avaient pu l’exercer au camp des Alpes . D’autres personnes bénévoles et adhérents sont venus nous rejoindre pour jardiner, retourner la terre, récolter et semer. Une journée bien remplie où tout le monde petits et grands ont pu mettre la main à la pâte.

 

 

 

 

 

 

 

  Samedi

Villa Saint Martin:

Aujourd’hui, nous avons fait un gâteau à yaourt avec des pommes du jardin. Tandis que d’autres petits Robinsons faisaient une sélection et l’encadrement des dessins pour l’exposition des Robinsons. Et d’un  autre coté, on s’affairait autour du feu et de l’atelier cuisson pour griller ds châtaignes du jardin.

Vendredi

Au jardin de Chilly:

Le temps est agréable en cette fin d’été. Chacun s’occupe d’une activité en particulier, on récolte concombres et framboises, on désherbe et on nettoie les allées et parcelles où les premières feuilles annonciatrices de l’arrivée de l’automne sont tombées. Un des pruniers à besoin qu’on lui coupe quelques branches mortes et fatiguées, et l’on taille des fleurs fanées ça et là.

 

 

 

 

 

 

La rocade:

Un atelier bien rempli rassemblant petits et grands. Chacun cherche et trouve le jeu qui lui convient, en discutant de la journée passée. Plusieurs petites anecdotes de la journée sont évoquées ; un enfant qui avait oublié sa poésie, un autre qui s’était fait disputé car il avait trop discuté, un moment à rigolé pour une blague … Les blablas fusent et rendent l’atelier d’autant plus vivant.

Jeudi

Depuis un mois nous travaillons avec une jeune femme rrom en service civique qui vit sur le camp de Moulin Gallant.  Ce matin, celle-ci aurait été forcée de rester sur le camp de par la présence des policiers. En effet, ces derniers n’auraient pas accepté de la laisser partir à l’heure alors qu’elle avait bien précisé qu’elle devait se rendre sur son lieu de travail au plus vite pour ne prendre de retard..

La politique actuelle exige comme condition de résidence pour les Rroms d”avoir une activité régulière.  Malgré ces conditions réunies, ce matin les forces de l’ordre n’auraient rien voulu savoir et n’auraient pas accepté la sortie de la jeune femme avant deux heures d’attentes. Révoltant !

Camp Massy :

Entre Coloriage, écriture, lecture et jeux les enfants ne savent où donner de la tête. Les ateliers scolaires sont à l’honneur, les petits roms adorent. Un peu de corde à sauter et enfin un gouter bien mériter !!!

Skate parc :

A la sortie de l’école, les enfants nous rejoignent avec leurs mamans  sur les tapis. Certains dessinent, d’autres jouent, l’important c’est de s’amuser. Les pommes du jardin sont distribués par les familles.

Au terrain du fond l’église:

Cet après-midi direction le rucher de l’association. En effet, afin d’accéder à quelques pommiers du verger, nous devons débroussailler et dégager les nombreuses ronces et autres remparts végétaux qui nous empêchent d’y accéder. A l’aide de débroussailleuses, sécateurs et cisailles nous réhabilitons un chemin pour profiter des succulentes pommes du verger. La journée se termine par une distribution des fruits cueillis au quartier.

 Mercredi : Camp de moulin galant :

Aujourd’hui  à Moulin Galland c’est surtout la peinture et le coloriage qui ont été de mise. Mais aussi la corde à sauter en fin d’atelier afin que les petits roms se défoulent avant de prendre un gouter bien mérité !

Ludothèque :

Découverte de la ludothèque pour Emilie et Nicolas sous le regard bienveillant d’une petite dizaine de Robinsons avec lesquels nous avons pu jouer au monopoly, mikado, mille bornes, et  loto des odeurs avec d’autres enfants présents cet après midi. Nous avons pu clôturer cet agréable moment de retrouvailles sous les rayons de soleil lors de notre traditionnel goûter.

Jardin de l’équerre:

On continue à décorer le camion du jardin. Aujourd’hui, on a utilisé la technique du pochoir pour faire des fleurs sur la face représentant le jardin. En parallèle, une grosse cueillette de pommes, de noix et de châtaigne  s’effectue sous un ciel bleu dans la bonne humeur et la convivialité.

Agir pour soi, agir pour autrui

On dit souvent que nous vivons une période individualiste; il est vrai que les associations sont nombreuses à être actuellement dans une difficulté à trouver des bénévoles. Mobiliser les personnes, susciter des engagements semble être devenue une mission impossible aujourd’hui. Et bien entendu cette fragilisation est renforcée par une double tendance à l’instrumentalisation, des associations,  de […]

groupe ados dans les Alpes aout 2011

On dit souvent que nous vivons une période individualiste; il est vrai que les associations sont nombreuses à être actuellement dans une difficulté à trouver des bénévoles. Mobiliser les personnes, susciter des engagements semble être devenue une mission impossible aujourd’hui. Et bien entendu cette fragilisation est renforcée par une double tendance à l’instrumentalisation, des associations,  de la part des institutions, ou par leur abandon.

Nous voyons autour de nous , en difficulté , de grandes organisations, des traditions éducatives en danger URGENT  de ne plus pouvoir exister davantage, faute de pouvoir trouver sur qui compter.

Il est facile face à un tel constat de se décourager et de conclure à la mort prématurée de l’action sociale et politique.  En effet, on ne voit pas de grand mouvement de soutien, de revendication de spersonnes concernées vis à vis de sdécideurs , vis à vis des élus. Pire beaucoup de bénéficiiares des actions associatives et sociales, ne votent même plus (ou ne peuvent pas voter).

Mais, pour autant, ce serait avoir la vue courte, que de conclure que cette absence de mobilisation EXPLICITE,  visible des adhérents, bénéficiaires , signifierait qu’il n’y aurait pas de conséquences à  court, moyen ou long terme.

C’est tout le contraire. Ces espaces en danger, que sont les lieux éducatifs innovants et ouverts à tous,  SONT LES DERNIERS ESPACES auxquels tiennent (et qui retiennent) ceux qui sont en danger non plus de marginalisation, mais de sécession.

Ces personnes ne font peut être pas de bruit, elles ne prennent que peu de place, mais quand elles viennent, elles viennent pour l’essentiel: elles viennent pour elles mêmes. Il n’y aplus de faux semblant, plus de faux fuyant, plus de marché, plus de contrat, plus de contraintes, plu de calcul. Juste des enfants, des adultes, des adolescents qui viennent pour EUX MEMES.

Nous vivons une époque où nous devrions  tout donner au personnage qui nous est assigné, et qui nous dévore. La pauvreté , la précarisation viennent même encore renforcer cette tendance. On ne peut plus se permettre d’agir pour soi même, de faire ce que nous croyons juste.  Nous devons rester dans la course, rester dans le look, l’apparence, tenir une place de plus en plus exigeante, de plus en plus sans rapport avec qui nous sommes vraiment.

Ce que proposent des associations comme la nôtre c’est justement de sortir de cette course absurde; d’agir pour soi, au sens de ROMPRE, rompre avec ce monceau de contraintes, ces assignations.  Nous ne proposons pas à nos adhérents ou contacts de  s’engager au sens où on s’engageait dans les années 60; cela n’ets plus valable aujourd’hui. Il s’agit de plus que cela;  il s’agit de se lier, de se poser, de venir pour soi même, et savoir prendre ce qui est donné.

Parce qu’ils viennent pour eux et parce que c’est difficile, il faut du temps. Parfois deux ans, pour voir et se lier avec les parents des enfants qui nous fréquentent; car il n’ets pas étonnant que ce soient les enfants qui arrivent en premier, puis les ados, puis les adultes… Car venir pour soi, c’est ROMPRE et qu’il est plus facile de rompre aux plus jeunes, qu’aux plus âgés. C’est rompre avec les injonctions de l’utilité et de l’urgence. C’est prendre le risque … de se prendre enfin au sérieux soi même.

Et quand les gens viennent pour eux mêmes, c’ets un don qu’ils font, un don d’eux mêmes. Peu importe s’il est lent, peut importe s’il est rare, car, de ce point de vue là, nos associations, notre association année après année, reçoit toujours plus,  et au dessus de toute espérance.

Permanents , volontaires, stagiaires vous le diront tous. Les enfants , les adultes, les ados, les familles , donnent cent fois plus que ce que l’association apporte, car tous donnent d’eux.

Jamais dans notre association on ne nous avait d’ailleurs tant offert… Stagiaires, bénévoles , partenaires  qui nous proposent presque tous les jours  de nouveaux projets, notre association reçoit, …

Sans parler des nombreux objets, vêtements, matériel et tout ce qu’on nous donne. Sans parler aussi des cadeaux les plus précieux, les cadeaux de soi: les enfants qui réalisent une exposition “d’art des Robinsons de Longjumeau” (pour le Centre Social de Chilly qui nous accueille)

Mais aussi Jean Pierre Bigeault, poète, psychanalyste qui publie, nous offre et dédicace son recueil de poèmes “Nôtre jardin”, en l’honneur et au profit de tous les Robinsons… (Nous ferons une soirée dédicace et de fête à Paris, à l’EFPP, le 2 décembre)

Ceux qui offrent de la musique (Christophe Gaurier nous a composé une véritable symphonie), jouent de la musique (Hacene, joueur de houd) … Sans parler des ados qui préparent la prochaine soirée, etc.

On ne nous a jamais tant donné…

Ce  que propose notre association, c’est précisément ceci: pouvoir enfin agir pour soi, en agissant pour autrui. Cela suppose u préalable de pouvoir retirer le fatras d’injonctions et de normes qui pleuvent sur tous et qui rebondissent en tout sens. Pas étonnant que cela demande de la patience et du temps. Mais toujours, par contre ce travail laisse des traces profondes et produit des effets.

En promouvant une action, collective, coopérative, communautaire,  nous ne marquons aucun attachement ni pour l’action charitable du XIX ème siècle, ni pour l’action “militante” du début du XXème; nous proposons juste d’expérimenter ici et ensemble que c’est en agissant pour tous qu’on se connaît soi même. Il s’agit d’exister, c’est une pédagogie de l’existence.

DIMANCHE

Jardin de l’équerre :

   

Nous avons passé une très bonne journée au jardin. Au programme pluie, pluie, pluie ! Nous en avons profité pour travailler dans la serre, nous avons arrosé les plantes, puis récolté des poivrons, des aubergines, des tomates, des salades, du basilic et de la menthe.  Nous avons aussi nettoyé les plants, les débarrassant de leurs feuilles mortes.  A l’extérieur aussi la récolte a été bonne : pommes, framboises, radis noir, courgette,  rhubarbe… Il y avait tant de choses à cueillir!

SAMEDI

A la villa SAINT MARTIN :

Un après-midi ensoleillé ; on a fait différents ateliers : atelier « dessin » ; atelier « cuisine » ; atelier avec des jeux. Il y avait également un magasin gratuit avec des produits neufs. Les enfants ont profité de cette occasion pour choisir et récupérer de nouveaux jouets.

 

VENDREDI

Au jardin de Chilly :

Aujourd’hui le travail en équipe est de mise. En effet pendant qu’une personne taille un arbuste qui a besoin d’une petite coupe, une autre ramasse les débris végétaux tombés au sol et la dernière se charge de vider la brouette. Le désherbage est également d’actualité. On récolte les framboises, concombres et tomates en binôme et nous    finissons par déguster les fruits de nos efforts respectifs lors du goûter.

A la rocade :

Un va et vient assez impressionnant pour cette première fois en atelier de rue (Emilie). Le petit atelier de cirque à eu un franc succès avec ses assiettes chinoises et ses cerceaux, tandis que d’autres enfants étaient tranquillement installés sur les tapis  autour de différents jeux.

Ah aujourd’hui  3 petites anglaises nous ont rejoins dans nos jeux, on  a pu pratiquer un autre anglais !!! Et enfin l’heure du gouter : jus, noix et gâteau quoi de mieux pour finir cette aprèm !

 

JEUDI

Massy :

Un atelier vraiment très sympa. Du côté adulte, nous étions 5, que des filles. Nous avons commencé notre atelier en réexpliquant aux enfants qu’on était là pour eux, pour leur proposer des jeux, des dessins, des activités périscolaires mais qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas accepter, que c’était leur atelier et qu’on avait besoin d’eux pour y arriver. Iasmina a tout bien traduit et ça a eu son effet.  Chacune d’entre nous a proposé une activité qu’elle encadrait. Au choix : dessins à la pastel, coloriages, écriture, jeux de société, livres d’images et tout ça dans le calme ! Les moments d’échanges ont explosé. Les enfants et nous en ont vraiment bien profité. A refaire, encore et encore !!!!

Jardin :

Quelle chance aujourd’hui: pas de pluie !!! Un peu de désherbage, un peu d’eau pour la serre et c’est parti pour la cueillette.  Des noix à gogo, quelques tiges de rhubarbe, des pommes par kilos et un peu d’escalade par un des jardiniers qui a décidé de revêtir l’habit de Spiderman  le temps d’amasser quelques petites poires.

C’est l’heure du marché, après que chacun se soit pris quelques victuailles nous partons en direction du skate park  pour une petite distribution de nos récoltes. Humm tarte, compote, crumble  aux pommes, il y en a qui vont bien manger se soir !!!

 Skate park :

Malgré une faible pluie, beaucoup d’enfants nous on rejoint pour jouer en sortant de l’école. Mini voitures et jeux en bois pour les petits, cartes et puzzles  pour les plus grands, le tout dans une très bonne ambiance.  Les responsables du goûter ont distribué pour tous des madeleines et des fruits secs. Un gouter bienvenu, car le jeu ça creuse !

MERCREDI

Moulin Gallant :

Aujourd’hui, Emilie a découvert nos Rrom’binsons de Moulin Gallant. Petits et grands sont venus nous retrouver petit à petit. Les coloriages, le jeu en bois, et la corde à sauter en fin d’atelier. Depuis peu, nous avons mis en place, comme au quartier, la distribution du goûter par les enfants, et nos petits Rroms étaient fiers de porter leur collier de responsable.

Jardin de l’équerre :

Un groupe de petits jardiniers part à pied au terrain de l’équerre. Au programme, la récolte de nombreuses pommes et framboises dont certaines seront partagées durant le goûter. Les plantes situées sous la serre ont besoin d’eau pour s’épanouir, alors, tous les Robinsons,  munis de leurs arrosoirs,  leur viennent en aide.

« Tout est bon qui nous mettra en marche. Il le faut pour le total bénéfice des enfants du peuple.

– Mais comment pourrais-je être en paix avec moi si je n’ai pas offert avec générosité et non pas épisodiquement, petitement, une fois de temps en temps, les moyensd’accéder aux langages plastiques et la possibilité de les dominer ? » Paul le Bohec ( 1922- 2009), compagnon de Freinet


Entre errance et enfermement, l’itinérance

  Nous travaillons dehors, tout le monde le sait.  Nous avons de la peine à être dedans, tout le monde le sait. On nous refuse l’accès de certain locaux publics, on ne nous laisse pas entrer dans le centre social de notre ville . Nous n’avons pas de locaux, nous ne sommes ni résidentialisés, ni […]

 

Nous travaillons dehors, tout le monde le sait.  Nous avons de la peine à être dedans, tout le monde le sait. On nous refuse l’accès de certain locaux publics, on ne nous laisse pas entrer dans le centre social de notre ville .

Nous n’avons pas de locaux, nous ne sommes ni résidentialisés, ni enfermés.

Nous travaillons pourtant localement, tout le monde le sait: nous cultivons la terre, sommes attachés au quartier et aux gens. Nous travaillons l’espace, nous le voulons accueillant, vivant, productif.

Nous nous attachons à habiter, à occuper, à faire vivre les espaces publics. Nous incitons les gens à sortir de chez eux.

Nous luttons contre la solitude, l’autoenfermement, l’autoaliénation (autoexclusion), comme la décrit Furtos.

Comment comprendre une telle contradiction: ce travail local sans local?

Et comment comprendre notre propre condition familiale et urbaine? Sommes nous tous en train de devenir des sédentaires, enfermés, sans travail, sans vie sociale? Ou sommes nous en train de devenir des nomades, sans attaches, sans racines, avec notre téléphone portable et notre Facebook pour seuls bagage?

Ou bien les deux à la fois? C’est cette contradiction qu’un philosophe et sociologue polonais peut nous aider à comprendre.

Georges Hubert de Radkowski (1924- 1987; Anthropologie de l’habiter)  affirmait que depuis les années 60,  notre société se dirige vers les modes d’organisation et de contrôle des relations plutôt que de l’espace. “L’homo urbanus”vit désormais dans un espace non localisé qu’il ne peut plus habiter. C’est un espace sans lieux (uniformisation), ni bornes. Il n’habite plus, il circule, il n’est plus habitant, il est abonné“.

C’est peut être pour cela que nos institutions maltraitent tant les Rroms, les clandestins ceux qui se déplacent vraiment, ceux qui veulent vraiment venir habiter et encense les.. voyageurs  et les touristes planétaires.

Pour notre part, nous travaillons vers le bas, vers les racines. Nous sommes dehors pour habiter, nous sommes dehors pour faire milieu.

Nous ne voudrions être enfermés, ni dedans, ni dehors, c’est pourquoi, entre errance et résidence, nous choisissons, l’itinérance.

Sont itinérants, c’est à dire réguliers , implantés et mobiles nos ateliers de rue, de jardinage, nos soirées conviviales, nos amis, les permanents, les adhérents.

Et c’est ainsi que le groupe “Mission Sisteron” des ados est revenu cette semaine de son itinérance avec plein d’expériences à partager; c’est ainsi que nos ateliers de sortie d’école vont reprendre dès cette semaine.

Et c’est ainsi que tous nos ateliers , toutes nos récoltes se déplacent (avec ou sans les camions) à travers tout le quartier, chez nos “correspondants”, au château des Robinsons, ou à pied aux terrains.

Dimanche jardin :

 

Un dimanche sous la pluie, mais aussi un dimanche ensoleillé.  Barbecue à la sauvette, Repas sur le pouce (à vrai dire on y est resté un bon moment)  et nous voila au boulot. Pendant que certains arrosent, d’autre s’occupent des mauvaises herbes et hop la cueillette. Une récolte bien fructueuse  et des paniers bien garnis : qu’elles sont belles nos courgettes, pommes de terre (et oui il y en avait encore !!!) framboises, salades et autres.

Samedi VSM :

 

Aujourd’hui, un atelier très dense sous un temps radieux. Au programme, de la cuisine avec des délicieux muffins aux framboises du jardin. On peint sur les tapis de jolis dessins. Un peu plus loin, sur une table on confectionne ses propres bijoux.

 

 

Vendredi

Jardin de Chilly :

L’été refait surface en ce début Septembre. C’est sous un soleil généreux que l’équipe de robinsons jardiniers s’attaque à l’entretien du jardin de Chilly. Au programme, encore et toujours du désherbage qui doit être fait de manière régulière, de l’arrosage, de la cueillette. Nous profitons de l’ombre pour prendre des pauses afin de  bien s’hydrater.

Atelier de rue à la rocade :

En ce moment, la mode des ateliers est à la peinture à l’eau ! Beaucoup d’enfants sont présents car la rentrée c’est lundi et ils  comptent bien profiter  de leurs derniers jours de vacances. On joue sur les tapis, on discute, on rigole, on se dispute. Mais tout fini par s’arranger et on prend le gouter tous ensemble.

 

Jeudi

Massy :

Un plus petit groupe aujourd’hui, mais toujours beaucoup d’agitation. De bons petits moments malgré tout autour de livres d’images et de coloriages. Et pour finir et dépenser ce trop plein d’énergie, on saute à la corde : un, deux, trois, hop !

Croix Breton :

Pour ce dernier atelier avant la rentrée, on est sorti entre filles pour aller voir nos copains d’en face. Moi et mes 3 louloutes, on a papoté, lu, joué et rigolé. Oh oui, qu’est-ce qu’on a ri à lancer le frisbee n’importe comment ! Et puis, on a fait semblant de dormir aussi !

Jardin de l’équerre :

Les générations se mélangent en cette belle après-midi. Certains peignent quelques planches sur la thématique du jardin en s’aidant du paysage qui les entoure. Les jardiniers quand à eux égalisent une parcelle et y sèment laitues, mâche et épinards. Un peu de désherbage par ci par là et nous terminons l’atelier par une cueillette commune de nombreuses pommes, framboises ainsi que quelques courgettes, aubergines et poivrons.

Mercredi

Jardin de Saulx:

Une belle motivation aujourd’hui pour jardiner mais aussi pour dessiner autour de la thématique de notre jardin. C’est avec un petit groupe de 9 robinsons que nous partons à pied au jardin. Arrivés sur place, il est temps de se mettre au boulot ! Certains arrosent les plantations, sèment des navets, cueillent des pommes, des framboises et de la rhubarbe. Et d’autres s’adonnent au plaisir de la peinture à l’eau.

Moulin Galant :

Aujourd’hui, nous  avons fait de la peinture à l’eau car c’est rigolo et c’est bien plus facile que la peinture à l’huile ! On a découvert de petits livres avec une histoire de lion avec des parties à toucher : ses oreilles, sa queue, ses dents.

 

Extrait du discours de Christian Rousseau, president de l’ICEM, a l’ouverture du congres Freinet :

“Faire de la pédagogie Freinet c’est déjà, et parfois sans le savoir, se trouver en résistance contre un système qui compte, qui classe, qui trie, qui oppose et qui exclut.

Mais ce qui est formidable aussi  avec la pédagogie Freinet, c’est qu’elle nous conduit à faire l’expérience du monde. C’est-à-dire qu’elle élargit notre champ de compréhension du monde bien au-delà du fonctionnement de notre classe ou de notre école. Elle transforme notre regard et par delà notre comportement. Elle active, elle stimule des désirs de liberté, d’égalité, de fraternité, de respect, mais aussi elle nous amène à ressentir avec plus d’acuité l’injustice, l’indignation, la révolte et nous conduit à résister à l’autorité et l’arbitraire.

Le monde est de plus en plus désenchanté. C’est pourquoi il nous faut enchanter nos actions : il faut dire, témoigner, partager le bonheur qu’il y a à faire de la pédagogie Freinet. Ici et maintenant”