Agir pour soi, agir pour autrui

On dit souvent que nous vivons une période individualiste; il est vrai que les associations sont nombreuses à être actuellement dans une difficulté à trouver des bénévoles. Mobiliser les personnes, susciter des engagements semble être devenue une mission impossible aujourd’hui. Et bien entendu cette fragilisation est renforcée par une double tendance à l’instrumentalisation, des associations,  de […]

groupe ados dans les Alpes aout 2011

On dit souvent que nous vivons une période individualiste; il est vrai que les associations sont nombreuses à être actuellement dans une difficulté à trouver des bénévoles. Mobiliser les personnes, susciter des engagements semble être devenue une mission impossible aujourd’hui. Et bien entendu cette fragilisation est renforcée par une double tendance à l’instrumentalisation, des associations,  de la part des institutions, ou par leur abandon.

Nous voyons autour de nous , en difficulté , de grandes organisations, des traditions éducatives en danger URGENT  de ne plus pouvoir exister davantage, faute de pouvoir trouver sur qui compter.

Il est facile face à un tel constat de se décourager et de conclure à la mort prématurée de l’action sociale et politique.  En effet, on ne voit pas de grand mouvement de soutien, de revendication de spersonnes concernées vis à vis de sdécideurs , vis à vis des élus. Pire beaucoup de bénéficiiares des actions associatives et sociales, ne votent même plus (ou ne peuvent pas voter).

Mais, pour autant, ce serait avoir la vue courte, que de conclure que cette absence de mobilisation EXPLICITE,  visible des adhérents, bénéficiaires , signifierait qu’il n’y aurait pas de conséquences à  court, moyen ou long terme.

C’est tout le contraire. Ces espaces en danger, que sont les lieux éducatifs innovants et ouverts à tous,  SONT LES DERNIERS ESPACES auxquels tiennent (et qui retiennent) ceux qui sont en danger non plus de marginalisation, mais de sécession.

Ces personnes ne font peut être pas de bruit, elles ne prennent que peu de place, mais quand elles viennent, elles viennent pour l’essentiel: elles viennent pour elles mêmes. Il n’y aplus de faux semblant, plus de faux fuyant, plus de marché, plus de contrat, plus de contraintes, plu de calcul. Juste des enfants, des adultes, des adolescents qui viennent pour EUX MEMES.

Nous vivons une époque où nous devrions  tout donner au personnage qui nous est assigné, et qui nous dévore. La pauvreté , la précarisation viennent même encore renforcer cette tendance. On ne peut plus se permettre d’agir pour soi même, de faire ce que nous croyons juste.  Nous devons rester dans la course, rester dans le look, l’apparence, tenir une place de plus en plus exigeante, de plus en plus sans rapport avec qui nous sommes vraiment.

Ce que proposent des associations comme la nôtre c’est justement de sortir de cette course absurde; d’agir pour soi, au sens de ROMPRE, rompre avec ce monceau de contraintes, ces assignations.  Nous ne proposons pas à nos adhérents ou contacts de  s’engager au sens où on s’engageait dans les années 60; cela n’ets plus valable aujourd’hui. Il s’agit de plus que cela;  il s’agit de se lier, de se poser, de venir pour soi même, et savoir prendre ce qui est donné.

Parce qu’ils viennent pour eux et parce que c’est difficile, il faut du temps. Parfois deux ans, pour voir et se lier avec les parents des enfants qui nous fréquentent; car il n’ets pas étonnant que ce soient les enfants qui arrivent en premier, puis les ados, puis les adultes… Car venir pour soi, c’est ROMPRE et qu’il est plus facile de rompre aux plus jeunes, qu’aux plus âgés. C’est rompre avec les injonctions de l’utilité et de l’urgence. C’est prendre le risque … de se prendre enfin au sérieux soi même.

Et quand les gens viennent pour eux mêmes, c’ets un don qu’ils font, un don d’eux mêmes. Peu importe s’il est lent, peut importe s’il est rare, car, de ce point de vue là, nos associations, notre association année après année, reçoit toujours plus,  et au dessus de toute espérance.

Permanents , volontaires, stagiaires vous le diront tous. Les enfants , les adultes, les ados, les familles , donnent cent fois plus que ce que l’association apporte, car tous donnent d’eux.

Jamais dans notre association on ne nous avait d’ailleurs tant offert… Stagiaires, bénévoles , partenaires  qui nous proposent presque tous les jours  de nouveaux projets, notre association reçoit, …

Sans parler des nombreux objets, vêtements, matériel et tout ce qu’on nous donne. Sans parler aussi des cadeaux les plus précieux, les cadeaux de soi: les enfants qui réalisent une exposition “d’art des Robinsons de Longjumeau” (pour le Centre Social de Chilly qui nous accueille)

Mais aussi Jean Pierre Bigeault, poète, psychanalyste qui publie, nous offre et dédicace son recueil de poèmes “Nôtre jardin”, en l’honneur et au profit de tous les Robinsons… (Nous ferons une soirée dédicace et de fête à Paris, à l’EFPP, le 2 décembre)

Ceux qui offrent de la musique (Christophe Gaurier nous a composé une véritable symphonie), jouent de la musique (Hacene, joueur de houd) … Sans parler des ados qui préparent la prochaine soirée, etc.

On ne nous a jamais tant donné…

Ce  que propose notre association, c’est précisément ceci: pouvoir enfin agir pour soi, en agissant pour autrui. Cela suppose u préalable de pouvoir retirer le fatras d’injonctions et de normes qui pleuvent sur tous et qui rebondissent en tout sens. Pas étonnant que cela demande de la patience et du temps. Mais toujours, par contre ce travail laisse des traces profondes et produit des effets.

En promouvant une action, collective, coopérative, communautaire,  nous ne marquons aucun attachement ni pour l’action charitable du XIX ème siècle, ni pour l’action “militante” du début du XXème; nous proposons juste d’expérimenter ici et ensemble que c’est en agissant pour tous qu’on se connaît soi même. Il s’agit d’exister, c’est une pédagogie de l’existence.

DIMANCHE

Jardin de l’équerre :

   

Nous avons passé une très bonne journée au jardin. Au programme pluie, pluie, pluie ! Nous en avons profité pour travailler dans la serre, nous avons arrosé les plantes, puis récolté des poivrons, des aubergines, des tomates, des salades, du basilic et de la menthe.  Nous avons aussi nettoyé les plants, les débarrassant de leurs feuilles mortes.  A l’extérieur aussi la récolte a été bonne : pommes, framboises, radis noir, courgette,  rhubarbe… Il y avait tant de choses à cueillir!

SAMEDI

A la villa SAINT MARTIN :

Un après-midi ensoleillé ; on a fait différents ateliers : atelier « dessin » ; atelier « cuisine » ; atelier avec des jeux. Il y avait également un magasin gratuit avec des produits neufs. Les enfants ont profité de cette occasion pour choisir et récupérer de nouveaux jouets.

 

VENDREDI

Au jardin de Chilly :

Aujourd’hui le travail en équipe est de mise. En effet pendant qu’une personne taille un arbuste qui a besoin d’une petite coupe, une autre ramasse les débris végétaux tombés au sol et la dernière se charge de vider la brouette. Le désherbage est également d’actualité. On récolte les framboises, concombres et tomates en binôme et nous    finissons par déguster les fruits de nos efforts respectifs lors du goûter.

A la rocade :

Un va et vient assez impressionnant pour cette première fois en atelier de rue (Emilie). Le petit atelier de cirque à eu un franc succès avec ses assiettes chinoises et ses cerceaux, tandis que d’autres enfants étaient tranquillement installés sur les tapis  autour de différents jeux.

Ah aujourd’hui  3 petites anglaises nous ont rejoins dans nos jeux, on  a pu pratiquer un autre anglais !!! Et enfin l’heure du gouter : jus, noix et gâteau quoi de mieux pour finir cette aprèm !

 

JEUDI

Massy :

Un atelier vraiment très sympa. Du côté adulte, nous étions 5, que des filles. Nous avons commencé notre atelier en réexpliquant aux enfants qu’on était là pour eux, pour leur proposer des jeux, des dessins, des activités périscolaires mais qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas accepter, que c’était leur atelier et qu’on avait besoin d’eux pour y arriver. Iasmina a tout bien traduit et ça a eu son effet.  Chacune d’entre nous a proposé une activité qu’elle encadrait. Au choix : dessins à la pastel, coloriages, écriture, jeux de société, livres d’images et tout ça dans le calme ! Les moments d’échanges ont explosé. Les enfants et nous en ont vraiment bien profité. A refaire, encore et encore !!!!

Jardin :

Quelle chance aujourd’hui: pas de pluie !!! Un peu de désherbage, un peu d’eau pour la serre et c’est parti pour la cueillette.  Des noix à gogo, quelques tiges de rhubarbe, des pommes par kilos et un peu d’escalade par un des jardiniers qui a décidé de revêtir l’habit de Spiderman  le temps d’amasser quelques petites poires.

C’est l’heure du marché, après que chacun se soit pris quelques victuailles nous partons en direction du skate park  pour une petite distribution de nos récoltes. Humm tarte, compote, crumble  aux pommes, il y en a qui vont bien manger se soir !!!

 Skate park :

Malgré une faible pluie, beaucoup d’enfants nous on rejoint pour jouer en sortant de l’école. Mini voitures et jeux en bois pour les petits, cartes et puzzles  pour les plus grands, le tout dans une très bonne ambiance.  Les responsables du goûter ont distribué pour tous des madeleines et des fruits secs. Un gouter bienvenu, car le jeu ça creuse !

MERCREDI

Moulin Gallant :

Aujourd’hui, Emilie a découvert nos Rrom’binsons de Moulin Gallant. Petits et grands sont venus nous retrouver petit à petit. Les coloriages, le jeu en bois, et la corde à sauter en fin d’atelier. Depuis peu, nous avons mis en place, comme au quartier, la distribution du goûter par les enfants, et nos petits Rroms étaient fiers de porter leur collier de responsable.

Jardin de l’équerre :

Un groupe de petits jardiniers part à pied au terrain de l’équerre. Au programme, la récolte de nombreuses pommes et framboises dont certaines seront partagées durant le goûter. Les plantes situées sous la serre ont besoin d’eau pour s’épanouir, alors, tous les Robinsons,  munis de leurs arrosoirs,  leur viennent en aide.

« Tout est bon qui nous mettra en marche. Il le faut pour le total bénéfice des enfants du peuple.

– Mais comment pourrais-je être en paix avec moi si je n’ai pas offert avec générosité et non pas épisodiquement, petitement, une fois de temps en temps, les moyensd’accéder aux langages plastiques et la possibilité de les dominer ? » Paul le Bohec ( 1922- 2009), compagnon de Freinet


Auteur/autrice : Hugues Bazin

Chercheur indépendant en sciences sociales,

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