Le Social qui travaille (suite):
Pour un observateur externe, les situations s que nous créons en pédagogie sociale n’ont rien de faciles. Il faut tout un dispositif pour les faire naître: présence affirmée, soutenue, communication permanente , mise en place d’outils et d’ateliers et surtout du temps, beaucoup de temps.
A côté de cela il existe bien d’autres lieux et d’autres liens, dans différents milieux où les liens sociaux semblent couler de source, naître et s’entretenir spontanément. Tout semble évident ou facile: les usagers viennent d’eux mêmes dans les institutions qui leur sont destinées et ils y font même souvent la queue. Ce qui a pignon sur rue, ce qui est institué , attire du monde et de la visite.
Les moindres structures ont leurs habitués, parfois nombreux qui vont , viennent et reviennent sans arrêt. Personne n’y fait rien de spécial et les liens sociaux s’autolimentent.
Dans certains institutions, d’ailleurs, on a tendance a croire que tout cela ‘le vaut bien »; que faire « du social » , ce serait cela: discuter avec les gens qui viennent d’eux mêmes; les accueillir reviendrait à juste les occuper. Il n’y aurait nulle motivation particulière, nul désir de transformation ou de changement nécessaire, en quoi que ce soit.
On se contenterait de favoriser des lieux où on s’exprime, où on se présente, où on se raconte . On est dans l’émerveillement de l’existant ou la description de ce qui est, comme un observateur extérieur, sans pouvoir et sans responsabilité.
Ce qui laisse croire aux professionnels qu’il s’agirait là de travail éducatif et social, c’est seulement le cadre dans lequel ces liens s’entretiennent. On est au travail, et c’est donc du travail.
On confond toujours travail et situation de contrainte, ou d’effort; un peu comme si le jardinage, qui est un travail, consistait à creuser des trous et jeter des graines. Il n’en sortirait rien. L « vérité » sur le travail, en jardinage, c’est autre chose: ce sont les fruits et les légumes. C’est pareil dans le Social: ce qui fait le travail, ce n’est pas le cadre, ce n’est pas le geste, pas le poste, c n’est pas le statut: ce sont aussi les fruits.
De même avec le travail avec les liens sociaux ». Le problème c’est que « les liens trop évidents » ne conduisent qu’à eux mêmes; ils se reproduisent, s’entretiennent et s’autovalident. Il n’ya pas de fruits.
Si on en reste à ce stade, alors c’est sûr , il n’y aura nulle remise en cause des séparations sociales, nulle transformation de l’ordre de choses, des partitions entre les groupes, des exclusions invisibles.
Le lien social est le degré zéro de la relation éducative et sociale ; pour aller plus loin, il faut de l’obstacle, du problème, de la conscience et cela , bien entendu est un peu plus compliqué.
La même chose existe dans le domaine des apprentissages; combien a t il fallu de siècles aux écoles, aux enseignants et à la pédagogie majoritaire pour comprendre (l’a t elle compris d’ailleurs?) que l’information n’est pas de l’enseignement, et qu’elle est le niveau zéro de l’apprentissage?
Quand je déverse une information, même scientifique , rien ne me garantit en effet qu’elle sera source d’apprentissage pour autrui. L’apprentissage suppose également la difficulté, l’obstacle, la mise en cause et la reconstruction de ce que l’on croyait savoir.
En Pédagogie sociale, nous mettons en oeuvre des relations improbables, entre des personnes qui ne pourraient pas naturellement se rencontrer et qui, pourtant, partagent les mêmes territoires et souvent les mêmes oppressions (exemple les habitants des quartiers et les Rroms). Cela remet en cause des ordres et des lignes invisibles , des partitions entre les milieux , les groupes et le statuts.
L’objet de la relation sociale, en Pédagogie Sociale, n’est pas d’entretenir les liens sociaux, de se contenter de relier les gens entre eux, comme on s’en donne souvent l’objectif, par exemple en politique de la Ville: mais de travailler à quelque chose de bien plus fort, la question de l’identité.
Il n’y a pas de relation sociale qui produise du changement sans qu’elle touche, un moment ou un autre, à l’identité des gens.
Nous ne travaillons pas le lien social, mais l’identité sociale; c’est à dire que nous la mettons en cause et au travail.
Il est là notre critère; elle est là notre boussole. Dans notre travail de rue, de pied d’immeubles, de caravanes, ou même (s’il le faut )en structure, nous ne mesurons pas l’effet de notre travail au nombre de personnes qui « usent le service », qui adhèrent et même pas au nombre de ceux qui s’impliquent et soutiennent la structure.
Ces critères classiques, en effet, si nous les validons ne sont que trompeurs; ils ne disent rien de l’effet réel de notre travail. Nous ignorons à ce moment là que nous validons sans même le savoir la reproduction sociale.
Non, notre critère est tout autre; nous pouvons mesurer la valeur de notre travail à la fréquence et l’importance des questions d’identité dan tout ce que nous faisons.
Les conversations autour de nos ateliers, de nos lieux de production et de travail portent elles sur l’identité personnelle, collective , dans les dimensions culturelles, personnelles et sociales? Si tel est le cas, nous faisons de la pédagogie sociale:
il y aura alors du travail, de la récolte et des fruits.
Dimanche: le Jardin ignore la rentrée et les déménagements
Et il fallait du courage également pour braver la pluie. Nos enfants et adultes adhérents n’en ont pas manqué et notre groupe s’est lancé comme d’habitude dans des récoltes prodigieuses, et le désherbage des fraisiers
(après un déjeuner sous la serre )
JEUDI
SKATE PARK 10-09-2015
Iasmina, Leila et moi (Mathilde) sommes allées, sous un beau soleil, au Skate Park. Nous installons un coin pour les plus petits avec au programme : dînette et jeux d’éveil , un coin jeux de société ( les enfants adorent!) et un coin livres et dessin un peu plus calme.
On peut voir les plus petits et Leila qui joue avec la dînette, ils imaginent un grand jardin dans lequel pousserait… des gâteaux !
Pendants ce temps, beaucoup de Robinsons participent a des jeux de société avec Iasmina. Ils commencent par le jeux des senteurs :
– « Sniff, ça sent le chocolat ! »
- « Moi je trouve que ça sent le café !» et ainsi de suite.
Après ça, c’est le moment du jeux des petites souris et bien sur du mikado !
Et puis, dans notre coin au calme, nous dessinons des soleils, des sirènes, des personnages, nous écrivons nos prénom pour se présenter et surtout nous lisons ! Nous inventons des histoires en regardant les images des livres et nous lisons « La remplaçante » toute crochu et l’indémodable « belle aux bois dormant ».
Maintenant nous rangeons ensemble le matériel et nous asseyons en rond pour partager le goûter. Le menu du jour : sirops, jus de bissap (préparer par les mamans ce weekend) et du pain frais au chocolat, Hummm !
JEUDI JARDIN
Enore une nouvelle journée de jardinage commence aujourd’hui sous le bleu ciel de Saulx-les-Chartreux, avec les enfants de Ballainvilliers et Sebastian et Madalin.
Quand on arrive au jardin nous partageons les tâches pour l’après-midi entre nous et les enfants qui commence a cueillir les pommes qui sont tombé des arbres et aussi dans les arbres.
C’est le tour de Sebastian de faire du débroussaillage dans le jardin et Nicolae et les enfants font une séance de ramassage des pommes, des tomates , des poivrons et avec l’occasion . L’apprentissage des enfants marche bien car ils sont très demandeurs et ils s’y connaissent un peu car en Roumanie l’agriculture a la campagne c’est pas une nouveauté pour eux.
Plus tard dans l’après-midi on prends un petit pause et les enfants vont joué et faire de la balançoire, puis on reprends tous en arrosant les choux, les salades, sous la serre les poivrons car dehors il fait chaud et nos plants ont soif.
Mais malheureusement ou heureusement c’est l’heure du gôuter et ensuite l’heure de départ vers nos locaux et les enfants sont de-t- en plus heureux car ils vont ammener des pommes a la maison.
Jeudi: BALLAINVILLIERS
En cette journée ensoleillée, nous voici parties, Laura et moi (Marie) pour le camps de Ballainvilliers. En prévision, un atelier cuisine et des jeux pour les plus petits.
Avec la tonne de pommes qu’il nous reste du jardin, nous avons prévu de faire des beignets aux pommes.
Éplucher, couper, ce n’est pas si facile pour tous, certains ont besoin d’aide, c’est avec plaisir que nous le faisons. Certains préparent les pommes avec moi et d’autres la pâte avec Laura.
Une fois tout cela terminé, nous mettons les pommes à cuire pour la compote et faisons un jeu, même plusieurs avec les enfants tous très motivés !
Une ronde pour se présenter… Ce n’est pas simple de retenir tous ces prénoms ! Puis le jeu du facteur qu’ils adorent ! Ils chantent très bien en français « le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais… Lundiii, Mardiiiii… ».
Ce jeu nous permet de nous rassembler et de se concentrer un peu après l’effervescence de la cuisine. Tout ce temps, les enfants se rapprochent de moi et me sollicitent pour jouer avec eux en me tendant la main.
C’est l’heure du goûter, les enfants ainsi que les familles se régalent, et nous aussi !
Nous voilà parées pour le départ, en attendant le camion et le chargement avec Nicolae et Sebastian !
MERCREDI
Bel Air:
Nous, Iasmina, Anna et Leïla (stagiaire) sommes arrivées sur l’atelier sous un beau soleil! Nous avons mis en place le puissance 4, le jeux d’échec géant, le mikado, les kaplas, le uno et quelques jeux de sociétés.
Les jeunes ont commencé à arriver et nous avons fait plusieurs parties de Uno! Timéo et Amine était très fort!
Pendant ce temps d’autres enfants se sont mis au puissance 4. Puis nous avons fait de grandes tours avec les kaplas! Elles étaient très belles!!!
Nous avons terminé cet après-midi fort sympathique par un bon petit goûter!!
JARDIN MERCREDI
WISSOUS
Wissous, 9 septembre 2015
Aujourd’hui direction Wissous pour Laura, Mathilde et moi (Marie). Le soleil est avec nous et les enfants aussi ! Très excités de commencer les jeux, d’être avec nous.
Moi, j’ai commencé par jouer au billard avec les garçons (Salvadore, les deux Gabi) pour une bonne partie…de rigolade ! Les garçons m’apprennent et rient de ma maladresse même si j’ai fait quelques bons coups ! Après, nous décidons de rejoindre les autres non loin de là, qui sont en train de faire une course en sac poubelle. Le premier arrivé a gagné bien évidemment.
Puis, c’est autour d’une ronde chantante que nous nous regroupons, avant de commencer un jeu de balle. Les enfants étant particulièrement distraits aujourd’hui, nous passons rapidement à une activité plus tranquille. Dessins, coloriages et décor de leurs nouveaux cahiers.
C’est maintenant le temps du goûter, pommes du jardin des Robinsons et tartines au nutella : hmmm quel régal !
Les enfants nous aident à ranger, et nous accompagnent jusqu’au camion, un bon après midi passé avec eux.
Atelier « image de soi »
C’est un atelier irrégulier , un atelier de beauté, d’expérience positive, de soin et de « CARE » au sens vrai du terme.
Nous avons envie pour certains nos adhérents de leur proposer un travail sur leur image . Mais c’est un atelier partagé , où la pédagogue se mouille aussi. Un atelier où il s’agit de devenir plus fort en recevant des soins; un atelier où le corps se construit de la parole et de l’implication de l’autre.