Faire la Ville ou faire la guerre (S. Thierry)
Il n’y a pas d’alternative. Une ville qui n’est pas pour tous n’est à personne et ceux qui en sont expulsés ne sont que les révélateurs de notre propre interdiction d’habiter, de construire , de produire et de faire notre vie là où nous sommes.
Il en est ainsi de même pour la Ville que ce que l’on pouvait dire naguère au sujet du développement économique ou culturel d’un pays: il n’y pas d’un côté un bon et un mauvais développement, des pays qui accumulent des retards et d’autres qui s’en sortiraient bien. Il n’y a en réalité que du mauvais développement partout quand le développent autorise, crée et augmente partout les poches de misère et de précarisation. On n’a pas alors affaire à la mondialisation, mais à la tiers mondialisation de nos villes, de nos vies et de nos perspectives.
Il en est de même pour la Ville que ce que les enseignants Freinet savent depuis toujours. Il n’y a pas d’un côté les bons élèves et les mauvais, il n’y a qu’une école insuffisamment bonne, dès lors qu’elle ne permet pas à tous de progresser non seulement ensemble, mais les uns des autres.
Plongés au sein d’une société qui nous infantilise nous sommes sans arrêt tout au long de nos vies exposés à des jugements binaires bon élève/ mauvais élève, adapté/inadapté, productif /improductif, qui nous égarent , dispersent notre énergie et nous divisent.
Plongés au sein d’une ville qui s’émiette et qui n’est plus une ville, et qu’aucune politique de la Ville à ce jour ne s’est donnée la peine de re-fonder, nous assistons à tous les ravages et à la guerre qui gronde.
Comme il y a des matins qui ne sont plus des matins quand ils n’ouvrent aucun espoir ou perspective. Comme il y a des enfances qui ne sont plus des enfances car la réalité envahissante et inquiétante empêche tout imaginaire et tout possible; comme il y a des processus d’insertion qui ne font que désinsérer , des mises à l’abri qui vous mettent à la rue; des accompagnements qui vous laissent tout seuls; alors il y a des villes qui ne sont plus des villes mais des villes fantômes qui continuent de mettre en scène des mots et des fonctions vides de sens.
Il ne peut y avoir de ville que de l’hospitalité disait Derrida; et l’hospitalité ce n’est pas l’accueil, c’est l’engagement. C’est dire ce qui manque chaque jour davantage dans nos rues et dans nos quartiers. C’est ce vide , c’est ce manque qui aujourd’hui remplit tous les espaces , empêchant de faire des projets ensemble, d’imaginer un progrès pour tous, de bâtir et de créer.
A Robinson, nous pratiquons l’hospitalité
L’hospitalité ne gagne pas, car elle ne produit pas de perdants.
Elle ne s’enrichit pas car elle crée la richesse; elle ne se pérennise pas car elle cherche à durer; elle ne se développe pas, car elle fait grandir; elle ne contrôle rien, car elle met en sécurité; elle n’est pas viable économiquement car elle donne. En un mot , elle n’est pas raisonnable.
SAMEDI
Aire de Famille
Cela fait plusieurs année, à présent que notre association coopère avec le CENTRE SOCIAL (de CHILLY Mazarin) pour organiser des formations et des actions de SOUTIEN A LA PARENTALITE. Aire de Famille, ce sont des journées d’activité, de travail et de créativité en commun, entre enfants et adultes, dans une atmosphère familiale.
Ce samedi , nous étions à l’école Pierre et Marie Curie , pour une journée de jeux et une « tartiflette de rue, géante ».
Villa St Martin :
Il y avait beaucoup d’animations sur l’atelier de la VSM aujourd’hui pour préparer le spectacle du 7 Décembre 2013 où il y aura l’AG puis la fête d’hiver.
Ainsi, il y avait plusieurs ateliers cet après-midi : Capoeîra, musique, danse, décoration de la salle, street Philo. Beaucoup de nouvelles personnes s’intéressaient à notre ambiance de fête et donc à l’association. L’atelier danse était super; ce qui permet au spectacle d’avancer à grands pas pour la semaine prochaine. Dans l’atelier, nous nous sommes entrainés à faire des coups de pieds puis une « roda » avec les
percussionnistes de l’atelier de Rude.
Le street philo a accueilli de nouvelles personnes et de tout âge ! Abdel Kader, Décey, Mohamed et Soazic se sont penchés sur plusieurs sujets ; à quoi ça sert de courir après un ballon ?
Que veut dire le mot « anti- constitutionnellement » ? Quels sont les droits des enfants?
Nous avons pu déguster le crumble aux pommes de l’atelier cuisine ! Nous nous sommes régalés !!
Au verger :
Nous allons au verger pour la dernière session de l’année 2013. Au programme de cet après-midi, la confection de boules de graisse pour les oiseaux et du bricolage.
Les boules de graisse sont confectionnées à l’aide de graisse végétale et de graines. Ensuite nous les disposons dans plusieurs mangeoires qui avaient été fabriquées l’hiver dernier. Nous en plaçons également dans quelques arbres.
Pendant ce temps une petite équipe réuni le matériel nécessaire à la fabrication d’un banc. Il nous manque vraiment de quoi s’assoir au verger. A l’aide de scies, visseuses et mètre les bricoleurs s’attaquent aux planches. Avec quelques rondins le banc prend forme. Un vrai travail d’équipe. C’est un banc robuste que nous créons. Nous pensons donc à en fabriquer un nouveau pour la prochaine fois.
Nous avons quand même un peu jardiné, du désherbage et du paillage. Nous
avons également taillé un noisetier afin d’avoir des fruits l’année prochaine.
L’atelier fut très agréable, nous avons de plus bénéficié d’un beau soleil par moments.
VENDREDI
La rocade:
La nuit est venue vite aujourd’hui, ce qui ne nous a pas empêchés d’être nombreux. Nous avons fait un « chat » pour nous réchauffer et nous avons adoré! Les enfants ont cuisiné un très bon gâteau au chocolat.
Un petit groupe a fait de l’anglais pour connaître certaines notions.
Dans la tente des grands, nous avons fait des colliers de perle, joué aux dés.
Au goûter nous avons pu savourer le gâteau au chocolat et apprécier le chocolat chaud.
Jardin de Saulx :
Le temps un peu gris à l’arrivée au terrain de l’équerre nous rend méfiant mais nous allons profiter du fameux « microclimat » du terrain et la pluie ne viendra pas bouleverser nos plans.
On décide alors de couper un peu de bois, certaines grosses bûches et nous réparons également les scies qui nous mettent en difficulté.
Plus loin, nous grignotons du terrain et agrandissons la parcelle « patates ». A l’aide de houes, bêches, fourches et râteaux, c’est environ 80 cm sur une bande de 50 m qui sont ouverts. Il faudra y ajouter du fumier. Mais il y a un hic ! Une souche de belle taille nous encombre. Malgré toutes nos forces nous allons nous casser les dents sur cette souche, il faudra faire avec ou alors trouver une solution pour s’en débarrasser.
Nous avons donc pu nous réchauffer malgré ce temps frais.
JEUDI
Villebon : Apprentissage du français :
Aujourd’hui quelques papas étaient au rendez-vous. Nous avons repris les petites fiches que les notions de la pharmacie puis nous avons joué au jeu des sept familles pour apprendre les termes « père, mère, fils, fille, frère, sœur ».
Nous avons pris le thé et le café ensemble pour se réchauffer et parler en français. « Au revoir » .
Jardin de Saulx :
Aujourd’hui nous continuons d’étaler le fumier sur nos parcelles. Cette fois ci nous le répartissons sur l’ancienneparcelle des patates. C’est la plus lointaine alors nous nous partageons en petites équipes : les personnes chargées de charger les brouettes, d’autres sont les porteurs et enfin les « ratisseurs » qui s’occupent d’étaler le fumier sur la parcelle. Mais nous épuisons notre stock, il restait pourtant encore du travail, il faudra rappeler le centre équestre de Saulx.
Aussi nous désherbons les parcelles, grignotons un peu de terrain à l’aide de houes. La parcelle des courges est ainsi complètement désherbée.
Puis pour se réchauffer encore on coupe un peu de bois, malgré la saison creuse au terrain nous trouvons toujours de quoi s’occuper.
Une bonne journée pour notre groupe d’adultes.$
Skatepark :
Aujourd’hui, très peu d’enfants étaient au rendez-vous. Nous avons joué sur l’atelier, puis au jeu de la balle au prisonnier pour nous réchauffer. Plusieurs nouvelles personnes continuent à s’intéresser à notre atelier mais le froid les dissuade de rester longtemps jusqu’au goûter.
Nous avons pu nettoyer les dazibaos accrochés sur le grillage, pour informer de la soirée du 7 Décembre 2013, des horaires de jeux.
Nous nous sommes quittés alors qu’il faisait déjà nuit. Très bonne soirée en perspective !
Croix-Breton :
Le ciel et couvert, le vent est froid et nous allons à la croix breton. Quand nous arrivons, il n’y a encore aucun enfant. On se met à faire un foot entre nous quand tout d’un coup nous entendons des cries de joie, nous nous retournons, ça y est : les enfants arrivent en courant. Le temps de se faire la bise, ils se mettent directement au foot sans dire un mot. Il sont contents d’être là.
Puis, les enfants investissent les autres jeux : Mikado, coloriage, jeu de carte et le milkhos. Nouveauté aujourd’hui, nous avons crée un nouveau, une sorte de chat mais que se joue avec les orteils dans un air de jeu et une maison de refuge. Il est très physique mais les enfants adorent bien.
L’atelier s’est terminé par un goûter avec le chocolat chaud.
MERCREDI
Villebon :
A notre arrivée aujourd’hui, certains enfants viennent à notre accueil, il ya beaucoup de nouveaux enfants, certains sont récemment venus de Roumanie.
Une banderole demandant un terrain locatif est accrochée à l’entrée du campement. Ensuite, une fois à l’intérieur, pendant que nous installions le matériel, Souad fait le tour du campement et ramène certains enfants qui, d’habitude, ne viennent pas. Nous avons donc beaucoup plus de grands que de petits contrairement que d’habitude.
Nous avons commencé par un jeu collectif comme d’habitude: la balle aux prisonniers. Il y a eu deux équipes, celle des Bleus de Iasmina puis l’équipe des Verts de Rude, les équipes ce sont vites montées. Le jeu a été très intense, des enfants nous ont rejoints.
Après, nous avons fait du coloriage de noël avec grands et petits. Ils ont commencé à faire des carte de vœux pour les fêtes de fin d’année.
L’atelier s’est terminé autour d’un goûter conviviale.
Jardin de Saulx :
C’est en petit groupe que nous avançons vers le terrain. Il y a de quoi s’occuper aujourd’hui. Après avoir reçu notre livraison de fumier, il s’agit de continuer le travail des adultes. Nous disposons du fumier sur nos parcelles qui ont été auparavant retournées.
Un sacré travail où chacun y trouve son rôle.
De son côté Théo s’attaque ensuite à son projet : la construction d’un banc. Sous les conseils de Madalin, le banc prend forme.
On pense alors à le poncer, et en faire un nouveau, un peu plus long. Pourquoi pas le peindre aussi ! C’est en tout cas plus solide que nos chaises en plastique !
Ludothèque à Bel Air:
Aujourd’hui le soleil était à l’atelier de la ludothèque. Nous étions peu à 14h30 mais au fur et à mesure de l’après-midi nous avons pu voir des nouvelles familles s’approcher de notre atelier avec des jeunes de 5 ans qui étaient, au début de l’atelier, au niveau des Toboggans.
Nesrine et Soazic sont allées se présenter vers les habitants pour présenter l’association et la soirée du Samedi 7 Décembre 2013 : l’Assemblée générale à 18h à la salle Anne Franck puis la fête d’hiver à 20h à laquelle chacun apporte une boisson.
Le goûter s’est fait avec le sourire avec un nombre élevé de jeunes.
Chez Animakt :
Nous sommes invités à nous rendre chez nos amis d’Animakt pour rencontrer Sami. Il nous fait découvrir le « slow motion », en nous filmant en train de faire des grimaces.
C’est rigolo, tout est au ralenti et nous découvrons les détails de toutes nos expressions. Cette technique permet de transformer 10 secondes de film en plusieurs minutes et de voir chaque étape du « tirage de langue » de Keliane ou de la « babine de chameau » de Rayen. Nous improvisons ensuite des mouvements de gym et de capoeïra. Henrick tiendra même la caméra. Au fur et à mesure de l’atelier, nous essayons de reproduire les expressions du visage de l’exposition et de nos camarades sur des feuilles en papier, en insistant sur les plis, la forme des lèvres, du nez, etc.
Belle rencontre avec cet artiste qui expose et présente aussi son travail dimanche. Il a même parlé d’une surprise si on revenait.