Sommes nous protégés ou simplement mis à l’écart de ce qui se vit de ce qui se passe?
Sommes nous réellement éloignés de la précarité et de l’insécurité sociale, ou simplement déconnectés, tenus à l’écart et endormis?
Nous avons pris l’habitude de considérer que ce dont on nous protège, cet autre côté de l’exclusion, de la marginalité ou de la précarité était de la non vie. La vie serait réservée à ceux qui se hisseraient le plus haut et le plus loin de ces ces nouvelles frontières. Elle serait l’apanage de ce qui fonctionne, de ce qui se déroule selon des plans prévus, de ce qui correspond à l’image que le monde et notre société veulent se donner.
Pour ceux qui travaillent au jour le jour avec les personnes qui ont le plus grand mal à accéder à une identité, un statut, un projet, un avenir, il ne fait pourtant nul doute que c’est pourtant bien la vie qui est là. Celle qui bouge, celle qui s’invente, celle qui se mélange et qui trace de nouvelles routes.
Ca a commencé très tôt, on nous a expliqué à l’école que ce qui comptait , que le véritable savoir n’avait rien à voir avec la vie qui nous entoure, la réalité ou l’histoire de nos parents, de nos voisins et de nos rues.
Ca a continué pour certains avec des emplois qui ne sont plus jamais des métiers: nul n’a plus la science de ce qu’il fait. Il s’agit juste et de plus en plus d’appliquer des procédures.
Ca a continué avec la vie des familles, avec les enfants quand on se rend compte que ce qui est vécu contrevient totalement avec les scénarios qu’on nous avait présentés: la vie privée qui devient privation de vie, l’intimité qui s’enfuit, le logement qui devient danger d’être mis à la rue.
Partout on nous a présenté comme un modèle, le contraire de ce que l’on vit. Du coup l’expérience de tout un chacun , de résistance , de vie, de survie avec les savoirs fondamentaux qui vont avec. Tout cela n’aurait plus ni valeur, ni importance.
Tous ces savoirs fondamentaux et précieux pour comprendre le monde tel qu’il devient sont perdus, annulés, déniés. Les vies et l’expérience de ceux qui luttent jour après jour et inventent de nouvelles socialités , sont mises à l’écart.
Du coup nous savons l’absence de vie de que l’on présente comme telle: les fêtes sans festivité, la convivialité sans vie partagée, l’interculturalité sans rien céder de la culture dominante, la vie politique sans pouvoir d’agir, le travail Social quand il n’y a plus de Travail et qu’il n’y a plus de Social.
Au contraire de ces espaces sans vie, de ces professionnels éteints, de ces publics réduits à l’apathie, nous pouvons l’affirmer: les enfants qui sont avec nous ont des compétences, pour la vie, extraordinaires.
Ils savent construire et reconstruire leur environnement à chaque fois qu’il est détruit. Ils refont confiance dès qu’ils le peuvent aux adultes qui ont failli . Ils apprennent à parler trois langues pour se faire comprendre. Ils ont un sens inné de nos histoires, une connaissance absolue des méandres les plus secrets de nos géographies.
Ils sont nos professeurs , et nous sommes leurs élèves . C’est avec eux que se construit la Pédagogie Sociale depuis Korczak et Freinet.
En Pédagogie sociale nous savons qu’on ne fera pas la ville de demain sans penser et repenser le bidonville. Nous expérimentons que nous n’imaginerons pas les institutions de demain sans vivre et penser ce qui se joue à leur insu. Nous vivons et sentons que les professionnalités de demain, le Social à construire ne s’apprend plus dans les écoles, ou les formations , mais que c’est un savoir qui se donne au sein de communautés d’expériences à construire.
Aussi , nous mettons en oeuvre toujours plus de nos formations à la pédagogie sociale; et nous les ouvrons à tous les acteurs, quel que soit le statut, quel que soit le niveau reconnu.
Dimanche au jardin :
Beaucoup de jeunes étaient au rendez-vous aujourd’hui. Le début d’après-midi était rythmé avec les bonnes vibrations de l’atelier de Rude avec son atelier de percussions utilisées par Edy, Rayan, Kais, Anais, Jason…
Ramona et les jeunes ont cuisiné un gâteau romain qui s’appelle « Tort ». La dégustation fut appréciée par tous les jeunes qui étaient restés au goûter.
Yasmina et Corentin ont tenu le magasin gratuit qui a très bien fonctionné avec la venue de Sophia, Lola, Camille…
Soazic est allée à la rencontre des personnes du quartier pour les informer de l’existence de l’association. Elle a pu ramener trois jeunes qui avaient connaissance de l’association mais qui n’y étaient plus allés depuis un mois, une mère – avec son enfant de deux ans – qui a été émerveillée en voyant les ateliers de rue et plus particulièrement l’atelier de petite enfance tenue par Maria.
Un père de famille a également souligné la pertinence des ateliers et, en parlant avec lui de l’association, ses enfants ont dit qu’ils la connaissaient et seraient au rendez-vous pendant les vacances.
Le panneau indiquant les horaires de l’association a ainsi servi à trois/quatre familles d’être informées de la présence de l’association Intermèdes Robinson sur leur quartier.
Au Café Kikafekoi :
Aujourd’hui, je suis allée au café Kikafekoi qui proposait un atelier Halloween au Centre Social (de Chilly). J’avais avec moi:
Enrique et Elisabeth, Cosmin et Andrea, Théo et Laurence et Anaïs .On a tous passé un super moment. ca m’a fait plaisir de retourner a la MJc, qui accueille le Café Kikafekoi; ca faisait longtemps, trop longtemps. je veux y retourner bientôt avec d’autres enfants, d’autres familles.
Nous nous sommes maquillés en fées démoniaques ou en squelettes, nous avons fabriqué des araignées pompons avec les bénévoles du café d’enfants.
Après quoi, nous avons rejoins l’atelier graph de la MJC a l’exterieur. Nous avons apporté des panneaux à décorer pour faire de beaux supports d’affiche pour notre Dazibao. les enfants se mélangent et participent naturellement.
Ainsi, Elisabeth customise une petite chaise du Café Kifekoi pendant que d’autres gamines s’occupent d’une de nos affiches.
Des enfants que j’ai déjà rencontrés une fois, au verger avec leur maman, viennent me demander de l’aide pour mettre leur masque et leurs gants avant de s’emparer des bombes de peintures. On est ensemble et on partage ce moment tous simplement et il faudra le refaire sans faute.
Je propose aux enfants de montrer, au quartier, comment ils ont fabriqué leur araignée.
On termine notre après-midi au bar de la MJ pour déguster un « muffin araignée » ou un « cookie à la citrouille ». !
Avant de partir, alors que nous assistons à une démo de graph, je rencontre Luis, un jeune de notre asso, qui vient répéter avec son groupe de rock, issu de l’asso, les « Wolf Illusion ». Il me raconte qu’il a fait sa rentrée au lycée d’Athis Mons, car bloqué, au Pérou, à la fin des vacances scolaires, il n’a pas pu se réinscrire dans son ancien lycée.
Après une semaine assez cahotique, je suis ravie de cet échange et de ces rencontres, sans encombre. Andrea et Cosmin que je n’avais pas vu depuis longtemps, me demandent de venir avec moi au jardin demain ! Chouette !
Vendredi
Au verger
Nous nous rendons au verger de Chilly-Mazarin pour entretenir le terrain.
Nous accueillerons des centres de loisirs mercredi prochain donc nous allons débroussailler le terrain. Cela prend du temps mais nous sommes venus avec 2 débroussailleuses, on se relaie au « guidon » avec grande efficacité.
Et puis nous désherbons et nettoyons nos petits fruitiers (cassis, framboisiers, groseilliers, Kiwi). On y ajoute du BRF au pied.
Enfin nous terminons par la plantation de végétaux que nous à donner le service espaces verts de la mairie de Chilly-Mazarin.
La Rocade :
Avec les péripéties de la journée, j’ai eu l’impression, que l’atelier, était passé très vite. Pourtant, il y en a eu des parties de jeux, des sourires et des paroles échangées ! Anne a proposé aux enfants de faire des dessins en mêlant feutres et éléments naturels; très joli ! Dans la tente des petits, on entend des babillages; des petites mains saisissent jouets ou cubes et des sourires naissent sur les visages.
Le temps qui s’est radoucit, a fait sortir les mamans et les nounous. A la fin de l’atelier, une petite fille leur sert du thé, tandis que je leur propose des poireaux du jardin.
Jeudi
Au jardin de Saulx :
Nous sommes envahi par de très nombreuses coccinelles au terrain de l’équerre cet après-midi, du jamais vu, il y en à partout !!
Mais nous sommes ravis d’avoir un beau soleil après la journée pluvieuse de la veille.
On commence par cueillir plusieurs citrouilles qui serviront à la « fête de la citrouille » qui aura lieu à Chilly-Mazarin le 30 octobre.
Ensuite nous démarrons un gros chantier, il s’agit de retourner et désherber une parcelle sur laquelle nous avions planté des haricots et poireaux. Armés de houes, grelinettes, bêches, fourches et râteaux nous travaillons en équipe à cette tâche physique.
Une récolte de noix et de pommes est également effectuée, les fruits seront ensuite distribués entre les participants et sur les ateliers de rue du skate-park et de la croix-breton.
Mercredi :
Ludothèque :
Il pleut et le froid menace. Mais,…mais les enfants sont là ! Ils sont plus que jamais motivés à faire des activités, en plus nous accueillons aujourd’hui Mélody.
Au programme aujourd’hui, la pétanque, les grands jeux d’échec et de dame. Les enfants se répartissent aux différents jeux.
Tout de suite, une compétition de pétanque est lacée dans le bac à sable,
on voit très vite Dan et Nawel qui plus doué que les autres ; mais au fil de la compétition, Alex, Armando et Cheick vont vite remonter leur niveau.
Il n’arrête pas de pleuvoir, et nous décidons de faire un « chat et la sourie » pour vaincre la pluie et le froid. Puis après, nous sommes réchauffé au goûter avec un bon chocolat chaud.
Au jardin de Saulx :
Quel temps !! Cet après-midi est pluvieux pluvieux pluvieux… On décide quand même de débuter notre atelier par des plantations.
Nous avons récupérer de nombreuses plantes lors de l’atelier au verger de Chilly samedi.
Ce sont essentiellement des fleurs que nous disposons aux 4 coins du terrain. On ajoute un peu de terreau au fond de chaque trou de plantation et l’on dispose du BRF autour des végétaux.
Puis les averses de pluie deviennent plus intenses alors on se réfugie sous la serre et c’est partit pour un grand nettoyage, on rebouche quelques trous au passage car il y quelques trous sur la toile.
Le goûter est vite pris à l’abri sous la serre.
Jeudi Vendredi: Stage de Pédagogie Sociale, Madame Ruetabaga/ Intermèdes-Robinson
L’association « Madame Ruetabaga », en lien avec les Robinsons, a organisé le 17 et 18 octobre 2013 la 1ère formation en pédagogie sociale la Mjc de Chilly-mazarin animé par Mélody Dababi et Laurent Ott .
Originaire de toute la France, 12 participants (éducateurs en prévention spécialisée, bénévoles, stagiaires en école d’éducateurs …) ont pu appréhender les principes de bases de la pédagogie sociale. De nombreux échanges riches ont permis à chacun de cheminer afin de repartir sur leur lieux de travail et ainsi nourrir leur propre pratiques.