Problèmes de positions et problèmes de relations

Une des tendances actuelles des administrations, institutions, établissements est de transformer les problèmes rencontrés avec les individus, comme avec les familles, les groupes, voire les communautés, en problèmes de relations.

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Relations contre positions

Cette tendance à qualifier et justifier toute rupture de service, tout refus de prise en compte, toute exclusion, au nom de problèmes relationnels rend de nombreux services et résout de nombreuses contradiction.

En effet, procéder ainsi permet:

1- de donner une image décontextualisée des situations conflictuelles; il n’y a plus d’historique, plus de temporalité. Il n’y a plus qu’un temps étal : celui où on ne s’entend pas. Celui-ci n’a ni début, ni fin, ni causalité, ni contexte. Cette rupture dans le fil historique concourt à rendre la problématique absurde, incompréhensible et conforte la mise en cause personnelle, tout y privant l’acteur social de toute prise possible.

2- Cette manière d’agir participe d’un mouvement bien plus large qui vise à l’individualisation de tout traitement, de toute relation. C’est un peu comme s’il n’y avait plus de droit commun, ou de droit général. Tout serait dorénavant soumis à bonne relation.  Individualiser des problèmes qui se massifient , cela permet d’éviter toute prise de conscience de nature sociale ou politique. On ne peut plus comprendre les grands contextes et les mouvements. Tout apparaît comme une somme d’histoires personnelles déliées les unes des autres. Chacun devient ainsi responsable de sa propre problématique et donc aussi de tous les avatars qui en découlent. La relation sert alors à valider et acter une série de jugements, d’aprioris et de limites qui étaient déjà inscrits à l’origine de celle-ci.

3- « de psychologiser » ce qui est sociologique. Les rapports institutionnels ne sont plus vus que comme des sommes de relations personnelles. Tout serait expliqué par les caractéristiques de la personne elle même sans que bien entendu on se pose la question de leur génèse , de leur répétition,  ou de leur prise en compte. Dès lors face à des dysfonctionnements institutionnels flagrants, il ne reste plus qu’à faire appel à des raccourcis  psychologisants ( Psychanalyse de Prisunic), ou de considérations pseudo philosophiques sur les égos, ou la supposée nature humaine… On n’est plus à un stéréotype près.

4- De s’éloigner de toute notion de Droit et de dériver lentement vers le règne inquiétant du dogme du mérite . Ceux qui devraient être comptables et responsables des droits publics, des libertés, de l’équité en matière de traitement de la part des institutions, se laissent petit-à-petit gagner par l’acceptation de l’idée qu’au fond, tout ne serait qu’une question de mérite. Les défauts de droits vis-à-vis de groupes, familles, individus jugés non méritants ne seraient qu’à moitié graves, qu’à moitié condamnables, qu’à moitié répréhensibles.  C’est la morale paresseuse et impuissante du 50/ 50 (de responsabilité) . On ne fait plus de différence entre celui qui devrait (être garant, juste, équitable) et celui qui pourrait (être plus efficace , plus compétent mais qui est un ayant droit). Cela signifie bien entendu qu’on ne sait plus faire de différence entre les positions des uns et des autres . Et on pourrait même postuler qu’il s’agirait là d’une règle que l’on pourrait énoncer ainsi

« Les problèmes de position, révélés par les manquements et dysfonctionnements des institutions et collectivités, sont occultés par l’invocation de problèmes de relations. »

5- Egarement au niveau de l’action

La focalisation sur la relation égare également l’acteur sur le plan stratégique. Ainsi nous sommes constamment portés à analyser les difficultés internes et externes de nos équipes en termes de communication. Nous croyons toujours qu’il faudrait communiquer davantage, mieux. Nous n’imaginons des solutions qu’en termes de médiations ou d’intermédiations. Mais ceci ne résout pas les problèmes; le plus souvent d’ailleurs, ça les empire. Car les problèmes rencontrés ne sont pas des problèmes de relations ou de communications, mais de position et d’organisation.

Le remède c’est l’organisation, pas la médiation qui n’est qu’un pis aller qui aboutit à lisser, dépolitiser, circonstancier et à rendre illisbles la vraie nature des difficultés.

Positions contre transitions nécessaires

Face à la nécessité de changer les pratiques les plus élémentaires ou à l’impuissance à soutenir une action innovante (ce qui supposerait de prendre des risques et de s’engager , et reviendrait à prendre conscience de positions insupportables de soumission et d’iniquité, en particulier) , il est évidemment plus facile de tout transformer en affaires de « relations » ou de « personnes ». Il y aurait ainsi les structures et les partenaires reconnus (ceux qui ne remettent rien en cause), et ceux qui ne le seraient pas.

Aux uns les moyens, les soutiens, aux autres les reproches … de ne pas avoir assez de moyens et de ne pas être assez soutenus.

L’incapacité pour les structures, les équipes, les professionnels, à aller au delà des considérations de relations, révèle en réalité l’impuissance de ces acteurs à être eux mêmes soutenants, c’est à dire à faire oeuvre d’engagement et d’endurance.

Il existe des relations difficiles, parfois épuisantes; mais il existe sans doute tout autant des positions impossibles, car remplies de doubles contraintes : entre vouloir faire mais sans que rien ne change; inciter à l’initiative tout en soutenant les mêmes; invoquer la participation et l’empowerment et tout règlementer, exiger l’autonomie mais la définir comme étant la soumission à un contrat ….

Faire face à ce faisceau de doubles entraves, ne peut passer que par la mise en cause des positions admises, et d’abord par la prise de conscience des acteurs sur ce qui se joue et ce qui agit au delà des anecdotes et circonstances.

Il faut comprendre, qu’en tant qu’acteur social, tant qu’on se contentera des pratiques d’accompagnement , voire de l’accueil ou de l’écoute, on ne changera rien à tout ce qui est de l’ordre du dur, de la structure ,  ni « des positions ».

Vouloir transformer les choses et à commencer par les rapports (avec les institutions, les collectivités notamment) par définition s’oppose aux cadres dans lesquels nous nous enfermons souvent (ou bien où nous sommes enfermés)

Et pourtant il ne peut y avoir ni changement, ni évolution, sans penser hors du cadre et apprendre à bouger les positions.

Relations, positions, transitions

Ainsi , nous en arrivons au véritable problème: celui de la transition. Cette transition entre les pratiques et postures issues des années 70 et celles à créer, aujourd’hui.

C’est toute une culture de la transition qu’il faut développer, qui met en cause les positions rigides et qui nous pousse à adopter un autre regard sur les relations qui en découlent.

 

Dimanche 5 juillet

au jardin

C’est sous un vent plus frais que ce matin, nous avons rejoint des familles pour partir ensemble, partager une belle journée au jardin.

Nous nous sommes retrouvés pour faire les courses afin de préparer un barbecue pour le midi ! Avec ce beau temps le menu a vite été décidé : poulet au barbecue, salade de tomate, melon et pastèques mmmmmmmh !

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Lorsque nous sommes arrivés au jardin, nous étions tous étonnés de voir à quelle vitesse tout avait poussé. Les haricots ont beaucoup grimpé sur leurs tuteurs, les tomates aussi et les courgettes sont maintenant bien grandes ! Les enfants se penchent un peu et s’aperçoivent qu’il y en a vraiment beaucoup ! Mais avant de cueillir toutes ces courgettes, il est temps pour nous de préparer le repas. Pour ça, une équipe s’est occupé de ramasser du bois pour le barbecue, pendant que les enfants ont préparé la salade.

Nous nous mettons alors tous au travail et il y a du désherbage en vue ! Nous commençons par désherber les haricots et les poivrons puis ensuite nous nous attaquons aux tomates. Chacun à sa façon, à la main ou avec des outils, s’atèle à arracher les mauvaises herbes. Nous étions nombreux et avons fait un très bon travail d’équipe !

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Après avoir dégusté un bon repas, les enfants jouent un peu dans le jardin pendant que les plus grands finissent le travail commencé.

C’est maintenant le moment de ramasser les courgettes et il y avait du travail pour tout le monde ! Un peu comme une chasse au trésor, nous soulevions les feuilles des plants pour découvrir toujours plus de courgettes ! Cela a  amusé aussi bien les petits que les grands !

100 kg pour une première récolte Qui dit mieux?

Nous avons aussi ramassé quelques piments et des herbes aromatiques.

Nous nous relayons alors pour remonter des seaux d’eau du puits et les parents comme les enfants se mettent à arroser les plantes qui en ont le plus besoin. Quelques gouttes de pluies  tombent et nous espérons que cela dure un peu pour arroser le jardin !

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Il est temps de prendre le goûter avant de se quitter. Nous partageons le bon gâteau de Laurence et repartons les bras, et la brouette chargés de courgettes !

A bientôt !

Samedi 4 juillet
au Village Alternatiba aux Ulis
Notre association a participé au forum associatif du collectif Alternatiba, qui s’est formé autour de la certitude qu’il est possible de vivre autrement, en respectant la Nature et l’Humain, et sans modifier le climat !
Nous étions dans le quartier « Culture et Éducation » et partagions notre stand avec « Questions de Classe », qui produit des revues sur les modes d’éducation émancipatrice. Avec Magali, nous avons exposé les dessins et phrases recueillis auprès des enfants et des adultes du quartier sur : « si tu pouvais changer le monde, quel est la première chose que tu changerais ? », « Quel serait ton monde imaginaire ? »
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Nous avons également exposé notre petite tapisserie, réalisée dans le cadre du projet du contre sommet climatique de novembre. Elle représente une partie de la grande tapisserie que nous tissons actuellement sur « la 5ème saison ».
Nous avons aussi installé un tapis avec des gros légos et des livres pour montrer un échantillon de nos ateliers et de notre vision de l’éducation.
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Nous avons rencontré Julie et sa famille, réfugiés ukrainiens, qui ont fuis la guerre et sont en hôtel social depuis 3 mois. Ils souffrent de solitude et d’ennui en attendant de pouvoir travailler et aller à l’école. Alors je leur ai proposé de venir nous voir. Ils devraient venir au jardin ce dimanche !

Villa Saint-Martin

C’est parti pour les ateliers à la Villa Saint Martin, encore sous un soleil éclatant !

Nous arrivons Iasmina, Yannick et moi, Mathilde et aujourd’hui nous avons prévu des jeux avec de l’eau. Au dernier conseil de quartier les Robinsons avaient discuté de faire une grande bataille d’eau ensemble !

Alors nous avons apporté des bidons d’eau et du matériel et les enfants ont ramené de l’eau. Nous avons commencé par faire des jeux avec les plus petits: des constructions dans l’eau, des legos, des puzzles et aussi des livres que Yannick a apportés.

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Et puis le grand jeu a commencé ! Nous avons organisé une balle aux prisonniers mais à la place de balles nous avons joué avec des petits morceaux d’éponge trempés dans l’eau. Nous avons fait deux équipes avec les enfants et hop c’est parti !

Tout le monde a bien participé et respecté les règles du jeux et nous nous sommes bien amusé ! On commençait alors a être un peu mouillé.

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Après une super parti de ce jeu, nous avons fait une grande bataille d’eau. Beaucoup d’enfants sont venu participer et nous avons fini tout trempés ! C’était très agréable avec cette chaleur.

C’était vraiment génial, avec les enfants on se coursait partout sur le terrain et on a beaucoup ri. A la fin du jeu, Rachida, une maman, et les enfants ont coursé Iasmina qui a fini toute mouillée !

C’est maintenant le temps de ranger les jeux tous ensemble et puis le conseil de quartier est ouvert. Les enfants ont parlé des jeux d’aujourd’hui qu’ils ont beaucoup appréciés. Ils ont fait plein de propositions pour préparer l’atelier de la semaine prochaine: de la cuisine, un atelier réparation de vélo avec les familles, un parcours pour remplir des bouteilles d’eau sans en faire tomber une gouttes… Les enfants ont écrit toutes leurs idées dans le cahier du conseil de quartier et la semaine prochaine nous préparerons ensemble ces ateliers.

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Cette journée était super et on pouvait voir de grands sourire sur les visages de nos Robinsons.

Après des « au revoir » et « à la semaine prochaine » pleins de bisous, nous sommes repartis.

Bidonville de Champlan

Nous arrivons sur le camp sous la chaleur ! Nous commençons par aller prendre des nouvelles sur le camp voisin puis nous installons les ateliers. Laura propose une activité de reproduction d’animaux en pâte à sel. Les enfants commencent à préparer la pâte, puis ils se mettent à la création.Ce n’est pas toujours facile d’obtenir le résultat que l’on souhaite.

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A côté, nous mettons en place un atelier de jeux de construction, nous essayons de faire des maisons et des grandes tours en kapla.

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Nous finissons l’après-midi autour d’un bon goûter.

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Vendredi 3 juillet

La Rocade

C’est encore une journée très chaude qui nous attend. Nous mettons en place les ateliers et nous attendons que les enfants arrivent.

Nous commençons par faire des jeux de société :croque-carotte, hally gally, jeu de mémo, de questions de culture générale.

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Benjamin et Mathilde mettent en place une activité cirque : assiettes chinoises et slac-line.

Aline a continué son activité d’écriture et de dessin sur des thématiques adaptées à chacun : « si je changeais le monde qu’elle est la première chose que je changerais ? » pour les plus grands et « dessine ton monde imaginaire » pour les plus jeunes. C’est pour le projet « autre climat » et aussi pour décorer le stand qui sera mis en place au forum alternatiba.

Nous terminons l’après-midi par un goûter.

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Jeudi 2 juillet

Skate Park

Sous la chaleur écrasante, Iasmina, Aline et moi installons les ateliers pour les enfants. Aujourd’hui Aline continue le « porteur de parole » avec le thème:  » si je pouvais changer le monde, quelle est la première chose que je changerais ? ». Cela a bien interessé les enfants ! Ils écrivaient ce qu’ils changeraient dans le monde avec des craies de plein de couleurs.

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Iasmina était avec les plus petits qui jouaient a la dinette et aux jeux de société. Les enfants avaient très envie de faire des jeux de société !

Avec plusieurs enfants, nous avons fait des parties de Monopoly, de « tic, tac, boom » et c’est un jeux un peu difficile il faut connaître plein de mots !

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Et puis on a terminé l’après-midi par une partie de mikado entre filles, Sarah est très forte a ce jeu !

C’est maintenant l’heure du gouter, il n’y a plus beaucoup d’enfants mais nous partagons de bonnes tartines de pain frais. Et puis on se dit « au revoir » et « à la semaine prochaine » !

A partir de la semaine prochaine on fera un grand atelier, parce que, comme c’est les vacances nous arriverons 1h plus tôt pour partager de bon moments !

Camp de Ballainvilliers

Aujourd’hui, nous commençons par déposer Franck et Eric au jardin, puis nous partons direction le camp de Ballainvilliers. Nous proposons des activités calmes vu qu’il fait grand chaud ! Nous commençons donc par une activité peinture pendant laquelle nous réalisons une jolie fresque. Les enfants s’en donne à coeur joie, il est vrai que c’est amusant de mettre ses pieds et ses mains dans la peinture.

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Nous enchaînons sur un atelier dessin écriture, les enfants collent dans leur cahier les travaux qu’ils ont réalisés. Puis nous terminons l’après-midi sur un jeu de mains.

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Viens l’heure du goûter, que nous savourons avec grand plaisir ; puis nous repartons direction le jardin pour récupérer Eric et Franck, qui ont arrosé les légumes !

Très bon après-midi sous le signe de la chaleur !

Mercredi 1er Juillet

Wissous

La chaleur nous casse en deux. Lorsqu’on arrive sur le camp, nous trouvons non loin du portail des enfants tous nus. En contrebas de la grille, il y un tout petit ruisseau asséché, mais allez savoir comment, il y a un peu d’eau boueuse. Un Monsieur patauge dedans et arrose les enfants. Nous rentrons sur le camp et nous installons à l’ombre sur nos 2 grands tapis. Pas de table aujourd’hui mais un atelier, assis sur le sol comme à la bonne époque !

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Nous avons apporté une grosse caisse de gros legos colorés qui est bien vite vidée sur le sol pour laisser place à des constructions artistiques. Un bébé nous rejoint sur le tapis, elle s’appelle Isabela, et comme deux autres petits, elle est toute nue. Elle découvre le poisson et la vache et pour être bien sûre de ce que c’est, elle les porte à la bouche. Une partie de « croque carotte » s’organise avec les plus grands, et Ahmed ne lâche plus le puzzle « 1,2,3 » pour apprendre à compter.

De toute façon, depuis qu’il va à l’école, Ahmed s’intéresse à tout. Il regarde la planche avec les souris et cherche à y associer les pièces de puzzle où sont représentées les mêmes quantités : il y a 9 souris, 9 doigts et 9 fromages. Aujourd’hui, pas de jeu qui bouge, nous restons tous ensemble sur les tapis jusqu’au bout du goûter.

 

Auteur/autrice : Hugues Bazin

Chercheur indépendant en sciences sociales,

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