Valeurs essentielles de la République: Libertude

Alors que les pouvoirs publics et les institutions n’ont de cesse de se demander comment « restaurer » les « Valeurs essentielles de la République », pour les valeurs engagés sur les terrains de toutes les fractures (sociales, éducatives, générationnelle, institutionnelle, politique, économique), ce qui nous interroge est plutôt ceci:

Comment peut-on en arriver à vouloir faire taire des enfants et des jeunes au nom du droit à l’expression ? Comment peut on rendre compte du niveau inouï d’exclusion, de sanctions et de rappels à l’ordre au sein même des institutions éducatives et sociales qui sont censées transmettre des valeurs de tolérance et d’inclusion ? D’où vient que nous assistions aujourd’hui à ce que, par exemple, les institutions censées réduire les fractures (scolaires, culturelles, sociales, éducatives  familiales) aboutissent au triste résultat de contribuer quelques fois à leur accroissement?

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Et puisque nous évoquons les valeurs de lé République, dans ces KroniKs et ses suivantes nous allons nous proposer de revisiter celles qui sont inscrites dans notre devise: Liberté Egalité, Fraternité. Il nous a semblé que la réalité en était si éloignée qu’il convenait de les rebaptiser pour mieux rendre compte des écarts et dérives:

LIBERTUDE, EGALITUDE FRATERNITUDE.

pour chacune d’entre elles, nous nous proposons de la revisiter du côté de son application ou de sa dérive.

 Voici la première: LIBERTUDE:

La Liberté est probablement un des mots les plus absents, actuellement, du vocabulaire des institutions éducatives et sociales.

On y parle en général bien davantage de règles, de règlements, de cadres. On pourrait plutôt dire qu’au sein des écoles et de l’ensemble des institutions socio-éducatives, l’apprentissage de la Liberté est généralement vu et limité comme étant celui des « règles » et des « limites » et, ce, depuis quelques décennies.

Une telle réduction est évidente ; il suffit de se référer aux intitulés des programmes et des projets éducatifs, eux mêmes, ainsi qu’à la formulation des innombrables règlements, et projets institutionnels. Mais pour autant, elle n’est pas aisée à faire reconnaître, tellement elle paraît évidente.

En effet, pour la plupart de nos contemporains et singulièrement les éducateurs eux mêmes, la notion de liberté est réellement en passe d’être identifiée et réduite à celle de sa limitation.

Chaque professionnel peut être amené à se dire, tout au long de journée, que ce serait bien « de faire ceci ou cela », mais « on n’a pas le droit ». Ce « On n’a pas le droit » est devenu le refrain obligatoire de tous les éducateurs. C’est un « No, we can’t » qui marque dorénavant tout le champ social. Cet empêchement est repris et relayé par l’ensemble des protagonistes qui le subissent; il est encore plus fort dans les institutions qui travaillent dans des quartiers sensibles et auprès des milieux populaires.

Quelles expériences de liberté  peuvent être possibles, quand le climat éducatif et social est dominé par le souci de la sécurité et du sécuritaire? Que les initiatives dans les espaces publics sont limitées, contrôlées et souvent réprimées? Quand les possibilités pour les enfants de se déplacer seuls ou en groupe, de manière autonome, n’ont jamais été si faibles ?

Ne négligeons pas l’effet de ces contraintes sécuritaires et liberticides dans la vie quotidienne des enfants et, tout autant, au sein des institutions éducatives qu’ils peuvent fréquenter. En effet, depuis trente ans, et à partir de l’époque des premiers « plans Vigipirates », les enfants, en particulier à l’école, vivent au quotidien l’empêchement et la limitation.

Quel pourrait être un véritable apprentissage individuel et collectif de la liberté, et en particulier au sein des institutions sociales et éducatives ?

Nous ne savons plus. L’imaginaire social et créatif des éducateurs et acteurs sociaux s’est dans ce domaine, tari. 

Nul ne pense plus à nommer la Liberté comme idéal ou but éducatif. Alors, quant à la donner…

Nous ne manquerions pourtant pas de références pédagogiques à ce sujet.

L’histoire de la pensée pédagogique et éducative, pourrait être là pour nourrir notre imagination. Seulement , voilà, elle semble « interdite ».

Redécouvrir l’adjectif libre

Passer du libre échange à l’échange libre, passer du libre travail au travail libre; il semble que la place de l’adjectif « libre » ne prenne pas le même sens s’il précède ou suit le nom qu’il accompagne.  Tout est dans la nuance ; tandis que le Etats organisent des libres circulations de capitaux et firmes et entreprises, par exemple, la circulation libre des personnes n’a jamais été tant réprimée.

Ainsi , même en éducation, il nous  suffirait de décliner l’adjectif « libre » pour en retrouver la voie :

expression libre, lecture libre, initiative libre, circulation libre, travail libre, etc.

De tels énoncés ont donné lieu à des ensembles théoriques et pratiques, qui remontent, pour certains, au XVIIIème siècle. Mais force est de constater la rareté, et l’extinction de ces énoncés dans la littérature actuelle, dans les  projets institutionnels et éducatifs de tous ordres.

La liberté, vue du point de vue de l’adjectif « libre » n’a jamais été autant censurée.

Il est temps de la remettre à l’ordre du jour.

Ce qui me semble important est ceci:

La Liberté n’est plus jamais vécue comme pratique, exercice ou expérience , dans un contexte social. A l’inverse, j’appelle Libertude, ce qui m’apparaît comme une déformation du concept de Liberté, pour lequel celle ci n’est plus vue que comme faculté de se désister , de se retrancher ou de s’exclure de l’expérience sociale commune. Je ne me vis plus que comme exception et non pas comme quelqu’un qui conquiert de nouvelles possibilités pour soi et pour autrui.

Ce que je crois percevoir comme liberté personnelle (cette « Libertude ») ne fonctionne qu’en affaiblissant l’espace social et commun et en le vidant de toute substance.

La Liberté n’est certainement plus une valeur en France. Elle a été remplacée par sa pale copie, la Libertude, véritable « machine à broyer  »  l’expérience de la liberté concrète et matérielle , sur l’autel d’une Liberté iinaccessible, impersonnelle et abstraite.

La semaine du grrrand déménagement

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Dimanche: Chantier de pédagogie sociale

Pas un seul jour sans événement. Aujourd’hui c’était notre Chantier de Pédagogie sociale, avec , pour la première fois, des représentants de l’école Bricabrac de Marseille  (et Samuel de Nautre Ecole)

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Un chantier productif démarrant une recherche action inédite , menée par nos organisations et membres, sur le thème:  » Comment susciter et développer l’autonomie ET les dépendances nécessaires, en Pédagogie Sociale »?

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Samedi: Villa Saint Martin

Un atelier comme d’habitude pour une reprise après déménagement; avec beaucoup de tranquillité

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Puis après le goûter, un passage éclair sur nos jardins s’imposait

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Les belles récoltes continuent.

Vendredi,

Tandis qu’on aménage

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Les ateliers de rue reprennent

La Rocade :

Aujourd’hui, Iasmina, Kenzi et moi (Leïla) allons sur l’atelier la Rocade.

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A notre arrivée, nous installons les tentes car il ne fait pas très beau, et cela sera plus agréable de se retrouver au sec pour partager un bon moment.

Corinne et Héloïse arrivent et nous discutons autour d’une boisson chaude. Puis nous sommes rejoints par Françoise et Tyron,un petit garçon de 4 ans.

Avec Tyron, nous commençons par jouer aux dominos symétriques, il se débrouille très bien !!! Puis nous nous mettons tous sur la même tente car il pleut beaucoup et nous trouvons ça plus sympa d’être tous ensemble.

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Ensuite, nous sommes rejoinds par des jeunes avec qui nous parlons de choses et d’autres. Puis d’autre enfants  arrivent et nous décidons de faire un pictionnary, c’est une sorte de dessiner c’est gagné. Nous faisons des équipes de deux et c’est parti ! Nous avons beaucoup rigolé, c’est un jeu très marrant ! Nous avons cloturé cet après-midi fort sympatique malgré la pluie par un bon petit goûter composé de pain au lait avec du nutella et de chocolat chaud, qui ont ravi les papilles des enfants !

 

Et nous allons sur le camp Balloche de Wissous le lendemain du terrible incendie

Compte rendu Baloche le vendredi 18 sept 2015

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La nuit dernière, un incendie est arrivé à Baloche, déclenché apparemment par une bougie renversée et l’incapacité pour les habitants de l’éteindre (ni eau, ni extincteur).

Face à la situation d’urgence d’aujourd’hui, Laura et moi (Marie) allons au camp de Baloche afin de vérifier l’impact de l’incendie, de repérer les besoins de chacun et apporter notre soutien aux personnes. Nous arrivons sur place avec beaucoup d’émotions.

Du silence, une odeur âcre et beaucoup d’amertume et de tristesse. Les habitants des baraques brûlés sont déjà en train de tout vider pour pouvoir reconstruire un nouveau chez eux.

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Comme une force vitale, une pulsion de vie mais aussi un besoin de vider pour oublier. Constatant ces dégâts, Laura et moi décidons de quitter le camp afin d’acheter ce dont ils auraient besoin pour la nuit et les prochains jours, à savoir, de la nourriture, des vêtements et des couettes. Avec le financement de l’association, nous avons réussi à leur procurer tout ceci en quelques heures.

C’est avec beaucoup d’humilité que nous leur donnons tout ceci, les familles nous rejoignent pour la distribution. Ils nous remercient plus d’une fois pour notre soutien et nous sentons, Laura et moi, beaucoup de sincérité. Nous quittons le camp en espérant qu’ils puissent rapidement se reconstruire un endroit à eux…

Jeudi, les équipes s’accordent et se complètent

Jeudi: nous continuons d’emménager; les deux équipes de la MJC Centre Social et d’Intermèdes Robinsons se connaissent bien à présent; on fait plu que s’entraider, on travaille ensemble et une dynamique commence déjà.

Et la tapisserie avance toujours…

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Pas question que notre déménagement empêche la progression de la Tapisserie de la cinquième saison. 

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Celle ci arrive en effet vers la fin et nous avons hâte de la produire à l’occasion de la COP 21, notamment, pour illustrer notre démarche d’éducation durable.

Et mercredi, rebelotte;

Toute la journée. Cette fois ci , ce sont les Robinsons qui déménagent . Il s’agit de vider le grand local de Champlan, et de rentrer dans nos affaires dans le nouveau local qu’on organise

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Grâce à Jacques, nous commençons à monter étagères, armoires et planches. Cela continuera toute la semaine; Nous avons à aménager ce lieu qui commence déjà à devenir agréable. Mais il nous faut aussi remercier ici tous les bénévoles et adhérents à la fois de la MJ et des Robinsons qui sont venus aider.

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Une porte s’ouvre: ce sont  nos partenaires de l’association  Kifekoi qui viennent installer le « café des familles et des enfants » , qui se tiendra dorénavant deux fois par semaine. Nous faisons des choix d’aménagement; nous nous projetons dans les activités.

Mardi: le Grrand déménagement 

Il pleuvait, c’était tôt le matin quand les camions de la société de déménagement sont arrivés; mais ils étaient tous là.

L’équipe des Robionsons,  celle de la MJ, les bénévoles en tout genre; nous étions une petite troupe. Les déménageurs n’en revenaient pas

Jamais ils n’aveint vu un déménagement si rapidement mené. Chaque meuble, chaque caisse allait dans la salle qui lui était réservée et que nous avions préparée.

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Nous avons imméiatement commencé à ranger et déballer pour deux raisons:

  • pour ne pas être ensevelis sous nos propres affaires
  • pour accueillir dès le début nos adhérents, les volontaires, les bénévoles et les curieux

 

 

 

Auteur/autrice : Hugues Bazin

Chercheur indépendant en sciences sociales,

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