Apprendre ensemble à être soi et seul

“La solitude c’est comme le cholestérol, il y a la bonne et la mauvaise” (JF Six) Nous rencontrons d’abord et avant tout la mauvaise;  elle se manifeste avant tout par l’isolement , la précarité et la dépendance. C’est une solitude créée par les ruptures et qui en produit de nouvelles. Nous la voyons se décliner […]

“La solitude c’est comme le cholestérol, il y a la bonne et la mauvaise” (JF Six)

Nous rencontrons d’abord et avant tout la mauvaise;  elle se manifeste avant tout par l’isolement , la précarité et la dépendance. C’est une solitude créée par les ruptures et qui en produit de nouvelles.

Nous la voyons se décliner à tous les étages de la société et de la cité. Pendant l’enfance avec les déménagements, abandons successifs, perte des personnes repères; c’est tout un cortège d’enfants séparés d’un de leurs parents  ou des deux, éloignés et coupés de leurs frères et soeurs, perdant leurs amis , n’ayant même pas le temps de vivre des liens d’attachement ou des “dépendances réussies”.

Ce sont des adolescents malmenés, maltraités, renvoyés, précarisés, mis à la rue, à la porte à qui on reproche le coût même des soins médicaux, leur mauvaise santé, leur appétit et leur goût de vivre. Adolescents seuls,  à la rue…

Ce sont des adultes précarisés,  centrés sur des démarches de survie qui les coupent de toute rencontre, de tout changement. Personnes isolées, monopolisées par une vie quotidienne de plus en plus dure à tenir et à entretenir: repas qu’on ne fait plus , qu’on n’organise plus, perte du sens du temps, repli sur soi, auto-enfermement, perte des trois confiances fondamentales de la vie (confiance en soi, en autrui, en l’avenir selon le processus décrit par Furtos).

Oh oui cette solitude sociale, nous la voyons tous les jours.

Mais il est une autre solitude que nous ignorons beaucoup; c’est celle de la capacité d’être seul, en manque des autres; celle qui permet de développer une intimité, une imagination, une rêverie. Celle qui permet de peupler une vie intérieure; celle qui donne la richesse de cultiver ses différences, ses singularités. Cette solitude là qui permet d’être soi est de plus en plus empêchée, de plus en plus interdite. On  a toujours moins de temps et d’occasion de développer expression et créativité à l’école; à la maison, on partage un quotidien indifférencié. Les autres peuvent être tout autant étouffants et omniprésents à l’école, au travail, dans la rue , au quartier qu’absents de nos vies.

Cette solitude là, la bonne, capacité d’être soi par, pour et avec les autres, c’est celle que nous cultivons à Robinson. Ou plutôt nous cherchons à recycler la mauvaise solitude en bonne: c’est dire que nous luttons à la fois contre l’isolement intérieur et extérieur par la créativité et la communauté.

Depuis la semaine dernière c’est la danse de rue qui surgit au quartier (voir clip sur TV Robinson). Elle permet la rencontre d’enfants qui ne se seraient jamais rencontrés autrement et qui n’auraient certainement jamais dansé ensemble. Elle affirme sur la place publique l’expression de soi, véritable message de vitalité.

Vendredi, grâce à Ewelina Cazotte (éducatrice, membre du chantier de pédagogie sociale , chercheuse en travail social), nous avons rencontré la Professeure Ewa Marynowicz Hetka, titulaire de la chaire de Pédagogie Sociale en Pologne, qui nous disait:

“La pédagogie sociale, ce n’est pas du travail social, c’est autre chose; c’est une philosophie de la vie”; j’ajouterais que c’est surtout une pratique sociale, locale et conviviale, pour lutter contre les mauvaises solitudes et leurs conséquences.

DIMANCHE:

Une superbe journée sous le soleil; l’été n’a pas totalement laissé sa place à l’automne. C’est un temps idéal pour jardiner “à l’Equerre”. Plusieurs activités sont au programme : on récolte, on cueille, on plante, on arrose, on désherbe. Le motoculteur fait également partie du jeu. La journée se termine par le partage des légumes récoltés parmi lesquels on retrouve potirons, courges, oseille et  rhubarbe.

 

Samedi:

La Capoeira et  la danse étaient nos deux activités vedettes du jour, nous avons aussi bien avancé dans l’encadrement des dessins destinés à notre prochaine expo à la MJC de Chilly. Nos petits cuisiniers en herbe ont tenté de nous faire une confiture de Potiron malheureusement le temps nous manquait.  Nous voila à l’heure du gouter ou Aline a pu nous faire rêver en nous montrant de jolies photos des animaux rencontrés lors de son voyage en australie.

Vendredi :

Au jardin de Chilly :

Encore une belle après-midi au jardin de Chilly. Nous avons ramassé les toutes dernières framboises. Il fallait surtout désherber, désherber et encore désherber ! Nous avons aussi choisi de couper les derniers tournesols qui faisaient grise mine, et ainsi récolter leurs graines. Vivement que l’on puisse les déguster !

Rocade :

Grand retour de l’atelier cirque (menée par Aline) très attendu par les enfants, malgré le froid c’est avec plaisir qu’ils s’essayèrent au  « Assiettes chinoises » et aux Cerceaux.  Parmi les autres activités possibles, ce sont les jeux d’UNO et Memory qui remportèrent un franc succès. Un gouter bien mérité et c’est l’heure du départ.

Jeudi:

Au skatepark :

Quel beau temps et que de bonne humeur pour cet atelier de rue ! Nous avons apporté des feuilles et des crayons pour que les plus petits puissent dessiner. Nous avons lu des histoires, fait des puzzles et jouer aux petites voitures. Les responsables du gouter ont ensuite distribué pour tous des fruits secs.

 

Au jardin  de Saulx :

Belle après-midi au “terrain de l’Equerre”. Nous continuons de déplacer le fumier, tandis qu’une autre équipe passe le motoculteur sur une des parcelles. Au programme, la récolte de plusieurs légumes et on éclaircit les rangs de salades afin qu’elles puissent grandir un maximum. Chacun repart avec une butternut à l’issue de cette journée.

Massy :

Ecriture, lecture ou jeux, chacun a su trouver une activité qui lui plaisait c’est donc dans la joie et la bonne humeur que nous avons tous travaillé. Un peu de corde à sauter puis nous voila à l’heure du gouter, ou une surprise nous attend : Borys est venu nous faire un petit coucou.

Mercredi :

Moulin galant :

Le terrain sur lequel nous nous installons régulièrement est de plus en plus sale, il nous est difficile de trouver une place « propre » où poser nos nattes. Malgré tout, les enfants sont ravis de participer à l’atelier autour des coloriages de princesses pour les petites rêveuses et de super héros pour les petits aventuriers. Emilie a également ré initier les enfants  la boxe.

Au jardin de Saulx :

C’est un temps gris qui nous attend au terrain de l’équerre cet après-midi. Cela n’empêche pas les Robinsons de participer à différentes activités nécessaires au jardin. Certains travaillent en équipe afin de continuer de déplacer le tas de fumier, avec l’aide de brouettes et de fourches. D’autre part, on recrute une “équipe cueillette”, pour la récolte de plusieurs poivrons, piments, tomates, mâche et framboises.

 

“Il faudrait surtout rappeler aux parents et aux maîtres qu’un éducateur qui n’a plus gout à son travail est un esclave de son gagne pain et qu’un esclave ne saurait préparer des hommes libres et hardis; que vous ne pouvez pas préparer les élèves à construire demain le monde de leurs rêves, si vous ne croyez plus à ce rêve; que vous ne sauriez montrer la voie si vous êtes assis, las et découragés, à la croisée des chemins (…) J’ai retrouvé la  dignité d’un métier qui est pour moi formule de vie”, vous dira l’éducateur moderne; imitez le!”

Célestin Freinet , Les dits de Mathieu.

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