Générations contre reproduction

Toute sa vie Albert Jacquard a milité pour faire comprendre des idées si simples qu’on les croyait parfois naïves. L’une d’entre elles , revenait,it sans cesse: l’être humain ne se reproduit p)as, il s’engendre. C’est à dire que tout être humain naît et est par définition complètement nouveau (ce à quoi s’oppose l’idée de reproduction).

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Tout le monde le sait et pourtant nous faisons comme s’il n’en était rien. L’idée de reproduire,  que nous la déclinions sous forme de modélisation ou de multiplication, est partout: dans la pensée sur le Social ou l’Education, on cherche à reproduire les expériences, les fonctionnements, les modes de gestion, les méthodes efficaces, les mêmes objectifs, les « bonnes » pratiques. la moindre institution entend se reproduire elle même, se maintenir, se multiplier.

Les expériences de pédagogie sociale nous ont enseigné au moins une chose: l’absurdité et l’impossibilité de la reproduction. Tous les acteurs le savent: leurs expériences éducatives engendrent de la résistance, et se confrontent à des obstacles sans esse renouvelés. Il n’y a pas de reproduction possible, voire même d’institutionnalisation.

Que faire alors? Est ce une raison de renoncer face à autant de difficultés, face à la constance de tout ce qui s’oppose?

Freinet lui même avait réalisé cette difficulté et en avait fait son invariant N°29:

« L’opposition de la réaction pédagogique, élément de la réaction sociale et politique est aussi un invariant avec lequel nous aurons, hélas! à compter sans que nous puissions nous-mêmes l’éviter ou le corriger.  »

La constance de cette « réaction », ne parvient pas à expliquer cet autre mystère: la constante résurgence des pratiques de pédagogie sociale,  les éléments en commun de toutes ces expériences, les convergences entre acteurs et initiatives.

Comment rendre compte de l’étrange généalogie de nos actions qui trouvent année, après année de plus en plus d’écho?  Comment rendre compte de leur influence même déformée sur les institutions actuelles? Comment témoigner du fait qu’on y revient sans cesse, que pour résumer en deux mots, nos pratiques semblent à la fois tout impossibles et nécessaires

Il y a  bel et bien un essaimage en Pédagogie Sociale, mais celui ci n’est pas sur le mode spatial, mais temporel. Ce n’est pas de la reproduction, mais de la génération:  première, seconde , troisième génération. Toutes nos actions suscitent des résurgences, des repousses , des avatars.

Les acteurs peuvent bien craindre d’être un jour dépassés par les difficultés. Difficultés en interne et en externe, qui communiquent entre elles. La précarité administrative imposée, renouvelée, les obstacles réinventés perpétuellement , suscitent parfois en interne découragement et tendances au renoncement, voire à l’autodestruction. Ce ne sont là que des « répliques », que des échos d’une plus grande violence qui est elle, descendante, et sur le cours et les causes desquelles il paraît trop difficile aux acteurs d’agir. L’impuissance où nous sommes conduits n’a souvent pas d’autres fins que d’alimenter la rancoeur et nos divisions.

Mais pour autant, rien de ce quia  été fait n’est perdu. d’autres actions arrivent. Les axes de la pédagoghie sociale ne cessent d’influencer davantage à la fois les actions « hors les murs » que ce qui se fait dans les institutions. Toutes les difficultés qui s’accumulent sur les expériences (et leurs promoteurs) ont l’étrange effet de renforcer encore cette influence.

Dimanche au jardin: 

Un dimanche au jardin un peu spécial, car a lieu en même temps , la grande randonnée. Et si nous nous retrouvons à 3 Robinsons au jardin, c’est plutôt pour accueillir les groupe des 20 jeunes venus nous voir du Havres et passant quelques jours à Buno.

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L’occasion pour eux de découvrir notre jardin, mais aussi notre méthode de travail. Un étonnement pour ces jeunes venus de zones en conflit ou en difficulté de voir que nous pouvons laisser nos récoltes sans défense et que nous arrivons à partager sans conflits.

Un bon coup de mains aussi pour désherber et même retirer les corps étrangers qui sont encore au fonds du puits .Merci et bravo !

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Samedi et vendredi: Tournage d’Epiphanie

Après un an, c’est le retour de notre ami Victor et de son film en cours sur la vie d’une enfant rrom.  Tout ce temps a été nécessaire pour trouver des moyens, contourner des difficultés mais voici que son film avance bien et qu’il est revenu en France (d’où part l’histoire racontée) pour prendre du son et des dialogues.

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Cela nous a donné l’occasion de passer du temps dans les camps , et de prendre le temps avec les familles d’écouter quelques chansons et de rire ensemble. Un moment magique d’écouter la grand mère de Laura chanter une berceuse…

Depuis vendredi: nos amis , les  jeunes du Havre sont à Buno

Nos amis de l’ASHETI (la vice présidente était liée à la première association Intermèdes) accueillent et accompagnent des mineurs étrangers , située au Havre. L’idée pour eux était d’organiser une semaine de vacances pour ces jeunes , de se retrouver entre eux, de vivre ensemble de réfléchir… et de rencontrer les Robinsons, au château de Buno

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Au menu, soirées partagés, visite de notre jardin, sorties en commun, et un atelier au sujet de « comprendre la discrimination. »

 

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