En cette période de Noël, combien il est difficile de parler « d’ambiance »! Alors, de la « casser », il vaut mieux pas… Pourtant quel bel exemple d’ambiance, que ce temps qui remue les tripes de tant d’entre nous, qui attise frustrations, espoirs et craintes.
Ainsi est faite l’ambiance: c’est du calme, de la sérénité et de la joie au dessus; le chaos du coeur en dessous.
Maria Montessori faisait de son « ambiance » un concept phare de sa pédagogie. Il fallait à ses groupes, à ses structures une sérénité à toute épreuve. La réussite de ses techniques se mesurait justement en cela qu’elles semblaient littéralement « pacifier » et venir à bout de l’agitation enfantine. Elise Freinet opposait, quant à elle, cette ambiance montessorienne « des beaux quartiers » à l’ambiance chaleureuse, mais fiévreuse des classes de coopérateurs populaires.
Dans les classes Freinet, ce n’était ni le calme , ni la tranquillité qui s’imposaient, envahissaient l’espace, impressionnaient tout un chacun: c’était l’Energie à l’état pur, à l’état brut. Certes une énergie tranquille, paisible, sans doute, … mais nulle pacification!
Casse l’ambiance celui qui rappelle que l’apaisement est nécessaire mais que la Paix est impossible, tant que durent les injustices, le affronts à la dignité, les mises à la rue, les expulsions et les vies trop vite fripées.
Dans les groupes de travail pédagogiques, dans les équipes, dans les structures socio éducatives ou d’éducation populaire , se répand malheureusement le besoin d’une ambiance de consolation. Le but n’est plus d’agir, de construire , de bâtir, mais de se remonter le moral entre nous. A chaque personne qui prend la parole pour exprimer un juste découragement devant les tâches à accomplir, qui exprime ses craintes ou ses difficultés on répond des paroles pseudo apaisantes et des conseils de « prendre soin de soi » et de prendre de la distance .
Une sourde morale du retrait , du repli , de réserve , règne dans tant de collectifs de travail. La solidarité n’y est plus exprimée pour prendre des risques ensemble, mais pour s’excuser mutuellement et par avance de tous les renoncements à venir.
Chacun semble partager la peur de l’autre, et y rajoute la sienne. De l’extérieur tout cela fleure bon la gentillesse et la convivialité. On échange des paroles douces, mais « automatiques », des encouragements stéréotypés, des compliments impersonnels et génériques.
L’ambiance de consolation n’ a pas d’autre objectif, pas d’autre but que de nous faire oublier l’ambiance de désolation qui nous entoure socialement. Cet entre soi « doucereux » n’exprime rien d’autre que la peur du dehors et la douce tentation de l’impuissance.
On ne changera plus rien à l’Ecole? Pas grave on se replie sur sa classe; on se replie sur ses murs, son institution ou ‘la petite bulle » qu’on se préserve. Aux ambitions éducatives, sociales, politiques, on substitue quelques objectifs de conserver ici un détail, ailleurs , une exception.
On est responsables de ce qu’on regarde. « L »homme est responsable du sens qu’il donne aux signes », disait Sartre. On devrait parler à l’inverse de la responsabilité de ce qu’on ne regarde pas et du sens que l’on refuse de donner ou d’admettre.
Plutôt que de s’en prendre à ceux ou à ce qui « brisent l’ambiance » , on ferait mieux de s’en prendre aux racines des choses, à leurs causes, à leurs processus , à leur globalité.
S’il est vrai que nous ne pouvons avoir d’impact que sur ce qui est local, ce qui nous entoure, ce à quoi nous sommes mêlés, cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à comprendre ce qui agit et à démasquer derrière la circonstance la logique et les politiques à l’oeuvre.
Vouloir voir au plus près n’implique pas d’être myope.
Ce n’est pas d’ambiance dont nous avons besoin, ni de repos, ni de consolation. Nous ne sommes pas fatigués par ce que nous faisons , mais parce que, ce que nous faisons est systématiquement détruit. Nous sommes atteints par la non reconnaissance, la destruction de nos efforts, le manque de soutiens nécessaires.
Si nous ne cassons pas l’ambiance, cette ambiance à laquelle se raccrochent ceux qui se bercent encore, … c’est l’ambiance qui nous cassera.
A Robinson, en cette période de Noël, nos fêtes ont succédé à tous nos partages. Nous dansons, nous chantons, nous chauffons les salles , comme les espaces extérieurs. Face au froid qui a envahi nos ateliers, à nos incertitudes, à nos craintes non seulement pour nos lendemains, mais pour le lendemain de tous ceux qui sont avec nous, nous ne cherchons aucune pacification. Nous rassemblons toutes les énergies ; nous célébrons l’instant présent, le groupe que nous formons. Nous rassemblons nos forces: nous changeons l’ambiance.
Danser sur les ruines, est une évidence pour tous ceux qui travaillent dans les interstices, les terrains invisibles et décriés de la réalité sociale. C’est une nécessité pour célébrer le désir et l’énergie de changer les choses, croire en la vie.
Mais nous ne dansons pas sur les ruines, pour nous réjouir que le mur sur lequel nous nous appuyons , tienne encore, ou pour espérer que nous pourrons acquérir un jour ces ruines à crédit! Si nous dansons sur les ruines, c’est parce que s’ouvrent tous les chantiers de nouvelles constructions, sur de nouvelles bases et de nouvelles fondations.
Samedi 13 décembre 2014
La VSM
Il pleut, il pleut et il pleut encore…. ça ne s’arrête pas mais il faut y aller quand même !!
On décide de ne monter qu’une seule tente…
On met les jeux de société et les instruments de musique et on attend… Pas longtemps !
Voila Djanké, Anna, Patricia et Raoul Maurice qui ont bravé le mauvais temps pour venir nous voir ! Ça c’est gentil !
Ils attaquent une partie de Croque-Carottes tandis que Marion (notre future stagiaire ?) essaye de coincer Laura au Ni Oui Ni Non. Eddy boit du thé avec Mariam et Leïla. Ah ! Voilà Jessica qui arrive en courant !
On sort les instruments de musique. Laura nous chante des chansons de Noël roumaines, on apprend à dire Père Noël dans sa langue, nous on lui apprend Petit Papa Noël et Mon beau sapin.
On tape sur les tambours et sur le gong encore un moment, puis je (Lucie) propose de faire le jeu de Dans ma Cabane Sous Terre. On se met tous en rond, et on chante la chanson en se tapant dans les mains ! Attention « One, two… Three ! » C’est Mariam qui gagne finalement !
Kelliane et Mélissa nous on rejoints. La tente affiche complet, on se tient chaud. Les filles nous apprennent le jeu de la noix de coco. C’est difficile, mais c’est joli à regarder ! On fait un Lucky Luck pour terminer et voici Laura avec les baguettes du goûter !
On a fini le thé il y a longtemps, heureusement il reste le chocolat chaud et les sirops pour accompagner les tartines !
Heureusement que l’atelier touche à sa fin, la tente se transforme en véritable piscine et les chaussures sont toutes mouillées !
J’espère que la semaine prochaine il fera beau….
Samedi 13 décembre 2014
Champlan
Aujourd’hui le temps pluvieux et le sol boueux du camp de Champlan ne nous tendaient pas les mains, mais au contraire emplissait nos pieds de boue. Cela ne nous a pas empêchés de poursuivre notre activité… à la Ruche !!!
Dans une salle chauffée et nos pieds nettoyés les enfants ont pu se mettre au travail. Au programme : jeux d’écriture, coloriages, calculs mathématiques pour les plus grands. Les Robinsons se sont métamorphosés en de véritables et authentiques professeurs. Les maths et autres, ça creuse.
On est donc descendus à la cuisine se restaurer d’un chocolat chaud maison préparé par les enfants à la Rocade, de tartines à la pâte de Speculoos, de sirop de grenadine et de fruits, ne les oublions pas. Chez les Robinsons, on fait de bonnes tables !
Bonne journée à tous nos lecteurs !
Signée une Robinsonne!!!
vendredi 12 décembre
La Rocade
Aline, Mariam et Johanna se sont occupées de la permanence. On leur dit un grand BRAVO !!! Parce que ce n’était pas simple… Il pleuvait et il y avait beaucoup de vent, les tentes s’envolaient et il n y avait pas d’enfants… Elles ont réussi à monter le barnum pour le groupe Tchekchouka qui venait pour sa dernière répétition avant la représentation !
Mariam et Johanna se sont ensuite attelées à la cuisine. Au menu : chocolat chaud maison (avec plein d’épices, miam), crème chantilly et cookies !
Premier problème : il n y a qu’une seule bouteille de gaz et le temps presse. Il faut choisir entre le chocolat chaud et les cookies…. Chocolat ce sera !
Leila est arrivée avec les jeunes de Champlan pour danser. Iasmina et moi (Lucie) rejoignons le groupe quelques instants plus tard. Corinne discute avec Rachida qui n’a plus de voix, les garçons font un foot, Leïla installe la slackline… Mais qu’est-ce qu’il ne fait pas beau….
La tente petite enfance est déserte, il n’y a pas plus de monde à celle des jeux de société… Allons faire un tour à la cuisine puisque c’est ainsi ! Hafsatou et ses copines tiennent compagnie à Mariam qui remue le chocolat dans la marmite. Il fait bien chaud près du feu. Johanna fait monter la crème et le sucre pour la chantilly avec Fatima et Inès. Ça commence à ressembler à quelque chose…
Allez hop c’est prêt ! On propose nos supers chocolats (dans un verre, mettre le chocolat, recouvrir de chantilly, puis parsemer de petites billes de toutes les couleurs), aux musiciens et aux danseurs qui les acceptent avec plaisirs !
On a un peu de mal avec le rangement, mais une fois que le camion est rempli, on peut, à notre tour, savourer ce bon goûter !
Au revoir ! A la semaine prochaine !
Disneyland
Les Robinsons chez Mickey ?! Ca sonne faux ?! C ‘est ce qu’on pourrait croire. Mais en fait, nous avons bénéficiez d’une journée au parc, via la Voix de l’enfant (organisateur de la Fraternity Cup) et nous nous sommes dit que ca ferait un beau cadeau pour les enfants du bidonville de Champlan. Nous avons trouvé du sens à offrir la possibilité à ces enfants privés de tout, et qui seront bientôt expulsés, de rêver un peu.
Nous sommes parties, Maria, Iasmina et moi avec 6 loulous : Lorena, Roberta, Denisa, Susano, Ricardo et Ionut, un cocktail explosif, qui nous en a fait voir de toutes les couleurs !
C’est vrai que ce fut une journée, un peu compliquée mais je ne regrette pas. Et puis, tout n’était pas de leur fait.
Sous la pluie battante, nous avons eu un soucis avec les essuie-glaces de la camionnette qui nous a obligés à sortir de l’autoroute en urgence pour les faire réparer.
Nous sommes arrivés au parc avec plus d’1h30 de retard, avec des enfants ne tenant plus en place, et toujours accompagnés de la pluie, bien que plus légère.
Nous nous sommes dépêchés de trouver un endroit pour manger, après avoir récupéré les billets, les bracelets pour la soirée, et Iasmina, venue en transport et qui nous attendait depuis 10h !
Nous avons mangé des sortes de kebab dans le snack « Hakuna Matata ». Après quoi, nous avons grimpé dans « l’arbre des Robinsons », pour la plus grande joie des enfants, ravis de découvrir un arbre à notre nom. Je leur ai expliqué l’histoire et ils posaient plein de questions : » qui dormait dans ces hamacs, pourquoi il était tout seul sur cette île, pourquoi il s’appelait Robinson comme nous…. »
Nous avons ensuite déambulé dans les différents univers du parc, ce qui constituait déjà une attraction pour les enfants, les décors d’Aladin, les ponts suspendus, le train de la mine au loin, le château de la Belle au bois dormant…Nous nous sommes arrêtés pour faire un tour de manège et monter sur le dos de plein de Dumbos, l’éléphant volant. Je suis montée sur un rose avec Ricardo et Ionut et les enfants le faisaient monter et descendre, tout contents de se retrouver la-haut. En descendant, tout aussi ravis, Susano et Ricardo qui n’en n’étaient pas à leur première bêtise, se sont mis en tête de secouer notre éléphant…
Il était grand temps de quitter les lieux et de retourner au Disney Hôtel, où j’avais récupéré les places et où nous étions attendus par l’équipe du magazine « Au Féminin », organisateur de ce Noël pour les enfants. Nous avons récupéré des cadeaux pour les enfants mais c’était une erreur de leur part : ce n’était pas pour nous mais pour le secours catholique. Heureusement qu’on ne les avait pas distribués car ils nous les ont repris au moment du dîner. Martine, présidente de la Voix de l’enfant viendra nous en déposer d’autres, directement au local.
Bref, nous sommes retournés au parc et sommes tombés sur la fin de la parade de Noël, et ce, sous la neige ! Nous visitons ensuite le château de la Belle au Bois Dormant, moment très attendus par les filles. Nous sommes même descendus voir le dragon, qui a fasciné tout le monde. » C’est un vrai dragon ? » me demande Susano. » Oui, sinon il ne serait pas attaché. Alors, tiens toi tranquille, on ne sait jamais ! »
Après quoi, nous avons juste le temps d’aller au manoir hanté pour se faire encore un peu plus peur.
On se dépêche de retraverser le parc car nous avons rendez-vous au restaurant le Blue Lagoon avec son ambiance du film « Pirate des Caraïbes ». Nous sommes en retard mais nous arrivons dans une ambiance festive et décontractée. Pour nous, les adultes, ce sera enfin plus décontracté aussi : nous sommes accueillis par des danseurs tahitiens et leurs colliers de fleurs ! En chemin, vers notre table, on nous sert des cocktails de jus de fruits et de petites bouchées délicieuses ! Tout le monde est enfin au chaud et au sec, nous ne risquons plus de perdre les enfants et nos ventres vont se remplir de mets délicieux ! Le dîner est animé : danse, musique et chant de Tahiti, maquillage, et tours de mentaliste. Seul regret, nous avons raté le coche pour se faire photographier. Qu’à cela ne tienne, nous prenons nous même de jolies photos !
C’est maintenant l’heure du spectacle « Dreams », au pied du château de la Belle au Bois Dormant. Le temps est enfin en notre faveur, la pluie a cessé. Place aux feux d’artifice, jets d’eau, lumières et projections de dessins animés sur le château; c’était magique, et inoubliable pour tout le monde.
Sur le chemin du parking, nous prenons les derniers clichés près des illuminations et du grand sapin. Les enfant sont plus calmes, pourtant Susano et Ricardo trouveront le moyen de se bagarrer une dernière fois pour arriver le premier au camion. GATAAAAAAA !!!!!!!!
Une fois tout le monde installé, il ne faudra que 5 minutes à toute cette marmaille pour s’endormir, après nous en avoir fait baver toute la journée. Le silence s’est installé à l’arrière, et nous nous retrouvons entre nous et je me rends compte que malgré tout c’était chouette de vivre ça tous ensemble. Nous ne savons malheureusement pas jusqu’à quand nos relations pourront se maintenir, maintenant que l’expulsion est imminente. Le retour, contrairement à aller se fera sans encombres et tout le monde sera bientôt chez soi.
Vendredi 12 décembre
Spectacle de danse des Balkans avec Tchekchouka.
Voilà maintenant 4 vendredis que nous répétons sur l’atelier de la Rocade pour être fin prêts pour notre représentation et ce soir c’est le grand soir.
Au local, nous avons poussé les murs pour que le spectacle ait lieu dans la pièce de vie.
Les garçons se sont fait beaux et se mettent doucement dans l’ambiance, tandis que les filles sont encore dans la salle de bain… Laura nous prête des robes, j’ai apporté du maquillage et des fleurs pour nos cheveux, et nous avons aussi des foulards à nouer sur nos hanches.
Il y a Rebecca, Andrea et Hafsatou du côté des filles, et Andreï, Iosif et Ronaldo chez les garçons. Dommage, il nous manque Denis et N’daye
J’encourage spécialement Hafsatou, qui n’est pas la plus à l’aise car au final, elle est la seule du quartier. Tous les autres sont des jeunes de Champlan, pour qui ce folklore n’est pas inconnu.
Nous proposons pas moins de 3 chorégraphies en cercle, et en ligne, et nous invitons notre public à nous rejoindre. Nouria, la danseuse du groupe d’artistes fait aussi des solos et chante pendant que nous nous préparons pour la suite. Francesca, venue voir son petit frère Iosif, dansera avec nous. Lili, la mère de Rebecca est venue aussi, accompagnée de son conjoint. Il y a aussi Madalin, qui, en plus d’être notre ancien collègue, est le grand frère d’Andrea et Andreï. Nous avons également invité une de nos nouvelles adhérentes, Marie-Lourdes et sa famille, mais aussi Marie-Hélène et Pascal de l’ASEFRR. Nous sommes en petit comité car la Ruche ne nous permet guère mieux.
Nous finissons par un petit apéritif autour d’un verre et de chips et disons au revoir aux artistes, qui ont l’air contents malgré leur 4 répétitions sous la pluie ! 😉
Vendredi 12 décembre
la ruche : maths et musique
Aujourd’hui, nous avions Fatima avec nous, seule, parce que les enfants de Champlan étaient tous à l’école, ce qui est une bonne nouvelle.
Nous avons commencé par des exercices de mathématiques où il fallait reconnaître le long et le court puis nous avons abordé les additions. Fatima a très bien compris.
On a joué de la musique on soufflant et en tapant sur des bouteilles en verre. Fatima a exercé sa bouche pour la positionner de la bonne façon et a manié l’intensité de son souffle.
Son oreille a remarqué que les mêmes bouteilles donné des sons différents si elles étaient remplies de différentes quantités d’eau.
Fatima saisit assez facilement les pulsations des rythmes que je (Quentin) joue. Nous avons ensuite exercé sa mémoire en lui faisant répéter un rythme plusieurs fois et en l’allongeant progressivement. Puis, pendant qu’elle frappait les bouteilles, je soufflais dedans, nous étions à l’unisson. Fatima a pris plaisir à me manipuler lorsque je devais la suivre dans ses délires musicaux.
Nous avons ensuite sorti le petit clavier rouge, et surprise j’ai joué les mêmes notes que les bouteilles, elle les a reproduites très vite.
Seule avec deux adultes, Fatima a été très sollicitée. Nous nous sommes un peu détendu en écoutant Michael Jackson, nous avons tapé dans nos mains, Fatima semble décidément avoir le rythme dans la peau, comme on dit. Nous avons goûté de gogosh et d’un chocolat chaud. Fatima trempe ses beignets dans son chocolat, c’est donc vraiment quelqu’un de bien.
Jardin de Saulx :
Vendredi :
Cette après-midi nous la commençons avec beaucoup d’envie de travail car tous, on était impatients de se retrouver pour parler plus de notre sortie d’hier où nous avons pu profiter d’une belle journée malgré le froid, mais pour aujourd’hui on va tous mettre la main à la patte pour cueillir les navets et ensuite les partager entre nous pour une bonne soupe fait-maison.
Un bon travail en équipe qui nous a permis de valoriser les compétences de chacun d’entre nous et de les apprécier. Cueillette des navets, préparation des parcelles, étalage de fumier pour l’engraissement, tout ça ensemble malgré le froid qui nous gelé les doigts, nous avons réussi une belle séance de jardinage.
Mais le temps passe trop vite et nous avons bien avancé dans les tâches de la journée et on profite enfin du départ du jardin avec un verre bien chaud de chocolat pour nous réchauffer.
A la prochaine!
Jeudi 11 décembre 2014
Projection au local
En ce jeudi soir, nous nous sommes retrouvés pour regarder le travail fait ensemble.
Le 27 mai dernier et le 7 juin dernier, nous avons tourné un procès dans le camp de l’usine Galant (expulsé le juin) puis au camp de Champlan. Dans ce film, nous faisons le procès de l’Etat, largement mené par Maître Laurent Ott, avocat de l’accusation, qui reproche à l’Etat de violer le droit à l’éducation, le droit à un logement décent, le principe d’égalité.
A l’heure du rendez-vous, il n’y avait presque personne, nous avons pris peur. Mais ça s’est rempli, surtout quand Leïla est finalement arrivé du camp de Champlan avec un camion rempli de public.
Nous avons regardé avec plusieurs habitants de Champlan qui apparaissent dans le film, ce procès qui dure maintenant cinquante minutes.
Certains ont été intéressés par ce sujet trop méconnu qu’est le droit global (non) appliqué aux familles rroms. D’autres ont bien rigolé en regardant leurs bouffonneries à l’écran, comme Susanu. On en a parlé, on s’en est amusé, nous sommes plutôt contents de ce travail, en tout cas, beaucoup veulent le revoir, une session gravure de DBVD est en route pour toutes les demandes. Ce n’est pas la dernière fois que l’on montre ce film !
Pour une première projection dans la grande salle du local, c’était plutôt agréable. Le matériel, la qualité et la chaleur humaine ont travaillé de concert pour cette jolie soirée.
A la ruche : Expression corporelle
Johanna et moi sommes allés chercher des enfants sur le camp de Wissous pour notre séance hebdomadaire d’acrosport ! Nous connaissons ces familles depuis deux mois mais nos relations sont encore fragiles et aujourd’hui les parents refusent de nous laisser leurs enfants. C’est la deuxième fois que nous essayons de les emmener à la ruche et la semaine dernière, ça avait bien marché mais là, nous nous heurtons à un mur.
Pour ne pas repartir sans rien avoir partagé avec les enfants, qui, eux, ont envie, nous décidons de faire un cache-cache et un jeu musical où il faut courir en rythme et faire la statue lorsque le tempo s’arrête.
Pendant ce temps, on ne sait pourquoi, ni comment, les parents changent d’avis et nous laissent finalement partir avec les enfants !
A la Ruche, tout le monde attend notre petit groupe ; on monte vite à l’étage pour s’échauffer et commencer enfin !!
La prochaine fois, ce sera aux enfants d’orchestrer l’échauffement alors il faut qu’ils soient attentifs !
Mais c’est dur d’écouter, plutôt que de crier, de faire chacun son tour, plutôt que tous à la fois, oh oui que c’est dur. Mais on fait de chouettes figures et surtout on s’amuse, on tisse nos relations en faisant ensemble.
Je propose aux enfants quelques étirements et un petit moment calme où il faut s’allonger et fermer les yeux ; ça aussi c’est dur quand on est tout feu tout flamme. On y arrive tout de même…. 10 secondes !
On descend pour le goûter et là, surprise : la table est mise , le chocolat et le crumble nous attendent ! Merci les collègues !! Il nous faut rentrer car les parents nous attendent !
Croix-Breton :
Nous avons passé un atelier bien frisquet et bien pluvieux…mais, comme toujours, dans la bonne humeur, avec notre petit groupe de la Croix-Breton !
Au programme aujourd’hui : coin petite enfance avec des jeux de manipulation d’objets, atelier musique avec des triangles, mini-tambours, xylophones, maracasses et tutti quanti, corde à sauter géante et jeux collectifs pour se réchauffer tous ensemble (chat foulards et gamelle).
Et surtout, nous avons improvisé une balançoire suspendue à une branche d’arbre avec la corde à sauter géante sur une proposition de Chloé ! Cette balançoire de fortune a eu beaucoup de succès !
En plein jeu collectif, nous avons été attaqués par une vilaine pluie et avons dû ranger nos jeux qui prenaient l’eau…nous avons alors trouvé refuge sous un arbre qui a fait office de parapluie géant pour nous tous et avons dégusté un bon chocolat chaud pour nous réchauffer et nous réconforter de tous ces tourments pluvieux !
Cependant notre petite équipe de motivés a relancé une partie de gamelle lorsque nous sommes partis, on n’arrête pas la Croix-Breton comme ça !
Skate park
Aujourd’hui nous avons installé l’atelier avec Tito et Gaïa qui sont venus avec nous pour voir comment et où nous travaillons, après avoir eu une petite formation avec Laurent.
Comme il y a beaucoup de vent, nous inventons des stratégies pour ne pas que le matériel s’envole ! Nous jouons à « loup couleur » avec Iasmina et Awa pour se réchauffer. A la sortie de l’école, les enfants commencent à arriver, certains vont jouer au Memory avec Gaïa et Awa, d’autres au blokus, Iasmina discute avec des mamans et leur propose un petit thé pour se réchauffer.
Elle rencontre Siti, la maman d’Alia qui habite aussi dans le quartier et aimerait adhérer à l’association. Alia nous rejoint pour écouter des histoires. Il y a Sara, Maïssa, Alia, et deux autres petites filles qui choisissent chacune leur tour un livre et qui sont super attentives !
Elles posent aussi des questions sur l’histoire, certaines connaissent déjà l’histoire alors c’est une d’entre elles qui continue à raconter, aujourd’hui elles choisissent surtout des histoires qui font rire ! Certains enfants font aussi des dessins mais c’est tout un challenge car les feuilles ne restent pas en place avec le vent ! Mariam commence son atelier de danse hip-hop avec deux ou trois filles, puis nous nous installons pour le goûter…sous la pluie ! Nous buvons un bon chocolat chaud et dégustons un super crumble aux pommes, puis nous nous disons à la semaine prochaine !
Sortie Aquarium de Porte Dorée
Nous débutons la journée par un petit rappel de notre sortie à l’Aquarium où nous devions aller avec un petit groupe de 5 pour visiter mais surtout pour changer un peu de l’air confiné, de Longjumeau. C’était une belle sortie avec nos adhérents et amis et on en a profité aussi pour prendre l’air ainsi que rappeler les petites responsabilités de chacun d’entre nous au jardin. Après quelques instants d’hésitation, et avec les doigts gelés on arrive enfin à prendre le train en direction de Paris , notre destination après deux tentatives ratées de prendre le bus.
Heureusement nous arrivons après quelques minutes de retard à l’Aquarium où nous commençons à visiter et être émerveillés par la multitude d’espèces de poissons de toutes sortes et toutes tailles et formes.
« Super ! », s’exclament les autres, accaparés par l’ambiance et la tranquillité qui régnait autour de nous. « Un jour, on veut bien y retourner parce que c’est trop bien », dit Jean Jacques, et bien sûr que oui on va y retourner pour une nouvelle visite et des nouvelles découvertes.
Mais tout ça étant dit, on reprend le chemin vers la maison et nous découvrons ce que chacun a pensé de cette sortie.
A une prochaine fois !
Mercredi 10 décembre 2014
Bel-Air
Nous sommes trois à nous rendre sur Bel-Air cet après-midi, Iasmina, Johanna, et moi (Lucie). Il n’y a pas beaucoup d’enfants au début, même si nous arrivons avec 10 minutes d’avance.
Il y a Cheik, Anis et Nordine qui veulent absolument faire un foot ! Comme il y a encore beaucoup de gadoue sur le terrain de jeux à cause de travaux, on leur propose une gamelle à la place. On rigole bien durant trois parties. Johanna n’arrête pas de perdre, elle râle… Mais c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de cachettes…
L’arrivée de Timothée, de ses copains, et d’un deuxième ballon de foot met fin à notre petit jeu. Ah, et voilà mon copain Kaïs, accompagné de Timéo et de son grand frère ! Ça veut dire qu’on va pouvoir sortir les kaplas… Comme d’habitude Kaïs ne tient pas en place. En l’espace de dix minutes il m’a sorti tous les kaplas, le Croque-Carotte, et voudrait jouer aux Incollables. Ok, ok, on va jouer si tu veux ! Avec ta grande sœur et sa copine, tiens ! Alors question : Combien y a-t-il de nombres sur une horloge ? « 10 ! » répond Nesrine qui est venu nous rejoindre. « Mais nan, 12 ! » crie Timéo, qui a l’air concentré sur ses constructions mais qui ne perd pas une miette du jeu.
La partie continue, Kaïs préfère lancer le dé pour les autres joueurs maintenant. Iasmina apprend à Johanna à jouer aux échecs. Les grands font des trucs de grands.
Avec Nesrine on tourne un peu en rond… Aller, on va faire un p’tit tour ! On est partis vers les magasins des Arcades, pour leur demander si on pouvait coller les nouvelles affiches de l’association faites par Quentin. Ils ont bien voulu. En revenant on a trouvé un caddie, Nesrine a voulu l’adopter. Avec tout ça on a loupé le début du goûter !
Awa, Emna et les autres sont là, tiens ! On les sent déçus d’être venus pour le crumble par contre… Tout le monde se rattrape sur le chocolat chaud et les fruits secs !
Voilà le camion bleu qui est venu nous chercher ! Au revoir tout le monde !
Mercredi 10 décembre
La Ruche : biologie
Un chouette atelier aujourd’hui avec quatre enfants. Nous avons commencé par confectionner chacun un gobelet en plastique. Chacun a décoré son étiquette pour personnaliser son gobelet. Ensuite nous avons roulé du sopalin et insérer des graines de haricot entre le papier et le gobelet. Puis nous avons placé une boule ou deux de papier essuie-tout imbibée d’eau. Nous avons rajouté de l’eau pour être sûrs que les graines soient bien humidifiées.
Nous avons placé les gobelets au fond de la salle. La semaine prochaine nous devrions voir au moins les premières racines de haricot sortir des graines.
Ensuite nous avons fait quelques expériences. Nous avons dessiner des fleurs puis les avons découpées, et nous avons replié les pétales vers l’intérieur. Il y avait deux saladiers, l’un avec de l’eau, l’autre avec de l’eau et du liquide vaisselle. Après quelques essais ratés, nous avons vu l’expérience réussir : posée délicatement sur l’eau, la fleur s’ouvre lentement jusqu’à s’épanouir entièrement et rester sur la surface de l’eau, tel un nénuphar. Les enfants sont restés longtemps regarder la fleur s’épanouir, fascinés. Sur l’eau mélangée au liquide, la fleur s’ouvre vite, mais coule en même temps. Même si l’explication n’a pas été intégrée, on a vu la différence de propagation de l’eau dans le papier. Je leur ai dit que la fleur étouffait parce qu’elle avait trop d’eau alors qu’avec de l’eau normale, elle allait bien et que les arbres se nourrissaient d’eau de la même manière.
Ensuite, nous avons gonflé des ballons de baudruche, les avons frottés contre nos cheveux et nous sommes délectés de nos cheveux se hérissant à l’approche du ballon électrisé. Il dévie aussi un filet d’eau coulant du robinet, et peut même coller au plafond. « C’est magique », a-t-on entendu. Ils sont restés perplexes quand j’ai parlé d’électricité.
Nous avons goûté en faisant fondre des glaçons colorés dans de l’eau. Dans un gobelet d’eau douce, le liquide coloré coule, alors dans de l’eau salée, l’eau colorée du glaçon fondant reste en surface. L’eau salée est plus lourde que l’eau douce, je dis. « Aaaah », me répond-on, largement rassérénés par cette explication.
Au jardin :
De l’autre coté de Longjumeau avec Nicolae et Cosmin, prennent le départ Susanu, Ionut, Cosmin (le frère de Madalin) et Eric.
Dès notre arrivée on commence a partager les tâches de la journée entre nous. Et tout ça étant dit nous commençons comme des abeilles dans le coins du jardin pour préparer le terrain et retourner la terre avec les enfants, compléter la table à manger et la fortifier avec Madalin, et enfin Nicolae et Eric étalent le fumier sur les parcelles après le passage de Cosmin avec le motoculteur. Mais le travail est plus agréable quand tout le monde rigole et tous travaillons pour « rendre au jardin ce qui appartient au jardin » une belle image qu’il mérite car elle aussi nous donne des légumes et des fruits pour nous régaler.
A plus tard au jardin !
Mercredi 10 décembre
Wissous
Cet après-midi, nous arrivons à Wissous sous un ciel un peu couvert. Nous décidons d’installer une tente au cas où la pluie se montrerait ! Les enfants commencent à faire un jeu avec la corde pendant que nous installons le matériel. Aline propose un atelier créatif où chacun peut construire une « petite bête » avec différents matériel, ça a beaucoup de succès, même les jeunes filles plus âgées viennent participer. Puis les enfants racontent une histoire à partir de la p’tite bête qu’ils ont créée, certains écrivent en roumains directement, d’autres se font aider pour écrire en français, et Mariam prend le temps d’écrire l’histoire qu’une petite fille lui dicte.
Sous la tente, je (Flora) propose des dessins libres avec des craies pour les plus jeunes, certains me demandent des crayons gris pour « écrire », ils sont super fiers ! La dinette a toujours beaucoup de succès, les jeux de constructions aussi, plusieurs enfants construisent des châteaux.
Ahmed et Alfred sont très curieux de découvrir les livres, nomment ce qu’ils voient , répètent des mots en français, puis Alina et Loren nous rejoignent, c’est un super moment d’échange. Sur la fin de l’atelier il y a pas mal d’excitation, les plus grands se défoulent encore un peu en sautant avec la corde, puis nous prenons le goûter où l’atmosphère redevient plus calme !
Cette semaine, nous avons eu la visite des Robinsons de Saint Etienne, « Terrain d’Entente », et comme toujours, nous avons également la KroniK de GRENOBLE
Les Robinsons de GRENOBLE: MME RUETABAGA
Atelier de rue – Samedi 13 Décembre 2014
Aujourd’hui, l’atelier de rue fut placé sous le signe de la rigolade. Petits et grands, enfants et permanents ont pu s’adonner aux joies du divertissement. Cette sensation d’ivresse et de zénitude qui flottait dans l’air était-elle due à ce vent chaud inhabituel ou bien à la célébration du dernier jour de Wendy en stage à l’association ? Toujours est-il que la plupart des enfants arborait gaiement un sourire aux lèvres.
L’activité dinette a remporté un franc succès auprès des enfants, même les plus grands (d’environ 11-12 ans) y ont participé activement. Quelques minutes plus tard, les permanents se sont également pris au jeu et ont préparé de succulents plats.
Un peu plus loin, sur une grande bâche déployée, Alice a su inviter les parents à participer à la création de petits livres avec leurs enfants faits à base de matériel de récupération. Un véritable moment de créativité était palpable…
Nos deux cuistots du jour (Rafik et Bjondina) ont parfaitement assuré la préparation de crêpes au chocolat sous l’œil attentif d’Elisé (stagiaire de Zoltan). Parfois, à l’abri des regards, Rafik « dérobait » un carré de chocolat qu’il engloutissait de suite sous l’air à la fois étonné et amusé de Bjondina. Une certaine complicité se faisait ressentir entre ces deux enfants le temps d’une activité commune.
L’heure du goûter approchant, les enfants arrivèrent petit à petit sur les nattes disposées à cet effet et de manière fortuite, un petit jeu s’initia entre quelques enfants et les permanents. Chahinez, âgée de 9 ans, qui d’ordinaire est assez discrète, commença à donner des surnoms saugrenus aux permanents. Une partie de fous rires s’engagea vivement à ne plus en finir…
L’atelier pris fin avec deux surprises étonnantes. D’un côté, Kadidja qui a pris un malin plaisir à se recouvrir entièrement le visage de charbon de bois ressemblant ainsi à une « femme des mines ». De l’autre, Mélissa qui nous a fait part de ses talents de dessinatrice en nous en présentant un à un ses derniers dessins.
Laura, étudiante éducatrice de jeunes enfants
en stage à l’association Mme Ruetabaga