“Apprendre”, en Français, est un verbe piégé: on peut en effet apprendre une chose et apprendre à quelqu’un quelque chose; ce qui correspond , si on y réfléchit, à deux actions quasiment opposées.
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A titre de comparaison, la langue anglaise possède bien deux verbes distincts pour ces deux actions : to learn et to teach.
Cette confusion a des effets bien dommageables quand elle permet encore et toujours de laisser croire aux enseignants que les enfants auraient appris quelque chose car eux mêmes auraient essayé de le leur enseigner. Cette confusion entre leur travail et celui de l’enfant est dramatique car au fond elle oblitère ce qu’il en est de l’enfant lui même.
Mais au delà de la confusion, cette diversité de sens nous renseigne sur une autre spoliation. Ces enfants qui ont le devoir d’apprendre, en ont ils encore le pouvoir?
Apprendre (au sens d’enseigner) devient-il toujours davantage, le privilège et le monopole des décideurs et des spécialistes? Est ce que les enfants, les adultes, peuvent s’apprendre entre eux? C’est à dire aussi en restant eux mêmes et ensemble?
Pourrait on imaginer une école où les enfants s’apprennent entre eux? Cette école a existé en France au XIXème siècle, elle était appelée école mutualiste et elle était destinée aux pauvres. Elle a été mise en oeuvre car elle était économique (un seul enseignant pour de très nombreux élèves “qui s’apprennent”) .
Elle a été supprimée car elle était trop efficace: les pauvres apprenaient trop et trop vite et le savoir échappait aux maîtres et aux décideurs politiques. Les pauvres ”prenaient la confiance”, comme on dirait aujourd’hui.
Nous autres, à Robinson, sommes sensibles au destin des idées simples, économiques qui “marchent trop bien” et qui pour cette raison rencontrent de la résistance ou des obstacles.
N’est ce pas ce que nous expérimentons avec les ateliers de rue, cette éducation que les enfants se donnent à eux mêmes dans leur diversité et leur hétérogénéité? N’est ce pas ce que nous expérimentons, cette efficacité à contacter, fidéliser et accrocher les individus et les familles les plus isolées? N’est ce pas ce que nous vivons, ces liens éducatifs durables et productifs en réalisations et en développement des compétences et de l’autorité des personnes et des groupes?
Pourquoi tant de difficultés à consolider et sécuriser des actions éducatives et sociales qui font leurs preuves? Serait ce parce que ce qu’elles enseignent serait troublant, contrevenant, contraire aux idées reçues?
Nous expérimentons en effet la richesse d’actions:
– qui se déroulent dans le même milieu, le milieu même des familles, et qui visent à en prendre conscience plutôt qu’à le renier ou à en sortir
– d’actions qui s’appuient sur l’hétérogénéité des âges, des cultures, l’ouverture à l’inattendu
– qui reposent sur le volontariat, la gratuité, l’inconditionnalité de l’accès
– qui ne visent pas à apprendre le respect du savoir, de compétences savantes, d’une culture d’élite… mais qui au contraire visent à développer la confiance en soi , en sa famille, en son groupe. Ce point précisément est particulièrement litigieux quand on constate que l’essentiel de l’effort de l’école des collèges, des actions sociales et éducatives destinées à soutenir ces institutions… vise à “perdre la confiance” , à redouter ses erreurs, à identifier ses manques et ses besoins, et à développer une attitude craintive et servile vis à vis des savoirs.
Nous préférons des situations éducatives et sociales qui permettent aux individus et aux groupes d’oser rêver leurs propres rêves et “non les rêves de ceux qui les ont instruits” (I. Strengers).
On a volé aux enfants, et au peuple le pourvoir de “s’apprendre” disait I. Illitch :
” Le droit d’enseigner une compétence devrait être tout aussi reconnu que celui de la parole”.
Nous souhaitons développer des actions éducatives et sociales qui renoncent à produire de l’échec ; car l’échec est bel et bien produit pour construire une majorité bien pensante et respecteuse de l’ordre établi. Mais l’échec coûte cher et mine les personnes, les groupes et le lien social même. Il est temps d’y renoncer.
Nous bâtissons des situations éducatives qui ne visent pas à produire le respect du savoir ou des institutions, mais le respect de soi, de son groupe et de sa capacité à créer ensemble du savoir et des institutions… vivantes.
Nous n’avons pas besoin d’éducation, mais du pouvoir de s’éduquer, nous ne visons pas les apprentissages mais le pouvoir de s’apprendre.
A Robinson, notre action est mutuelle et repose sur un système vivant (volontaires, bénévoles, permanents, adhérents, sympathisants, visiteurs); elle produit “une prévention qui marche”; “un soutien éducatif qui marche”, “un soutien à la famille et à la parentalité qui marche”, une “insertion sociale et économique” qui soutient efficacement ET DURABLEMENT les personnes.
Alors, quand est ce qu’on diffuse?
Dimanche
La journée commença sous le soleil mais très vite la pluie nous a perturbés. Néanmoins, nous avons relativement avancé au jardin. Les garçons se sont occupés de déblayer un passage entre les framboisiers, tandis qu’un autre groupe, entre deux arrosages, s’est occupé de désherber entièrement la serre. Nous avons en fin récolté quelques courgettes que l’on a partagées.
Samedi
A la Villa Saint Martin
La semaine passée, un groupe d’enfants avait nettoyé le camion bleu. L’activité avait plu et Théo pendant le conseil de quartier avait proposé de renouveler l’exercice sur le camion peint. Ce samedi donc, les enfants ont rangé, nettoyé, lavé le camion.
D’autres sont restés sur les tapis pour y faire des activités habituelles : peinture, jeux et confection de bijoux ! Khadija avait eu une bonne idée en nous demandant d’acheter une pastèque, que nous avons coupée et partagée à l’heure du goûter.
Vendredi :
A la rocade
Nous nous sommes installés sous la pluie en espérant pouvoir faire tout l’atelier. C’est à ce moment que nous avons eu l’idée de nous mettre sous un arbre. Nous avons su nous débrouiller pour l’organisation des tapis et avons commencé diverses activités. Libellule en perle, bracelets/colliers et dessins étaient à l’honneur pendant que les autres enfants jouaient au jeu comme le « touché, coulé » puissance 4, Uno, Dame. Nous avons également rencontré une nouvelle famille qui est venue avec un enfant en bas âge qui a été ravie de son premier atelier. L’atelier s’est donc au final très bien déroulé !
Au jardin de Chilly
On a arrosé avec nos petits arrosoirs en évitant soigneusement, de donner à boire aux mauvaises herbes. Nous avons continué à tailler les haies et tout ce qui dépassait un peu partout. Nous avons désherbé comme d’habitude et fini par des jeux de raquettes et de diabolos pour se défouler un peu.
Jeudi
Au jardin de Saulx
C’est une petite équipe qui se rend au terrain de l’équerre. Au programme, le tuteurage de quelques pieds de tomates. Ensuite nous déposons du BRF autour des framboisiers et de pieds de rhubarbe.
Puis nous désherbons une parcelle où l’on retrouve des plants de courgettes et de concombres et cornichons ainsi que quelques pieds de maïs. Enfin nous y mettons du BRF pour éviter que les herbes folles s’y invitent.
La croix Breton :
Un groupe de 6 enfants était présent à la croix Breton aujourd’hui. Certains ont joué au Uno comme des « pros » avec notre nouvelle bénévole Anne, tandis que les filles créaient de nouveaux bijoux en perles de rocaille.
Au skate park
Notre petit monde s’est fait attendre parce que le pli n’est pas encore pris de se retrouver ici pendant les vacances. Mais finalement, on s’est retrouvé avec 3 mamans et leurs enfants à jouer et dessiner. On a rappelé nos présences dans le quartier tout l’été et puis on a fini avec notre petit goûter.
A Wissous :
Nous avons fait différentes activités aujourd’hui, peinture, puzzle, dessin, scoubidous… les enfants avaient le choix, peut être même un peu trop ; ils ne savaient que choisir !
D’autant qu’un peu plus loin, les garçons proposent des activités plus physiques ; la brouette, le basket, les pedalos…
Mercredi :
A Moulin Galant :
Aujourd’hui un atelier peinture et un atelier scoubidou ont été mis en place au terrain de Moulin galant.
Les garçons qui sont venus à la Tour Eiffel le 17 juillet ont fini “leur pagette”, le journal qui raconte leur sortie. Certains enfants se sont amusés à colorier et d’autres ont travaillé l’écriture en français dans leur cahier de vie.
Au jardin de Saulx :
Nous étions nombreux aujourd’hui pour aller au jardin !
Nous n’avons pas chômé, nous avons récolté, tomates, haricots, framboises, courgettes. Nous avons été interrompus par la pluie.
Puis Nous avons mis du BRF sur les poireaux et nous en avons profité pour en planter plus.
Enfin Nous avons aussi tout arrosé, les enfants ont voulu faire de la balançoire. Nous avons gouté puis tout rangé pour partir.
KroniK des Robinsons de DIE
Aujourd’hui, il y a Sylvaine, la journaliste du journal du Diois. Je prépare le goûter tout en lui expliquant l’atelier.
Ce samedi, je ne verrai que Cassandra, Maëlys, Océane et Sofian.
Comme personne ne m’a aidée à ranger la semaine dernière, j’ai décidé de ne pas sortir beaucoup de matériel : juste les nattes et le goûter. Je regrette vite ce choix. Ça crie et ça se chamaille et je passe beaucoup de temps et d’énergie à modérer.
Heureusement, il y a dans mon sac une guitare prêtée par un copain. Nous jouons à tour de rôle. J’y pense seulement maintenant, nous aurions pu jouer à deux : un qui pose ses doigts sur les cordes et l’autre qui fait la rythmique… ce sera pour la prochaine fois.
J’avais aussi des ballons de baudruche que nous avons gonflés. Un qui s’envole et qui ne tarde pas à péter… et si nous faisions des balles pour jongler ! Je vais chercher le riz qui nous servait pour les maracas et c’est parti. Le riz s’éparpille et nous amène à jouer à la dinette, au restaurant.
Je sens que c’est beaucoup plus difficile pour moi de gérer ce petit groupe de trois fillettes. Comment sortir du duo-duel entre Maëlys qui crie et Cassandra qui se plaint ?