De plus en plus, nous allons douter de l’universalité (inconditionnalité) des droits fondamentaux en général, des droits de l’enfant, en particulier, dans un environnement économique, social, politique dont la violence s’étend indéfiniment.
Qu’en reste t il ? La notion de Droit appliquée aux plus faibles, a t elle seulement encore quelque pertinence?
Il fut un temps où on distinguait justement la question du Droit théorique, et celle de son accès.; nous , les acteurs sociaux, nous savions combien les droits effectifs étaient souvent difficiles d’accès pour les handicapés, les pauvres et précaires, notamment.
Mais il semble bien que nous n’en soyons plus là et que nous ayons affaire à une autre logique: il y aurait en ce monde deux catégories de personnes , celles qui auraient des droits et celles qui n’en auraient pas . Il est évidemment possible de déchoir d’une catégorie à une autre.
Il n’y aurait ainsi plus « de droit au Droit », dans son sens inconditionnel, pour le « barbare », le « sauvageon », « le rrom », le précaire. Plus de Droit pour le resquilleur potentiel des allocations chômage, des prestations, pour le sans papier, le mineur isolé, le jeune majeur sans famille, le délinquant ou le suspecté tel…
L’évolution du droit connaîtrait ainsi une courbe inversée et il semblerait que la seule chose que pourrait nous promettre l’avenir serait la réduction … du droit des autres. Certains croient consolider leurs propres droits en laissant s’éroder celui des autres. D ‘où le succès des partis dont ce genre de promesses est le fond de commerce.
Ainsi, nous avons à réfléchir sur les effets d’un progrès à l’envers. Dans notre pays (comme de la plupart), le sens du temps ne mène décidément pas vers plus d’ouverture internationale, d’interculturalité, de communication et de bonnes relations adultes/enfants. C’est presque le contraire.
Que reste t il alors au pédagogue, à l’éducateur pour agir et éduquer dans un tel contexte? Où va t il trouver la justification et le sens de son action? Peut il sans se renier, se contenter de faire « son » travail et d’ignorer un contexte si fort? Se contenter de favoriser l’accès à des droits qui se dérobent? Ignorer l’inefficacité de sa propre action? Croire avoir fait son travail quand rien n’en ressort de concret?
En Pédagogie sociale, nous observons ces contraintes et ces limites et nous reconnaissons que nous ne pourrons pas avec nos seules forces, les bouger et changer l’ordre de la violence en cours .
Par contre, nous pouvons sans doute quelque chose pour ouvrir de nouveaux espaces de liberté chez les enfants, les groupes et les publics : espaces mentaux, communautaires, économiques et sociaux. Des interstices pour penser et vivre autrement, même à l’ombre des structures
Face à des institutions qui échouent à donner corps aux droits les plus élémentaires comme le droit à l’éducation, la participation sociale, il nous reste à investir et explorer l’espace de « l’éducation non formelle »; dans une période de repli de l’école sur un travail minimum et marqué par la recherche de la performance et de la réussite individuelle, c’est dans l’éducation non formelle qu’il faut rechercher les bases d’une véritable éducation dont les enfants et le monde ont besoin.
Dans de nombreux pays, les acteurs engagés dans des entreprises d’éducation non formelle, plaident auprès des parents pour que ceux ci reconnaissent l’importance essentielle des disciplines de la sensibilité, de l’art, de la culture en général.
Tout le monde ne rejoindra pas la caste des gagnants et que restera t il aux enfants des pauvres et précaires, s’ils n’ont même pas la richesse de leur propre culture, de leur propre expérience, de leur imaginaire et de leur sensibilité?
Telle est l’entreprise de la Pédagogie sociale: sortir de raisonnements binaires qui n’ont plus lieu d’être.
La question, aujourd’hui, n’est plus d’être scolarisé ou non scolarisé, mais d’avoir un rapport , une relation vivante et durable avec les apprentissages qu’on se donne, dans une histoire institutionnelle qui est faite de pleins et de déliés.
La question n’est pas d’avoir accès ou pas à à des droits fondamentaux qui de toute façon seront remis en cause six mois plus tard; l’essentiel est de redonner du sens , du contenu, de la relation à tous ces droits à partir de notre réalité première. Faire reconnaître l’universalité du droit contre son émiettement, faire reconnaître la réalité des privations contre les droits théoriques , savoir que le droit ne naît pas spontanément mais s’obtient quelques fois par l’affirmation et l’exigence.
Vendredi
Soirée conviviale Halloween
Une superbe soirée. Tout d’abord nous avons eu la chance d’avoir un climat estival pour cette soirée, certains étaient en t-shirt.
Nous avons amené des boissons, la soupe de citrouille concoctée pendant l’atelier de la Rocade l’après-midi même, et des citrouilles à sculpter.
Alors que l’on s’installe, la soirée commence à se peupler de monstres vampires et zombies en tous genre, qui surpassent de loin nos vulgaires chapeaux pointus industriels. Les maquillages d’Hélène rencontrent un grand succès, comme d’habitude, et les visages se retrouvent bientôt tous transformés.
L’atelier sculpture de citrouille fonctionne bien, de nombreux ados participent. On ne sculpte pas nécessairement un visage, on sculpte des 91, beaucoup de 91. Mais équipées de leurs bougies, les citrouilles ont la classe.
En parallèle, la chair des citrouilles est cuisinée en soupe par Leïla et plusieurs mamans.
Dans le même temps, un jeu de loup-garou est organisé et joué par les grands et petits. Les villageois gagnerons mais ils ne seront plus que deux survivants pour onze participants au départ. D’autres jouent à l’élastique avec Laura.
Ensuite, arrive le moment de la distribution de bonbons qui se déroule pendant la partie conte. J’ai raconté un conte d’Halloween devant un public attentif même après la distribution de bonbons. Mais je me suis fait détrôner par Binta qui a raconté une histoire des plus effrayantes et pourtant manifestement improvisée. Tout y était, vampires, zombies, araignées, monstres et même citrouilles maléfiques.
Après cela, la musique d’ambiance qui jouait des bandes originales de films d’horreur s’est transformée en musique dansante, nous étions moins nombreux, mais nous avons dansé un bon moment, surtout le petit Alexandru, véritable Michael Jackson de cette fin de soirée !
A refaire l’an prochain !
La Rocade:
Aujourd’hui c’est haloween!!!! Et en effet, en allant au quartier noàus avons croisés beaucoup d’enfant déguisé!
Il fait beau et chaud pour un moi d’octobre et les enfants sont comme d’habitude au rendez-vous!
En vue de la soirée conviviale de ce soir, il y a au programme la confection d’une soupe à la citrouille!
Certains étaient attiré par la cuisine mais d’autre ont préférés faire un football ou encore d’autres jeux de balle un peu à l’écart pour ne pas blesser les plus petits.
Les petits , eux, sont tranquillement assis sur leurs tapis en jouant à la dinette ou en faisant des puzzles.
Mais ce n’est pas tout, il y avait aussi à la disposition des enfants un coin musique, où chacun pouvait s’exprimer en manipulant des instruments.
De plus, les jeux de société ont rencontrés un certains succès! En effet, beaucoup d’enfants sont venus faire quelques parties puis sont allés profiter des autres ateliers de la rocade!
A bientôt!
Jardin de Saulx :
Vendredi :
Aujourd’hui c’était une très belle journée , plutôt tranquille malgré le bavardage incessant d’Eddy dans la recherche de l’appareil photo et qui, à la fin a fini par l’avoir.Mais tout cela étant dit, on se met au travail et on reprend de retourner la terre et de mettre le terreau sur les terrains.
Un autre exercice rassemblant nos forces était ensuite le passage avec le motoculteur pour bien casser les grosses mottes de terre et en réunissant nos forces nous avons réussi à finir plus vite.
Grace à nos efforts nous étions très fiers de regarder le travail bien fait car tout le monde a mis la main à la patte en la rendant facile, car ce soir on se prépare pour la soirée conviviale « soirée Halloween ».
Mais comme on arrive a la fin, on range le matériel et on se dirige vers le camion afin de prendre notre goûter bien mérité par tous.
Vendredi
La Ruche : Maths et musique
Un atelier très riche aujourd’hui. Des enfants en demande de connaissance et participatifs bien qu’un peu dissipés. Nous avons commencé par un exercice écrit simple. Il s’agissait de colorier en différentes couleurs des éléments selon leur placement dans l’espace, devant ou derrière. L’exercice a été plus ou moins compris mais réalisé par tous. Mohammed était là pendant cette première partie pour aider sa petite soeur Fatima dans ces exercices.
Nous avons ensuite décliné ce repère dans l’espace dans la musique : chaque enfant était muni d’un instrument de musique, et à chaque injonction, devaient jouer, sans jamais jouer ensemble.
Ensuite, les injonctions ont été remplacées par des sons. Trois coup sur le bilboquet aigu signifiant « devant », trois coups sur le grave signifiant « derrière ». L’exercice a bien fonctionné et nous a, tous, amusé. Nous avons réussi a atteindre une bonne vitesse avec des arrêts nets entre chaque partie. Un véritable match de ping-pong musical.
Après une petite pause, nous avons repris un exercice sur papier dans lequel il fallait mettre les choses par ordre de grandeur, ou compléter un ordre incomplet. Encore une fois, un exercice très bien compris par Susano et Ronaldo, qui ont orienté Alex et Laurenzo. Nous avons parlé de polygone.
En associant le 3 au triangle et le 4 au carré, je leur ai demandé de me trouver une forme correspondant au 6. On tâtonne, on se demande, le feutre part dans tous les sens, puis avec notre aide, ils ont compris. Le 8 a été plus évident ensuite grâce à la technique qui consiste à tracer les diagonales.
Un autre exercice, ressemblant à une suite, à été très bien compris. Une série de maison possédant une fenêtre, puis deux fenêtres, puis une puis deux, dessinez la suite… Susano est « passé au tableau » avec grande fierté, suivi de Ronaldo, rougissant de prestige.
Nous avons goûté calmement, dans la bonne humeur, dans les règles de l’art encore une fois. Je crois que nous venons de nous faire des élèves fidèles.
Jeudi:
Croix-Breton :
Un très bel atelier pour ce dernier jeudi des vacances de la Toussaint !
Au menu au quartier cet après-midi : équilibre avec la slascline entre les arbres et les balcons, jeux de construction en tout genre (kaplas, formes de couleur en bois et drôles de cylindres cartonnés) pour les constructions les plus folles, coin lecture qui a suscité la curiosité de nombreux petits lecteurs en herbe et scoobidous pour les accros du tissage (certains deviennent de vrais professionnels comme Losseni qui nous apprend à tous de nouvelles façons de tisser).
Au début de l’atelier, seuls nos petits habitués étaient présents puis au fur et à mesure, de nombreux nouveaux participants nous ont rejoints et se sont rapidement sentis accueillis pas les habitués.
De nouveaux petits mais aussi toute une ribambelle de pré-ados qui nous ont expliqué que les vacances au quartier, c’était un peu la galère...c’est vrai qu’avec toutes nos nouvelles activités, nous n’avons pas pris l’initiative de proposer un week-end ou mini séjour de vacances pour nos jeunes Robinsons et surtout les pré-ados qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes pendant les longues journées de vacances…mais c’est promis, dès que nous retrouverons un peu de sérénité dans le fonctionnement de nos nouveaux locaux et nouveaux projets, nous conconcterons quelque chose pour vous ! Alors, à vos imaginations et propositions !
Et n’oublions pas que demain soir, nous nous donnons rendez-vous pour une horrrrriiiiiible soirée conviviale d’Halloween !!!!!!
Jardin :
Voila une journée très calme , très agréble et plutôt tranquille car le ciel nous a rendu une visite inattendue cet après-midi pour nous chauffer avec ses rayons de soleil. Nous partons à 6 pour cette séance de jardinage et nous installons et mettons en place les motoculteurs pour retourner la terre et préparer le terrain pour l’hiver.
Comme des petites abeilles dans tous les coins du jardin on commence à retourner des mettre de terreau , à désherber et à passer avec le motoculteur pour retourner la terre.
De temps en temps une petite pause s’impose car c’est quand même dur de faire tout ce boulot, mais pour réchauffer nos batteries nous décidons de prendre un verre d’eau et de parler des nouveaux horaires pour la suite.
Mais comme toute chose à une fin, nous voilà en train de ranger notre matériel et de s’installer à la table pour profiter de cette pause bien méritée par tous et toutes et de prendre un verre de sirop et un gateau au chocolat.
A Wissous pour la Ruche :
Aujourd’hui, je vais faire un peu de cirque avec Laura et les enfants du camps.
Je retrouve tous ces petits visages que j’avais découverts il y a 10 jours.
Les petits comme les grands sont invités à participer. Les plus légers montent sur le dos des grands et les grands sont les pilliers de nos constructions humaines ! On en essaye de toutes sortes, à 2, à 3 et même à 4 !
Comme la dernière fois, les grands veulent tellement aider les plus jeunes qu’ils les manipulent comme des poupées. Il va falloir qu’ils apprennent à les laisser faire et découvrir par eux-mêmes parce que les petits aussi sont capables !! Non, mais !!!
La preuve en image….
Au Skate park :
Cet après-midi a été bien remplie au skate park !
En effet, même si il n’y avait pas beaucoup de petits enfants, beaucoup d’enfants plus grands sont venus s’amuser avec nous !
Il y avait à leur disposition une belle panoplie de jeux de société et du coup s’en sont suivi des parties effrennés ! Que ce soit sur des jeux de réflexion ou de rapidité, les enfants ont su bien s’amuser et ce, dans un très bon esprit.
Cependant, certains avait plus envie de dessiner tranquillement sur une paillasse à l’écart des éclats de rire ! Le maitre mot est « concentration » !
Après l’atelier nous avons tous un petit creux, alors, nous nous asseyons tous en cercle et nous dégustons le goûter avec un petit godet de sirop !
A bientôt !!!
Mercredi
Jardin de Saulx :
Aujourd’hui au jardin on se retrouve avec une douzaine d’enfants pour lequels on essaye de sortir un peu du quotidien et de les faire travailler un peu et apprendre en jouant.
Mais on prend la décision de se séparer pour permettre aux enfants d’apprendre à protéger l’environnement et aussi de faire une séance en jardinage.
De notre arrivée au jardin on commence a prendre le motoculteur pour rétourné la terre et la préparer pour les nouvelles plantations de printemps.
Aprés une bonne séance de jardinage les enfants commencent à fatiguer et on prendre une pause car tout suite après on reprend avec d’autres tâches.
Mais le temps passe vite et nous nous asseyons tous à la table pour en profiter d’un verre de sirop et un gateaux.
A la prochaine !
Une deuxième partie du groupe était au local. Nous avons joué à des jeux éducatifs sur internet. Un jeu décrivait le parcours de la grue norvégienne qui migre en hiver. En ayant plusieurs choix de vie pour la grue, on comprend qu’il faut attendre d’avoir de bonnes ailes avant de voler, qu’il faut voler avec ses parents.
On joue également à placer les os du corps humain au bon endroit en faisant glisser des mots (parfois très compliqués) sur le squelette. On a donc appris beaucoup de nouveaux mots scientifiques. Pour les non francophones, les mots simples comme le tibia ou l’omoplate ne sont pas connus.
C’est une première rencontre. Avec la présence de Victoria, nous avons découvert un site, basé sur le même modèle que l’imagier trilingue roumain, français, romanes. Adelina, Narcissa et Raul apprennent à distinguer les trois langues. Les deux filles s’agitent et veulent manifestement tester notre espièglerie, mais nous ne sommes pas super clients. On goûte. Le goûter est convivial, dans les règles de l’art.
Ludothèque à Bel Air :
Nous partons Kevin, Iasmina et moi (Virginia) pour Bel Air à pied car il n’y a pas de camion de disponible. Ca nous a permis de nous réchauffer car nous arrivons bientôt en novembre et il commence déjà à faire froid.Comme d’habitude nous avons installé notre petit atelier : échecs, mikado, cordes à sauté etc. Mais contrairement à d’habitude, nous avons aussi amené des scoubidous, et, en cette pré-veille d’halloween nous avons pensé au jeu du loup garou.
Du coup, Kevin a passé l’après midi à faire un foot avec les garçons, Iasmina faisait des scoubidous avec les petits et les grands, filles ET garçons ! Quant à moi, j’ai réussi à faire 6 parties de Loup Garou avec les ados.
Aucun enfant n’a changé d’atelier et pour la première fois, les jeux d’échecs, de mikados et les Kapla n’ont pas fait l’unanimité. Le temps est passé à une vitesse folle tellement les enfants étaient motivés !
Au bout d’un moment, nous avons tout de même décidé de prendre le goûter, en retard tellement nous étions dans notre atelier. Il a fallu hausser un peu le ton tellement il y avait d’enfants sur le quartier !
Malgré tout, nous avons partagé un très bon moment aujourd’hui !
A Wissous :
En route pour Wissous avec Laura, Evelyne, moi – Flora et même le soleil qui vient de pointer le bout de son nez! Aujourd’hui il y a pas mal d’enfants qui sont là, comme d’habitude nous sommes super bien accueillies et tout le monde nous aide à installer l’atelier. Même Inès est là alors qu’elle a très mal à la gorge. Elle reste dans une couverture sur les genoux de sa maman. Nous commençons par le jeu collectif du « facteur », les enfants participent de plus en plus, nomment les jours de la semaine, c’est chouette de voir l’évolution.
Puis tous réclament leurs cahiers, ils veulent des exercices! Cet après-midi nous proposons des exercices d’écriture, diverses formes à tracer avant d’arriver aux lettres elles-mêmes. Chacun va à son rythme, certains enfants arrivent à écrire des mots et d’autres sont encore dans l’apprentissage de former une lettre. Les plus jeunes font des constructions avec les plots et les kaplas, jouent à la dinette ou font des coloriages. Laura parle avec les parents, certains lui font des demandes pour amener du matériel (couches et lait pour les bébés surtout) et d’autres disent qu’ils sont contents que les enfants travaillent bien quand on vient.
Pour la suite de l’atelier Evelyne propose la pâte à modeler. Les enfants sont ravis, ils font des formes avec les emportes pièces, des modelages divers, sont très concentré et ils ont l’air de bien apprécier!
Je m’installe sur les tapis avec des corbeilles et des livres, je me mets à lire et très vite il y a des enfants qui viennent regarder, écouter, choisir un autre livre, c’est vraiment super.
Laura fait quelques jeux avec d’autres enfants, ils veulent construire la tour eiffel (nouveau jeu) mais malheureusement on a pas assez de temps pour la finir. Nous avons aussi amené quelques poupées…enfin (ils nous en demandaient depuis moment), plusieurs enfants ont beaucoup joué avec, ce n’est pas facile de s’en séparer à la fin de l’atelier!
Nous prenons encore un bon goûter tous ensemble, deux mamans nous rejoignent aussi, puis nous nous disons au revoir!
« Nous, les Coureux, les Bohèmes, les camps-volants, les nomades, les caraques, les Romé, les Manouches, les Yeniches, les Sinté, les Gitans, appelez-nous comme vous voudrez – c’est ainsi –, nous sommes les survivants d’un long destin de sang.
Peuple rejeté, peuple dénigré, livré aux préjugés, à la discrimination, nous avançons depuis longtemps sur des chemins hasardeux. Nous sommes infatigables parce que nous sommes Tsiganes de la tête aux pieds. Et parce que nous sommes Tsiganes, parce que le monde est notre maison, le ciel notre toit, la terre notre sol, nous avons de quoi parler…
Ma voix, telle qu’elle vous parvient aujourd’hui, est encore une voix d’enfant même si la force qui respire en moi est celle de la révolte.
O tchavo, un enfant, c’est fait pour dire la vérité. Paraît qu’elle sort spontanément de nos bouches. Tant pis si nous avançons de travers, comme c’est mon cas. Tant pis si nous nous mettons hors la loi et marchons vers le vague, les lèvres fendues, la tête basse. Tant pis si l’idée de la morale se débine devant nous. Tant pis si nous avons saigné de partout.
KroniKs des Robinsons de Grenoble: mme RUETABAGA
Chronique de l’atelier
Vendredi 31 octobre, faute de carriole, nous partons avec un caddie. Une fois aux abords du bidons-ville, Zoltan rentre dans le camp afin de prévenir les familles de notre arrivée. Quant à Mélody, Stéphane et moi-même, nous contournons car c’est compliqué de rouler avec le caddie dans la terre et les graviers. À peine enter sur la place grise et goudronnée où se déroulent les ateliers, de nombreux enfants arrivent en courant vers nous afin de savoir ce que nous allons faire.
Aujourd’hui, on a prévu de faire un temps sportif et un temps consacré aux craies de sol. Très rapidement chacun des enfants s’investit dans une des activités. Pour ma part je me lance dans une partie de « foot ». Je suis impressionné de voir comment l’organisation et l’investissement de l’espace semble facile pour ces enfants. En parallèle du sport, une grande partie des enfants s’est saisie de craies et est en train de transformer littéralement l’espace public. Nous sommes passés d’un décor sombre et gris à un arc en ciel de couleurs qui a envahi le goudron. Il s’agit d’une réelle œuvre collective, autogérée par les enfants. Ils n’ont eu besoin d’aucune indication ou même de conseils pour réaliser leurs dessins.
Pendant que je prends un temps pour discuter avec quelques garçons adolescents, Mélody improvise un jeu de mime qui se transforme en spectacle de chants. Quelques filles offrent un vrai moment de partage et de détente au reste du groupe en se lançant dans une interprétation d’une chanson anglophone. Elles nous ont même fait la chorégraphie !
Enfin, vient l’heure du goûter. Il s’agit d’un temps attendu avec impatience par tous les enfants. Je suis plutôt heureux de voir que ce temps commence à prendre forme. Car en effet, les fois précédentes, les enfants commençaient petit à petit à se poser, mais aujourd’hui j’ai pu remarquer une réelle évolution. Un geste qui m’a marqué est le fait que les grands ados qui restent un peu éloignés habituellement ou qui viennent simplement pour manger ont décidé de nous donner un coup de main afin de servir les gâteaux et les boissons. Ensuite ils se sont posés avec nous sur les nattes afin de partager ce moment avec les autres. C’est une évolution que je trouve importante. Peut-être est-ce une marque de confiance ? En tout cas, le comportement des enfants et des adultes évoluent positivement et très rapidement.
Le moment du départ est toujours difficile. Que ce soient pour les habitants du camp et pour les pédagogues sociaux. Les enfants nous accompagnent jusqu’à la route en montant sur le caddie, en nous tenant la main ou en tentant de récupérer une part du matériel afin qu’on reste un peu plus. Pour ma part, c’est compliqué de partir et de me dire que nous reviendrons que dans une semaine.
Pour finir, la route du retour jusqu’au local nous permet de faire un petit débriefing à chaud. En attendant le prochain atelier…
Wendy, stagiaire éducateur spécialisé.
Plaies, bosses ou colère, je ne cacherai rien.
Même, je vais balayer large dès que je reprendrai la parole. On va m’entendre loin. Au jeu de qui c’est qu’est fautif, pas question de me laisser faire. J’ai trop d’élan ! Trop de haine et de fiel accumulés. Il faut que je les perde ! Que je les épuise avant de pouvoir reparler à quiconque. » Jean Vautrin « Gipsy Blues »