Nous sommes tous témoins que les repères de jadis ne font plus institution aujourd’hui. C’est en dehors des partis que se refonde la politique, ou (comme l’observe, C. Laval) en dehors des églises que se refonde la religion. Mais nous pourrions ajouter, en le tirant de notre expérience associative , que c’est en dehors de l’Ecole que se refonde l’éducation, en dehors des structures de la petite enfance que se rejoue la question de la première éducation, et en dehors des établissements spécialisés que se réinvente le social.
Il en est de même pour le changement ; nous ne l’attendons plus de la énième mesure d’une longue généalogie de politiques qui ont fait la preuve de leur vide (politique de la Ville, par exemple); nous ne l’attendons pas davantage d’une loi supplémentaire en matière de justice, d’éducation, d’emploi, de logement ou de sécurité.
Le changement aujourd’hui ne peut être que radical, au sens propre de ce mot, c’est à dire en prenant en compte les racines des causes et des problèmes. Or cette radicalité est partout conspuée et diabolisée.
On dresse partout devant nous le danger de l’islam radical, et des extrémismes en tous genres. On fait des liens inappropriés entre ce qui se passe n’importe où dans le monde, et à notre porte. Tout est fait pour faire peur. Le danger au fond, ce serait de changer…
Or, comme l’observe par exemple le sociologue Sami Zegnani (ASH N°2820), la radicalité est parfois ce qui permet le changement. S’appuyant sur l’étude de jeunes des cités stigmatisés, sur le plan de la délinquance et de la sécurité, il observe comment le passage par l’islam radical, est avant pour eux un outil pour changer de statut, sortir d’une ornière, provoquer du changement.
Aujourd’hui il faut changer c’est sûr , mais comment y parvenir si tous les moyens qui sont mis en oeuvre sont disqualifiés, si le désir même d’agir, d’intervenir, de créer et d’innover deviennent suspects? Comment changer si le changement est toujours discrédité par les grandes peurs entretenues? Si à l’occasion du moindre changement possible on agite tous les spectres: communautarisme, insécurité, niveaux qui baissent, etc?
Il faudra bien un jour que notre société sorte de ce refus de soins ; que nos institutions sortent, de ce refus d’évoluer; que les instances et collectivités sortent de cette volonté de tout contrôler, fût ce au prix, que rien ne se passe.
Lundi (de lundi dernier à ce lundi): ET OUI, C’ETAIT LE CAMP DES PRE-ADOS!
Partis le lundi matin de Longjumeau, nous sommes arrivés en fin d’après-midi à Vaunières, petit village de montagne qui accueille des jeunes pour des chantiers internationaux. A notre arrivée, on sonne la cloche de la chapelle – une tradition – puis on monte le campement.
Le mardi, tous les jeunes du village se rassemblent pour se présenter. Benjamin, un des animateurs du lieu, nous présente ensuite le hameau et son histoire (la découverte d’un trésor dans une ruine a permis la restauration d’une partie des bâtiments), puis on se promène pour découvrir les environs.
Le soir, la soirée pizza dégénère en soirée dansante, entrainée par le groupe de filles, et Alan qui nous fait une démonstration de hip hop.
Le mercredi matin, on participe à la préparation du festival Melting Potes (festival des diversités culturelles), en fabriquant des nids fleuris pour la décoration. L’après midi, on va pique-niquer et se baigner au plan d’eau de Veynes, on s’offre même une glace pour le goûter. Le soir, c’est fête de village à Glandage, avec spectacle de feu, jonglerie, et bal – où encore une fois, on est pas les derniers à danser.
Jeudi, on continue la préparation du festival. On dessine un badge en linogravure, qu’on imprime en 120 exemplaires pour les artistes et les bénévoles. Sira, Yasmina et Magdalena s’entraînent aussi à faire des crêpes sur le bilik, et les filles préparent du gogosh (un dessert roumain) pour le buffet de desserts du monde, tandis que Sira prépare une dizaine de litres de boisson au gingembre et supervise la préparation du bissap.
Vendredi matin, on se répartit sur les différents chantiers pour les derniers préparatifs du festival. L’après midi, les ateliers commencent : peintures végétales, préparation de baumes aux plantes, jeux divers et atelier d’expression. A l’accueil Sira fait les entrées, et Alan en robot souhaite la bienvenue aux arrivants. Au cours de la soirée, chacun s’est inscrit sur différentes tâches : service, vaisselle, crêpes, bar, toilettes sèches… Ce qui ne nous empêche pas de profiter de la fête et, encore, de danser.
Le samedi, tout le monde se repose un peu, à part Benjamin, infatigable, qui part marcher en montagne avec Robin.
Le dimanche, les filles refont du gogosh, et partent au bord de la rivière. Les autres vont marcher en montagne, et en profitent pour ramener des framboises sauvages. En fin d’après-midi, un voyageur des cimes invite Benjamin pour une petite promenade arboricole.
Le soir, on replis le campement. « Retour au bercail » – comme dit Alan – le lendemain matin…
Dimanche
Malgré une pluie qui ne nous lâchera pas, nous sommes une petite dizaine à aller au terrain. Réfugiés sous la serre, nous en profitons pour la désherber.
C’est amusant de pique-niquer sous la serre et de se sentir protégés de la pluie. Mais il faut aussi récolter, et ça c’est évidemment plus dur.
C’est trempés que nous revenons au quartier.
SAMEDI :
Atelier de la Villa St Martin :
Aujourd’hui était une belle journée, tant avec le temps qui n’était pas pluvieux qu’avec la bonne ambiance qui régnait dans les ateliers. (cuisine , peinture et jeux de la petite enfance)
Les enfants se sont amusés à l’atelier cuisine où ils ont préparé des brochettes de fruits pour le goûter. Les guêpes, elles aussi ont apprécié cet atelier. Sur l’atelier peinture, les enfants ont pu peindre sur des rouleaux récupérés. L’atelier de petite enfance a permis a beaucoup d’enfants de rire aux éclats.
Lors du conseil de quartier peu d’enfants étaient encore présents. Néanmoins, il a été redit les dates pour retirer les pommes de terre, de l’extraction du miel et Bilal a proposé d’organiser le jeu du loup garou et une bataille d’eau.
Le goûter a suivi avec les quelques jeunes qui se sont régalés avec les brochettes de fruits et les tartines de pain à la confiture.
Foufinho a été la mascotte de la journée. Les jeunes ont pu constater qu’il avait bien grandi et il a pu prendre du plaisir à embêter tous les enfants présents sur les ateliers. Vivement sa prochaine visite..
Au verger :
Nous nous rendons au verger de Chilly-Mazarin cet après-midi. Nous sommes peu nombreux à nous y rendre. Cela faisait longtemps nous n’y étions pas allés.
L’herbe a bien poussé à certains endroits et nous utilisons les cisailles pour les faucher. Nous ne préférons pas utiliser les débroussailleuses pour profiter davantage du calme du site.
Le terrain est envahit par le liseron, une petite plante grimpante qui s’agrippe aux autres, les framboisiers, groseilliers et cassis…C’est une vraie plaie pour les jardiniers.
Mais nous sommes motivés, pas de problème pour les robinsons.
Nous avons donc effectuer un bon nettoyage au verger.
VENDREDI :
Au jardin :
Aouch ! La canicule est revenue. Quelle chaleur cet après-midi ! C’est difficile pour les organismes de s’activer sous un soleil de plomb. Nous nous concentrons alors sur des activités qui ne demandent pas un gros effort physique.
On Rafraichit nos pieds de tomates. On enlève les « mauvaise herbes », on coupe les branches inutiles et les gourmands on accroche quelques branches aux tuteurs puis on les arrose.
On poursuit par la plantation d’un rang de poireaux et nous arrosons copieusement les jeunes plantes. Enfin nous prenons le temps de discuter à l’ombre tout en déshydratant.
A la Rocade :
Nous nous installons à l’ombre, la petite enfance par là, les jeux de société et les puzzles de l’autre côté. Nous avons apporté le jeu d’échec géant, redemandé par les enfants, qui en sont devenus adeptes à notre ludothèque de rue. Massita, une maman, que nous n’avions pas vu pendant la période du Ramadan est là avec ses trois filles et termine une jolie broche qu’elle avait commencée.
Ces filles s’épanouissent entre les différentes activités et avec les autres enfants. Nous déplaçons le tapis des tous petits au fur et à mesure qu’avance le soleil. Laurent vient nous rendre visite sur l’atelier avec deux agents de la CAF pour une éventuelle subvention… Ce n’est pas le meilleur moment de l’année pour venir se rendre compte de nos actions car le quartier est assez désert et nous avions beaucoup moins d’enfants que d’habitude….
JEUDI :
A Wissous :
Notre absence de la semaine dernière a perturbé les enfants. Cosmin est étonné de nous voir arriver, il semble avoir oublié qu’on est jeudi. Le DAEV étant immobilisé pour le remplacement de sa vitre cassée, nous arrivons sur le camp avec le camion bleu, comme avant ….
On a apporté nos tables pliantes et des exercices de dessins ainsi que des coloriages Altaïr, comme hier sur le camp de Villebon. Des petits sont aussi là avec leurs mamans. Nous dessinons à la grosse craie sur le sol ; des fleurs, des traits, des arcs en ciel et des prénoms sortent du sol !
La jeune Iasmina nous rejoint bientôt, pas très bien réveillée. Elle me demande de lui dessiner un cheval et Ionut, lui veut un dragon. Ils se mettent tous les deux à colorier leur dessin et leur donner vie. Tout autour, des garçons se chamaillent et il sera compliqué de les faire s’arrêter une minute !
La Croix Breton :
Aujourd’hui avec muslim on a decouvert un nouveau bien marrant : La course de chameaux ! Il s’agit de faire avancer sa caravane de chameaux jusqu’à la ligne d’arriver en pariant sur des chiffres. Celui qui n’a pas de chiffre identique a un autre joueur a le droit d’avancer. Ensuite on joue au freesbee, mais la chaleur accablante nous rappelle bien vite à son bon souvenir et nous retournons à l’ombre pour lire des histoires. Puis, après quelques coloriage et une partie de Uno, on prend le gouter et on se dit « à la semaine prochaine » !
Au Skatepark :
Aujourd’hui il y eu une une quinzaine d’enfants à venir à l’atelier de rue du skatepark. Aline et Naouelle sont allées faire un tour du quartier pour voir s’il n’y avait pas des enfants qui voulaient nous rejoindre.
Plusieurs se sont ainsi rajoutés. Nous avions installé un coin dînette/legos pour les jeunes enfants, lecture/coloriage, jeux de société. (Le menteur, domino des animaux) Deux mamans, celles de Sarah et d’Etha, nous ont rejoint puis ont goûté avec nous. On a pu observer qu’Etha marchait déjà à dix mois. On s’est quittés après avoir passés une bonne après-midi.
Au jardin :
C’est chouette, les enfants sont de plus en plus nombreux à vouloir venir au jardin en cette fin de vacances. Peut-être se disent-ils que la rentrée est pour bientôt et qu’il faut en profiter un max ! D’ailleurs les discussions tourneront souvent autour de l’école.
Mais nous sommes aussi au jardin pour y travailler malgré la chaleur. L’arrosage est encore de mise, car les légumes en ont bien besoin, les averses de pluie se font rares en ce moment. On récolte aussi des patates, des courgettes et des carottes.
On s’occupe aussi de nos pieds de tomates, on les tuteure on les débarrasse des gourmands et des feuilles sèches. Il y en a beaucoup qui attendent de mûrir, c’est une vraie réussite pour l’instant, aucune maladie n’est venue perturber notre production.
Une bonne journée de travail et d’amusement en somme !
MERCREDI :
A Villebon :
Nous avons retrouvé nos loulous après s’être absentés une semaine. Aujourd’hui, l’équipe étant encore en effectif réduit, Laurent, Joëlle et Iasmina viennent prêter mains fortes à Aline et font la connaissance de leurs enfants et de leur enthousiasme ! On commence par leur faire découvrir un, deux, trois, soleil et ils se précipitent sur le mur, tête baissée ! Bon, on approfondira la règle au fur et à mesure des séances… Ensuite, ils veulent refaire le chef d’orchestre qu’ils se sont maintenant très bien appropriés ! On fini le moment des jeux avec poissons-pêcheurs ! Trop rigolos, ils ne laissent pas sortir les poissons même si le chiffre choisi au début pour baisser les bras, n’est pas atteints !
Allez les poissons, on s’installe pour faire des petits exercices ?!!
Pour les plus jeunes, on dessine des perles sur un collier ou on gribouille au milieu d’un cercle. Mais les petits aujourd’hui, sont très petits. Beaucoup sont partis en Roumanie. Alors, ils apprennent à tenir des ciseaux et à découper des petits bouts par-ci par là.
Les grands de leur côté, ont le choix entre faire de l’écriture autour de la lettre « a », dessiner des fleurs, au bout de tiges, rajouter des lunettes sur les yeux d’animaux ou encore imaginer un dessin sur une feuille qui comporte des formes géométriques et des lignes. Ca s’appelle Altair Design et c’est chouette.
Notre petit goûtera beaucoup de succès comme d’habitude ! Et comme, nous ne sommes pas nombreux aujourd’hui, nous laissons 2 grandes distribuer.
Au jardin de Saulx :
C’est sous un beau soleil que nous débarquons au terrain.
La mission principale de la journée sera de nettoyer le camion. Nous avons ramené les balais car le camion avait bien besoin d’un bon nettoyage.
Nous profitons d’avoir vidé le camion pour jeter les choses inutiles ou cassées. Du même coup nous allons réparer de nombreux outils, resserrer les vis… Une bonne cure de jouvence pour le camion et nos outils.
Un bon arrosage est également au programme, tomates, poireaux, salades, basilic, poivrons éviteront ainsi un gros coup de chaud. Nous récoltons également de nombreux légumes et quelques poires.
Nous terminons l’atelier par quelques jeux inspirés d’un célèbre jeu télévisé. Les enfants ont créé ce qu’ils appellent un « parc d’attraction ». Ils nous surprendront toujours par leur imagination.
Ludothèque:
Aujourd’hui grand soleil pour la ludothèque de Bel-air. Les enfants sont nombreux au rendez-vous bien que ce soit encore les vacances. Abdel et Soazic étaient sur cet atelier.
En début d’après-midi Elizabeth et Enrick ont tout d’abord commencé à jouer aux échecs et à expliquer la règle du jeu aux jeunes qui sont arrivés par la suite. Les autres jeux ont été progressivement utilisés comme l’awalé, le jeu des morpions, le jeu des échelles et des serpents, le twister, le billard hollandais. Avant le goûter nous avons appris des tours de jeux de magie.
Nesrine, Meissa et Gloria ont servi le goûter et nous nous sommes quittés après avoir passés une bonne journée.