Pour Bertrand Ravon, dans son dernier ouvrage collectif (Vulnérabilités sanitaires et sociales, éditions PUR, 2014) , la vulnérabilité et la précarité sont deux concepts révélateurs des évolutions sociales contemporaines; pourtant, note-t-il, ces deux notions diffèrent. Alors que la vulnérabilité se rapproche d’une forme de fragilité et est donc par nature réversible, la précarité elle, semble bien irréversible dans ses effets dévastateurs sur la puissance de vie sociale.
C’est la vulnérabilité selon lui qui est la « cible » des tournants des politiques sociales actuelles qui se réfèrent aux notions de Care ou d’Empowerment. La personne « vulnérable », a en effet cette double particularité d’avoir besoin d’être soutenue (le Care) et d’être activée dans sa vie sociale, économique et citoyenne (empowerment et développement du pouvoir d’agir).
Mais que fait on de la précarité? Concept moins abstrait, moins délicat que celui de la vulnérabilité, la précarité nous assaille par sa réalité, sa violence, sa présence … et son irréversibilité!
Le chemin du précaire , nous le connaissons depuis la perte ou l’inaccès à l’emploi, en passant par l’autoenfermement , la solitude sociale ou la perte de toute forme de confiance.
Alors que le « vulnérable » s’enferre toujours davantage dans des relations de dépendance vis à vis du pouvoir, des services sociaux, des institutions qui gèrent sa vie pour le meilleur et souvent le pire, le précaire, quant à lui, n’a plus rien ni personne à qui se vouer.
Alors que le vulnérable peut voler au secours des institutions, répondre à ses demandes et ses commandes de « participation » , le précaire , lui, fait sécession. Son renoncement est une résistance, sa dépression, une révolution, silencieuse peut être mais tout autant perturbante.
Nous le constatons chaque jour: ce sont les institutions qui créent et produisent patiemment la « vulnérabilité » de leur public. Elles en ont besoin autant que les « vulnérables » ont besoin d’elles. C’est un accrochage réciproque dans une période de crise et de dé-liaison ou le danger ressenti est celui de la perte de liens, de sécession. Or c’est à cette perte irréversible de la relation institutionnelle que vient oeuvrer la précarisation .
La précarité est générée directement par le déchaînement de la violence économique, sociale, administrative, ethnique et politique. Elle ne dépend pas des institutions du social mais influe directement sur leur opérabilité en les disqualifiant.
Alors que la précarité augmente partout autour de nous et explose dans la société française , comme au quartier ; alors que les Rroms qui en sont les plus porteurs et révélateurs continuent de faire les frais d’une véritable politique de l’autruche; que celle-ci ne recule devant aucun sacrifice y compris financier pour ne pas reconnaître (encore moins traiter) l’étendue des problèmes de santé, de logement , d’alimentation , dont ils ne sont QUE les révélateurs.
Tandis qu’il va bien falloir un jour prendre conscience de ce poison qui nous envahit, alors, nous contribuons à petite échelle à définir et répandre une clinique de la précarité, une pédagogie contre la précarité.
Ni pédagogie pour les pauvres, ni pauvre pédagogie, celle-ci prend pour lieu les espaces délaissés, les publics invisibles et crée des institutions libres , seules capables de faire renaître de la confiance dans le lien social, là où il a manqué, dans le lien économique là où il a fait faillite, et (peut être) dans le lien politique, là où il a trahi.
Bien entendu il ne pourra pas s’agir des mêmes liens que ceux qui ont fait défaut. Il faut en inventer d’autres, … aussi difficile que ça puisse paraître. La question n’est d’ailleurs pas de savoir si c’est du domaine du possible ou de l’impossible: c’est juste celui du nécessaire.
Samedi et samedi soir: Familles au château (Suite)
Et nous continuons les week ends familles au château avec une des plus anciennes familles à être venue dans l’association, quia profité du château pour célébrer un événement familial. C’est à cela aussi que sert notre travail avec les familles: à créer du souvenir familial et personnel.
Dimanche au Jardin
Iasmina et Ferréol ont donné rendez-vous à une dizaine de personne au local. Malheureusement, plusieurs personnes sont absentes… Nous partons donc à 6 au lieu de 12 au jardin avec Sandra, Nadège, Stéphane et le petit Erwan.
Après une petite randonnée pédestre d’une grosse demie heure, nous arrivons à notre jardin sous un soleil éclatant, et sommes rejoints par Jean-Jacques et la famille de Stéphanie.
Les affaires sont posées, les filles s’occupent de préparer la salade et de découper le poulet et Théo, Eddy et Ferréol allument un feu, et Carolina et Erwan font connaissance.
On se régale autour d’un solide déjeuner et on part désherber les fraises !
Chacun y met du sien (même si certains font la sieste…), les mains dans la terre et la tête dans les plantes. Eddy effectue son rallye photo habituel et Carolina pique une tête dans un seau d’eau.
Arrive l’heure du goûter où nous nous reposons ensemble autour de tartines de confiture de framboise (du jardin !) préparée par Sandra, et un délicieux gâteau de poire cuisiné par Stéphanie.
Nous partons pour une dernière balade et rentrons au local, tristes de nous quitter déjà !
A la Villa Saint-Martin :
Le soleil avec nous, le sourire était là. Au programme de la cuisine, des crêpes très réussies d’après l’engouement lors du goûter où nous avons pu les déguster au sucre, au chocolat en poudre ou à la confiture robinsonne. La participation à la fabrication crêpes fut massive.
Aujourd’hui, c’était le jour de la musique, comme convenu lors du conseil de quartier de la semaine dernière. La multitude d’instruments à disposition nous pousse à taper dans tous les sens et tous les coins puis nous arrivons à jouer ensemble.
On essaye le mimétisme, puis le chacun son tour et on arrive à jouer à l’unisson sur des rythmes simples. Suivre le rythme ou faire des propositions n’est pas évident pour tout le monde mais en petit comité (moins de six), on parvient à jouer ensemble tout en s’écoutant.
Au conseil de quartier, Virginia présente son projet de composition d’une chanson suivie d’un clip, projet qui doit durer jusqu’à mai prochain. Il y a des volontaires pour ce projet. Dans les prochains samedi, il y aura donc de l’écriture et de la composition. Nous avons voté pour une chanson rap/rock.
Nous avons aussi voté pour un prochain goûter salé. Après un débat houleux, la tarte sera au poulet, à la tomate et aux oignons, sur une autre, les merguez remplaceront le poulet.
SAMEDI :
A Champlan :
Trop contente ! Cette après-midi, c’était chouette : on a commencé par un 1,2,3 soleil contre la remorque qui est au milieu du camps. Ils se prennent au jeu mais ils adorent aussi tricher ; ils ont du mal à retourner dans la « maison » quand ils ont bougé.
On continue ensuite avec des exercices d’éctiture pour les grands : « le mouton mange de l’herbe, et la vache le regarde. » Ils colorient ensuite les dessins représentés sur leur feuille d’exercice. Ils s’entraînent également à écrire des mots courts : chat, six, mur…
Les petits font des exercices de graphisme, des vagues, des cercles et un exercice où il faut compter les poires dans les arbres et les relier ensuite au panier où figure le même chiffre.
On finit par des légos, la dinette et quelques livres pour les plus jeunes. Dénisa lit « Petite taupe ouvre moi la porte » à Evelyne, et se débrouille plutôt bien.
Donya, notre bénévole « volante » est là aujourd’hui et avait envie de venir sur Champlan ; elle rencontre les enfants et revoie Maria notre ancienne collègue, qu’elle connait.
Compte-rendu Verger samedi 13 septembre 2014 :
De tout jeunes poiriers et pommiers aux branches regorgeant de mini-fruits juteux et sucrés nous attendaient au Verger cet après-midi. Notre groupe de Robinsons était constitué de Ionut, Andréa, Hafsatou, Nabintou et Théo, accompagnés de Nicolae et Leïla avec l’aide de Madalin.
Nous avons tranquillement installé notre stand sous un beau soleil en attendant que de nombreuses familles nous rejoignent un peu plus tard dans l’après-midi. Au programme : atelier compotes géantes ! ..de A à Z : nous avons cueillis les fruits du verger ave les premiers arrivés puis nous nous sommes tous mis à l’épluchage, découpage de notre petite récolte que nous avons dû compléter avec des fruits que nous avions acheté car les arbres sont encore tout jeunes…et hop, on a lancé nos gros saladiers de fruits dans deux énormes chaudrons et de petites et grandes mains se sont relayées pour touiller nos deux potions puis mixer à la main les morceaux de fruits
! Au menu : une compote pommes-poires-poudre d’amandes et cannelle en quantité ! Et une compote pommes-poires-poudre de coco avec une pointe de cannelle …de quoi faire frémir les papilles des apprentis touilleurs qui en avaient plein les narines pendant toute la cuisson ! Une des compotes à cuit sur notre cuiseur à bois et l’autre sur un trépied à gaz.
C’était un atelier très agréable au cours duquel nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer et surtout tout au long duquel petits et grand ont travaillé dans la bonne humeur et l’entraide.
Après tout ce travail nous avons eu le plaisir de partager la compote et chacun a pu repartir avec son petit pot et « lécher la casserole » pour les plus gourmands !
Recette compote pommes-poires-poudre d’amande et cannelle :
Pommes : 2kg
Poires : 2kg
Sucre : 500g
Eau : 600ml (pour que les fruits n’accrochent pas en début de cuisson)
Cannelle : 1 cuillerée à soupe
(quantités à moduler en fonction de vos goûts ; il est aussi possible de faire de la compote sans sucre ajoutés)
La Rocade :
Aujourd’hui à la Rocade, nous avons eu beaucoup beaucoup de monde pour ce bel après-midi ensoleillé !
Laura se met en cuisine et nous concocte deux merveilleux marbrés au chocolat et des muffins aussi au chocolat (comment peut-on s’en passer ???), tandis que Iasmina se met sur les tapis de la petite enfance ! Au programme dinette et musique chez les petits !
Pendant ce temps Aline se met sur les jeux de société, Leïla, entourée de son armée de jeunes s’occupe de mettre un coup de propre au fameux camion bleu (très sale) alors que Gwen anime une chaise musicale avec sa guitare avant d’initier le maximum de Robinsons à l’instrument.
Toutes ces belles choses terminées, nous prenons un superbe goûter. Parfait l’air commence à se rafraichir !! J
A bientôt les Robinsons !!!
Vendredi
Au verger :
Aujourd’hui, Jessica, Frank et Eddy font découvrir le Verger à Nicolae et Ferréol qui viennent pour la toute première fois. Tout ce petit monde est motivé pour débroussailler mais, à la surprise générale, nous arrivons dans un verger tout tondu ! Seules résistent encore quelques mottes par-ci par-là, mais qui ne tarderont pas à se faire raccourcir les oreilles.
C’est parti : les affaires posées, les fauves sont lâchés ! Ferréol et Nicolae vombrissent aux quatres coins du jardin comme des guêpes sous les regards amusés de Franck et Jessica qui discutent à l’ombre, tandis qu’Eddy effectue un tour d’horizon du terrain armé de l’appareil photo.
Le soleil tappe fort au milieu d’un ciel dénué de nuages, une petite pause s’impose. Eddy en profite pour nous exposer le résultat de ses recherches photographiques. Mais Nicolae repart de plus belle et commence à écrire ROBINSONS dans l’herbe avec sa débroussailleuse, inarrêtable.
Enfin, nous partageons un goûter et repartons vers le camion. « Attention où vous mettez les pieds, s’écrie Nicolae, Vous marchez sur mon oeuvre ! ».
SKATEPARK
Aujourd’hui au skatepark, l’atelier s’ est super bien passé.
On a commencé à installer les tapis ,on a mis des jouets pour les petits, les jeux de société et les coloriage. Après ça les enfants ont commencé à venir.
C’était trop chouette ; ils ont adoré les jeux. Iasmina était sur les coloriages, il y avait beaucoup d’enfants.
Aline était sur le tapis de la petite enfance et moi sur les jeux de société. Nous avons ensuite pris le goûter et partager nos cookies et nos sirops.
Croix Breton
Il fait de plus en plus moche et froid chaque jour mais qu’à cela ne tienne, nous sommes toujours autant motivés !
Leila a eu l’idée de fabriquer des guirlandes avec des tissus : guirlandes de fleurs, guirlandes de bonhomme etc. Cela à l’air de bien plair aux enfants en tout cas.
Ferréol quant à lui fait des construction en légo avec les plus petits, puis, une des jeunes filles lui apprend, tant bien que mal, à faire des bracelets brésiliens..c’est compliqué.
Pendant ce temps, je trouve le jeu des incollables, et je me mets à poser les questions par tranche d’âge. Les plus grandes ainsi que les adultes participent aux réponses tout en faisant leurs ateliers. Ma culture général laisse serieusement à désirer !
17h40 déjà, nous rangeons rapidement et, dans un grand calme, les enfants s’installent pour le goûter. Comme il y a peu d’enfants, nous pouvons dicuter avec tout le monde, sans se hurler dessus. Et à 18h, nous rentrons au local !
Jeudi :
Jardin de Saulx :
Nous partons au jardin avec un camion bien rempli aujourd’hui sous ce triste ciel tout gris ! Même pas peur, en tout cas les Robinsons ne se laissent pas impressionner (héhé).
Au programme, désherbage, arrosage, récolte ! Jessica, Sandra et Gwen se mettent à trois pour désherber le reste de la parcelle des tomates tandis que Nicolae prend la débroussailleuse et fais un chemin pour accéder aux citrouilles potirons et courgettes !
Jean-Jacques, Franck et Eddy ont arroser les radis et les navets avant de nous aider à enlever toutes ces mauvaises herbes.
Nous avons récolté beaucoup de courgettes et de pommes de terre avant de se régaler autour de la table en sirotant une bonne grenadine !
A bientôt !!!!
Mercredi :
Jardin de Saulx :
Dès notre arrivée sur le camp de Champlan avec Quentin et Eddy les enfants il commence aa crier « Nicolae » il y a les Robinsons qui sont arrivée sur le terrain pour aller au jardin « jas ke bar »en romanes.
Avec Cosmin , Ricardo , Susanu et Ionut on prend la route vers le jardin pour une réprise de désherbage et debrousillage au jardin.Plein d’énergie on commence à se grouper et travailler car après j’ai leur avais promis des gateaux et du sirop.Cependant Eddy commence à gouter en se cacher pour qu’on puisse pas le voir ,puis de couper les branches !!!
Mais le temps passe vite et on à pas mal travailler cet après-midi avec les enfants , et après cette réprise très energique et très efficace , on s’assoit tous à la table pour bien profiter du gouter !!!
A la prochaine au jardin !
Mercredi :
Bel Air :
Aujourd’hui, sous un beau soleil et un vent frais, nous partons Gwen, Iasmina et moi (Virginia) pour Bel Air.
A peine arrivés, les enfants viennent nous voir en nous disant qu’ils nous attendent ; ça fait vraiment plaisir ! Nous installons deux tapis, un avec des échecs et un avec des mikados.
Gwen prend le ballon et part faire un foot avec certains garçons ! Le projet était de partir au skatepark car il y a un terrain plus grand, mais au regard du grand nombre d’enfants qui n’avaient pas le droit de partir, Gwen est rester à Bel Air pour jouer.
J’ai enfin compris le jeu des échecs grâce à Iasmina et nous avons fait quelques parties avant de sortir le morpion géant et l’élastique. Les enfants ont même réussi à s’amuser avec seulement deux dés ! Comme quoi, il ne faut pas forcément des jeux extraordinaires pour passer de supers moments. Cela m’avait manquer.
A 16h nous commençons à ranger pour prendre le goûter. Deux enfants se sont désigné pour distribuer. Le calme est difficile à avoir comme souvent au moment du goûter mais nous nous en sortons.
Il est déjà 16h30 et il est l’heure de partir. Nous disons au revoir aux enfants et retournons au local.