Accusez les victimes, il en restera bien quelque chose… C’est ainsi que nous vivons une période où il est courant que ceux qui sont victimes d’injustice ou de discrimination soient symétriquement accusés d’en être les auteurs.
C’est une identification de l’agressé en agresseur, qui possède une double vertu; ainsi on peut nier une réalité pourtant inacceptable, et on peut du même coup justifier la prolongation des dénis et injustices, en les présentant comme des conséquences et non comme des causes.
Pour celà on taiera bien entendu toute référence à une histoire, à un passé, à un vécu. On enferme la situation dans un présent immuable et théorique destiné à mettre à égalité ceux qui ne le sont jamais.
Et c’est ainsi que ceux qui sont relégués dans des quartiers dévalorisés sont accusés de communautarisme (comme s’ils s’y complaisaient, comme s’ils les avaient bâtis), d’immobilisme (alors que tous les moyens de circuler leur sont déniés faute d’équipements ou de richesses) .
Et c’est également ainsi s que ceux qui ont toujours eu à souffrir de racisme, de xénophobie, de discriminations, par un tour de passe passe doivent sans arrêt se justifier de ne pas être eux mêmes… racistes.
Arrêtons nous là? Non, il faudrait citer encore les pauvres , soupçonnés d’être riches malgré tout de prestations indues; ou les chômeurs et précaires, exclus de l’emploi en tout genre soupçonnés de fuir l’activité… Et ceux qui sont mal portants de vouloir trop se soigner et ceux qui sont exclus du droit au travail, aux prestations sociales du fait de leur nationalité… de vouloir profiter d’un système de protection sociale dont ils sont pour la plus grande part, exclus…
Quand on en fait le total, l’effet est sidérant. Cette logique est bel et bien partout à l’oeuvre, comme une “parade”, un outil de propagande, une source inépuisable de profits politiques…
Les associations ne sont bien entendu pas en reste, surtout quand elles sont trop visiblement au contact ou au service des premiers. A elles aussi on leur reproche souvent ce qu’on leur refuse par ailleurs. Plus les crédits et subventions sont faibles, plus elles sont difficiles et compliquées à percevoir, et plus on demandera des comptes.
Et c’est ainsi qu’à notre association on refuse toujours un local dédié à nos nombreuses et permanentes activités, alors qu’il en existe de disponibles, de vides , que certaines associations sont particulièrement dotées de ce côté là… tout en nous reprochant “notre égoïsme”: comment? Nous voudrions un local pour nous? (c’est à dire tous les individus et les groupes qu’on laisse dehors)
On voit aussi des centres sociaux accueillir des soirées payantes d’associations tout en refusant d’accueillir celles qui sont gratuites et ouvertes à tous et organisées par la nôtre.
A ceux qui finissent par s’interroger sur autant de difficultés, on a juste envie de dire: regardez avec qui nous travaillons, regardez ceux qui sont avec nous. Publics prioritaires… que l’on nous prie de ne pas rendre trop visibles.
On dit souvent que plus un “tour de magie”, est “gros” et mieux il passerait; en tout cas jusqu’au jour où le “truc” » est découvert et ce jour là… plus rien ne passe. C’est le crépuscule des magiciens.
Toute “magie”, toute prestidigitation finit ainsi par perdre son prestige. ce qui reste, ce qui va rester, ce sont les gens, ce sont les enfants, ce sont les relations vécues, le travail effectué… malgré TOUT.
Samedi
A la Villa Saint Martin
Le magasin gratuit géré par quatre référents, aidés par quelques mamans à fait plaisir à beaucoup d’enfants ! Pendant ce temps sur les tapis les petits jouent ou dessinent tandis que près des jeux d’autres rigolent autour d’une partie de palets bretons !
En plus de ça, “des enseignants Freinet du Sud” étaient parmi nous ! Un peu de jardinage et pour finir un gouter bien sucré !
Au festival Jeunes Pousses de Saulx les Chartreux
Le festival des Arts et du théâtre de rue de notre partenaire Animakt en est à sa huitième édition, et on y était, nous les Robinsons ! Un groupe du quartier et un groupe de roms de Wissous s’y sont retrouvés pour voir le spectacle du Petit Monsieur et sa tente Quetchua, pour se déguiser, se maquiller, hurler de rire dans les hamacs suspendus, admirer les œuvres d’art parmi la nature.
Et le clou du spectacle : redécouvir notre caravane dans l’herbe, entourée de belles et grandes photos de notre projet !
A l’intérieur, sur des coussins, on a pu voir ou revoir 4 magnifiques vidéos du quartier et du camp de Massy. On s’est régalé, et nos invités, instits Freinet de Toulouse aussi !
Vendredi
Au jardin de Chilly
C’est sous quelques averses que nous arrivons au terrain. Ensuite le soleil est de la partie. Nous commençons par enlever quelques pissenlits ça et là puis nous semons des carottes. Nous taillons les framboisiers et un rosier qui en avait bien besoin. Nous parlons de différentes techniques de plantations et semis avec les jardiniers municipaux qui sont présents cet après-midi au potager. Ils nous donnent même des semences d’oignons.
A la rocade :
Entre la pluie et le beau temps, les enfants arrivent et sont comme toujours, contents d’être là.
Pas beaucoup de petite enfance aujourd’hui mais le uno/Mikado et les dessins ont été mis à dur épreuve. Lors du Gouter, un arrivage massif enfants est arrivé après deux tentatives d’appels et tout c’est bien évidemment très bien passé. En plus de ca, il y a eu une surprise de la part de Yuna pour son départ = des bonbons et des gâteaux bretons ! la grande classe
Jeudi
Wissou :
Les enfants débordaient d’énergie, ils étaient particulièrement agités ! Néanmoins l’atelier fut agréable, beaucoup d’entre eux se sont fait maquiller pendant que d’autres se défoulaient avec la corde. Nous avons terminés autour du gouter : Yuna avait apporté des bonbons pour fêter son départ.
Atelier couture à la Villa Saint Martin :
Aujourd’hui, nous arrivons à prendre de l’électricité à l’aide d’une rallonge chez une maman habitante ! Génial ! Deux mamans peuvent donc expérimenter la machine sous un beau soleil et à l’abri du vent autour d’un thé et de petits gâteaux bretons !
Skate parc :
Entre ateliers bijoux et ateliers tricots, les mamans touchent un peu à tout pendant que les enfants s’exercent au Memory et font un tournoi de puissance 4. Comme d’habitude, on finit l’atelier par un goûter avec, en prime, des gâteaux breton et des bonbons pour le départ de Yuna. C’est Fatoumatah qui a seulement 3 ans qui est nommé responsable du goûter !
Au jardin de Saulx
De belles éclaircies nous accueillent au terrain. Plusieurs activités sont au programme mais le désherbage prend une place importante. Nous continuons la chasse aux orties munies de gants et de bêche. Nous mettons de côté quelques feuilles d’orties pour se préparer des soupes.
Mercredi
A la ludothèque
A Moulin Galant
Bertille, qui veut faire de la peinture et peut-être de la vidéo avec les rroms, est venue faire la connaissance des enfants de Moulin galant. Nous avons fait des dessins à la craie grasse et joué aux dominos de l’alphabet. Le soleil jouait à cache-cache et un gros nuage nous a même arrosé de quelques gouttes de pluie. Qu’à cela ne tienne, nous avons sauté à la corde et appris les prénoms de nouveaux enfants sur le camp.
A la ludothèque
Pour ce mettre en forme, rien de mieux qu’un baby foot « aimant » puis les filles se mettent à pouponner pendant qu’une partie de « p’tits chevaux » commence tranquillement . Quelques allers-retours au cyber espace et à la bibliothèque … 16 h 15, c’est l’heure de goûter, nous allons au parc où les filles fabriquent des élixirs floraux afin de les offrir à l’association et à Yuna pour son départ.
Au jardin de Saulx :
C’est avec un petit groupe que nous nous rendons au terrain de l’équerre cet après-midi. Les premiers légumes de l’année sont récoltés : ce sont des radis que nous partagerons en fin d’atelier. Les enfants s’exercent à la technique de l’éclaircissage et du repiquage, qui consiste à retirer de terre des jeunes plants de légumes puis à les replanter (repiquer).
Des mauvaises nouvelles pour nous tous et pour nos amis de TRACES/Belleville
Nous lions depuis des années des liens d’amitié et d’échanges avec l’association TRACES. Ainsi différents groupes d’enfants des Robinsons, sont venus régulièrement – tant que c’était possible- à des séances d’ateliers à la Forge, à Belleville.
Sophie et Guillaume, artistes et fondateurs de TRACES, ont participé à des chantiers et même à la reprise de nos ateliers de rue au quartier sud.
Ensemble nous avons été des membres fondateurs du Chantier de Pédagogie sociale et TRACES a nourri particulièrement la réflexion collective à partir de l’art , du concept de “sculpture sociale”.
Enfin , depuis le début de nos aventures, nous partageons les mêmes conditions, la même précarité des financements, les mêmes incertitudes, les mêmes prises de risques.
C’est dire comme nous sommes touchés par le dernier coup qui vient d’être porté à cette association par la DAC, en rejetant leur candidature pour … poursuivre l’expérience qu’ils aveint eux mêmes créé…
Nous souhaitons donc manifester notre colère face à cette décision ; il est important de faire entendre un avis, une voix, qui peut, comme la nôtre, s’appuyer sur une expérience comparable.